. — Et cela, par la même raison que, dans les croyances des blancs, — des blancs qui croient au diable, — le diable est un noir. […] C’est parce que chez eux, en Italie, presque toutes les femmes ont les cheveux noirs. — Réciproquement, quand les poètes célèbrent plus volontiers les beautés brunes, vous devinez qu’ils sont du Nord, climat des beautés blondes. […] Puis, le développement par les contraires : « Là, jamais on ne ressentit les ardeurs de la furieuse Canicule ; là, jamais les noirs Aquilons », etc. « Ni la Guerre altérée de sang, ni la cruelle Envie, » etc. […] Après un frugal dîner, il se couchait à six ou sept heures, se faisait réveiller à minuit, prenait du café noir, ou plutôt verdâtre, extrêmement fort, et travaillait jusqu’à midi. […] On y voyait tracés en longues raies noires les fréquents services qu’elle m’avait rendus !
C’était un homme d’environ quarante-cinq ans, de taille moyenne, presque trapu et vêtu de noir. […] José-Maria de Heredia racontait que, petit garçon, se promenant avec son tuteur, il avait rencontré, rue de Richelieu, un monsieur qui, sous son ample manteau noir, cachait un coq. […] Ses yeux, d’un noir singulier, animaient son visage très pâle sous la blancheur argentée des cheveux. […] C’est un volume in-octavo, relié en basane noire. […] Formé d’une large houppelande généralement noire, il se complétait d’une sorte de capuchon en soie, également.
Noir, il était plus contre nature que s’il eût été blanc. […] À peine eût-elle dénoué ses longs cheveux noirs, qu’elle se mit à s’agiter dans sa chambre ; elle avait la fièvre, son pouls battait outre mesure. […] « Elle porte un mantelet noir garni de dentelle, un chapeau de paille de riz orné de fleurs à la mode, une robe rose garnie de hauts falbalas ! […] Voilà par quelle suite de dits et de contredits il était parvenu à endosser la robe rouge et noire. […] Mais ce qui est bien difficile à comprendre, ce qui est presque impossible à représenter, c’est un héros vêtu d’un habit noir, les pieds dans des bottes, le cou emprisonné dans une cravate, un héros habillé comme tout le monde.
Vous voyez un peu noir dans nos affaires ; j’avoue que nous n’avons pas toutes les assistances que nous pourrions désirer ; mais nous ne nous manquerons pas à nous-mêmes, si le besoin le demande. (18 mars 1778.) […] Et enfin, le 17 juin 1778 : Mon cher frère, je suis bien fâché que vous voyiez tout en noir, et que vous vous représentiez un avenir funeste, quand je ne vois de mon côté que de ces sortes d’incertitudes qui précèdent tous les grands événements.
Les dames que j’y ai vues, entre autres Mme la princesse de Soubise, étaient toutes vêtues de noir, des coiffes sur leurs têtes et la gorge couverte jusqu’au menton. […] [NdA] Ceci est à l’adresse de l’abbé Bossuet, la bête noire de Le Dieu.
Hume n’est pas le meilleur des hommes, il est le plus noir. » Enfin, et presque aussitôt, il passa outre et tira la fameuse conclusion à laquelle il s’arrêta et qu’il bombarda à l’adresse de la postérité : « David Hume est un scélérat ! […] Et quand bien même vous eussiez fait tout ce que vous avez omis, quand vous auriez acquis toutes les preuves imaginables de l’attentat le plus noir, vous eussiez dû encore modérer votre emportement contre un homme qui vous a réellement servi.
Enfin Collé fit là quelque chose de ce que nous avons vu faire au spirituel et charmant auteur du Palais-Royal, Labiche : il mit habit noir et cravate blanche pour se rendre digne du Théâtre-Français et se retrancha de sa gaîté, du meilleur de sa veine. […] Si Rousseau est la bête noire de Collé, Voltaire ne lui agrée guère davantage ; il ne se contente pas de le juger sévèrement à la rencontre, il avait entrepris une réfutation en règle de ses tragédies, et M.
Je suis devant vous comme un effroyable néant de tout bien : il ne me reste qu’une timide et mourante espérance, et c’est encore, Seigneur, un de vos dons… « La cause première de tous mes maux n’est pas, à beaucoup près, récente : j’en portais depuis plusieurs mois le germe dans cette mélancolie aride et sombre, dans ce noir dégoût de la vie, qui, s’emparant de mon âme peu à peu, finit par la remplir tout entière. […] Quand je considère cette disposition toujours croissante à une mélancolie aride et sombre, l’avenir m’effraye ; de quelque côté que je tourne les yeux, je ne vois qu’un horizon menaçant ; de noires et pesantes nuées s’en détachent de temps en temps et dévastent tout sur leur passage ; il n’y a plus pour moi d’autre saison que la saison des tempêtes… » Ici se trahit le contemporain et le compatriote de René ; et quand je parle de René et d’Oberman à propos de La Mennais, ce ne sont pas des influences qui se croisent ni des reflets qui lui arrivent de droite ou de gauche : c’est une sensibilité du même ordre qui se développe sur son propre fond, mais qui hésite encore, qui se cherche et n’a pas trouvé son accent ; c’est un autre puissant malade, enfant du siècle, qui, dans la crise qu’il traverse et avant de s’en dégager, accuse quelques-uns des mêmes symptômes et rencontre, pour les rendre, quelques expressions flottantes dans l’air et qui se font écho.
Non, l’épithète propre et pittoresque ne remplace pas toujours la première avec avantage ; non, toutes les nuances du prisme, en les supposant exprimables par des paroles, ne suppléent pas, ne satisfont pas aux nuances infinies du sentiment ; non, le ciel en courroux n’est pas nécessairement détrôné par le ciel noir et brumeux ; les doigts délicats ne le cèdent pas à jamais aux doigts blancs et longs. […] Le vocabulaire habituel de son chant ne lui a plus suffi, et elle a trouvé plaisir et fraîcheur aux vieux mots rajeunis ou aux nouveaux hasardés : Une ceinture noire endeuille un jeune enfant.
Dans une lettre à Brossette, on lit encore ce curieux passage : « L’autre objection que vous me faites est sur ce vers de ma Poétique : De Styx et d’Achéron peindre les noirs torrents. Vous croyez que Du Styx, de l’Achéron peindre les noirs torrents, seroit mieux.
Je vois l’ombre naître, Près de la fenêtre Du manoir, De dame en cornette Devant l’épinette De bois noir. […] J’avais déjà remarqué, dans le même jardin, sa redingote râpée qui se boutonnait jusqu’au menton, son feutre déformé que jamais brosse n’avait brossé, ses cheveux longs comme un saule, et peignés comme des broussailles, ses mains décharnées, pareilles à des ossuaires, sa physionomie narquoise, chafouine et maladive, qu’effilait « une barbe nazaréenne ; et mes conjectures l’avaient charitablement rangé parmi ces artistes au petit-pied, joueurs de violon et peintres de portraits, qu’une faim irrassasiable et une soif inextinguible condamnent à courir le monde sur la trace du Juif-errant. » Nous vîmes simplement alors un grand et maigre jeune homme de vingt et un ans, au teint jaune et brun, aux petits yeux noirs très-vifs, à la physionomie narquoise et fine sans doute, un peu chafouine peut-être, au long rire silencieux.
Diderot est plus juste, et il nous peint à ravir Mme d’Épinay à cet âge de la seconde jeunesse, un jour qu’il était à La Chevrette, pendant qu’elle et lui faisaient faire leur portrait : On peint Mme d’Épinay en regard avec moi, écrit Diderot à Mlle Volland ; elle est appuyée sur une table, les bras croisés mollement l’un sur l’autre, la tête un peu tournée, comme si elle regardait de côté ; ses longs cheveux noirs relevés d’un ruban qui lui ceint le front. […] Un jour qu’elle écrivait de chez lui à son ami Grimm, il voulut rester dans la chambre pendant qu’elle faisait sa lettre : Il m’a témoigné le désir de rester pour voir ce que disent mes deux grands yeux noirs quand j’écris.
Jasmin, né à Agen vers la fin du dernier siècle, est un homme qui doit avoir environ cinquante et un ans, mais plein de feu, de sève et de jeunesse ; à l’œil noir, aux cheveux qui, il y a peu de temps, l’étaient encore, au teint bruni, à la lèvre ardente, à la physionomie franche, ouverte, expressive. […] Tout à coup un point noir a grossi ; il se remue… Deux hommes… deux soldats… Le plus grand, c’est lui !
« Des sourcils noirs, ombrageant des yeux noirs très actifs », ressortaient encore plus sous de beaux cheveux blancs.