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690. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Lettre, à Madame la comtesse de Forbach, sur l’Éducation des enfants. » pp. 544-544

Il verra le monde s’ébranler sans frémir. […] L’habitude de la démonstration prépare ce tact du vrai, qui se perfectionne par l’usage du monde et l’expérience des choses. […] Le monde est trop étroit pour elle ; elle voit au-delà des yeux et des télescopes. […] Les enfants des maîtres du monde n’eurent d’autres écoles que la maison et la table de leurs pères.

691. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Conclusion »

Puisque la loi de causalité a été vérifiée dans les autres règnes de la nature, que, progressivement, elle a étendu son empire du monde physico-chimique au monde biologique, de celui-ci au monde psychologique, on est en droit d’admettre qu’elle est également vraie du monde social ; et il est possible d’ajouter aujourd’hui que les recherches entreprises sur la base de ce postulat tendent à le confirmer.

692. (1902) Le chemin de velours. Nouvelles dissociations d’idées

Ce monde a, lui aussi, un double : l’autre monde. […] Ô la bonne voie pour être heureux en ce monde et en l’autre ! […] Ils posent d’abord le précepte : la terre est le centre du monde. […] C’est un des plus curieux exemples de tromperie qui soient au monde. […] Voyage dans le monde de Descartes.

693. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 45-49

Alors il n’avoit que quatorze ans, & vivoit déjà dans le tourbillon du monde & des passions. […] Malgré l’austérité de sa vie, les Ecrits qu’il composa dans sa retraite, ont la teinture d’un esprit poli par l’usage du grand monde, & cultivé par l’étude de la bonne Littérature ; ce qui donnera toujours un nouveau prix aux Ouvrages de piété. […] Quand il seroit vrai que l’Abbé de Rancé auroit pris quelque part aux événemens de ce monde, après y avoir renoncé, les sentimens qu’il manifeste dans ses Ecrits & dans ses Lettres, n’ont rien qui ne puisse faire honneur à son zele & à sa piété.

694. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Littré. »

On ne voyait pas, à proprement parler, le monde dans la maison Littré ; c’était une officine d’étude, un laboratoire : domus mea, domus orationis. […] Les articles publiés par lui dans la Revue des Deux Mondes depuis 1836, et ailleurs, n’étaient que des accessoires et des hors-d’œuvre. […] Dans ses articles sur les âges du monde antérieurs à l’homme, il a su rendre avec un sentiment bien présent cet accident et ce mystère de la vie qui vient, à certains jours, éclore tout à coup à la surface. […] Collaborateur de la Revue des Deux Mondes depuis 1836, il ne cessa d’y donner des articles excellents où sa littérature, toujours forte, s’animait et s’ornait davantage. […] Littré comme médecin, quoiqu’il n’ait cessé de produire dans cette voie : le Dictionnaire, connu dans le monde médical sous le nom courant de Dictionnaire en 30, est rempli de ses excellents articles.

695. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

Toute doctrine qui vient au monde, qui descend du ciel ou qui croit fermement en descendre, a une ambition sainte, absolue comme la Divinité incarnée qu’elle personnifie ou qu’elle croit personnifier dans sa foi. […] Et si les peuples obtempèrent à cette injonction papale, l’empire temporel romain ne sera pas seulement rétabli sur le monde, il sera doublé d’un empire spirituel, le roi sera dieu et le dieu sera roi. […] L’ébranlement donné au monde libéral par le pape ne fut pas sans contrecoup sur la France. […] Elle retomba de ses mains avec le monde, en 1815, et rentra sous le joug de l’Autriche. […] Le poids du monde ne doit pas être déplacé du bassin du Midi par la main des ducs de Savoie ; (p. 407) votre agrandissement nous diminuerait de tout ce que vous ajouteriez à votre poids.

696. (1892) Essais sur la littérature contemporaine

Lorsque Leibniz proclame que « tout est au mieux dans le meilleur des mondes », il n’en sait rien. […] C’est l’honneur du pessimisme que de faire le fond des religions supérieures qui se partagent encore aujourd’hui le monde. […] Enfin les limites du « monde » sont flottantes, et ne sachant jamais avec exactitude qui est du « monde » et qui n’en est point, on peut donner, à la chose comme au mot, autant qu’on voudra d’étendue. […] Voilà qui va le mieux du monde ! […] C’est peu de posséder la plus belle voix du monde, et il faut encore savoir s’en servir, la diriger, la ménager.

697. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

Qu’est-ce que l’homme et que vient-il faire en ce monde ? […] Toutes les poétiques du monde ne nous réconcilieront pas avec tant d’ennui. […] Dès sa naissance, il eut « la vision » de la beauté et du bonheur sublimes, et la contemplation du monde idéal l’arma en guerre contre le monde réel. […] Partout ailleurs son monde est au-delà du nôtre. […] Est-ce qu’il n’y a pas une communauté de nature entre tous les vivants de ce monde ?

698. (1932) Les idées politiques de la France

Et nous le faisons d’autant plus volontiers que le trait le plus remarquable de la famille traditionaliste, c’est son importance dans le monde qui écrit et sa faiblesse dans le monde politique. […] L’un travaille dans un monde fait, où il trouve des lois. L’autre travaille dans un monde à faire, où il tourne des lois. […] Tout ce monde-là fut rejeté à droite par l’affaire Dreyfus. […] Le monde actuel est abandonné au diable capitaliste, comme le monde est pour Luther abandonné au diable tout court.

699. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIIe entretien » pp. 223-287

Il est doux, même pour les misérables, de contempler ces félicités complètes ; elles leur prouvent que, si le bonheur est rare, au moins il est possible en ce triste monde, et que, parmi tant de mauvais rêves, il y a aussi de phénoménales réalités. […] C’était un de ces hommes qui donnent la certitude d’une autre vie ; car, si Dieu trompait de telles espérances et de telles privations par un leurre éternel, ce ne serait pas seulement le monde interverti, ce serait la Divinité renversée. […] Il était prince, il était puissant, il était l’oracle du monde politique, il avait été l’ami et le disciple de Mirabeau sans se tromper à son génie, le plus juste et le plus vaste du dix-huitième siècle. […] Je m’en console à présent que ma destinée n’est plus de ce monde. […] Le monde l’appelait miss Blake ; je ne sais quel nom lui donnera la poésie, mais elle en aura un.

700. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIV. La littérature et la science » pp. 336-362

C’est le cas, par exemple, pour les écrits qui traitent des sciences concrètes et sont appelés à tracer des descriptions du monde extérieur ou bien pour ceux qui exposent quelque vaste théorie. […] Les hommes qui ont vécu il y a deux cents ans seulement seraient stupéfaits, s’ils pouvaient revenir au monde, de voir dépassés quelques-uns de leurs rêves les plus audacieux. […] Elle nous a rendu visible l’immense fraternité des êtres qui composent le monde. […] Il met en doute l’existence du monde extérieur, et il ne peut la démontrer (circuit étrange) que par l’existence de l’âme qui perçoit le monde et par l’existence de Dieu qui, étant parfait, ne peut avoir voulu tromper l’homme en lui donnant de fausses perceptions. […] Ou bien elle s’attache avant tout au monde extérieur ; elle procède avec circonspection, marche pas à pas, appuyée, comme sur deux béquilles, sur l’observation externe et sur l’expérience.

701. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VI »

Elle représente, dans la pièce, ces femmes du monde excentrique qui singent les manières des filles, contrefont leur bagout, et copient leurs toilettes. […] Cette figure, si insignifiante et si terne, semble peu faite pour personnifier la classe turbulente des émancipées du grand monde. […] D’Estrigaud, excommunié du monde, mis au ban de tous les salons, va traîner dans quelque bas-fond le boulet d’or qui le rive à la courtisane. […] Les Cassandres du vieux Théâtre italien refuseraient d’avaler l’énorme mystification avec laquelle d’Estrigaud prétend tromper le monde parisien. […] Posé d’abord en aventurier du grand monde, d’Estrigaud tombe, d’acte en acte, au niveau des fripons infimes qui jouent les travestis du chantage.

702. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1855 » pp. 77-117

À ce propos je me rappelle qu’à la prise de voile de Floreska, deux sœurs, deux fillettes du monde, se mirent à me faire l’œil pendant le discours de l’abbé. […] Là se donnaient rendez-vous toutes sortes de mondes. […] * * * — La sauvagerie est nécessaire, tous les quatre ou cinq cents ans, pour revivifier le monde. Le monde mourrait de civilisation. […] Elle est la juge et la faiseuse des succès littéraires avec ses souteneurs du monde.

703. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1883 » pp. 236-282

Comme je lui demande aujourd’hui où il demeure, il me répond : « 21, rue Visconti… J’habite la chambre de Racine : une chambre où il fait bien froid et où il y a si peu de jour, que j’ai toutes les peines du monde à m’y faire la barbe. » La chambre de Racine coûte 300 francs par an. […] Peu de monde, on ne sait rien, on croit que le ministère a donné sa démission et qu’il l’a retirée. […] Puis l’on se demande, dans mon coin de table : Est-ce qu’il y aurait des animaux, créés pour toujours vivre, et qui, sans la mort accidentelle, seraient éternels ; et en des endroits cachés, en des fonds de mer, n’existerait-il pas des animaux, aussi vieux que le monde ? […] Ce qu’il y a de suprêmement défunt, par exemple, c’est le type de l’ancienne femme du monde parisienne. […] * * * — Dans un dîner chez Girardin, Gladstone laissait entendre, que le parti conservateur en France était le plus bête des partis conservateurs du monde entier.

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