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674. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 5482-9849

Mais vers le tems de Cicéron, quand les moeurs eurent reçû le dernier degré de politesse, elegans étoit toûjours une loüange. […] Il traite ensuite des passions & des moeurs que tout orateur doit connoître. […] Les moeurs d’Atticus étoient faciles, c’étoit le plus aimable des Romains. […] & de Henri IV. même, à cette douce facilité de moeurs que l’Europe chérit en lui ? […] On vit alors une grande diversité dans les moeurs comme dans les lois des provinces demeurées à la couronne de France.

675. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 76-79

de Crébillon, où ses mœurs ne sont pas plus ménagées que ses talens.

676. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 210-213

Il y introduit un Siamois, faisant une critique de nos usages & de nos mœurs.

677. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 548-551

Nous conviendrons cependant qu’ils ne sont pas sans mérite ; ils annoncent une étude réfléchie de l’Ecriture & des Peres, la connoissance des hommes & des mœurs nationales, sur-tout le talent de s’exprimer avec autant de correction que de noblesse & de facilité ; nous ajouterons qu’ils ne sont pas défigurés par ces raisonnemens subtils ou entortillés, ces idées bizarres ou communes, ces tours pénibles, ces expressions recherchées, qui caractérisent la plupart des Prédicateurs modernes : mais il faut avouer aussi que ce n’est point assez pour soutenir la réputation glorieuse qu’ils lui avoient acquise dans la Chaire.

678. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Greuze  » pp. 157-158

Le Paralytique qui est secouru par ses enfants et que le peintre a appelé le Fruit de la bonne éducation est un tableau de mœurs où l’on voit que ce genre fournira des compositions capables de faire honneur aux talents et aux sentiments de l’artiste.

679. (1925) Dissociations

Ce sont des mœurs anglaises et je n’ai rien à y reprendre. […] Jusqu’ici c’est donc assez banal mais bien conforme aux mœurs nationales. […] Quel rapport cette jurisprudence a-t-elle avec les moeurs ? […] Et il y a des gens qui regrettent ces mœurs et qui appellent l’époque où elles dominaient, le bon vieux temps ! […] D’ailleurs, c’est toujours le dernier état des mœurs qui semblera le meilleur à un homme sensé.

680. (1896) Le livre des masques

Le roman de mœurs (je laisse en dehors trois ou quatre maîtres que je n’ai pas à juger ici) est tombé plus bas que jamais depuis un siècle et demi qu’il fut importé d’Angleterre. […] Pierre Louys a des religions et des mœurs alexandrines lui a permis de vêtir ses personnages de noms et de costumes véridiquement anciens, mais il faut lire le livre dépouillé de ces précautions qui ne sont là, ainsi, qu’en plus d’un roman du XVIIIe siècle, que le paravent brodé d’hiératiques phallophores derrière lequel s’agitent des mœurs, des gestes et des désirs d’un incontestable aujourd’hui. […] C’est à l’époque de la floraison du calvinisme que le nu commença d’être proscrit des mœurs et qu’il se réfugia dans l’art qui seul en garda la tradition. […] Admise l’idée du nu, le costume peut se modifier, tendre vers la robe flottante et lâche, les mœurs s’adoucir et un peu de rayonnement charnel éclairer la tristesse de nos hypocrisies. Aphrodite a signalé par sa vogue le retour possible à des mœurs où il y aurait un peu de liberté : venu à sa date, ce livre a la valeur d’un contrepoison.

681. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Étienne de La Boétie. L’ami de Montaigne. » pp. 140-161

Si l’on peut faire quelque part distincte entre eux, Montaigne serait plutôt le juge de l’esprit et des écrits de son ami, et La Boétie le juge des mœurs. […] personne du moins ne l’oserait dire, et il n’est sage si morose qui, nous connaissant tous deux, et nos goûts et nos mœurs, aille s’enquérir de la date de notre alliance, et qui n’applaudisse de bon cœur à une si parfaite union. […] Sans trop pousser l’application et sans voir d’allusion trop particulière, il m’est évident que La Boétie jugeait que Montaigne à cet âge y était un peu trop enclin, et il le conviait de toutes ses forces à la chasteté domestique et aux mœurs graves qui sont le fondement de la sagesse.

682. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DE LA LITTÉRATURE INDUSTRIELLE. » pp. 444-471

Avec nos mœurs électorales, industrielles, tout le monde, une fois au moins dans sa vie, aura eu sa page, son discours, son prospectus, son toast, sera auteur. […] Si l’on peignait au complet le détail de ces mœurs, on ne le croirait pas. […] Au théâtre, les mêmes plaies se retrouveraient ; les mœurs ouvertement industrielles y tiennent une place plus évidente encore.

683. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « HISTOIRE DE LA ROYAUTÉ considérée DANS SES ORIGINES JUSQU’AU XIe SIÈCLE PAR M. LE COMTE A. DE SAINT-PRIEST. 1842. » pp. 1-30

Je regretterais trop de quitter ses savants volumes sans donner idée du caractère animé, brillant et tout à fait heureux de bien des pages, et je détache de préférence, comme échantillon, celles où il nous exprime l’état vivant des croyances et des mœurs rustiques dans le midi de l’empire au lendemain de Théodose. […] « En consultant le roman comme peinture de mœurs, on reconnaît dans Daphnis et Chloé des traces sensibles de la période païenne. […] La révolution opérée dans les mœurs ne se fait encore sentir que par d’imperceptibles nuances ; toutefois elle apparaît évidente dans une autre partie du tableau : Gnathon l’esclave est en plein polythéisme ; Astyle, le jeune patron, s’amuse et se divertit encore aux gaietés païennes ; les amours naïves et sensuelles des deux bergers flottent entre les deux croyances ; mais Cléariste et Dionysophane, le vieux patricien et l’antique matrone, ont déjà la dignité, le calme, la grâce sévère de la famille chrétienne.

684. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Pierre Corneille »

Pierre Corneille En fait de critique et d’histoire littéraire, il n’est point, ce me semble, de lecture plus récréante, plus délectable, et à la fois plus féconde en enseignements de toute espèce, que les biographies bien faites des grands hommes : non pas ces biographies minces et sèches, ces notices exiguës et précieuses, où l’écrivain a la pensée de briller, et dont chaque paragraphe est effilé en épigramme ; mais de larges, copieuses, et parfois même diffuses histoires de l’homme et de ses œuvres : entrer en son auteur, s’y installer, le produire sous ses aspects divers ; le faire vivre, se mouvoir et parler, comme il a dû faire ; le suivre en son intérieur et dans ses mœurs domestiques aussi avant que l’on peut ; le rattacher par tous les côtés à cette terre, à cette existence réelle, à ces habitudes de chaque jour, dont les grands hommes ne dépendent pas moins que nous autres, fond véritable sur lequel ils ont pied, d’où ils partent pour s’élever quelque temps, et où ils retombent sans cesse. […] Les mœurs littéraires du temps ne ressemblaient pas aux nôtres : les auteurs ne se faisaient aucun scrupule d’implorer et de recevoir les libéralités des princes et seigneurs. […] Ces mœurs subsistaient encore du temps de Corneille ; et quand même elles auraient commencé à passer d’usage, sa pauvreté et ses charges de famille l’eussent empêché de s’en affranchir.

685. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre II. Clément Marot »

Ce n’est au fond que le livre d’une honnête femme, qui tient école de savoir-vivre et de bonnes mœurs. […] Il n’avait pas converti ses mœurs : il resta jusqu’au bout homme de cour, homme de plaisir, un épicurien de la Renaissance. […] Imprimée par Plantin, Anvers, 1561. 6 vol. in-8. — À consulter : Bourcjez, les Mœurs polies et la Littérature de cour sous Henri II, Hachette, 1886.

686. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes décadents » pp. 63-99

François Coppée appelait des « mœurs de Caraïbes ». Ces mœurs ont été apportées par les romantiques9. […] Ces mœurs sont éternelles.

687. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XI. La littérature et la vie mondaine » pp. 273-292

On mettra en honneur celui urbanité devenu nécessaire pour exprimer le raffinement des mœurs. […] Inspirée de l’antiquité, ressuscitant de parti pris des Grecs et des Romains, elle s’adressait nécessairement à une élite de gens instruits, seuls capables de s’intéresser à l’évocation d’un passé lointain ; elle était un spectacle élégant et noble ; et si elle a brillé surtout au milieu du xviie  siècle, c’est qu’elle a rencontré là des mœurs et un état d’esprit avec lesquels elle était, par son origine même, en secrète harmonie. […] Si, pendant un siècle, elle fit son tour d’Europe en séduisant les aristocraties de tout pays, elle le dut en grande partie à ce qu’elle offrait des tableaux de mœurs et des façons de parler qui pouvaient passer pour l’idéal de la société polie.

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