. — De la durée des ères et des époques J’ai fait remarquer (ci-dessus, p. 114) que la durée des ères et des époques diminue à mesure qu’on se rapproche du moment actuel.
À mesure que les démocraties et les monarchies remplacent les aristocraties héroïques, l’importance de la loi civile domine de plus en plus celle de la loi politique.
J’étais et je voulais être étranger à ces trois mesures de renversement du parti orléaniste, qui, après avoir inauguré sur un faux principe le trône du duc d’Orléans, voulait l’asservir parlementairement à ses caprices et à ses ambitions, et, pour l’asservir, voulait agiter la bourgeoisie jusqu’à la fièvre.
« Je jetai sur mon protecteur un regard où éclatèrent tant de prières qu’il se mit en mesure d’accepter cette proposition, dont la formule voulait un refus.
On voit tellement qu’il mesure toute l’étendue de sa vogue, qu’il est habitué aux adorations, et qu’il est sincèrement heureux du bruit qui se fait autour de lui ! […] Chaque fois que vous vous impatienterez ou trouverez, en homme ordinaire, votre rôle ridicule, consultez ce petit Manuel du parfait amoureux ; il vous donnera la mesure de vos sentiments.
Je suppose, qu’avant de lire la pièce française, on sera bien aise de voir un précis de l’italienne, ne fût-ce que pour avoir le plaisir de prendre notre auteur sur le fait, à mesure qu’il tentera quelques conquêtes sur les étrangers. […] qu’arrivé à Paris depuis peu, il n’est pas annoncé comme y apportant le moindre ridicule provincial ; que, dans l’ivresse où le jette la variété des plaisirs dont abonde la capitale, il a eu le cœur assez droit, l’esprit assez juste, pour faire un bon choix ; que, touché des charmes d’Agnès, il admire encore plus la simplicité, la candeur de son âme ; que la sienne brûle du feu le plus vif, le plus pur ; qu’il croit avoir dans Arnolphe un véritable ami ; que, d’après tout cela, s’il est moins sensé qu’étourdi, moins aimable que petit maître, moins amant qu’avantageux, moins confiant qu’indiscret, moins tendre que vain de sa bonne fortune ; si sa diction est moins naturelle que maniérée ; si surtout il met la moindre finesse, la moindre malignité dans ses confidences à Arnolphe ; s’il n’en gradue pas la vivacité à mesure que l’embarras accroît, disons-le hardiment, il n’est plus le personnage tracé par Molière ; il peut bien être applaudi, comme nombre d’acteurs qui ont accoutumé la multitude à leurs défauts, mais les jeunes acteurs se trompent, s’égarent, s’ils pensent tenir de lui la bonne tradition. […] » Il n’a pas eu la mise d’un cuistre, comme celui-ci… ; il ne s’est donné ni le ton ni la perruque noire et plate d’un pénitent, comme celui-là… ; mais d’abord souple, insinuant, observateur surtout, il ne s’est rien permis qu’avec circonspection ; j’ai même cru voir que le cafard disparaissait, pour faire place à l’homme aimable, à mesure qu’il concevait l’espérance de plaire à une femme élevée dans la bonne société : je ne lui aurais enfin désiré, dans cette scène, que plus de chaleur concentrée, et une âme remplie de la ferveur qu’il annonce par ces vers : J’aurai toujours pour vous, oh suave merveille !
Ils profitaient des moindres congés, ils s’en allaient à des lieues, s’enhardissant à mesure qu’il grandissaient, finissant par courir le pays entier, des voyages qui duraient souvent plusieurs jours.
Après, dans une autre salle, étroite, haute comme une tour, j’étais attaché par les pieds, la tête en bas, nu, sous une cloche de verre, et il me tombait sur le corps une masse de petites étincelles, d’une lumière verdâtre, qui m’enveloppaient la peau, et qui à mesure qu’elles tombaient, me procuraient le sentiment de fraîcheur d’un souffle sur une tempe baignée d’eau de Cologne.
appliquer la même mesure sur tout !
On mesure la hauteur des montagnes à leurs sommets les plus élevés, et les siècles à leurs individualités culminantes.
« On connaît l’histoire de l’âne de Buridan, immobile entre ses deux mesures.
Maintenant, je vais parler de choses que je sais à peine, que j’apprends à mesure que je les dis : j’ai besoin, et ce n’est pas une phrase faite ni apportée de chez moi, j’ai besoin d’une double indulgence. […] Cette anecdote grammaticale, je la rapporte pour appuyer l’observation ingénieuse de Wilhem Schlegel, et faire sentir, par un exemple qui n’est pas douteux, ce travail naturel de l’esprit, cherchant, à mesure qu’il se raffine, une plus grande précision, une plus grande clarté dans le langage. […] Les grandes compositions des muses modernes leur manquent : point de tragédies, point de drames, malgré les contes qu’avait fait le moine des îles d’Or, qui rapporte qu’un poëte provençal avait mis en vers toute l’histoire de Jeanne de Naples, à mesure, pour ainsi dire, que Jeanne exécutait elle-même son histoire.
À peine eût-elle dénoué ses longs cheveux noirs, qu’elle se mit à s’agiter dans sa chambre ; elle avait la fièvre, son pouls battait outre mesure. […] Savez-vous aussi un juge plus équitable, plus sincère et plus amoureux de la preuve et de la mesure en ses moindres jugements, aussi loin de la haine que de l’amour sans bornes, du dénigrement que de l’enthousiasme ? […] Entre autres délassements de ce noble esprit, il y avait un comédien qui le faisait rire aux éclats, mais de ce gros rire de dix-huit ans, qui ne se montre qu’à de rares intervalles, et qui devient plus rare à mesure que vous vieillissez davantage ; ce comédien-là, c’était Odry.
La vertu, comme toute force, se mesure aux résistances, et il n’y a qu’à la soumettre à des épreuves plus violentes pour lui donner un relief plus haut.