L’imagination, éblouie pendant quelques instants, croit assister à l’agrandissement du domaine de la pensée, à l’envahissement de la matière par la vie intelligente. Mais, bientôt désabusée, elle s’aperçoit que la matière est demeurée ce qu’elle était, et que l’homme s’est pétrifié.
À quoi bon séparer l’esprit de la matière ? […] S’agit-il de la querelle des réalistes et des nominaux — matière aride au possible — il sait ressusciter ces fleurs d’une rhétorique défunte.
Aussi les faits variés contenus dans cet ouvrage reposent-ils sur les témoignages de trois autorités différentes : la tradition, les écrits déjà faits sur cette matière, et les souvenirs d’un homme qui a été l’élève de David, qui a connu particulièrement cet artiste pendant les vingt-cinq dernières années de sa vie, et que sa position et ses études ont peut-être placé plus favorablement que d’autres, pour retracer l’histoire d’une école aux travaux de laquelle il n’est pas resté complétement étranger. […] L’effet des lumières que répandirent ces deux hommes sur cette matière se fit sentir, d’abord en Allemagne, puis plus particulièrement en Italie, où Winckelmann alla habiter pour observer l’antiquité, suivre ses études et composer son Histoire de l’art. […] À l’exception de quelques crises terribles, il est vrai, où il s’est trouvé engagé avec des hommes dont il avait aveuglément épousé le parti, on peut s’assurer que dans le cours de sa législature, il n’a le plus souvent pris la parole que pour traiter des matières relatives aux arts, aux artistes et aux grandes fêtes républicaines, dont le dessin général et la surveillance lui étaient ordinairement confiés.
Hier, j’étais chez des gens de vertu singulière, Où sur vous du discours on tourna la matière ; Et là, votre conduite avec ses grands éclats, Madame, eut le malheur qu’on ne la loua pas.
« l’expérience faite le 16 Août 1771 dans le laboratoire du sieur Rouelle, Démonstrateur de Chimie au Jardin Royal, par laquelle il a été prouvé que le diamant s’évapore au grand feu, & s’y volatilise tout entier, sans laisser dans le creuset aucune trace de matière ».
Samedi 30 avril Quand on commence à collectionner, devant le nombre des objets qu’on trouve, au commencement de sa chasse et de sa recherche, on croit que la matière est inépuisable, qu’il y en aura toujours chez les marchands.
Un siècle plus tard, Rivarol, dans son mémoire sur l’Universalité de la langue française, nomme et décrit sommairement la parole intérieure : « L’idée simple a d’abord nécessité le signe, et bientôt le signe a fécondé l’idée ; chaque mot a fixé la sienne, et telle est leur association, que, si la parole est une pensée qui se manifeste, il faut que la pensée soit une parole intérieure et cachée ; l’homme qui parle est donc l’homme qui pense tout haut… Que dans la retraite et dans le silence le plus absolu un homme entre en méditation sur les sujets les plus dégagés de la matière, il entendra toujours nu fond de sa poitrine une voix secrète qui nommera les objets à mesure qu’ils passeront en revue.
La différence des professions indique le contraste, dont le développement fournit la matière de cette étude. […] L’œil distrait de son foyer, il retourne avec acharnement sa matière, et jusque dans la nuit quand il souffre, il est escorté de ses idées qui trompent l’ennui.
Tous ceux qui raisonnent reconnaîtront les avantages que nous devons à la flotte française et au zèle de son commandant ; mais, dans un gouvernement libre et républicain, vous ne pouvez comprimer la voix de la multitude ; chacun parle comme il pense, ou pour mieux dire sans penser, et par conséquent juge les résultats sans remonter aux causes… C’est la nature de l’homme que de s’irriter de tout ce qui déjoue une espérance flatteuse et un projet favori, et c’est une folie trop commune que de condamner sans examen. » Comme complément et correctif de ce jugement de Washington sur les gouvernements républicains, il convient de rapprocher ce passage d’une lettre de lui à La Fayette, écrite plusieurs années après (25 juillet 1785) : il s’agit de la nécessité qui se faisait généralement sentir à cette époque, parmi les négociants du continent américain, d’accorder au Congrès le pouvoir de statuer sur le commerce de l’Union : « Ils sentent la nécessité d’un pouvoir régulateur, et l’absurdité du système qui donnerait à chacun des États le droit de faire des lois sur cette matière, indépendamment les uns des autres.
Pour y pénétrer jusqu’au fond, le squatter n’a besoin que de sa Bible ; il emporte avec elle sa foi, sa théologie et son culte ; tous les soirs il y trouve quelque application à sa condition présente ; il n’est plus seul ; Dieu lui parle, et fournit à sa volonté la matière d’un second travail pour soutenir et compléter le premier.
Il regarde ces empâtements comme un malheur, et, un peu poussé par nous, il dit ne comprendre la peinture qu’avec une grisaille, recouverte de matières colorantes, de glacis.
Il n’était guère possible à Voltaire de faire sa tragédie avec Mahomet tout seul ; dès qu’on a un grand scélérat dans une pièce, on lui oppose un homme vertueux ; ce sont les éléments du métier : il n’y a pas là grande matière à éloge : Vitavi deniquè culpam Non laudem merui. […] Voltaire nous apprend que l’Œdipe de Sophocle lui fournissait à peine la matière de deux actes et plus de trente ans après, lorsqu’une longue expérience devait avoir mûri son jugement, il entreprend de délayer en cinq actes, sans aucun mélange étranger, l’Électre de Sophocle, sujet moins abondant et moins heureux que celui d’Œdipe. […] Il me reste plusieurs autres observations sur le plan, le caractère et le style, qui feront la matière d’un autre article. […] Il était éloquent sur cette matière, quoique froid et sec sur toutes les autres.
En regard de ce texte : « Dieu, la matière, la fatalité, ne font qu’un », il écrit : « Voilà mon système, voilà ce que je crois. […] Mais les nations seront trop indifférentes en matière religieuse et trop corrompues. […] Peu importe, n’a-t-il pas la conscription et la matière première ?
Par exemple, les axiomes disent que la matière est inerte, incapable de modifier spontanément son état, de passer du repos au mouvement si elle est en repos, et du mouvement au repos si elle est en mouvement.