Puisqu’il aime la féodalité et ses symboles, il mérite, quand il s’agit de Mme de Maintenon, que la Critique lui casse ses éperons au talon comme on le faisait aux chevaliers qui avaient insulté les femmes. […] Il fit toute sa vie — comme on faisait alors — de l’opposition politique, comme n’en font jamais les hommes nés pour le commandement, qui se retirent du pouvoir, en tombent, ou même n’y entrent pas, comme Saint-Simon, mais ne s’abaissent pas à tracasser un gouvernement ; et comme tous les gens destinés de nature à l’opposition politique, il ne comprit rien aux mérites, nets et positifs, des hommes taillés pour gouverner. […] Comme ministre il ne mérite plus le mépris.
Indépendamment de l’intérêt de la recherche qu’on aime à faire des premiers produits d’un talent quelconque, le dernier volume de Joseph de Maistre mérite d’être lu pour lui-même. […] Les dissertations qui forment l’ensemble de ce volume n’ont pas, il est vrai, le même mérite et la même importance, mais toutes ont l’empreinte de la robuste main qui a équarri et taillé leurs quelques blocs. […] Voilà, indépendamment de leur mérite de détail et d’ensemble, l’avantage de cette publication des Quatre chapitres sur la Russie.
Mais il en est ainsi de presque tous les honneurs : la justice les institue, la politique les conserve quelque temps au mérite, bientôt la vanité les réclame comme un droit, le vice les usurpe par l’intrigue : au lieu d’honorer ceux à qui on les accorde, quelquefois ceux qui les obtiennent les déshonorent ; et ce qui devait être glorieux et rare, finit par être prodigué et avili. […] Ce fut là le vrai mérite de François Ier. […] Il y a eu quelquefois des réputations, quoiqu’en petit nombre, qui choquaient les mœurs et les idées générales dominantes dans un pays ; c’était comme un aveu involontaire et forcé, que certaines qualités brillantes arrachaient à ceux même qui étaient le plus loin de les partager : mais quand le mérite d’un grand homme se concilie parfaitement avec les préjugés, le caractère et les penchants d’un peuple, alors sa célébrité doit augmenter, parce que l’amour-propre de chaque citoyen protège pour ainsi dire la réputation du prince ; et c’est ce qui arriva à Henri IV.
C’est à coup sûr un écrivain de grand mérite et dont l’avenir sera très brillant.
Émile Deschamps est un de ces poètes qui valent mieux que leur œuvre ; d’où il ne faudrait pas conclure que son œuvre soit sans distinction et sans mérite.
Elle mérite d’être connue par l’originalité de ses rimes féminines, propres à donner une idée de la pesanteur de l’Auteur, & à prouver que l’Académie a été de tout temps un objet de plaisanterie.
Un mérite qui rapproche M. l’Abbé Berault de ce dernier Historien, est celui de l’impartialité, en exposant les décisions des Conciles & les divers sentimens des Peres.
C’est un mérite d’être court, & quand cet Auteur n’auroit que celui-là, on devroit lui en savoir gré.
Ce Livre a été traduit en Espagnol, & mérite de l’être chez tous les Peuples jaloux de la vertu des Femmes.
Son Ouvrage de l’Institution d’un Prince, adressé à François I, n’a, à la vérité, que le mérite d’exposer des maximes assez communes ; mais c’est toujours beaucoup de savoir s’attacher à celles qui sont avouées de tout le monde, & de se garantir de la démangeaison d’en hasarder de nouvelles, dont souvent le premier effet est d’étonner par la hardiesse, & le second d’abuser par l’erreur.
On peut néanmoins le regarder comme un Savant, dont les travaux ont leur mérite, par les connoissances qu’ils supposent & par celles qu’ils sont capables de procurer aux autres.
Non seulement il joint, dans ses examens, la clarté & la précision à la justesse & à la méthode ; il réunit encore, dans les exemples qu’il donne, le mérite de la morale & la délicatesse des pensées.
Il paroît persuadé de tout ce qu’il dit ; & ce mérite, si rare aujourd’hui, exige qu’on lui fasse grace de ce qui lui manque.
Il ne s’ensuit pas de là qu’il fut sans mérite dans ce dernier genre.