Il est malheureux pour lui d’avoir introduit dans un Ouvrage grammatical un jargon philosophique, ridicule dans presque tous nos Ecrits modernes, & plus encore dans un Livre élémentaire.
Quand même il existeroit quelques défauts dans ce Livre vraiment original, ils seront toujours de la nature de ceux qu’on oublie en faveur de la justesse & de la solidité des réflexions, de la noblesse & de l’énergie du style, de la vérité des maximes qui s’y présentent à chaque page : trop heureux si la Littérature n’offroit jamais que de pareils sujets d’indulgence !
La singularité de ce titre n’a nul rapport avec ce qu’on trouve dans le Livre ; on ne peut tout au plus parvenir, en le lisant, qu’à se gâter l’esprit par des images dégoûtantes, & à se familiariser avec le langage du vice le plus effronté.
De pareils Livres ne devroient jamais trouver des Lecteurs & encore moins des Traducteurs, & cependant, à la honte des Lettres & des mœurs, celui-ci a trouvé les uns & les autres.
C’est dommage que sa carriere n’ait pas été plus longue ; il auroit pu enrichir notre Littérature de plusieurs autres Livres utiles.
Il ne faut pas s’étonner que ces Ouvrages, aussi bien que son Appendix de Düs & Heroïbus Poëticis, soient devenus des Livres classiques.
Emile Hennequin, qui avait à un haut degré le respect de son talent et le respect du livre, n’aurait certainement pas consenti à former un volume d’études plus ou moins hétérogènes, qu’il n’y a pas de raison péremptoire pour réunir sous un même titre, et qui ne constituent pas un ensemble comme les Ecrivains francisés.
L’historien de Jeanne d’Arc et de Du Guesclin, le chroniqueur grandiose des guerres des xive et xve siècles dans le pays dont vous êtes présentement l’honneur et qui est notre pays à tous les deux, ces livres robustes et sensés, écrits avec toutes les qualités de l’esprit de la forte race à laquelle vous appartenez, seront jugés plus tard et prochainement, mais aujourd’hui ce que je vous offre n’est pas le témoignage de la justice, c’est le témoignage de la sympathie.
Bernardin refit en quelque sorte le livre de Fénelon, en profitant des observations amassées dans l’intervalle, et en s’arrêtant avec plus de complaisance sur la nature, cette œuvre vivante et cette ouvrière de Dieu60. Son livre, et en général tous ses ouvrages depuis les Études jusqu’aux Harmonies, sont en ce sens une espèce de compromis entre l’ancien spiritualisme chrétien et l’observation irrécusable, je dirai aussi, le culte croissant de la nature : dans ses croyances à l’immortalité, il essaye, par exemple, de donner au ciel chrétien une réalité naturelle en faisant aller les âmes dans les planètes ou dans le soleil. […] Le succès devait couronner un livre qui est le résultat d’une harmonie si parfaite entre l’auteur et l’ouvrage… » M. […] Lamartine, en faisant lire et relire à son Jocelyn le livre de Paul et Virginie, a proclamé cette influence première sur les jeunes cœurs qui, depuis l’apparition des Études, s’est prolongée en pâlissant jusqu’à nous ; il n’y a pas rendu un moindre hommage dans le titre et dans maint retentissement de ses Harmonies, mais nulle part d’un instinct plus filial, selon moi, que par cette pièce du Soir des premières Méditations, qui est comme la poésie même de Bernardin, recueillie et vaporisée en son intime essence. […] Bernardin de Saint-Pierre, qui est l’un de mes auteurs favoris, s’est retrouvé sous ma plume au tome VI des Causeries du Lundi, et en plus d’une page du livre intitulé : Chateaubriand et son Groupe littéraire.
Nous avons été confondu d’étonnement, en lisant ces jours-ci le Contrat social, du néant sonore et creux de ce livre qui a fait une révolution, qui a prétendu faire une démocratie, et qui n’a pu faire qu’un chaos. […] II Le livre commence par cet axiome : « L’homme est né libre, et partout il est dans les fers ! […] Là finit le livre, car la tyrannie populaire ou royale ne va pas plus loin ! […] Fermons donc ce livre, et plaignons le philosophe d’avoir rencontré un tel peuple pour l’admirer, et plaignons le peuple d’avoir eu un tel philosophe pour législateur ! X Et maintenant que ce déplorable livre a porté ses fruits de démence et de perdition dans une démocratie avortée, faute de véritable philosophie dans son faux prophète, essayons de remettre un peu de bon sens dans la philosophie politique du peuple, et de substituer en matière de gouvernement quelques vérités pratiques, et par cela même divines, à ce monceau de chimères devenu un monceau de ruines sous la main égarée des sectaires d’un aveugle, qui écrivit de génie et qui pensa de hasard.
XXVI De cette vie d’étude il sortit successivement pour une demi-publicité d’élite une longue série de livres, les uns, souvenirs personnels de ses voyages, fleurs de sa jeunesse, recueillies de vingt à vingt-cinq ans en Orient, desséchées entre les pages de ses notes rapides, dont il recueillit à loisir l’essence et l’odeur pour en recomposer les meilleurs parfums de sa vie ; les autres, des morceaux d’histoire diplomatique et politique, très neufs, très originaux, très instructifs, qui révèlent au temps présent les pensées calomniées du gouvernement des Bourbons ; les autres enfin, entièrement d’érudition littéraire, traductions, dissertations, commentaires sur les textes du grec ancien et du grec moderne dont il a prodigieusement enrichi la littérature de ces derniers temps. De ces livres, quelques-uns sont exclusivement réservés aux érudits hellénistes ; d’autres contiennent, à côté des textes grecs, des commentaires anecdotiques qui mêlent avec grâce et naïveté l’homme au mot, et qui révèlent les mœurs des peuples par une leçon sur leur idiome. […] Homère, par M. de Marcellus, la Bible, par Chateaubriand, eussent été deux livres précieux pour la littérature française ; elle manque d’antiquités, ils lui auraient donné ce qui lui manque. […] XXVIII Parmi ces livres, qu’on pourrait appeler Opuscules, Mélanges, quelques-uns cependant, quoique écrits d’un ton familier et léger, sont des fragments très diserts, très graves et très distingués d’histoire contemporaine, des documents très intéressants d’histoire du siècle. […] Le caractère de ce livre, c’est la jeunesse, c’est l’ivresse, c’est la fête du cœur et de l’esprit.
Que de personnes, en lisant le livre de M. […] Plus son livre m’intéresse, plus je regrette qu’au lieu de fragments, certes typiques, il n’ait pas cru devoir nous donner la traduction intégrale de quelques écrits de Wagner, tels Opéra et Drame, l’Œuvre d’art de l’avenir. […] En attendant, je me fais un devoir et un plaisir de recommander aux wagnériens de France, de Belgique, et de Navarre, le livre de M. Camille Benoît, livre très actuel, de haute compétence et de rare talent. […] Alfred Ernst a publié un livre, il y a quelques années) et Richard Wagner.
Promenades, sociétés, festins, livres, bonnes œuvres, sermons, tout peut être une occasion de chute & de crime. […] Le Brun, si connu par son livre critique des Pratiques superstitieuses, livre où il se donne pour une ame peu commune, étoit superstitieux comme un autre : on a dit que c’étoit un médecin malade lui-même. […] Aussi fit-on sur lui cette épigramme : Messire Laurent P....tier Qui ne put être bachelier, Parce qu’il fut trouvé rossignol d’Arcadie, Ces jours passés, un livre a fait, Qui condamne la comédie. […] De tous les livres qu’il a donnés, celui-ci est presque le seul qui contienne des vérités utiles & pratiques.
Belloy, Auguste de (1815-1871) [Bibliographie] Le Livre de Ruth (1843). — La Mal’aria, Pythias et Damon, théâtre (1853). — Le Chevalier d’Aï (1854). — Légendes fleuries (1855). — Le Tasse à Sorrente, pièce (1857). — Portraits et souvenirs (1859). — Les Toqués (1860). — Christophe Colomb (1864).