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778. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution française »

C’étaient des traditions et des incubations de cabinet, des vues plus ou moins justes d’hommes d’État rompus aux affaires, mais dans lesquelles la philosophie n’avait rien mis ; car d’Argenson les avait proposées onze ans avant la publication du premier volume de l’Encyclopédie. […] Exécution grande et juste ! […] Pour que l’anarchie fût complète dans cette organisation désordonnée et qu’elle eût toute la variété du chaos, il y avait une idée juste : Marat a toujours pensé, comme Barrère, que la république ne convenait pas à la France.

779. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre II. Réalité des idées égalitaires »

Par où s’expliquerait la nécessité de faire également participer les individus différents à la surveillance d’un système d’institutions, qui a pour fin la juste appréciation des différences individuelles. […] Rien donc, dans le système des institutions que nos sociétés s’imposent, qui permette de conclure qu’elles avouent l’existence des classes, et professent ces distinctions collectives et préjugées devant lesquelles s’effaceraient, nous l’avons vu, les justes distinctions individuelles. […] On n’y trouve point l’usage de compter les voix pour déterminer la majorité : preuve qu’il n’est pas juste de dire que dans ces réunions « chacun compte pour un et ne compte que pour un ». — Mais enfin, dans les sociétés très primitives, les fonctions nécessaires à l’existence commune ne sont pas encore réservées à une certaine classe ? 

780. (1890) Dramaturges et romanciers

Feuillet les a fait respirer à ses héros juste le nombre de minutes voulues pour que la sensation désirée ne dégénérât pas en torpeur. […] Qui ne sait combien Goethe avait deviné juste et quels champs inconnus la critique ouvrit à son inspiration ? […] Le romancier toutefois est trop sensé pour avoir établi aucun contraste absolu, et de parti pris, et là comme partout il a su s’arrêter à la juste nuance. […] Imité ou non, cet intermède est ici à sa juste place. […] Victorien Sardou les moyens par lesquels on peut réussir au théâtre, et n’a su les employer avec une plus juste tactique.

781. (1896) Études et portraits littéraires

Ne dirait-on pas aussi juste Anarchie machinée ? […] Pourquoi, quand d’ailleurs on aime le vrai et qu’on le peint si juste ? […] Furetière avait donné un grossissement épais de cette réalité qu’il exprime au juste. […] Aussi juste d’ailleurs qu’il était sévère. […] Une chronologie sans malveillance peut prouver qu’il ne dit que juste.

782. (1868) Rapport sur le progrès des lettres pp. 1-184

Il vient un jour où tout homme doué comme l’est Dumas fils, quand le juste succès a sacré ses efforts, mesure avec recueillement l’importance de sa fonction. […] Toute la France, vers ce temps-là, a chanté d’une voix plus ou moins juste « les grands bœufs blancs marqués de roux ». […] L’inspiration doit trouver sous ses mains un clavier parfaitement juste, auquel ne manque aucune corde. […] — Même en 1820, le mot n’était peut-être pas absolument juste. […] un si juste sentiment de l’intérêt et de l’effet, de ce qu’il faut dire et de ce qu’il faut taire, du point où il faut prendre une scène et du point où il faut la conduire !

783. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Séverin, Fernand (1867-1931) »

Comme il nous parut que cela était assez juste en soi, nous maintiendrons, à l’avantage de M. 

784. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 440-443

Pour apprécier en deux mots les talens & les défauts dramatiques de M. de la Grange, qu’on réunisse, d’un côté, la fécondité de l’invention, la liaison dans l’intrigue, l’adresse dans l’enchaînement des Scenes, la justesse & l’intelligence dans le dialogue ; & de l’autre, les travers d’une imagination romanesque à la foiblesse du style, au manque de vigueur dans les caracteres, à trop de langueur dans le dialogue ; & l’on aura une juste idée du mérite de ce Poëte.

785. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 100-103

Si Lucain s’abandonne trop à la fecondite de son imagination ; son imitateur, à force de vouloir le réduire, le rend maigre, décharné, & c’est sur-tout à ce défaut de juste embonpoint qu’on doit attribuer le peu de succès de son Ouvrage.

786. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 150-153

Il y a déjà acquis une juste gloire ; mais les temps critiques ne sont pas encore arrivés.

787. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 162-165

Il a même paru des Ecrits à ce sujet, qui prouvent qu'ils savent se connoître en bons Ouvrages, & apprécier les mauvais à leur juste valeur.

788. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Amédée Van Loo  » pp. 139-140

Ma comparaison est singulière, mais elle est juste, et je vous jure que nos peintres n’en seraient pas mécontents.

789. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Réponse à une lettre de M. Grimm » pp. 205-206

Malgré ces observations qui peuvent être très justes, je persiste à croire que les tableaux que ce peintre nous a montrés cette année sont d’une grande beauté et méritent mon éloge.

790. (1767) Salon de 1767 « Sculpture — Vassé » pp. 323-324

Vassé Je n’aime pas Vassé ; c’est un vilain ; mais rappellons-nous notre épigraphe, sine ira et studio. soyons justes, et louons ce qui le mérite, sans acception de personne.

791. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Avant-propos » pp. 1-5

Un livre qui, pour ainsi dire, déploïeroit le coeur humain dans l’instant où il est attendri par un poëme, ou touché par un tableau, donneroit des vûës très-étenduës et des lumieres justes à nos artisans sur l’effet general de leurs ouvrages qu’il semble que la plûpart d’entre eux aïent tant de peine à prévoir.

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