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268. (1818) Essai sur les institutions sociales « Préface » pp. 5-12

Je réimprime, aussi sans y rien changer, le Vieillard et le jeune Homme, ouvrage qui parut un an après le premier. […] Lémontey, au contraire, né dans les temps qui ont immédiatement précédé la révolution, avait vu l’inquiétude et le malaise général des années, qui se sont écoulées depuis 1783 jusqu’en 1789 ; de plus, comme il était fort jeune à cette époque, il s’était accoutumé à penser que le dix-huitième siècle avait fondé des doctrines, établi des principes. […] Les entretiens du Vieillard et du jeune Homme sont plus explicites sur ce sujet. […] La théorie que je m’y permets prouve qu’alors il y avait place à la théorie dans l’examen d’une institution si jeune encore, et si peu éprouvée, qui d’ailleurs a reçu, depuis, bien des modifications.

269. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLe entretien. L’homme de lettres »

Le ciel qui l’aimait lui réserva une femme jeune, charmante et belle pour ses vieux jours, et un ami fidèle après sa mort. […] Un traîneau découvert était destiné à son domestique, et il donna ordre d’y faire placer le jeune Français. […] Jeune encore, il ne fut pas insensible à l’élégance de son nouveau costume. […] C’est là que, sous le titre modeste de Compagnie, notre jeune législateur prétend fonder une république. […] Il avait avec lui une jeune femme qu’il aimait beaucoup, et dont il était également aimé.

270. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « IX » pp. 33-36

Mademoiselle Rachel a été un grand fait ; son avénement a été un de ces temps dont je vous parlais dans ma dernière chronique ; en effet, las de tous ces efforts prétentieux, pesants, ou de ces licences immorales, on s’est rejeté au classique pur, interprété par cette jeune et charmante actrice. […] Nos vieux académiciens qui n’ont plus de mémoire ne se doutent pas de cela, et en applaudissant le jeune auteur, ils se donnent une demi-paire de gants romantiques. […] Nos jeunes académiciens qui vont applaudir Lucrèce ne se doutent pas plus de cela que les vieux, tant il y a d’ignorance chez nos lettrés officiels sur notre poésie contemporaine : à part Lamartine et quelque chose de Hugo, ils n’ont rien lu.

271. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite »

Elle n’a jamais paru plus jeune, et a rassemblé une dernière fois tous ses dons. […] Il était du même âge que Théocrite, et un peu plus jeune peut-être. Y eut-il là entre le jeune prince et le poëte une de ces confraternités d’études aussi puissantes dans l’antiquité que dans les temps modernes ? […] Le jeune poëte est modeste, mais il ne l’est pas tant qu’il en a l’air ; il a tressailli de joie à cette rencontre de Lycidas, et il brûlé de se mesurer avec lui. […] Ainsi, pour faire cette confidence qui va être si franche et si entière, la jeune femme attend que sa servante s’en soit allée, bien que celle-ci elle-même soit au fait de tout.

272. (1893) Alfred de Musset

Un jeune rossignol chante au fond de mon cœur. […] On n’avait jamais prêté langage plus exquis à l’amour jeune et ingénu. […] Je suis jeune, tu es belle, et nous sommes seuls. […] si jeune et déjà si las ! […] Il y eut aussi une fille, mais beaucoup plus jeune que ses frères.

273. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DÉSAUGIERS. » pp. 39-77

Le jeune Désaugiers marqua dès l’enfance d’heureuses dispositions. […] L’autre professeur de rhétorique, dont le jeune Désaugiers suivait également les leçons, était un M. […] Molière, jeune, les avait faites aussi. […] De plus jeunes et de moins compromis dans les honneurs survinrent donc, et se groupèrent de toutes parts en frairies à la ronde. […] Béranger, jeune, avant toute célébrité, regardant passer Désaugiers, qu’il connaissait de vue sans être connu de lui, murmurait tout bas : « Va !

274. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Romans et nouvelles » pp. 3-80

Ils sont jeunes, ils sont hardis, ils ont le feu sacré ; ils trouvent parfois des mots, des phrases, des sons, des accents ! […] La Jeune Bourgeoisie, le titre sous lequel mon frère et moi annoncions le roman, avant qu’il fût terminé, ne définissait-il pas mieux l’analyse psychologique que nous tentions, en 1864, de la jeunesse contemporaine ? […] Voisine de son lit se trouve une jeune femme qu’est venu voir son mari, un ouvrier, et auquel elle dit : « Va, aussitôt que je pourrai marcher, je me promènerai tant dans le jardin, qu’ils seront bien forcés de me renvoyer !  […] On ne peut, à l’heure qu’il est, vraiment plus condamner le genre à être l’amusement des jeunes demoiselles en chemin de fer. […] c’est peu probable… et cette préface a pour but de dire aux jeunes que le succès du réalisme est là, seulement là, et non plus dans le canaille littéraire, épuisé à l’heure qu’il est, par leurs devanciers.

275. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVI. La littérature et l’éducation publique. Les académies, les cénacles. » pp. 407-442

Par lui les jeunes imaginations furent nourries de ces exemples d’héroïsme et de dévouement à la patrie si communs dans les républiques anciennes. […] Vous avez là sous une forme plaisante l’image de ce qui se passe dans ces jeunes esprits, quand, au sortir du collège, ils se trouvent aux prises avec la réalité. […] La jeune génération, le jour où elle sent le besoin de quelque chose de nouveau, traite de haut la génération qui l’a précédée, et elle brûle sans pitié ce que celle-ci avait adoré. […] Les jeunes conquérants de la Pléiade n’ont qu’un souci : pousser au tombeau toutes ces vieilleries qui ne meurent pas assez vite. […] Les jeunes, p. 286.

276. (1868) Rapport sur le progrès des lettres pp. 1-184

bien jeune encore. […] Le jeune auteur est d’ailleurs passé maître en ces escrimes. […] Elle était jeune. […] Cette jeune femme, c’est Charlotte Corday. […] Pour lui, son jeune maître n’est pas mort.

277. (1890) Dramaturges et romanciers

L’imagination n’est pas éteinte, ni le don de sentir paralysé chez nos jeunes contemporains. […] Chez lui, les ardeurs sensuelles du tigre humain deviennent jeux de jeune chat. […] Le jeune écrivain, dédaignant ce moyen comme trop facile, ne s’est attaqué qu’à un seul détail. […] Des six volumes que nous devons jusqu’à présent au jeune auteur, c’est à notre avis le moins réussi. […] C’est dans cette puissance dramatique que consiste la principale valeur de Fromont jeune.

278. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

Elle apprit qu’un jeune disciple de M.  […] Denon montre à la jeune enthousiaste les trésors de son cabinet. […] Barthélémy mourut jeune en 1843. […] Il y vit une jeune dame. […] Il s’agit de deux époux, Adar, jeune mage comme M. 

279. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — III » pp. 476-491

Du temps de l’hôtel Rambouillet, bien des jeunes femmes comptaient et brillaient entre les précieuses, qui plus tard et en vieillissant revinrent à la parfaite et saine justesse. […] Les rares jeunes femmes à qui il fut donné d’éclore et de fleurir dans ce cercle des Maintenon et des Coulanges en étaient imbues sans effort ; celles-là eurent le regard de la grâce en naissant. […] Ce n’est plus Rousseau qui vient, c’est Chateaubriand : il étonne, il trouble et bouleverse à son tour et les jeunes cœurs et les vieilles formes de langage ; il frappe les têtes, il séduit à tort et à travers, à droite et à gauche, et projette jusque dans les rangs de ses adversaires ses fascinations éclatantes. […] Je viens de lire une très agréable et fidèle description de ce monde-là par une personne plus jeune et qui en avait reçu dès le berceau les dernières et intimes élégances, par une personne de notre temps, et qui n’a disparu que d’hier. […] Que de beaux faits d’armes n’eussent pas illustré cette jeune noblesse qui courait en Amérique malgré son roi !

280. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Essais de politique et de littérature. Par M. Prevost-Paradol. »

Ceux qui prisent par ses meilleurs côtés ce jeune et brillant esprit, n’en ont pas assez et ne sont pas contents. […] Les analyses du Journal de l’ambassadeur deviennent fréquemment, sous la plume du jeune écrivain, de piquants tableaux de mœurs, mais sans excéder jamais et sans sortir de la juste mesure de l’histoire. […] Le jeune auteur a déjà son cachet et le met à tout. […] Prevost-Paradol, tout jeune qu’il est, ne l’est peut-être pas assez ; il a un culte légèrement rétrospectif. […] Je le suppose jeune et débutant alors ; je ne suis pas embarrassé pour lui.

281. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourg, par M. Michelet. (suite.) »

Il apprit ensuite l’espagnol et l’italien, et il aurait appris le grec si l’on eut voulu, pour mieux entendre les bons auteurs, particulièrement les poètes… » Écoutez La Fontaine qui, dévot alors et bien près de sa fin, fut admis auprès du jeune prince et reçut de ses bienfaits ; il parle comme l’abbé Fleury, et célèbre « ce goût exquis, ce jugement si solide », qui l’élève si fort au-dessus de son âge. Le vieux poète joue aux fables avec le jeune enfant ; il lui en récite, il lui en emprunte, il en compose sur des sujets de son choix (le Chat et la Souris), et il se déclare d’avance battu et vaincu : « Il faut, lui dit-il en tête de son douzième livre qui lui est tout dédié, il faut, Monseigneur, que je me contente de travailler sous vos ordres ; l’envie de vous plaire me tiendra lieu d’une imagination que les ans ont affaiblie ; quand vous souhaiterez quelque fable, je la trouverai dans ce fonds-là. » Et aussi, en récompense, quand La Fontaine meurt, on trouve parmi les thèmes ou les versions du jeune prince un très joli morceau sur cette mort (in Fontani mortem), un centon tout formé de la fleur des réminiscences et des plus élégantes expressions antiques. On en a le texte ou le corrigé dans les Œuvres de Fénelon ; et on y sent en effet, sous le latin, la phrase svelte et courte, un peu trop courte et pas assez liée pour le latin, de Fénelon même. — L’abbé de Polignac, qui venait de composer son poème de l’Anti-Lucrèce, souhaita que le jeune prince le lût en manuscrit. […] L’abbé de Polignac eut même, à l’occasion et à la suite de son livre, des conférences de philosophie avec le jeune prince, et Fénelon se plut à laisser faire cet auxiliaire brillant dont la métaphysique, toute vouée aux causes finales, était proche parente de la sienne. Ainsi, en chaque matière, histoire ecclésiastique, histoire profane, géographie, le jeune prince excellait par des compositions heureuses, dont quelques-unes se sont conservées.

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