C’est un des hommes illustres de la ville d’Amiens. […] Il avoit la réputation d’être l’homme le plus galant de son siècle & le plus heureux. C’est un des hommes de lettres qui a le plus joui de sa gloire. […] Accoutumez-vous à la vue D’un homme qui souffre & se plaint. […] Ils ne voyoient pas combien il est ridicule de comparer un homme amoureux à un homme pestiféré.
La Poésie, l’Histoire et la Philosophie n’ont point, certes, perdu le rang qu’elles ont toujours tenu dans l’imagination ou la raison des hommes, et il est évident qu’elles le garderont. […] Elle ne tient pas à être savante, — et quand elle sent la nécessité de le devenir, soit qu’il s’agisse de l’esprit général d’un peuple ou du génie particulier d’un homme, c’est que le peuple ou cet homme ont déjà largement vécu. […] Il a supprimé le roman abstrait, l’homme abstrait dont nous nous sommes payés si longtemps, et il a mis à sa place le roman concret et l’homme tout entier ! […] Y a-t-il déjà parmi nous, pressenti ou inconnu encore, un homme qui puisse à son tour prendre le sceptre du Roman, que pour prendre il faut d’abord soulever, et qui sache en augmenter la lourdeur pour les mains qui viendront après lui ? […] Fidèle au plan que s’est tracé l’Auteur des Œuvres et des Hommes (voir la Préface générale de l’ouvrage), il ne peut publier dans un seul volume que la première série des Romanciers contemporains, mais on y verra déjà très-clairement ce que Dieu donne pour remplacer un grand homme tombé !
Les tentations ne sont jamais pour les hommes que dans le sens de leurs passions : on n’est pas tenté de ce qu'on n’aime pas. […] Dans ce qu’on voit par soi-même, et avec les hommes à qui l’on a affaire en face et qu’on juge, oh ! […] À soixante-sept ans, il s’en croyoit vingt-cinq, et vivoit comme un homme qui n’en a pas davantage. […] ce n’est pas une bonne marque à mes yeux pour un homme que d’être très maltraité et défiguré par Saint-Simon : il ne s’indigne jamais si fort que contre ceux à qui il a manqué de certaines fibres. […] En tout, Saint-Simon est plutôt supérieur comme artiste que comme homme ; c’est un immense et prodigieux talent, plus qu’une haute et complète intelligence.
Il a été le premier à mettre en saillie ce contraste d’un simple homme de lettres comme lui, succédant à un homme politique qui avait joué un si beau rôle. […] Laya : « Ce que vous appelez mon affectation (dans le style) est mon naturel. » J’ajouterai que cet homme bouillant et brillant, qui portait toutes ses qualités en dehors et qui les avait aussi en dedans, avait une véritable modestie littéraire sous un air de faste, de même qu’il disait avoir eu une timidité première à vaincre avant d’arriver à toute sa hardiesse. Publiciste plein de verve, et homme politique encore plus zélé qu’ambitieux, il ne se considérait dans les lettres proprement dites que comme un amateur, et son désir, son effort, dans les derniers temps, et quand des loisirs lui furent imposés par les circonstances, c’eût été de conquérir, en perfectionnant un de ses anciens livres, ce rang d’auteur durable dont il sentait tout le prix. Dans son premier et son second ministère à l’instruction publique, M. de Salvandy eut pour les hommes de lettres des attentions et, l’on peut dire, des délicatesses particulières ; M. […] Homme aimable, esprit conciliant et juste, académicien exemplaire, fidèle à tous les sentiments honorables, ami intime et constant de Béranger, il a justifié aujourd’hui tous ces titres et fait preuve des qualités qu’on estime en lui.
Il faut donc prendre son parti de cet inconvénient, à moins d’être un homme de génie comme Pascal, Mozart, Raphaël ou Bonaparte, qui ont été des petits prodiges avant d’être de grands hommes. […] Oui, cet homme était un criminel, mais de grande race et sans vilenie. […] Le cheval marchait à pas raccourcis derrière l’homme, en balançant la tête. […] L’appel des hommes, à l’abri des casernes, eut lieu. […] Le revers d’un fossé reçoit l’homme qui tombe.
Ils ont comme une voix articulée, et, quand ils se lèvent sur leurs pieds, ils montrent une face humaine ; et en effet ils sont des hommes. […] Le roi interrogeant l’évêque de Chartres sur l’état de ses peuples, celui-ci a répondu que la famine et la mortalité y étaient telles, que les hommes mangeaient l’herbe comme des moutons et crevaient comme des mouches ». […] En 1750, six à sept mille hommes en Béarn s’assemblent derrière une rivière pour résister aux commis ; deux compagnies du régiment d’Artois font feu sur les révoltés et en tuent une douzaine. […] Le peuple ressemble à un homme qui marcherait dans un étang, ayant de l’eau jusqu’à la bouche ; à la moindre dépression du sol, au moindre flot, il perd pied, enfonce et suffoque. […] En effet, les sens sont bouchés : l’homme primitif est content dès qu’il peut dormir et se repaître.
Tous ces hommes étaient bien au-dessus de la moyenne pour le savoir et pour l’intelligence ; quelques-uns étaient de premier ordre. […] Car ici l’analogie devient presque de l’identité, surtout pour un homme qui s’est occupé de mythologie autant que Wagner. […] Son œuvre s’adresse à la totalité de l’homme. […] Une fois arrivé à la connaissance du monde, que fait l’homme ? […] n’est autre chose que la nature même de l’homme qui s’oppose à son salut.
… Mais non, ç’a été toujours un homme entre le zist et le zest… N’est-ce pas, Sainte-Beuve c’est bien cela… Eh bien ! […] L’homme n’est fait que pour aimer l’être qu’il connaît, qu’il approche ou qu’il possède. […] Il répond à l’interrogatoire avec un balancement perpétuel, les mains croisées derrière le dos, à croire qu’elles sont liées, — et comme si l’homme était déjà bouclé pour la guillotine. […] » Et elle imite l’horrible bégayement de l’homme frappé d’une hémiplégie. « Il a retrouvé la parole, mais il a un bras et tout un côté qu’il ne peut remuer. […] Voilà de la critique ; de la haute critique faite par un homme qui n’est pas critique, et que n’a jamais trouvée Sainte-Beuve.
Saint-Simon, en deux ou trois endroits, a peint le marquis de Lassay en courant, et ce portrait nous le présente comme un type de ces hommes qui veulent être de tout, et qui, sans échouer absolument, n’arrivent jamais qu’à être dans l’à-peu-près ; bien moins un figurant, comme je l’ai dit pour abréger, qu’un homme qui n’a pu avoir les beaux rôles. […] En essayant, sans trop d’effort, de rejoindre ensemble ce que Saint-Simon nous dit de Lassay et ce que Lassay nous dit de lui-même, il arrivera pourtant que nous serons peut-être plus indulgent envers l’homme : c’est un résultat moins rare qu’on ne pense. Les hommes vus de près et dans l’intérieur sont souvent pires, mais quelquefois aussi ils valent mieux que quand on ne les voit et qu’on ne les juge que d’après le monde et sur l’étiquette de la renommée. Cela m’est déjà arrivé une fois à l’occasion de M. d’Antin ; nous le vérifierons encore aujourd’hui sur M. de Lassay, que nous allons trouver, au milieu de ses diversités de conduite, un homme d’esprit, de lecture et de coup d’œil. […] cet homme valait un peu mieux que Saint-Simon ne nous l’a dit.
Le politique en lui et l’homme d’État (car il en était un) contribuait en ce moment à soutenir et à enhardir le capitaine. […] L’armée des impériaux, composée de 6000 hommes, fut mise en déroute ; beaucoup se noyèrent : il y eut mille prisonniers. Les Français ne perdirent pas vingt hommes en tout dans le combat. […] Il n’était pas homme à risquer jamais le tout pour le tout. […] Toutefois, c’est incontestablement un grand personnage ; négociateur dans les camps, homme d’épée dans les conseils, homme de plume et de belle parole.
Il n’y a que les grands hommes qui comptent ; leurs héritiers affaiblis, leurs disciples pâlissants ne viennent qu’à la suite et se confondent en eux. […] Être et se sentir fils d’un grand homme est souvent plus accablant qu’inspirant. […] Il n’était pas homme à profiter de sa position pour s’enrichir. […] Ce que Virgile a remarqué des semences est vrai des hommes : il faut les trier, les épurer, les agiter sans cesse ; autrement tout dégénère. […] Le vrai successeur direct d’un grand homme c’est son égal et son pareil dans l’âge suivant.
Adolphe Monod, mais qu’il était aussi éloquent que lui. » C’eût été dans ce cas un grand orateur, ce qui ne s’est pas vérifié plus tard à la Convention, où il se montra un homme d’action plutôt encore que de tribune. […] Ce n’est point avec la froideur des années apaisées et régulières qu’il convient de juger les hommes et les produits d’une époque toute volcanique. […] Sa spécialité, son titre, comme membre de la Convention, n’est pas dans ces exposés de théories : il fut un homme de vigueur et d’action. […] Il y eut des fautes, il y eut de l’inexpérience ; mais l’héroïsme des équipages et des hommes couvrit tout. […] Le vieil homme aura ainsi tout le temps de se calmer et de s’apaiser : le nouvel homme aura tout le temps de se former et de naître.
Frayssinous, l’archevêque de Paris lui-même à qui il cite De Maistre ; il met en groupe tous ceux qu’il appelle les hommes d’entre-deux et qu’il a depuis enjambés. […] Arnauld : tous deux d’un caractère ardent, présomptueux, opiniâtre, tous deux pleins de génie, tous deux ayant rendu à la religion d’éminents services, ils se laissèrent entraîner (qui le croirait dans de si grands hommes ?) […] » Il faut convenir qu’il y a des hommes par le monde qui ont le droit d’être fiers de ce qu’on appelle intelligence humaine et raison. […] Il y a là, convenons-en, de quoi fortifier des hommes, assez disposés déjà à bien augurer de leur raison, dans cette persuasion qu’elle ne les a pas trop égarés, et de quoi les faire sourire entre eux d’un sourire de satisfaction, ce semble, assez légitime. […] vous, apôtre par excellence, vous, l’homme de la certitude, prêtre fervent qui ne cessiez de nous exhorter, vous n’avez nul désir d’exercer influence sur autrui !
Étienne s’écriait : « Il est des hommes qui voudraient garder, sous une monarchie constitutionnelle, des institutions créées pour un gouvernement absolu. […] Trop souvent, je le sais, la poésie dans sa forme directe, et à l’état de vers, trouve peu d’accès et a peu de chances favorables auprès d’hommes mûrs, occupés d’affaires et partis de points de vue différents. […] Ainsi l’homme d’imagination plaidera sa cause sans déployer ses cahiers, et il évitera le reproche le plus sensible à tout ami de l’idéal, celui d’être taxé de rêve et de chimère. […] Molé n’y a pas manqué ; le ton s’est élevé avec le sujet ; la grandeur méconnue du cardinal était vengée en ce moment non plus par l’académicien, mais par l’homme d’État. […] Le jour où le directeur de l’Académie, homme classique lui-même, proclame une telle solution, n’en faut-il pas conclure que le procès est vidé et que la cause est entendue ?