C’est peu ; j’ai l’habitude de payer tous les ans à la Saint-Martin les créanciers de l’année en leur donnant le quart du capital de leurs vins et les intérêts de l’année. […] Les religieuses nous donnèrent pour guide une de leurs petites filles en lui disant de nous mener partout où vous aviez eu l’habitude d’aller vous-même vous asseoir dans la campagne.
Il a imprimé aux rimes une richesse oubliée depuis Ronsard, aux rythmes et aux césures des habitudes perdues depuis Régnier et Molière et retrouvées studieusement par André Chénier. […] Quand les ouvrages mis en honneur s’intitulaient : Les Burgraves, l’Homme qui rit ou la Légende des siècles, c’était au mieux ; mais cela devenait néfaste quand, par la force d’habitude, on exaltait le feuilleton des Misérables ou les tartines politiques des Châtiments.
Mais si l’on entend par caractère un naturel toujours le même, qui marque toutes les actions d’un homme, une habitude de l’âme ancienne et profonde, indépendante des circonstances extérieures de condition, de temps et de lieu, j’attends encore qu’on m’en montre un exemple dans le théâtre espagnol. […] Mais l’habitude était si forte, que, même dans ces chétifs enfants de la vieillesse de Corneille, où l’on ne s’étonnerait pas de trouver plus de faiblesse d’exécution que de vice de plan, le plan est toujours plus vicieux que l’exécution.
Pour bien comprendre cela, il faut avoir l’habitude de la critique des textes et de la méthode historique ; or voilà ce que les mathématiques ne donnent en aucune façon. […] Selon mon habitude, j’étais enveloppé dans une épaisse houppelande. « Oh !
René Bazin est le traducteur le plus exact de la mentalité et de la vie provinciales : la Sarcelle bleue, les Noëllet, Ma tante Giron, Une tache d’encre, Mme Corentine reflètent avec ferveur et avec une précision pittoresque cette déformation spéciale, — tantôt heureuse et noble, tantôt piquante ou amusante, — que l’existence de province imprime aux idées et aux habitudes morales. […] Henri de Régnier a introduit dans le roman une habitude nouvelle, un attrait plein d’imprévu.
Le temps est loin où l’on pouvait dire avec justice : « La critique souvent n’est pas une science, c’est un métier, où il faut plus de santé que d’esprit, plus de travail que de capacité, plus d’habitude que de génie2. » De nos jours elle est devenue non pas une science sans doute3, mais un art tour à tour savant et ingénieux, qui tantôt déroule avec une grandeur imposante les annales de la pensée d’un peuple, tantôt dessine avec finesse le portrait et le caractère d’un homme ; ici, dans une causerie facile, nous fait confidence de toutes ses émotions, et se raconte lui-même avec un charmant égoïsme ; là, dans une brillante improvisation, retrouve en quelque sorte l’image de l’éloquence antique, et tient suspendu à ses lèvres un jeune auditoire charmé de voir la pensée éclore à chaque instant sous ses yeux. […] Je comprends les vulgarités énergiques de Shakespearef : je connais, grâce à vous, Green, Nash, Lilly, ses prédécesseurs et ses contemporains ; je suis au fait des goûts et des habitudes que les bourgeois de la Cité portaient à Blackfriars.
— Non pas, c’était une habitude. […] Quiconque a la moindre habitude du style y sent non seulement un cœur brisé, une âme suffoquée sous l’inondation d’un désespoir sans issue, mais le roidissement des muscles crispés et l’agonie de la machine physique qui, sans s’affaisser, meurt debout : « La douleur de sa perte pénétra jusque dans ses plus intimes moelles.
D’ailleurs, et dans l’habitude de son éloquence, il prêchait de génie, c’est-à-dire qu’il improvisait autant qu’on peut improviser en de telles matières.
Or M. de Sacy qui était resté jusqu’au bout, et qui avait écouté en silence, avait apparemment souffert plus qu’un autre dans son bon sens, et dans ses habitudes de bonne langue, de bonne logique, de logique de Port-Royal.
Il était persuadé, comme Fontenelle, qu’avant Descartes on ne raisonnait presque point avec solidité ni avec justesse dans les matières qui n’étaient point du ressort de la géométrie : « Avant lui, le sens de la démonstration, le sens de la conséquence juste, ce sens qui met une si grande différence entre homme d’esprit et homme d’esprit, ce sens si précieux n’était presque point exercé ailleurs que dans la géométrie… Nous avions quantité d’orateurs et d’agréables discoureurs ; nous n’avions point de solides démontreurs. » Trop souvent on confondait la certitude qui vient de l’évidence véritable avec celle que l’on tirait des habitudes de l’éducation et des préjugés de l’enfance ou de l’opinion du grand nombre.
Malebranche aussi, tout chrétien qu’il était d’habitude et de pratique, s’est posé les grands problèmes, et a cherché à élargir l’idée un peu étroite, et trop matérielle selon lui, de la vieille métaphysique chrétienne.
Nous avons pu surprendre le poëte en un moment de plainte ; mais il ne faut rien exagérer, et il n’est pas nécessaire pour l’intérêt du portrait de trop prolonger ce court moment dans toute l’habitude d’une vie.) — Depuis que ceci est écrit, Mme Tastu a de plus en plus persévéré dans cette voie toute de raison et de devoir.
Outre qu’il est souvent délicat de déterminer où finit l’expérimentation sincère — et commence l’habitude naissante, — il se trouve dans la hiérarchie par degré d’intellectualité des intoxications, des modes stériles, — les uns par amnésie subséquente (alcool) — les autres par sécheresse, infécondité spécifique (nicotine)58.
Vous adresserez-vous aux hommes avides d’acquérir de la fortune, nouveaux qu’ils sont aux habitudes comme aux jouissances qu’elle permet ?