Loin de me plaindre de leurs colères, j’étais en droit de m’en féliciter : c’était preuve que j’avais frappé juste. […] Étonner l’esprit, frapper les imaginations, émouvoir fortement, c’était là toute sa poétique. […] Un forçat au cœur héroïque, à la noble intelligence, que la société a frappé et qui se relève pour protester contre elle. […] Quiconque y est traité comme Gilbert et Chatterton, qu’il frappe, qu’il frappe partout184 ! […] Le riche, au contraire, c’est là un ennemi en chair et en os : on sait son nom ; on connaît son visage ; et l’heure venue, on saura où frapper.
Il s’ensuit que sur un simple prétexte, sur une ombre d’idée adoptée en courant, il se jette en campagne et il frappe. […] Tous ont été frappés des « beautés » de la religion, et non de sa grandeur, et non du besoin, en quelque sorte, constitutionnel, que l’homme en a. […] Ce qui a frappé ensuite, c’est l’attitude arrogante des débauchés se faisant gloire de leurs mauvaises mœurs. […] Fidélité, loyauté, ne pas mentir, ne pas dérober, ne pas frapper, ne pas tuer, concourir à l’ordre de la maison, ne pas avoir de passions égoïstes ou les réprimer. […] L’impôt sur le revenu sera un moyen de frapper qui déplaît et d’épargner qui plaît.
C’est horrible, cette égalité devant la mort brutale du canon ou du fusil, qui frappe le génie ou l’imbécillité, l’existence précieuse comme l’existence inutile. […] Il me dit : « Vous avez été frappé, moi aussi… mais moi, ce n’est pas ordinaire, deux coups de foudre dans une seule vie ! […] Versailles met de l’imprudence à ne pas frapper un grand coup. […] En sortant de là, je suis frappé du peu de monde qu’on rencontre. […] Nous nous risquons à les regarder de notre balcon, quand une balle vient frapper au-dessus de nos têtes.
s’imaginent-ils que je me suis confessé à l’abbé Delille ou que j’ai été frappé de la grâce en lisant Laharpe ? […] Près de frapper, le nouveau Brutus s’aperçoit avec épouvante que nul ne souille impunément son âme. […] veux-tu donc que je sois un spectre, et qu’en frappant sur ce squelette (il frappe sa poitrine), il n’en sorte aucun son ? […] Il y a de bien jolies choses, mais le décousu et le manque de bon sens m’ont frappé. […] Ailleurs, « taper » est remplacé par « frapper », « au beau milieu » par « au milieu », « je me suis en allé » par « je m’en suis allé », etc., etc.
Mais vous m’avez trop généreusement donné de votre temps pour que je veuille vous en dérober ; et j’aime mieux, Monsieur, employer le reste de cette lettre à vous dire combien, sous d’autres rapports que ceux qui frapperont tout le monde, il m’est précieux d’avoir un moment arrêté votre attention. […] Elle frappe tout d’abord par l’extrême modestie et humilité qu’elle décèle. […] Personne n’aura lu les deux ouvrages sans être frappé du rapport autant que des différences ; et si l’admirable fraîcheur du dix-septième siècle manque nécessairement à cet écrit du dix-neuvième, l’auteur nous en dédommage, autant qu’on peut dédommager de la simplicité par la plus moelleuse souplesse et une rare suavité de langage. […] L’imagination se fatigue d’autant plus vite de ces contrastes qu’ils l’ont d’abord plus vivement frappée. […] L’âme est avertie de donner plus d’attention à ce qui se passe en elle, et, le trouvant si conforme aux données de l’immense voix, elle en est plus frappée qu’elle ne l’eût été de set propres conceptions.
La pierre à fusil est froide et sèche ; frappez-la contre le fer, l’étincelle en jaillit. […] Le théâtre, forme suprême de l’invention littéraire, a rarement eu d’autre mission que de frapper à son coin puissant le métal fondu par autrui. […] Elle dompte cette double révolte de la nature et de la conscience ; mais, au moment où elle se décide à frapper, ses yeux s’arrêtent sur une enfant qui vient à elle en sautant à la corde. […] La composition de sa pièce était bien arrêtée, le style net, le dialogue franc, les personnages frappés chacun à sa marque, l’effet voulu et produit, quelquefois avec, trop de recherche, mais avec certitude. […] Elle frappe, et le rideau tombe.
Sa destinée frappe l’esprit de stupeur et d’admiration. […] Il est profondément frappé du mystère de la vie. […] Un rédacteur spécial décrivait les armoiries frappées sur les plats des vieilles reliures. […] Elle frappa d’abord chez une Picarde. […] Les habitants de Libye, frappés de surprise, décernèrent à Psaphon les honneurs divins.
Pour les maudire, pour les frapper comme il conviendrait, il ne faudrait pas la plume légère de M. […] Dans les Sagas du Nord, Orn va frapper sur la tombe de son père, et celui-ci entend sa voix. […] Le satirique frappe le plus souvent d’une main légère, et il raille plus volontiers qu’il ne flétrit. […] Rivière bondit sous le coup soudain qui le frappe dans son honneur et dans son amour. […] Chavette raille là où l’autre condamne et frappe.
Quand elle retombe brisée, il entre en rage, frappe les naseaux de Nakash et, pour se consoler, s’invente un dieu à son image… comme tu le fais toi-même. […] Je suis armé. — Gare à qui me touche : avant d’être frappé, je frapperais moi-même… Adieu. […] Des frénétiques, l’écume à la bouche, agitent des couteaux, vocifèrent des injures et se précipitent pour les frapper. […] Chaque fois que l’un de nous s’arrêtait, les bourreaux le frappaient de leurs barres. […] Qui frapperons-nous ?
Tout frappa & dut frapper dans cet ouvrage ; une chronologie nouvelle & condamnée qu’on y suit ; des morceaux isolés qu’on y rapproche & qu’on réduit en corps d’histoire ; une érudition profonde & légère qu’on y seme avec choix ; la richesse & la douceur du stile ; un ensemble lumineux & séduisant. […] Nous verrons ces dominateurs du monde avouer, en périssant, que c’est Dieu qui les frappe. […] Ils ne doutèrent point alors que ce ne fût pour les frapper de la foudre. […] La conformité de l’habit du patriarche avec l’habit des capucins, frappa tout le monde. […] La foudre du Vatican, prête, dit-on, une seconde fois à les frapper, fut retenue.
Le nom seul de Leopardi est connu en France ; ses œuvres elles-mêmes le sont très-peu, tellement qu’aucune idée précise ne s’attache à ce nom résonnant et si bien frappé pour la gloire. […] Dans tous les cas, il y a sur Leopardi, comme sur Molière, bien d’autres caractères distinctifs qui frappent à première vue. […] O malheureux qui tombe à la guerre, non point pour la défense des rivages paternels, pour la pieuse compagne et les fils chéris, mais frappé de la main d’ennemis qui ne sont pas les siens, pour le compte d’autrui, et qui ne peut dire en mourant : Douce terre natale, la vie que tu m’as donnée, la voici, je te la rends ! […] On me fait remarquer que ceux de Leopardi, en se rattachant à cette dernière école pour la netteté, paraissent avoir gardé de la facilité de l’autre : les connaisseurs diront le degré exact et à quel point ils les jugent bien frappés.
Voici l’une de ces pages railleuses que les Neuchâtelois d’alors (c’est comme pour la Hollande, je ne parle qu’au passé) ne pardonnaient pas à Mme de Charrière d’avoir mises au jour : « Une chose m’a frappé ici. […] « Il y a bien quelques familles qui ne sont pas si nombreuses ; mais quand on me nommait les gens de ces familles-là, on me disait presque toujours : « C’est madame une telle, fille de monsieur un tel » (d’une de ces nombreuses familles), ou : « C’est monsieur un tel, beau-frère d’un tel » (aussi d’une des nombreuses familles) : de sorte qu’il me semble que tous les Neuchâtelois sont parents ; et il n’est pas bien étonnant qu’ils ne fassent pas de grandes façons les uns avec les autres, et s’habillent comme je les ai vus dans le temps des vendanges, lorsque leurs gros souliers, leurs bas de laine et leurs mouchoirs de soie autour du cou m’ont si fort frappé. » Meyer est invité à un concert, peu de jours après l’aventure de la robe, qui a bien du côté de la petite tailleuse quelques légères conséquences, reprises ou déchirures, qui de reste se retrouveront ; mais il n’y attache, pour le moment, que peu d’importance. […] Meyer en est frappé ; il pâlit aussi sans savoir ; il lui demande pourtant de danser. […] Je m’en tiendrai pour l’ensemble au témoignage de Mme Necker de Saussure, qui, étant encore enfant, vit un jour à Genève Mme de Charrière, et fut fort frappée de la grâce de son esprit : « Ce souvenir, écrit-elle, m’a fait lire avec intérêt tous ses romans, et les plus médiocres m’ont laissé l’idée d’une femme qui sent et qui pense229. » Dès les années des Lettres Neuchâteloises et des Lettres de Lausanne, Mme de Charrière connut Benjamin Constant sortant de l’enfance.
La Providence, qui veut que toutes les blessures de l’âme humaine puissent être guéries, vient au secours de celui qu’elle a frappé d’un coup plus fort que ses forces. […] On accuse le Sort de malignité, parce qu’il frappe toujours sur la partie la plus sensible de nous-mêmes : ce n’est point à la malignité du Sort qu’il faut s’en prendre, mais à l’impétuosité de nos désirs, qui nous précipite contre les obstacles que nous rencontrons, comme on s’enferre toujours plus avant dans la vivacité du combat. […] On pourrait persister dans cette existence par la crainte d’en sortir ; mais si ce seul motif nous retenait sur la terre, tous ceux qui ont vaincu la terreur par des habitudes militaires, toutes les personnes dont l’imagination est plus frappée du fantôme de la vie que de celui de la mort, s’épargneraient les derniers jours qui répètent d’une voix si rauque les airs brillants des premiers. […] Nous descendîmes ensemble et il me laissa jouir pendant quelque temps de cette nature dont j’étais privée depuis plusieurs mois ; c’était un de ces jours de la fin de l’hiver qui annoncent le printemps, je ne sais si la belle saison elle-même aurait autant frappé mon imagination que ce pressentiment de son retour ; les arbres tournaient leurs branches encore dépouillées vers le soleil ; le gazon était déjà vert, quelques fleurs prématurées semblaient préluder par leurs parfums à la mélodie de la nature quand elle reparaît dans toute sa magnificence !
Par quel divin mécanisme, moitié sensuel, moitié intellectuel, une légère commotion de l’air devient-elle un son, comme si l’air était un cristal sonore, frappé à une de ses extrémités par la voix ou par l’instrument à corde, et répercutant jusqu’à l’infini l’écho du doigt qui l’a frappé ? […] « Frappe de nouveau la lyre d’or, plus fort ! […] On remarque aussi dans ces lettres un caractère tout spécial aux musiciens ; caractère qui nous a souvent frappé nous-même dans les grands compositeurs que nous avons connus : c’est la gaieté, le badinage, l’enjouement ; en d’autres termes, la verve.