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2698. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — II. (Suite et fin.) » pp. 341-361

Tout au fond de l’église, une espèce d’armoire, etc. » Quand Courier a parlé ainsi de la confession, il voulait faire un tableau ; il se souvenait des prêtres d’Italie, et il connaissait peu ceux de France ; il avait toujours présents Daphnis et Chloé, et (religion même à part) il oubliait moralement les vertus et le voile spirituel que la foi fait descendre à certaines heures, et qui s’interposent jusque dans les choses naturelles.

2699. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Michaud, de l’Académie française. » pp. 20-40

Peut-être au fond, à cette date du ministère Polignac, prévoyait-il quelque catastrophe, et il n’était pas fâché d’être éloigné.

2700. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — II. (Fin.) » pp. 63-82

Les hommes, selon lui, ne font le bien que quand ils ne peuvent faire autrement : « Mais, dès qu’ils ont le choix et la liberté de commettre le mal avec impunité, ils ne manquent jamais de porter partout la confusion et le désordre. » Machiavel est très persuadé que les hommes ont beau avoir l’air de changer pendant des jurées de régime, qu’au fond ils ne changent pas, et que, certaines occasions se reproduisant, on les retrouve absolument les mêmes.

2701. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — I. » pp. 127-148

Tout cela est gai, d’une douce et piquante plaisanterie de société, mais le fond du sentiment s’y découvre.

2702. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — I. » pp. 287-307

Le seul tort de Grimm peut-être fut d’avoir trop traité cette plaie, à partir d’un certain jour, comme si elle était physiquement incurable, et, dans son esprit de clairvoyance et de fermeté, d’avoir trop oublié cet autre mot touchant de son ancien ami : « Il n’y eut jamais d’incendie au fond de mon cœur qu’une larme ne pût éteindre. » Il est plus que douteux que Grimm eût réussi à éteindre l’incendie chez Rousseau, même à force de larmes, mais il ne l’a pas tenté.

2703. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse esthétique »

L’ensemble de ces moyens constitue, comme nous l’avons dit, le dehors, la forme d’un roman et de tous, et ne tient à ce genre, au sujet, aux spectacles, aux idées qui en forment le fond, que par l’unité de caractère qui doit relier toutes les parties d’un livre.

2704. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre I. Shakespeare — Sa vie »

La maison, située dans la ruelle Henley-Street, était humble, la chambre où Shakespeare vint au monde était misérable ; des murs blanchis à la chaux, des solives noires s’entrecoupant en croix, au fond une assez large fenêtre avec de petites vitres où l’on peut lire aujourd’hui, parmi d’autres noms, le nom de Walter Scott.

2705. (1898) La cité antique

Il peut exister au fond des cœurs, il n’est rien dans le droit. […] Le foyer, placé vers le milieu de l’enceinte totale, se trouvait ainsi au fond de la cour et près de l’entrée de la maison. […] Il n’était au fond que la jouissance des biens en commun par tous les frères sous la prééminence de l’aîné. […] Au fond et sous des dehors différents, les choses se passaient de même à Rome. […] Pour le fond comme pour la forme de son code, il imite les anciens législateurs.

2706. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

… « Autoritaire et tendu, il était faible au fond et dissimulait les passions qui le dévoraient… » Trait d’énergie, d’ailleurs. […] Ces quatre-vingts pages m’en apprennent plus sur les alentours, les origines et le fond du christianisme que l’ouvrage de Renan ; pourtant vous savez si j’admire ses Apôtres, son Saint Paul et son Antéchrist. […] La plupart des vices qui ont maintenant prospéré n’étaient qu’en germe au fond des cœurs. […] S’ils vont très loin et s’ils vont (comme on dit) au diable, dans l’aventure intuitive, le fond de leur âme, c’est le désir paysan de posséder la terre. […] Il se replie sur lui-même et, au fond de lui, comme dans une tombe vivante qui serait lui, trouve ses morts.

2707. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

Rivarol l’a dit dès le premier jour. « Malheur, écrivait-il, à qui remue le fond d’une nation. » Et, prévoyant la dictature militaire : « Ou le Roi, écrivait-il encore, aura une armée ou l’armée fera un Roi. » Sa lucidité politique a été systématiquement noyée devant les générations auxquelles sa clairvoyance eût été si utile, dans sa réputation de brillant causeur. […] Mignon, et qu’il développe dans une introduction magistrale, repose sur une constatation indiscutable pour quiconque se rappelle sa propre jeunesse : ni les disciplines physiques, ni les disciplines morales et religieuses n’atteignent le fond dernier de notre personnalité, ce que le langage courant appelle notre caractère. […] Il enseignait dans l’hémicycle dont le mur du fond fut décoré par Paul Delaroche. […] A peine si tu la sentiras, c’est ce que je peux souhaiter de mieux à mes amis, à toi, à moi-même. » Et pour finir : « Le meilleur fruit de notre science est la résignation froide qui, pacifiant et préparant l’âme, réduit la souffrance à la douleur du corps. » En recopiant ces amères sentences, une après-midi me remonte à la mémoire du fond des années. […] La principale était d’un ordre plus élevé encore et qui intéressait le fond le plus intime de sa personne.

2708. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

En tout cas sa méthode, ou plutôt le fond de sa méthode, s’accorde avec le cœur même de la critique professionnelle. […] L’ironie n’est ici qu’à la surface de mon langage, elle n’est pas au fond de ma pensée ; je ne sens en elle qu’une certaine ligne serpentine de l’intelligence. […] Voyez-le s’esbattre autour des vers où Virgile a peint les amours de Vulcain et de Vénus, donner pour fond à sa lecture ou à sa mémoire, à cette Vénus qui « n’est pas si belle toute nue, et vifve, et haletante, comme elle est icy chez Virgile », le monde sensuel et voluptueux de ses pensées et de sa chair, tirer de la beauté littéraire toute la promesse de bonheur ou tout l’extrait de plaisir. […] Voyez Jules Lemaître qui se plaint de « n’être point libre en face de la plupart des œuvres classiques, de ne pouvoir plus les voir telles qu’elles sont ou en recevoir une impression franche et directe, et de douter ainsi de la sincérité de mes plus vieilles et de mes plus orthodoxes admirations : car je ne saurais jamais si je les ai apprises de mes maîtres, ou spontanément senties, si elles m’ont été imposées par la tradition ou si elles ont jailli du fond de mes entrailles ». […] Voyez donc, avec Brunetière, la critique consciente et organisée se loger à même Bossuet, en épouser l’être et les rythmes : Tout ayant changé de Virgile à Racine, ce qu’il y a malgré tout d’identique ou d’analogue entre eux, voilà ce qui fait le fond de l’humaine nature, ce qui doit nous servir à reconnaître nous-mêmes ce que nos sentiments ont d’universel et de singulier ; voilà l’autorité qui nous argue de caprice ou de bizarrerie, toutes les fois que nos fruits, sous le prétexte d’être nôtres, sont en opposition ou en contradiction avec elle.

2709. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre II. Les directions divergentes de l’évolution de la vie. Torpeur, intelligence, instinct. »

Supposons, comme nous le faisions entrevoir dans le précédent chapitre, qu’il y ait au fond de la vie un effort pour greffer, sur la nécessité des forces physiques, la plus grande somme possible d’indétermination. […] Ainsi la discontinuité est pensée pour elle-même, elle est pensable en elle-même, nous nous la représentons par un acte positif de notre esprit, tandis que la représentation intellectuelle de la continuité est plutôt négative, n’étant, au fond, que le refus de notre esprit, devant n’importe quel système de décomposition actuellement donné, de le tenir pour seul possible. […] Cuvier disait déjà : « Le système nerveux est, au fond, tout l’animal — les autres systèmes ne sont là que pour le servir.

2710. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le cardinal de Bernis. (Fin.) » pp. 44-66

J’ai peut-être dans le fond de mon cœur l’insolence de… ; mais je n’ose pas… » Bernis ne répond jamais sur ces insinuations et fait la sourde oreille à ces louanges outrées, et en effet insolentes, du malin.

2711. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — I. » pp. 88-109

Gui Patin était au fond de cette Défense, et tenait la plume si l’on en croit Renaudot.

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