/ 2869
1012. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Gérard Du Boulan »

Alceste — ce type transparent et beau comme le jour — serait un Sphinx incompris et même inaperçu jusqu’ici, qui nous proposerait depuis deux siècles une énigme sans solution du fond de sa tranquille et magnifique clarté ? […] Les jansénistes étaient, au fond, les républicains de ce temps-là.

1013. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Ferdinand Fabre »

Homme de génie, secoué par la conscience qu’il est fait pour le commandement, et d’une ambition tellement effrénée qu’elle en est épouvantablement maladroite et qu’elle en devient un jour presque sacrilège, il a, ainsi que le dit un des personnages du roman, la folie de la mitre, comme il aurait dû avoir la folie de la croix, et c’est cette folie de la mitre qui en fait, tout le long du roman, le furibond torrent de haine et de colère humaine que le prêtre ne peut endiguer, mais dont l’Église, à la fin et malgré tout, s’empare, parce qu’elle a reconnu, elle, le lynx divin, aux yeux maternels, que cette tempête d’homme assagi par elle peut avoir, un jour, vertu d’archevêque, et peut-être de Pape dans l’avenir… Le livre de Ferdinand Fabre, dont je viens de dire la conclusion, est, au fond, — si vous en ôtez deux ou trois nuances d’opinion que je n’y voudrais pas voir parce qu’elles blessent mon catholicisme, — un livre écrit à la gloire du prêtre et de l’Église, de cette Église à qui ses ennemis voudraient de petites vertus dont ils pussent se moquer, et non de grandes, devant lesquelles ils tremblent ! […] Hildebrand, avant d’être pape, Hildebrand, simple moine, était, en effet, dans le fond de son monastère, aussi majestueusement grand et papal sous son capuchon que sous la tiare.

1014. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre xi‌ »

Déjà la vie religieuse des armées n’est plus ce qu’elle était en 1914 et 1915 ; des âmes, bouleversées par la violence du choc et dont le fond avait monté à la surface, sont redevenues dormantes, et puis, beaucoup des meilleurs sont couchés à cette heure dans la terre de France. […] Au fond de chacun de nous repose la France entière, désireuse de s’épancher en œuvres vives.

1015. (1904) Le collier des jours. Souvenirs de ma vie

Le salon était au fond, la salle à manger à gauche. […] Je parcourais le jardin, qui, par le fond, communiquait à des vergers, puis à une prairie. […] … Elle éclata de rire et m’embrassa, puis envoya la capote au fond du carton. […] Une sainte Anne, en plâtre peint, apparaissait tout au fond de cette salle, plus longue que large. […] Au fond, vers le milieu, sont placés trois sièges pour la supérieure et ses deux assistantes.

1016. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

Au fond de ce style, il y a en somme, comme sa base et son capital, des qualités solides à la Gautier, et, comme chez Gautier, la transposition possible de la peinture à l’écrit. […] Celui qu’essaye Fromentin est peut-être le plus séduisant : un portrait intelligent, fureteur, passionné, avide d’aller au fond et de saisir l’homme, en défiance cependant contre les généralisations courantes. […] Croyons un fond de bon Français à quiconque écrit un bon français. […] Ce style se développe avec quelque lourdeur et quelque lenteur, mais sa substance est saine, forme une épaisseur d’eau transparente où le regard aperçoit jusqu’au fond les créations délicates de la vie intérieure. […] Désespoir, extase, n’étaient que de négligeables accidents de sensibilité sur un fond qui restait le même, à savoir cette vie indépendante du service et cette âme indépendante du but.

1017. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 144

Cette Epître, très estimable par le fond des choses, & souvent par la maniere dont elles sont rendues, est une Satire du goût du siecle pour la frivolité.

1018. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 389

L’illustre Evêque de Meaux n’avoit certainement en vue que le fond du sujet & les mœurs des personnages ; car il étoit trop connoisseur pour l’admirer du côté du style, qui est partout foible & prosaïque.

1019. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » p. 118

Ses Ouvrages, quoique surannés, sont encore recherchés aujourd'hui par ceux qui préferent le fond des choses aux agrémens du style & à la pureté de l'expression.

1020. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

Par son attachement opiniâtre au seul point contesté, s’il n’autorisait pas la défiance sur tout son fond de religion, il affaiblissait inévitablement celui de ses disciples. […] Regardez dans le fond d’un janséniste, vous y verrez que la doctrine de saint Augustin sur la grâce est à elle seule, plus considérable que tout le christianisme. […] Le jeune prêtre qui écrivait ce traité pour les filles de la duchesse de Beauvilliers, a pénétré au fond de ces natures délicates avec un regard qui n’est ni indiscret comme celui d’un homme du monde, ni timide et furtif comme celui d’un novice. […] Homère et Virgile avaient trouvé les traits de leurs dieux, comme Raphaël l’ineffable beauté de ses Vierges, au fond des esprits et des cœurs de leurs contemporains. […] Je ne veux point parler de certains principes de morale qui, pour n’avoir été clairement enseignés que par le christianisme, pouvaient se trouver au fond de quelqu’une des grandes âmes du monde païen, d’un Socrate par exemple.

1021. (1879) À propos de « l’Assommoir »

Au fond, ce n’est que justice ; mais la justice n’est pas une vertu assez courante pour qu’on passe sous silence les actions honnêtes qu’elle inspire. […] Zola a passé des heures dans ce théâtre ; il l’a visité de fond en comble, et en a dressé lui-même un plan très exact. […] Coupeau a toujours été honnête et bon ouvrier ; Gervaise, bonne nature, au fond, chaste malgré ses fautes, a été gâtée par une abominable éducation ; pendant quelque temps, même, elle a donné dans l’ivrognerie, elle buvait de l’anisette ; puis elle s’est laissé séduire par Lantier. […] Ce priapisme morbide, qui n’est autre après tout que celui des romans de Marc de Montifaud, se retrouve chez lui, dans ce style qu’il a pris, absolument pris, aux frères de Goncourt, dans ces coulées de chair qu’il caresse avec des sensualités sadiques, dans ces flammes de désir brutal qu’il allume au fond des prunelles de tous ses personnages. […] Si Coupeau cherchait alors à plaisanter, elle se fâchait, courait en grelottant s’habiller au fond de la boutique ; et elle ne tolérait pas davantage que le chapelier la touchât, quand son mari venait de l’embrasser.

1022. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 182

On peut dire à ce sujet, que l’accessoire l’emporte sur le fond.

1023. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 175

Il faut attribuer sans doute à la lecture de Scudery & de quelques autres Ecrivains à la toise, ce travers dont Maimbourg auroit pu se garantir avec plus de culture ; car dans le fond il avoit beaucoup de talent.

1024. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 402-403

Il a cultivé la Poésie avec assez de succès, pour mériter le suffrage de ceux qui estiment plus le fond des choses, que la maniere de les exprimer.

1025. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préfaces de « Bug-Jargal » (1826-1832) — Préface de 1832 »

Et quoique, sept ans plus tard, en 1825, l’auteur l’ait remanié et récrit en grande partie, il n’en est pas moins, et par le fond et par beaucoup de détails, le premier ouvrage de l’auteur.

/ 2869