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776. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome II

C’est ce dont on peut se convaincre en comparant les figures que vous voyez ici. […] Il en fit faire une figure sur cuivre, dont il envoya un exemplaire à Riolan en 1643. […] CONRAD JOHRENII donna une bonne figure sur bois du pancréas avec son conduit. […] Les figures 19 et 20, avec la figure 18 bis, représentent les détails de la disposition qui se rencontre dans la figure 18, relativement à l’abouchement des conduits pancréatique et biliaire. […] La figure 26 vous fera comprendre comment l’opération est pratiquée.

777. (1853) Portraits littéraires. Tome I (3e éd.) pp. 1-363

Les esprits les plus sévères ne peuvent nier la vie qui anime ces trois figures. […] Hugo en créant cette figure d’écolier. […] C’est une figure peinte, ce n’est pas une femme. […] Il y a dans ces deux figures une suavité qui rappelle les meilleures pages de miss Edgeworth. […] La figure de mademoiselle de La Seiglière est empreinte d’une mélancolie touchante.

778. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. RODOLPHE TÖPFFER » pp. 211-255

Qu’on se figure bien la difficulté pour un écrivain de la Suisse française, qui tiendrait à la fois à rester Suisse et à écrire en français, comme on l’entend et comme on l’exige ici. […] Tous ces mots du cru, ces locutions jusque-là éparses chez lui un peu au hasard, se sont même élevés à l’art véritablement, sous sa plume, dans quelques lettres de Champin, l’un des personnages du Presbytère : « On y peut voir, dit-il excellemment, ce qu’est notre idiome local parlé dans toute sa nationale pureté, et juger de la difficulté qu’on doit éprouver à se dépouiller, pour écrire purement, de cette multitude d’idiotismes, dont les uns, inusités dans la langue française actuelle, n’en sont pas moins de souche très-française, dont les autres voilent sous une figure expressive le vice de leur origine, dont tous ont pour nos oreilles le caractère du naturel et le charme de l’accoutumance. » Quant à nous pour qui cette accoutumance n’existe pas, quelque chose pourtant du charme se retrouve. […] Ce sont mes amitiés d’abord… » Ensuite ce sont ses plaisirs, ses jouissances saines d’homme naturel, d’artiste, le dîner du dimanche sous la treille, le coudoiement du peuple, la source perpétuelle de l’observation vive. « Sous ces feuillages je retrouvais, dit-il, les jeux charmants de l’ombre et de la lumière, des groupes animés, pittoresques, et cette figure humaine où se peignent sous mille traits la joie, l’ivresse, la paix, les longs soucis, l’enfantine gaieté ou la pudique réserve. » Jean-Jacques sentait de même, pauvre grand homme tant dévoré du bourgeon ! […] Ce Champin est une figure toute locale, comme qui dirait un ancien jacobin de Genève ; moyennant les lettres qu’il lui prête, l’auteur a cherché à représenter le vieil idiome populaire de la cité et de la rue dans tout son caractère, tandis que, par les lettres de Reybaz, il a voulu exprimer la langue des anciens de village, dans les cantons retirés où se conserve un français plus vieilli que celui des villes et plus coloré quelquefois. « Ce serait, dit-il de cette dernière, ma langue naturelle, si on se choisissait sa langue. » Sous cette histoire développée des deux fiancés, il y a donc une étude approfondie de style, si je l’osais dire, tout comme dans les Fiancés de Manzoni, auxquels l’auteur a dû plus d’une fois penser ; mais c’est le style genevois, tant municipal que rural, qui s’y trouve expressément reproduit dans toutes ses nuances, et cela circonscrit le succès.

779. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (2e partie). Littérature de l’Allemagne. » pp. 289-364

Lorsqu’elles ont de faibles dimensions apparentes, les nébuleuses présentent l’aspect de petits disques ronds ou elliptiques, soit isolés, soit disposés par couples et réunis alors quelquefois par un mince filet lumineux ; sous de plus grands diamètres, la matière nébuleuse prend les formes les plus variées : elle envoie au loin, dans l’espace, de nombreuses ramifications ; elle s’étend en éventail, ou bien elle affecte la figure annulaire aux contours nettement accusés, avec un espace central obscur. […] « Tant que l’on s’en tint aux extrêmes dans les variations de la couleur et de la figure, et qu’on se laissa prévenir à la vivacité des premières impressions, on fut porté à considérer les races, non comme de simples variétés, mais comme des souches humaines, originairement distinctes. […] On sépare ce qui semble former les extrêmes de la figure et de la couleur, sans s’inquiéter des familles de peuples qui échappent à ces grandes classes et que l’on a nommées, tantôt races scythiques, tantôt races allophyliques. […] Le livre de Paul et Virginie, dont on aurait peine à trouver le pendant dans une autre littérature, est simplement le tableau d’une île située dans la mer des tropiques, où, tantôt à couvert sous un ciel clément, tantôt menacées par la lutte des éléments en fureur, deux figures gracieuses se détachent du milieu des plantes qui couvrent le sol de la forêt, comme d’un riche tapis de fleurs.

780. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIe entretien. Le Lépreux de la cité d’Aoste, par M. Xavier de Maistre » pp. 5-79

Les Français, en 1799, ayant vaincu et chassé les Piémontais, Xavier de Maistre suivit le roi exilé en Sardaigne ; puis, appelé par son frère aîné à Pétersbourg, il y entra dans les chevaliers-gardes russes, et s’y maria avec une princesse russe de la suite de l’impératrice, séduit par sa figure et charmé de son esprit. […] En tout, c’était la figure de Werther, amoureux, pensif, désespéré, tel que le capricieux génie de Goethe venait de le jeter dans l’imagination de l’Europe pour y vivre longtemps de ses larmes et de son sang. Jamais la mélancolie maladive n’incarna son image plus complète sur des traits humains que dans cette figure. […] Je n’étais pas un personnage à occuper Mme de Menthon, qui ne voulait que des gens brillants autour d’elle : cependant elle fit quelque attention à moi, non pour ma figure dont assurément elle ne se souciait point du tout, mais pour l’esprit qu’on me supposait, et qui m’eût pu rendre utile à ses goûts.

781. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Edmond et Jules de Goncourt »

Sœur Philomène est une des plus charmantes figures que MM. de Goncourt aient créées, et la plus douce, la plus discrète, la plus voilée de pudeur. […] Le vraisemblable en ces matières est peut-être plus large qu’on ne se le figure d’ordinaire. […] Anatole est une des plus divertissantes figures de MM. de Goncourt, et des plus vraies. […] En un mot, leurs descriptions, comme celles de tous les grands peintres, rendent en même temps la figure exacte et l’âme des choses à un moment donné.

782. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1882 » pp. 174-231

La princesse, dans la tombée molle d’un grand manteau de laine, et sur la figure un foudroiement étonné, était superbe de douleur. […] Cette nuit, j’avais la fièvre, et chaque fois que je me retournais dans mon lit, je trouvais près de ma figure, sur mon oreiller, un des objets, dont je venais de dresser le catalogue pour la publication illustrée de La Maison d’un artiste, que doit faire Gauchez. […] », Et dans sa vareuse déboutonnée et ouverte au col, le bas de la figure entre ses mains, et les coudes sur la petite table aux grands verres de bière, au milieu desquels il est obligé de resserrer ses gestes, il passe toute la soirée, grognonnant, avec quelque chose de la mauvaise humeur boudeuse d’un gros enfant, grondé dans sa petite blouse d’école. […] On dirait une figure de triptyque.

783. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — I. » pp. 131-146

Villeroi et le président Jeannin, engagés dans la Ligue, s’y distinguèrent par ce caractère de grand jugement et de droiture d’esprit : le président Jeannin particulièrement, figure antique, qui l’emporte sur le sage et prudent Villeroi par plus d’élévation, d’originalité, de vigueur, de doctrine, et par une véritable prud’homie. […] Considère donc attentivement cet antique et sévère maintien, et confesse que cette figure seule t’oblige encore à demeurer en respect, tant elle semble toujours impatiente de quelque mauvaise action.

784. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — II. (Suite.) » pp. 463-478

Il y mêlera des personnages, des figures selon la rencontre, le berger basque, plus tard le contrebandier aragonais : En ce moment (au moment de la descente), deux jeunes montagnards nous abordèrent ; beaux et bien faits, ils marchaient pieds nus avec cette grâce et cette légèreté qui distinguent éminemment les habitants des Pyrénées. […] Mais veut-on sous le pinceau du voyageur un paysage tout simple, animé de figures, avec un sentiment à la fois actuel et biblique, avec un reflet moral de l’homme au milieu de la plus réelle nature ?

785. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — II » pp. 263-279

Dès qu’il parut et qu’il en eut vu le premier tome, il le jugea écrit d’un style efféminé et poétique, outré dans toutes ses peintures, la figure poussée au-delà des bornes de la prose et en termes tout poétiques. […] Il y a bien des années, et avant qu’une critique investigatrice eût rassemblé autour de cette figure de Bossuet tous les éclaircissements et toutes les lumières, un écrivain de beaucoup d’esprit, s’essayant à définir le grand évêque gallican, disait : « Bossuet, après tout, était un conseiller d’État. » Si par là on ne voulait dire autre chose, sinon qu’il y avait en Bossuet un homme politique, un homme capable d’entrer dans le ménagement des personnes et la considération des circonstances, on avait raison ; mais si l’on prétendait aller plus loin, toucher au fond de sa nature et infirmer l’idée fondamentale du prêtre, on se tromperait : car au fond de cette nature, telle qu’elle ressort aujourd’hui de tous les témoignages et qu’elle nous apparaît dans une continuité manifeste, il y a avant tout et après tout un croyant.

786. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Souvenirs et correspondance tirés des papiers de Mme Récamier » pp. 303-319

Mais il est assez, depuis Ariane et Didon jusqu’à Mlle de Lespinasse et au-delà, — bien assez de lamentables victimes d’une passion délirante et sacrée : laissons sous sa couronne pure une figure unique, la plus savante des vierges dans l’art de dompter et d’apprivoiser les cœurs. […] Quoi qu’il en soit, l’impression que laisse la lecture parallèle de ces lettres de M. de Montmorency et de M. de Chateaubriand est toute favorable au premier ; sa belle et bénigne figure ressort à nos yeux par le contraste ; et dans les générations modernes, ceux qui auront quelque souci encore de ces choses pourront dorénavant se faire une idée de ce dernier homme de bien des grandes races, de ce dernier des prud’hommes (comme on disait du temps de saint Louis), dont la renommée de vertu avait été jusqu’ici renfermée dans un cercle aristocratique tout exclusif.

787. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. (Suite et fin.) »

Je le vois encore avec sa petite taille, sa tête portée en arrière, son geste pétulant, cette figure dont on a dit « qu’elle ressemblait à celle du péché mortel vieilli. » J’eus beau faire, je n’avais encore rien rabattu en moi, à cette époque, des hauts dégoûts et des dédains superbes de la jeunesse ; on l’entourait, on faisait cercle, on l’appelait Monseigneur à tour de bras : pour moi, je ne pus parvenir à rattacher à la figure du personnage rien qui ressemblât à de la considération et à du respect.

788. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand »

Il était au cercle de Mme du Barry : les habitués y racontaient tout haut leurs bonnes fortunes ; le jeune abbé de vingt ans, très-élégant sous son petit collet « avec une figure qui sans être belle était singulièrement attrayante et une physionomie tout à la fois douce, impudente et spirituelle », gardait le silence : « Et vous, vous ne dites rien, monsieur l’abbé ?  […] Je me le figure bien plus vif alors ; il payait davantage de sa personne ; il se souciait de l’opinion.

789. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. BRIZEUX (Les Ternaires, livre lyrique.) » pp. 256-275

Sa sensibilité vive, mais plutôt rapide et pressée qu’épanchée, ne souffrait pas de se révéler à nu, de se confesser sans voile et sans figure. […] Il a exprimé au naturel ces brusques revirements dans les deux couplets qu’il intitule les Dissonances : Un soleil si chaud brûla ma figure, J’ai dû tant changer à tant voyager, Que d’un franc Romain je me crois l’allure ; Mais un vigneron à brune encolure Me dit en passant : Bonjour, étranger !

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