Jean-Bon n’avait pas été de ceux que les électeurs envoyèrent tout d’abord à l’Assemblée constituante ; il est possible que s’il avait été membre de cette première Assemblée comme le fut son collègue dans le ministère pastoral, l’estimable Rabaut Saint-Étienne, et s’il avait vu les choses de plus près, il se fût mûri, assagi, et que, son premier feu jeté, il eût bientôt jugé les événements d’un autre œil. […] Jean-Bon Saint-André, quels que soient les reproches de conduite ou de tactique qu’on lui peut faire ainsi qu’à l’amiral, eut l’honneur de rester durant le combat sur le pont du vaisseau la Montagne, exposé à tous les feux, et il fut même légèrement blessé à la main. […] Lui aussi il apparaît à son poste dans l’histoire, debout sur le tillac balayé de feux, et lançant la foudre, du vaisseau la Montagne.
Après le souper, il y eut un feu d’artifice avec beaucoup de fusées et très peu d’invention et de variété ; après quoi le roi alla se préparer à faire un dauphin, Voltaire, en voyant tout et en peignant tout si gaiement, ne s’oublie pas. […] Je ne sais quel don, quelle supériorité de nature et de caractère, ce qu’il lui aurait fallu d’énergie poursuivre le conseil de Villars qui lui disait dès le lendemain de son arrivée à Fontainebleau : « Madame, la satisfaction est générale du mariage et des commencements, et tout ce qui connaît les grandes qualités qui sont en vous désire que vous preniez empire sur l’esprit du roi. » Ambition, génie, éclair, étincelle, feu d’enfer ou feu sacré, de quelque nom qu’on vous appelle, quand des particulières qui ne savent qu’en faire vous possèdent, on est en droit de vous réclamer chez les reines !
. — Dans la physique, la décomposition du rayon lumineux et les principes de l’optique trouvés par Newton, la vitesse du son, la forme de ses ondulations, et, depuis Sauveur jusqu’à Chladni, depuis Newton jusqu’à Bernoulli et Lagrange, les lois expérimentales et les théorèmes principaux de l’acoustique, les premières lois de la chaleur rayonnante par Newton, Kraft et Lambert, la théorie de la chaleur latente par Black, la mesure du calorique par Lavoisier et Laplace, les premières idées vraies sur l’essence du feu et de la chaleur, les expériences, les lois, les machines par lesquelles Dufay, Nollet, Franklin et surtout Coulomb expliquent, manient et utilisent pour la première fois l’électricité. — En chimie, tous les fondements de la science, l’oxygène, l’azote, l’hydrogène isolés, la composition de l’eau, la théorie de la combustion, la nomenclature chimique, l’analyse quantitative, l’indestructibilité de la matière et du poids, bref les découvertes de Scheele, de Priestley, de Cavendish et de Stahl, couronnées par la théorie et la langue définitives de Lavoisier. — En minéralogie, le goniomètre, la fixité des angles et les premières lois de dérivation par Romé de Lisle, puis la découverte des types et la déduction mathématique des formes secondaires par Haüy. — En géologie, les suites et la vérification de la théorie de Newton, la figure exacte de la terre, l’aplatissement des pôles, le renflement de l’équateur328, la cause et la loi des marées, la fluidité primitive de la planète, la persistance de la chaleur centrale ; puis, avec Buffon, Desmarets, Hutton, Werner, l’origine aqueuse ou ignée des roches, la stratification des terrains, la structure fossile des couches, le séjour prolongé et répété de la mer sur les continents, le lent dépôt des débris animaux et végétaux, la prodigieuse antiquité de la vie, les dénudations, les cassures, les transformations graduelles du relief terrestre329, et à la fin le tableau grandiose où Buffon trace en traits approximatifs l’histoire entière de notre globe, depuis le moment où il n’était qu’une masse de lave ardente jusqu’à l’époque où notre espèce, après tant d’autres espèces détruites ou survivantes, a pu l’habiter Sur cette science de la matière brute, on voit en même temps s’élever la science de la matière organisée. […] Qu’est-ce que le tracas de notre fourmilière à côté de cette tragédie minérale à laquelle nous n’avons pas assisté, combats de l’eau et du feu, épaississement de la croûte, formation de l’océan universel, construction et séparation des continents ? […] Combien d’autres siècles ensuite pour l’invention des arts les plus nécessaires, pour l’usage du feu, la fabrication des « haches de silex et de jade », la fonte et l’affinage des métaux, la domestication des animaux, l’élevage et l’amélioration des plantes comestibles, pour l’établissement des premières sociétés policées et durables, pour la découverte de l’écriture, des chiffres, des périodes astronomiques341 !
La doctrine de Rabelais La doctrine de Rabelais avait de quoi le mener plus loin que Marot, aussi loin que Dolet ou Servet, jusques au feu, inclusivement, s’il eût fait la moindre étourderie ; le temps et l’intolérance des sectes la pouvaient rendre mortelle pour l’auteur. […] quel paysan « vrai » est plus « comme dans la vie » que « le vieil bonhomme Grandgousier, qui après souper se chauffe à un beau clair et grand feu, et, attendant griller des châtaignes, écrit au foyer avec un bâton brûlé d’un bout, dont on écharbotte le feu, faisant à sa femme et famille de beaux contes du temps jadis » ?
Lui qui, pendant dix ans, du couchant à l’aurore, Erra chez le Lapon, ou rama sous le Maure, Lui qui ne sut jamais ni le grec ni l’hébreu, Qui joua jour et nuit, fit grand chère et bon feu ! […] Cette Lisette, ce Crispin, nous enlèvent par leur feu roulant d’esprit sans effort ; ils ont coup sur coup des poussées de veine. […] Dans une scène du Légataire, Crispin, travesti en gentilhomme campagnard, et faisant le parent de Géronte pour dégoûter le bonhomme, arrive heurtant et frappant à tue-tête et bouleversant tout dans la maison : Bonne chère, grand feu !
La seule Piece où il annonce vraiment de la verve & de l’enthousiasme, est une Ode sur le vin de Champagne, où il paroît inspiré par le sujet lui-même, dont il rend très-poétiquement tout le feu & toute la vivacité.
Ce qui donna de l’éclat à ce Livre, ce fut la censure de la Sorbonne & un Arrêt du Parlement qui le condamna au feu.
Il avoit autant de vivacité dans l’esprit, & de feu dans l’imagination, que de candeur & de simplicité dans l’ame.
Il semble qu’on préfere l’éclat pétillant & passager d’un feu d’artifice, à cette chaleur vive, mâle & soutenue, qui doit être l’ame des Ecrits, & dont la privation les fait mourir presque en naissant.
Le ciel étoilé nous apparaît comme les parois de la divinité ; mais tous les maux et tous les vices des hommes obscurcissent ces feux célestes. […] « Lorsque les sauvages mettent le feu à des cabanes, l’on dit qu’ils se chauffent avec plaisir à l’incendie qu’ils ont allumé : ils exercent alors du moins une sorte de supériorité sur le désordre dont ils sont coupables, ils font servir la destruction à leur usage ; mais, quand l’homme se plaît à dégrader la nature humaine, qui donc en profitera ? […] Et que de fois encore du milieu de toutes ces thèses si animées, de tout ce déplacement soudain de raison virile et d’éloquence, je l’avais vue passer vivement à des intérêts privés, les faire valoir avec le même feu, donner à quelque mérite modeste ou disgracié un appui décisif, par ces paroles d’une séduction impérative ou d’une bonté touchante, comme elle en savait dire aux hommes politiques le plus à l’abri de l’émotion ! […] Le feu d’esprit, qui habituellement le traversait et ranimait de mille nuances rapides, ne s’y marquait plus que par une expression singulière de mobile et pénétrante inquiétude, une sorte de divination dans le chagrin : on se sentait affligé en la voyant. […] Elle a fait home aux hommes de leur servitude ; elle a protesté contre la tyrannie ; elle a entretenu ou rallumé dans les âmes le feu presque éteint de la liberté monarchique, représentative ou républicaine ; elle a détesté à haute voix, quand tout se taisait ou applaudissait, le joug soldatesque, le pire de tous, parce qu’il est de fer, et qu’il ne se brise pas même, comme le joug populaire, par ses propres excès ; elle a donné du moins de la dignité au gémissement de l’Europe ; elle a été vaincue, mais elle n’a pas consenti à sa défaite, elle n’a pas loué l’oppression, elle n’a pas chanté l’esclavage, elle n’a pas vendu ou donné un seul mot de ses lèvres, une seule ligne de sa main à celui qui possédait l’univers pour doter ses adulateurs ou pour exiler ses incrédules ; elle a édifié et consolé l’esprit humain ; elle a relevé le diapason trop bas des âmes ; elle a trouvé dans la sienne, elle a communiqué à ceux qui étaient dignes de la lire, un certain accent antique peu entendu jusqu’à elle, dans notre littérature monarchique et efféminée, accent qui ne se définit pas avec précision, mais qui se compose de la sourde indignation de Tacite, de l’angoisse des lettres de Cicéron, du murmure anonyme du Cirque quand Antoine présente la pourpre à César, du reproche de Brutus aux dieux quand il doute de leur providence après la défaite de la cause juste, du gémissement de Caton quand il se perce de son épée pour ne pas voir l’avilissement du genre humain !
Telles sont celles de quelques Personnes de Geneve, au sujet de l’article de feu M. […] La sagesse du feu Roi, votre Pere, a su préserver vos Etats de cette contagion : la vôtre ne sera pas moins attentive, parce que ses lumieres savent également en discerner le vice & en prévoir les dangers. […] Sur feu M. de Voltaire. […] Il y a quelques années que plusieurs Savans se trouvoient réunis chez feu M. […] Elle engagea feu Madame Geoffrin de lui donner à dîner avec les principaux d’entre eux.
le tapis de lisières, le feu de charbon de terre, la bûche économique, le lit en bois de noyer, aux rideaux d’indienne, et le pot de giroflée sur la fenêtre, et la cage ou le serin chante ! […] Cette poudrière d’or qui saute en un clin d’œil, c’est de la pyrotechnie dramatique ; mais il ne fallait pas moins que ce feu de joie aux noces épurées de M. de Trélan. […] Il nous a peint, en traits de feu, l’ensorcellement matériel d’une fille, ingénue comme une sauvage, qui, retirée de l’enfer, regrette machinalement son climat de braise, et se meurt de ne plus respirer son air empesté. […] Faites donc goûter l’innocence du laitage et la douceur du miel au créole qui revient des Indes, calciné en dedans par le feu cuisant des épices. J’ai déjà dit l’inconsistance du Montrigaud ; il débute par éblouir, puis il se ternit, s’efface, s’obscurcit dans de vagues intrigues, si bien que, de l’éclatant feu d’artifice qu’il a tiré au premier acte, il ne reste plus, au dénouement, que la carcasse éteinte, usée, inutile.
Sainte-Beuve Boulay-Paty était un vrai poète, c’est-à-dire qu’il était cela et pas autre chose ; il avait le feu sacré, la religion des maîtres, le culte de la forme ; il a fait de charmants sonnets dont je comparais quelques-uns à des salières ciselées, d’un art précieux ; mais les salières n’étaient pas toujours remplies ; il avait plus de sentiment que d’idées.
. — La Vie de feu (1875). — Les Mariages dangereux (1878). — Les Rieurs de Paris (1880). — Les Romans du wagon (1883). — Les Jeunes Gens à marier (1886).