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1107. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

Le soir, quand ils trouvaient des feux presque éteints, qu’avaient allumés les bergers, ils s’asseyaient auprès, et M. […] Tous ces petits mouvements intérieurs se dessinèrent avec feu à l’occasion du drame de Hernani, qui eut pour résultat d’augmenter la bienveillance.

1108. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre II. Principale cause de la misère : l’impôt. »

Pour la taille et les accessoires, Compiègne, avec 1 671 feux, ne paye que 8 000 francs, pendant que tel village aux environs, Canly, avec 148 feux, paye 4 475 francs704.

1109. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (2e partie) » pp. 305-367

l’enjeu de quelques rhéteurs au jeu stérile de la tribune et des feuilles publiques jetées tous les matins au feu des animosités civiles, pour alimenter les vaines factions de cour et de rue qui ne produisent que fumée ou lueurs sinistres dans l’esprit des masses découragées ? […] Tout le royaume est en feu, sans roi, sans loi, sans répression possible des désordres d’une anarchie.

1110. (1863) Cours familier de littérature. XV « XCe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (3e partie) » pp. 385-448

Je le suis dans les trois demeures, je m’arrête aux délices, je passe aux souffrances, aux gouffres de feu. […] Un bon feu, des livres, une table avec encre, plume et papier, moyens et attraits.

1111. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série «  Leconte de Lisle  »

Il y a dans le cri de Kaïn une âpreté plus superbe, s’il se peut, que celle du poète de la Nature, et une espérance non plus forte, mais moins vague et plus voisine de son objet, que celle du Titan voleur de feu  La protestation du corps contre la douleur, du cœur contre l’injustice et de la raison contre l’inintelligible, devient, semble-t-il, plus ardente à mesure que l’industrie humaine combat la souffrance, que l’idée de justice passe dans les institutions et que la science entame les frontières de l’inconnu ; comme si l’homme, moins éloigné de son idéal, en subissait plus invinciblement l’attraction et se précipitait vers lui d’un mouvement plus furieux. […] Elle les enferme dans une grange et y met le feu (elle aurait pu commencer par là).

1112. (1914) Enquête : Les prix littéraires (Les Marges)

Je crois, je suis certain même, que l’auteur de Chérie, si fier, si noble, si digne, si pointilleux, sur le point d’honneur littéraire, aurait jeté au feu son testament, s’il avait prévu la façon dont ses volontés seraient respectées. […] Ce serait de trouver un amoureux d’art, plein de goût et de discrétion, n’ayant en conséquence qu’une vague ressemblance avec feu Chauchard ; il adresserait, sous le voile de l’anonymat, un chèque copieux au littérateur, dénué de millions et de relations, qui se serait contenté d’écrire un beau livre, pour sa joie personnelle, et qui n’aurait employé aucuns moyens louches et malpropres afin de décrocher a timbale d’argent doré.

1113. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 février 1886. »

X, le Kahbaliste) : « J’ai vu le fier sommet rocheux, — la forêt de sapins, — les pointes aiguës, — et la garde des précipices où gît le monde, — les grands cortèges, solennels, des nuages, — la désolatrice vastitude des Walküréens refuges : — et, sous la lance du Terrible, la flamme crépitante jaillissait, courait, nageait, volait, le feu, aux tintinnabulants éclats, aux dansantes furies, universel … Oh ! Brünnhilde ma forte, dors couchée en les ruissellement du rouge sonore, dors en la très haute paix des divins embrasements, sommeille, calme, sommeille, bonne : Brünnhilde, espère à Lui : Héros viendra, le réveilleur, Noble viendra, vainqueur des Dieux, superbe et roi … sur le roc transfulguré, ô Brünnhilde, en l’indubitable attente, sommeille, dors, bien aimée, parmi la jubilante flamme : je te sens, et je te pense, et, dans les majestueux gais épanouissements du feu, avec toi je rêve aux Crépuscules futurs, ô dormeuse des divinités passées … » Revue de Bayreuth (Bayreuther Blaetter)   Analyse du numéro IX Hans von Wolzogen : Notes sur les œuvres Posthumes de Wagner, avec le fragment complet « le féminin dans l’humain ».

1114. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1855 » pp. 77-117

L’autre côté de la rue fait par un immense mur, semblable à un mur d’une caserne, et dans ce mur, comme percées au hasard, et dues à la fantaisie d’un conseiller Krespel, une multitude de fenêtres, toutes inégales et de formes différentes, fenêtres en feu et paraissant éclairées par un incendie intérieur. […] Que de feu !

1115. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

Vous auriez donné, par toutes ces petites réformes, satisfaction à chacun de ces misérables intérêts purement civils ou administratifs de la France, que vous n’auriez pas apaisé la commotion de l’esprit moderne, auquel la littérature et la philosophie françaises avaient mis le feu. […] Brillante sur ma tige et l’honneur du jardin, Je n’ai vu luire encor que les feux du matin,         Je veux achever ma journée.

1116. (1913) La Fontaine « V. Le conteur — le touriste. »

» Moi, charitable et bon homme, J’ouvre au pauvre morfondu, Et m’enquiers comme il se nomme : « Je te le dirai tantôt, Repartit-il : car il faut Qu’auparavant je m’essuie. » J’allume aussitôt du feu. […] Puisse le feu du ciel désoler ton enceinte !

1117. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

Voilà, sur ce point, ce que La Fontaine va nous dire en vers véritablement remarquables : Après que les humains, œuvre de Prométhée, Furent participants du feu qu’au sein des dieux Il déroba pour nous d’une audace effrontée, Jupiter assembla les habitants des cieux. […] Sa main du feu divin leur fut trop libérale.

1118. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Victor Hugo »

Et moi-même, qui, comme critique, dans l’affadissante universelle inondation des mêmes choses, ai pris le parti de ne plus parler du talent que j’ai caractérisé une bonne fois s’il ne renouvelle pas sa manière, je ne parlerais point de ce poème du Pape dans lequel, comme manière, Hugo est toujours le même Hugo connu depuis cinquante ans, — le même Archevêque, comme disait plaisamment feu Cousin… mais dont il oubliait de dire le diocèse, qui est le diocèse de Grenade. […] ……………………………………………………… Et votre vain progrès, sinistrement léché Par la langue de feu qui sort du lac de soufre, ……………………………………………………… Jamais la royauté du prêtre n’apparaît Sans une transparence affreuse d’esclavage.

1119. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

Si ce croquant politique, leur frère, qu’ils métamorphosent en cousin pour cacher sa fuite de Cayenne, avait eu seulement une étincelle de ce feu sacré qui fait les charcutiers et qui cuit le boudin, du coup il devenait charcutier, et nous n’eussions pas eu, pour le bonheur de notre esprit, cette étonnante et forte étude sur la charcuterie qui restera la gloire de M.  […] Zola lui a donné la foi pour mieux montrer à quel degré de rachitisme intellectuel l’idée religieuse fait descendre la créature humaine, — aurait dû résister longtemps avant de tomber, et, s’il fût tombé, le flambeau de la foi, qui n’est pas toujours éteint par la chute, aurait pu allumer en lui le feu des remords.

1120. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Ernest Feydeau » pp. 106-143

… et elle croit pouvoir l’être encore, quand elle a dit à son amant, en parlant de son mari, la phrase qui met le feu au drame : « Tu pourras facilement le lier avec nous. » Avant cette phrase, Fanny était adultère, et lui aussi, car il la savait mariée, quoiqu’ils n’en parlassent jamais : silence de complice ! […] Le comte de Goyek ne serait pas même digne d’être palefrenier chez feu lord Lovelace.

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