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2192. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre IV : Sélection naturelle »

On conçoit combien souvent, du reste, en pareille matière, ce terme peut rendre une idée fausse, ainsi une espèce peut paraître indigène dans sa patrie natale par suite de sa rapide extension en d’autres contrées ; par contre, une espèce peut paraître aborigène en une contrée, par suite seulement de son extinction ou de son existence inconnue dans sa vraie patrie d’origine.

2193. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

Il a des concetti, des mots faux ; il emploie des tours usés ; il raconte comment Nature, après avoir fait sa dame, a brisé le moule ; il fait manœuvrer Cupidon et Vénus ; il manie les vieilles machines des troubadours et des anciens en homme ingénieux qui veut passer pour galant. […] Une idée fixe devient une idée fausse.

2194. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

L’Avarice, le Vol, la Ruse et la Luxure, Sous le faux vernis des civilisations Trahissent lâchement notre ignoble nature ; Les muscles vigoureux et les carnations Superbes font aux os d’inutiles toilettes Où transparaît l’horreur intime des squelettes55 ! […] Ni Le Vertige, ni Les Petits Papiers ne permettaient toutefois d’espérer une œuvre bien sérieuse d’un auteur trop inquiet d’effets ingénieux et du faux clinquant de la forme.

2195. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

L’érudition est devenue si minutieuse, elle descend à des détails si précis, et recueille tous les jours, sur les plus humbles accessoires de la vie humaine, des notions si claires que nous ne pouvons garder notre sérieux, si l’on tente de nous, emmener, à la suite de certains faiseurs de drames « historiques », en quelque décor prétentieux et faux, parmi des costumes de bal masqué, des figurants d’opéra-comique et des mobiliers d’occasion. […] Il tient à la main une faux qu’il aiguise continuellement avec des ossements humains. […] Il y avait, dans les écoles de philosophie, des directeurs de conscience, en quelque sorte « professionnels », des confidents qui se chargeaient de détacher leurs contemporains des faux biens qu’adore la multitude, et de les amener à l’équilibre parfait de l’intelligence, à la soumission des passions apaisées, à la tranquillité de l’âme, victorieuse d’elle-même et de l’Univers.

2196. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

« Voici, dit-il, deux volumes de poésies serbes qu’on m’envoie ; apprenez le serbe. » C’est ainsi que ce vrai savant, ennemi des à peu près et des faux semblants, adressait chacun aux sources mêmes.

2197. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLe entretien. L’homme de lettres »

L’ouragan des tropiques l’avait poussé dans la fausse rade d’Aral ; voici la fin des naufragés, on ne peut l’abréger: À quelque distance de là, nous vîmes, à l’entrée du bois, un feu autour duquel plusieurs habitants s’étaient rassemblés.

2198. (1925) Proses datées

Oui, Balzac, Il faut bien le dire, est un assez mauvais écrivain, trop souvent gauche, diffus, prolixe, incorrect, à moins qu’il ne tombe dans le faux brillant et dans le pathos. […] Vous en avez dessiné malicieusement quelques-uns, ne fût-ce que ce Doge Pisani avec sa petite perruque « bardachine » et son air de fausse jeunesse.

2199. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

Il est manifestement faux que cette splendide pompe équestre fasse « oublier le supplice ». […] Écrire est un acte, implique une technique de l’exposition, mais penser n’est pas un acte, n’implique aucune technique : la logique, l’« art de penser » permet de reconnaître, une fois qu’ils sont faits, les raisonnements faux ; elle ne permet pas de faire des raisonnements justes, car on ne pense pas en, vertu d’un art.

2200. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre II. Les couples de caractères généraux et les propositions générales » pp. 297-385

. — Nous ne pouvons concevoir un cas où ces propositions soient fausses. — Les plus générales sont formées les premières. — Parmi les plus générales, il en est quelques-unes, nommées axiomes, d’où dépendent toutes les autres et qu’on admet sans les démontrer.

2201. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

. —  Il nous a interdit ce nom de maître ; — tous les maîtres sont faux et méchants. » Point d’intermédiaire entre l’homme et Dieu ; les docteurs ont beau revendiquer l’autorité pour leurs paroles, il y en a une plus autorisée, celle de Dieu.

2202. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

—  Ma jeunesse imprudente a volé parmi les vains désirs ; —  mon âge viril, longtemps égaré par des feux vagabonds, —  a suivi des lueurs fausses, et quand leur éclair a disparu, —  mon orgueil a fait jaillir de lui-même d’aussi trompeuses étincelles. —  Tel j’étais, tel par nature je suis encore. —  À toi la gloire, à moi la honte. —  Que toute ma tâche maintenant soit de bien vivre !

2203. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff (suite) » pp. 317-378

Je ne sais si les Tatares l’avaient traversé pendant leurs invasions ; mais certes les Polonais et les rebelles russes, du temps des faux Démétrius, avaient pu chercher asile dans ses impénétrables profondeurs.

2204. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

Morice s’est passionné pour quelques puissants écrivains étrangers et c’est ainsi qu’il a traduit (non en traître, selon la banale et fausse expression courante, mais avec grand talent) des poésies de Nekrassovj et des romans de Dostoïevsky.

2205. (1898) La cité antique

« Les morts, écrit-il, se nourrissent des mets que nous plaçons sur leur tombeau et boivent le vin que nous y versons ; en sorte qu’un mort à qui l’on n’offre rien, est condamné à une faim perpétuelle26. » Voilà des croyances bien vieilles et qui nous paraissent bien fausses et ridicules. […] Ce serait s’en faire une idée fausse que de croire que le père eût le droit absolu de tuer sa femme et ses enfants. […] Ceux qui croient voir dans la gens une association artificielle partent d’une donnée qui est fausse. […] Ce serait avoir une idée bien fausse de la nature humaine que de croire que cette religion des anciens était une imposture et pour ainsi dire une comédie. […] Mais il importe de ne pas se faire une idée fausse de ce procédé, dont on a fait un sujet d’accusation contre la démocratie athénienne ; et pour cela il est nécessaire de pénétrer dans la pensée des anciens.

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