LINGENDES, [Claude de] Jésuite, de la même famille que le précédent, né à Moulins en 1591, mort à Paris en 1660.
. — Fragment du Livre des harmonies de la famille (1847). — Ariel (1851). — Le Presbytère (1863).
C’est à un de ses parens [Claude Caperonnier, mort en 1744], qu’il succéda dans la Chaire de Professeur en Grec au Collége Royal ; ce qui prouve que l’érudition est en quelque sorte héréditaire dans cette famille.
Du Ryer pouvoit avoir de l'esprit & du talent ; mais, obligé de travailler à la hâte, pour faire subsister sa famille, dont sa plume faisoit tout le revenu, il ne lui étoit pas possible de soigner ses Ouvrages.
Un roi, certes, a des traditions, celles de sa famille. […] Chaque famille cultivant son enclos nous serons mieux nourris, plus sains, plus paisibles, moins malheureux. […] On voit dans chaque famille religieuse une famille éternelle où il ne naît personne et qui s’entretient aux dépens de toutes les autres. […] Le clergé est une famille qui ne peut périr ; les biens y sont donc attachés pour toujours et n’en peuvent pas sortir. Les familles particulières peuvent s’augmenter ; il faut donc que leurs biens puissent croître aussi.
Son livre est un document d’histoire ; ses contemporains ont eu les mœurs qu’il décrit ; son Olympe lui-même n’est qu’une famille grecque. […] A cela se réduisait l’éducation « pour les enfants des meilleures familles ». […] Au lieu d’une Ithaque où chaque famille vit à part sous son chef indépendant, où il n’y a pas de pouvoirs publics, où l’on a pu vivre vingt ans sans convoquer l’assemblée, des cités fermées et gainées, pourvues de magistrats, soumises à une police, se sont assises et deviennent des républiques de citoyens égaux sous des chefs élus. […] La principale peuplade, celle des Spartiates, s’établit dans la Laconie, parmi les anciens habitants exploités ou asservis ; neuf mille familles de maîtres orgueilleux et durs, dans une ville sans murailles, pour tenir dans l’obéissance cent vingt mille fermiers et deux cent mille esclaves : c’était une armée campée à demeure au milieu d’ennemis dix fois plus nombreux. […] En effet, votre famille paternelle, celle de Crilias, fils de Dropide, a été louée par Anacréon, Solon et beaucoup d’autres poètes, comme éminente en beauté, en vertu, et dans tous les autres biens où l’on met le bonheur.
Bosc, et dont on retrouve l’expression assez peu convenable dans la Correspondance avec Bancal (page 12), n’est autre chose au fond, dans sa crudité, que ce jugement instinctif et presque invincible des esprits de race girondine sur ceux de famille doctrinaire, jugement au reste si amèrement rétorqué par ceux-ci. […] Necker, nous saisissons la dissidence à l’origine, le divorce à sa naissance ; mais les partis, ou du moins les familles politiques auxquelles ils se rattachent l’un et l’autre, se sont assez perpétuées ensuite, pour qu’on puisse en généraliser les caractères hors de leurs personnes. […] Né dans un pays où Brissot séjourna d’abord, à Boulogne-sur-mer où il travailla avec Swinton, où il se maria, parent des personnes qui l’accueillirent alors et de cette famille Cavilliers qui l’a précisément connu en ces années calomniées, je n’ai jamais ouï un mot de doute sur son intégrité constante et sa pauvreté en tout temps vertueuse. […] Pour couronner le tableau des qualités domestiques chez Mme Roland, il ne faut plus que rappeler le début de cette autre lettre écrite à Bosc, de Villefranche : « Assise au coin du feu, mais à onze heures du matin, après une nuit paisible et les soins divers de la matinée, mon ami à son bureau, ma petite à tricoter, et moi causant avec l’un, veillant l’ouvrage de l’autre, savourant le bonheur d’être bien chaudement au sein de ma petite et chère famille, écrivant à un ami tandis que la neige tombe, etc. » A côté de ces façons d’antique aloi, de ces qualités saines et bonnement bourgeoises, osons noter l’inconvénient ; à défaut du chatouillement aristocratique, la jactance plébéienne et philosophique ne perce-t-elle pas quelquefois ?
Un fils de famille qui mènerait les siennes de la même façon mériterait d’être interdit. […] Enfermée d’abord dans le réservoir aristocratique, la doctrine a filtré par tous les interstices comme une eau glissante, et se répand insensiblement dans tout l’étage inférieur Déjà en 1727, Barbier, qui est un bourgeois de l’ancienne roche et ne connaît guère que de nom la philosophie et les philosophes, écrit dans son journal : « On retranche à cent pauvres familles des rentes viagères qui les faisaient subsister, acquises avec des effets dont le roi était débiteur et dont le fonds est éteint ; on donne cinquante-six mille livres de pension à des gens qui ont été dans les grands postes où ils ont amassé des biens considérables, toujours aux dépens du peuple, et cela pour se reposer et ne rien faire578 » Une à une, les idées de réforme pénètrent dans son cabinet d’avocat consultant ; il a suffi de la conversation pour les propager, et le gros sens commun n’a pas besoin de philosophie pour les admettre. « La taxe des impositions sur les biens, dit-il en 1750, doit être proportionnelle et répartie également sur tous les sujets du roi et membres de l’État, à proportion des biens que chacun possède réellement dans le royaume ; en Angleterre, les terres de la noblesse, du clergé et du Tiers-état payent également sans distinction ; rien n’est plus juste. » — Dans les dix années qui suivent, le flot grossit ; on parle en mal du gouvernement dans les cafés, aux promenades, et la police n’ose arrêter les frondeurs, « parce qu’il faudrait arrêter tout le monde ». […] Et, pour achever de rendre cette noblesse respectable, elle se recrute et se régénère par l’adoption de ces hommes qui ont accru leur fortune en dépouillant la cabane du pauvre hors d’état de payer ses impositions596. » — « Pourquoi le Tiers, dit Siéyès, ne renverrait-il pas dans les forêts de la Franconie toutes ces familles qui conservent la folle prétention d’être issues de la race des conquérants et de succéder à des droits de conquête597 ? […] Depuis vingt ans, sauf dans les grandes familles de magistrature, Montesquieu est suranné.
Né à la Ferté-Milon, où il fut baptisé le 22 décembre 1639, fils d’un bourgeois du lieu, qui avait un emploi de finance, de famille janséniste par sa mère, Jean Racine resta orphelin de bonne heure, et fut élevé par sa grand’mère Marie Desmoulins. […] À partir de 1677, Racine se partage entre sa petite famille et la cour : il était fin, spirituel, plein de tact : « rien du poète, dit Saint-Simon, et tout de l’honnête homme ». […] Il mourut le 21 avril 1699, courageusement, chrétiennement, ayant autour de lui, avec sa famille, Valincour et Boileau, ses plus chers amis. […] Phèdre a une poésie plus prestigieuse encore : on ne saurait citer tous les vers qui créent, autour de cette dure étude de passion, une sorte d’atmosphère fabuleuse, enveloppant Phèdre de tout un cortège de merveilleuses ou terribles légendes, et nous donnant la sensation puissante des temps mythologiques : Noble et brillant auteur d’une triste famille.
Mais si nous entrons dans cette voie, qui aura le courage de la suivre et s’il faut sacrifier l’inférieur, devra-t-on négliger sa famille pour une famille que l’on juge meilleure, et trahir sa patrie au profit d’une autre nation de civilisation supérieure, sera-ce un devoir strict ? […] Si la fin normale de l’amour est la génération, faut-il condamner comme une sorte de luxe immoral tout amour qui n’aboutit pas à la création d’une famille ? […] La générosité, louable chez un riche, devient un défaut grave chez un pauvre chargé de famille.
Non seulement on n’a jamais recueilli en corps ses œuvres politiques, ses rares discours ; mais ses lettres, ses papiers, ses études particulières et silencieuses qu’il accumulait depuis tant d’années, et qu’il continua plus longtemps qu’on ne le suppose, rien de tout cela n’est sorti, et pourtant tout cela existe : nous le savions ; mais quand on nous a dit que ce précieux dépôt de famille était confié à M. […] — Sa famille était d’honnête bourgeoisie ; il était le cinquième des enfants. […] Il eût désiré entrer, comme plusieurs de ses camarades, dans l’artillerie ou le génie militaire ; mais la faiblesse de sa santé et de sa complexion le fit destiner et, selon lui, condamner par sa famille à l’état ecclésiastique. […] Je le crois bien : ils étaient de deux familles directement opposées et antipathiques ; l’un métaphysicien et tout interne, l’autre tout en dehors ; Sieyès iconoclaste des fausses idées, Chateaubriand adorateur et réinventeur des brillantes idoles.
De cette comparaison entre les œuvres de la même famille, un grand intérêt peut surgir, celle-ci éclairant celle-là, en même temps que les unes et les autres obéissent aux mêmes lois du goût, de l’esprit et du bon sens. […] Les poètes grecs, en pareille occasion, et lorsqu’ils voulaient se reconnaître au milieu des divers membres de plusieurs familles, avaient soin de marquer d’un certain signe le genre et l’espèce : ainsi tous les Séleucides étaient marqués d’une ancre, imprimée sur la cuisse gauche. — On rirait bien, de nos jours, de cette précaution dramatique des Séleucides, et comme on se moquerait de cette loi du drame antique qui exigeait que l’on fît grâce au spectateur de certaines actions des honnêtes ou criminelles, également offensantes à la conscience et à l’honnêteté publiques. […] Ainsi l’avare au compte de la comédie, est également indigne et incapable d’être un bon père de famille ; on nous le montre en haine à sa fille, en mépris à son fils. […] Saint-Évremond, un bel esprit de cette famille des beaux esprits, disait souvent que les grands admirateurs étaient de sottes gens, et La Bruyère, qui se plaignait, puisque les grands sujets lui étaient défendus, d’être forcé de faire la satire des ouvrages de l’esprit, indique à merveille les limites de la critique : « Il ne faut pas, dit-il, mettre un ridicule où il n’y en a point, c’est se gâter le goût, c’est corrompre son jugement et celui des autres.
Ces groupes s’étendent, semblables à des cercles concentriques, depuis la famille jusqu’à l’humanité, en passant par le clan ou la tribu, la commune, la province ou le canton, la nation… ; très variables dans leur intensité et leur homogénéité, ils peuvent exister simultanément, l’un dans l’autre, quoique leur importance relative ou actuelle dépende de révolution historique. […] Or, si nous écartons, comme il faut le faire, les groupements artificiels, dus à la conquête brutale (l’empire d’Alexandre, l’empire romain, celui de Napoléon), et si nous constatons qu’il y a des groupes disparus par leurs propres discordes, nous voyons que l’importance des groupes de contiguïté s’en va chronologiquement du plus étroit au plus vaste, de la famille à la tribu, de la tribu à la commune, de la commune à la province, de la province à la nation ; il y a agrégation progressive ; les groupes anciens, tout en subsistant, se subordonnent nécessairement au groupe nouveau, de sorte que, arrivés aujourd’hui à l’étape nationale, nous entrevoyons déjà, par l’union de quelques États, une marche lente vers l’humanité. […] Si les groupes primitifs ont perdu peu à peu leur autorité politique, législative, coercitive, si par exemple le pater familias n’est plus qu’un souvenir, cela est dans la nécessité des choses, et c’est par une conception nouvelle des devoirs que nous conserverons à la famille, à la commune, à la province leur efficacité dans le développement total. […] et la force aussi qui élargit les groupes, de la famille à l’humanité ?
Comment effacer tant de souvenirs qui séparent les deux familles ? […] Il a assommé toute une famille, piétiné les cadavres, écrasé les figures à coups de chenet ou de soulier, et n’en éprouve aucune émotion. […] Ils seraient des chefs de famille, ils auraient apporté non pas leur sacrifice d’une heure, mais leur labeur de tous les jours à l’humanité. […] Le derviche fut témoin un jour d’une bataille rangée, occasionnée par un voyageur étranger que se disputaient deux familles. […] Les chefs de famille, exposés à tant de périls, sont obligés de louer des étrangers pour labourer leurs terrains et garder leurs troupeaux.