En effet, l’auteur cherchait avant tout à établir la différence profonde qui existe entre les littératures anciennes et les modernes. […] Fortoul qui alors déjà n’existait plus. […] À côté du Globe existait un autre recueil périodique appelé la Muse française. […] Telle est l’idée que les Français se font de l’Allemagne, comme si l’Allemagne romantique existait encore ! […] ……………………………………………………………………… N’existons-nous donc plus ?
Est-ce une raison pour dire qu’il n’existe pas, ce seul trésor que nous ayons ? […] Sa mère était loin ; son père était mort Sont-ils plus favorisés du sort, ceux dont le père existe et passe ses jours chez sa maîtresse ou au club ; ceux dont la mère existe et songe uniquement à courir le monde et à se parer ? […] Au regard de la fille qui exploite le mâle et qui vit de cette exploitation, ni l’honneur ni la probité n’existent dans le sens où nous interprétons ces mots. […] Cette mémoire instinctive n’existe que pour des sens vraiment jeunes. […] … Et, pour dernière misère, ce n’est pas une vie usée en faveur de quelque être adoré, ni sacrifiée à une future espérance… » S’il existe un étroit rapport entre la pensée et le sentiment, entre la pensée et le style d’un auteur il existe mieux qu’un rapport, — une identité.
Je ne crois pas qu’il existe une plus belle et plus forte traduction ou transposition poétique du « maman » ! […] Il n’y a pas indécence à ce qu’elles soient ; mais il n’y a pas utilité à ce qu’elles existent. […] On renonce à quelque chose que l’on sent qui n’existe pas ; on y renonce avec désespoir ; mais on y renonce. […] Elle n’existe plus dès que ce n’est plus ma ville. […] Elle n’existait que par moi.
Pour y parvenir avec succès, il commence par établir & prouver que cette maladie est accidentelle, contagieuse, & non naturelle à l’homme ; qu’elle n’a point existé de tout temps, puisque les Médecins de l’antiquité n’en ont point parlé, & que ce n’est que vers le milieu du sixieme Siecle qu’elle a été apportée dans nos contrées, comme la peste & la lepre l’ont été plusieurs fois, sur-tout durant les croisades.
Cet Ouvrage devoit au moins garantir Postel de l’accusation d’être l’Auteur du Livre de tribus Impostoribus, qui n’a jamais existé, comme l’a très-bien prouvé M. de la Monnoie.
Pour ce sauvage qui n’a pas l’idée de la beauté, qui ne compare pas, dont une continuelle rivalité sociale n’entretient ni n’exalte l’imagination, rien de pareil n’existe, et « l’instant rapide du plaisir, selon l’heureuse expression de M. de Meilhan, est pour lui une flèche décochée dans l’air, et qui ne laisse aucune trace ». […] Cette comparaison entre l’impératrice et le chef-d’œuvre de l’architecture romaine existe, classiquement déduite et poussée de point en point, et sans que l’auteur ait eu l’idée d’en sourire. […] Il peut servir à représenter à nos yeux toute une classe et une race de gens du monde, de gens d’esprit et d’administrateurs distingués, qui existaient tout formés à la fin de l’Ancien Régime, qui succombèrent avec l’ordre de choses, et qui ont péri dans l’intervalle, avant que la société reconstituée pût leur rendre une situation ou même leur donner un asile.
La seule différence qui existe entre ces deux corps est que les pièces de la garde sont attelées avec des chevaux, et la ligne avec des mulets… Le matériel est à la Gribeauval… En voyant ces évolutions si lestes qui semblaient raser la terre, il me semblait lire Habacuc et ses prophéties. […] Lorsque plus tard, tout rempli de ce qui lui semblait sa découverte, Horace Vernet voulut faire prévaloir ses idées devant l’Institut, lorsqu’il soutint son opinion, sa thèse sur certains rapports qui existent entre le costume des anciens Hébreux et celui des Arabes modernes, il trouva les esprits prévenus. […] Des bâtiments énormes, une administration nombreuse, une discipline de fer et de bâtons ; des résultats passables, mais qui ne sont d’aucune utilité pour la masse, les privilèges de la Couronne anéantissant sur-le-champ le bénéfice qu’on en pourrait tirer si la liberté d’en tirer parti pour son compte existait.
Il existait avant sa passion, il s’est retrouvé après, avec ses grandes facultés inoccupées, irrassasiables, qui s’élançaient vers la suprême poésie, c’est-à-dire vers l’Amour non déterminé, vers la Beauté qui n’a ni séjour, ni symbole, ni nom : Mon âme a l’œil de l’aigle, et mes fortes pensées, Au but de leurs désirs volant comme des traits, Chaque fois que mon sein respire, plus pressées Que les colombes des forêts, Montent, montent toujours, par d’autres remplacées, Et ne redescendent jamais ! […] Là, l’élégie, la scène circonscrite, la particularité individuelle, n’existent presque plus ; je n’entends qu’une voix générale qui chante pour toutes les âmes encore empreintes, à quelque degré, de christianisme. […] S’il était possible d’assigner aux vrais poëtes des heures naturelles d’inspiration et de chant, comme cela existe dans l’ordre de la création pour certains oiseaux harmonieux, nous dirions, sans trop de crainte de nous tromper, que Lamartine chante au matin, au réveil, à l’aurore (et réellement la plupart de ses pièces, celles même où il célèbre la nuit, sont écloses à ces premiers moments du jour ; il ébauche d’ordinaire en une matinée, il achève dans la matinée suivante).
De tout temps la littérature industrielle a existé. […] La littérature industrielle est arrivée à supprimer la critique et à occuper la place à peu près sans contradiction et comme si elle existait seule. […] Que cette littérature industrielle existe, mais qu’elle rentre dans son lit et ne le creuse qu’avec lenteur : il ne tend que trop naturellement à s’agrandir.
Vingt ans s’étaient passés depuis qu’il avait écrit le Voyage autour de ma chambre ; un jour, en 1810, à Saint-Pétersbourg, dans une réunion où se trouvait aussi son frère, la conversation tomba sur la lèpre des Hébreux ; quelqu’un dit que cette maladie n’existait plus ; ce fut une occasion pour le comte Xavier de parler du lépreux de la Cité d’Aoste qu’il a avait connu. […] Quelle folie de peindre des choses qui n’ont jamais existé, comme s’il en manquait de véritables ! […] Léger enfant de la prairie, Sors de ma lugubre prison ; Tu n’existes qu’une saison, Hâte-toi d’employer la vie.
Ampère en particulier, voilà sept années au moins que cette influence existe, qu’elle féconde les directions des jeunes esprits laborieux, qu’elle stimule, qu’elle éclaire les travaux collatéraux des autres critiques, qu’elle réagit même sur les talents des maîtres plus mûrs, pour les avertir à quelques égards d’un certain progrès nouveau. […] On arriverait naturellement à cette conséquence assez singulière, que, sous une telle forme sobre et dissimulée, l’esprit poétique, intime, précis, et en tant qu’il touche aux racines mêmes, existe plus peut-être que dans d’autres manières bien autrement brillantes et spécieuses, où le critique écrivain se rapproche et s’inspire davantage de l’orateur et du peintre. […] Ampère a rappelé la Chine à propos d’Ausone et de ses périphrases : « Il existe entre les lettrés, a-t-il dit, surtout quand ils écrivent en vers, une langue convenue comme celle des précieuses, et dans laquelle rien ne s’appelle par son nom. » Le Père Garasse sent si bien qu’il est sujet à cette espèce de chinoiserie de style, qu’en tête de sa Somme thèologique, voulant être grave, il avertit qu’il tâchera d’écrire nettement et sans déguisement de métaphores ; ce qui n’est pas chose aisée, ajoute-t-il, « car il en est des métaphores comme des femmes, c’est un mal nécessaire. » Le Père Lemoyne de la Dévotion aisée n’est pas moins ridicule (et dans le même sens) que le plus mauvais des rimeurs allégoriques du ive siècle.
Il a la culture étroite, l’intelligence exclusive, le préjugé tenace de l’écrivain artiste, pour qui rien n’existe hors de la littérature. […] La nature que la poésie imitera sera donc la nature commune, celle qui est partout et toujours, les objets qui existent en vertu de ses lois éternelles, non pas les accidents de l’individualité, ni les bizarreries des phénomènes monstrueux. […] Mais il vaut la peine d’y faire attention pour consoler ceux qui ont cru le génie français opprimé par le culte de l’antiquité : la raison ne reçoit de loi que d’elle-même ; et, du moment que c’est la nature qu’on aime dans l’antiquité, il pourra bien arriver que parfois (comme dans l’épopée ou l’églogue) on reçoive pour vraie nature ce qui n’existera pas hors des œuvres anciennes ; mais il arrivera bien plus communément qu’on trouvera dans les œuvres anciennes la nature contemporaine, crue éternelle ; et si elle n’y est pas, on l’y trouvera cependant.
Ce ne fut qu’au dix-huitième siècle que ce comédien fît un extrait de la pièce de Nicolo Secchi dans ce dessein, et la fit représenter plusieurs fois sur le théâtre de l’Hôtel de Bourgogne, sous le titre de La Creduta maschio (la Fille crue garçon), avec un nouveau dénouement que son auteur raconte ainsi : « Lelio, sous le nom de sa sœur Virginia, écrit un billet à Fabio, en lui demandant pardon de n’avoir point avoué devant son père la secrète intelligence qui existe entre eux, et lui donne à l’ordinaire un rendez-vous dans sa chambre pour la soirée prochaine. […] Admettons qu’il existait, avant Molière, quelque imbroglio fondé sur l’équivoque du portrait : il n’est guère douteux que cette intrigue ne provienne de la source ordinaire des quiproquos et des méprises comiques, c’est-à-dire de la commedia dell’arte. […] Molière l’avait déjà employé dans la petite Farce du Médecin volant ; c’était peut-être là qu’il l’avait trouvé : Sganarelle existait peut-être dans l’ancien canevas d’Il Medico volante, au temps où Molière l’avait vu jouer dans le midi de la France, et avant qu’Arlequin, ayant la vogue à Paris, se fût emparé de ce rôle et de tant d’autres.
Nous choisissions de préférence ces petits cafés blancs à banquettes rouges, comme il en existait encore à cette époque aux environs de la rue de Flandre, à l’enseigne de Béranger, quand ce n’était pas le café du Commerce ou le café du Cercle. […] « La suite est connue… « Mais il convient d’ajouter à ces notes biographiques sommaires que Baju, indépendamment de son très réel mérite personnel, de son intelligence et de son énergie des plus remarquables, existe littérairement surtout par le journal le Décadent (second semestre de 1886) et la brochure l’École décadente (juillet 1887). […] N’existaient-elles pas même au-delà ?