, si, dans l’entreprise révolutionnaire, il y a des puérilités, des agitations et du vide, une grandeur pourtant est apparue : certaines dépenses d’énergie, fussent-elles infécondes, contribuent à manifester l’humanité, elles accroissent, sinon le bien-être, du moins la beauté et, par là, la volupté et puis aussi la dignité de notre espèce.
Quelle administration Devant ce débiteur qui manifestement devient insolvable, tous les gens qui, de près ou de loin, sont engagés dans ses affaires, se consultent avec alarme, et ils sont innombrables, banquiers, négociants, fabricants, employés, prêteurs de toute espèce et de tout degré : au premier rang les rentiers, qui ont mis chez lui tout leur avoir en viager et qui seront à l’aumône s’il ne leur paye pas chaque année les 44 millions qu’il leur doit, les industriels et marchands, qui lui ont confié leur honneur commercial et auraient horreur de faillir par contre-coup ; derrière ceux-ci, leurs créanciers, leurs commis, leurs ouvriers, leurs proches, bref la plus grande partie de la classe laborieuse et paisible, qui jusqu’ici obéissait sans murmure et ne songeait point à contrôler le régime établi. […] Ils colportent de salon en salon leurs tragédies, comédies, romans, églogues, dissertations et considérations de toute espèce. […] Quelle éducation supérieure, quelle habitude des affaires, quelle expérience du gouvernement, quelle instruction politique, quel ascendant local, quelle autorité morale peut-elle alléguer pour autoriser ses prétentions à la première place En fait de pratiques, c’est déjà le Tiers qui fait la besogne et fournit les hommes spéciaux, intendants, premiers commis des ministères, administrateurs laïques et ecclésiastiques, travailleurs effectifs de toute espèce de tout degré.
Quelle que soit l’espèce d’attention, involontaire ou volontaire, elle opère toujours de même ; l’image d’un objet ou d’un événement est d’autant plus capable de résurrection et de résurrection complète, qu’on a considéré l’objet ou l’événement avec une attention plus grande. […] Ses différents souvenirs se recouvrent ; les différences qui distinguaient les deux cents peupliers ou les cent cinquante poules s’effacent l’une par l’autre ; il garde une image bien plus exacte et bien plus intacte, s’il a vu un seul peuplier debout dans une prairie, ou une seule poule juchée sur un hangar. — Toutes nos images subissent un émoussement semblable ; que le lecteur essaye d’imaginer un lapin, une carpe, un brochet, un bœuf, une rose, une tulipe, un bouleau, ou tout autre objet d’espèce très répandue dont il a vu beaucoup d’individus, et d’autre part un éléphant, un hippopotame, un magnolia, un grand aloès, ou tout autre objet d’espèce rare dont il a rencontré seulement un ou deux échantillons ; dans le premier cas, l’image est vague, et tous ses alentours ont disparu ; dans le second, elle est précisé, et on peut indiquer l’endroit du jardin des plantes, la serre parisienne, la villa italienne où l’objet a été vu. — La multiplication de l’expérience est donc une cause d’effacement, et les images, s’annulant l’une l’autre, retombent l’une par l’autre à l’état de tendances sourdes que leur contrariété et leur égalité empêchent de prendre l’ascendant.
C’était là tout ce que les passants pouvaient entrevoir ; mais en arrière du pavillon il y avait une cour étroite et au fond de la cour un logis bas de deux pièces sur caves, espèce d’en-cas destiné à dissimuler au besoin un enfant et une nourrice. […] Lui, il habitait l’espèce de loge de portier qui était dans la cour du fond, avec un matelas sur un lit de sangle, une table de bois blanc, deux chaises de paille, un pot à l’eau de faïence, quelques bouquins sur une planche, sa chère valise dans un coin, jamais de feu. […] On mettait le bois et le vin dans une espèce de renfoncement demi-souterrain tapissé de rocailles qui avoisinait la porte de la rue de Babylone et qui autrefois avait servi de grotte à M. le président ; car, au temps des Folies et des Petites-Maisons, il n’y avait pas d’amour sans grotte.
Ce vague qui plane sur l’objet de ses études, cette nature sporadique, comme disent les Allemands, cette latitude presque indéfinie qui renferme sous le même nom des recherches si diverses, font croire volontiers qu’il n’est qu’un amateur, qui se promène dans la variété de ses travaux et fait des explorations dans le passé, à peu près comme certaines espèces d’animaux fouisseurs creusent des mines souterraines, pour le plaisir d’en faire. […] Pour apprécier la valeur de la philologie, il ne faut pas se demander ce que vaut telle ou telle obscure monographie, telle note que l’érudit serre au bas des pages de son auteur favori : on aurait autant de droit de demander à quoi sert en histoire naturelle la monographie de telle variété perdue parmi les cinquante mille espèces d’insectes. […] Comte prophétise a priori que l’étude comparée des langues amènera à en reconnaître l’unité comme fait historique, car, dit-il, chaque espèce d’animal n’a qu’un cri.
Tantôt, entraîné par cette gageure, il brouille le peu de notions qui nous restent, il confond les âges si divers du monde qu’il prétend reconstruire, il invente ce qu’il ignorera toujours, il décrit ce qui n’a jamais pu vivre, il donne la même valeur aux conjectures plausibles et aux imaginations hasardées, il noie quelques débris de vérités dans un océan d’erreurs, et, tâchant de tromper le lecteur, il finit par se tromper lui-même ; tantôt, dans cette lutte contre un sujet qui sans cesse lui échappe, il s’emporte, il s’enivre de sa parole, de ses images, de ses héros, de ses dieux, de ses monstruosités de toute espèce, il se livre au Dévorateur et devient comme un prêtre de Moloch. […] En vérité, l’espèce humaine, dans ces tableaux violents, ressemble à une caricature. […] Si je m’arrête à ce mot un instant, c’est pour montrer l’espèce d’emphase particulière à l’auteur de Salammbô.
Ce début de Chamfort n’annonce aucune espèce d’originalité poétique, et il en était dépourvu en effet. […] Il n’épargne pas plus les gens de lettres ses confrères qu’il n’a épargné la société et la nature : Au ton qui règne depuis dix ans dans la littérature, la célébrité littéraire me paraît une espèce de diffamation qui n’a pas encore tout à fait autant de mauvais effets que le carcan, mais cela viendra. […] Mais il faut savoir prendre son parti sur les contretemps de cette espèce.
Le premier trait du caractère épicurien de La Fontaine, c’est qu’il n’a absolument aucune espèce de moralité, ceci est certain. […] Il n’y a rien de plus poignant que cette espèce de cri de révolte de la nature elle-même, de la nature prétendue insensible, contre son roi fou. Mais je ne trouve pas inférieur ce beau plaidoyer de La Fontaine pour nos frères inférieurs, pour ceux qui sont mis par la nature au partage de nos peines, de nos souffrances et placés dans une espèce d’égalité avec nous devant la douleur.
Car voilà les trois espèces de raisons invoquées par M. […] Ajoutez à tout cela une espèce de déclamation sur l’hypocrisie dont M. […] Parce que M. de Maupeou soupait à Luciennes, parce que les coups d’État se brassaient devant elle, parce qu’elle avait la hardiesse de bec qu’on laisse prendre aux oiseaux de son espèce, parce qu’elle jonglait avec les oranges, saute, Choiseul !
C’est un curieux de détails ; et il y a plus : quelquefois même, quand on le lit avec attention, on pourrait croire que son admiration pour la duchesse est un parti pris, une espèce de cadre fait pour réunir des idées plus ou moins justes et plus ou moins neuves sur les hommes et les choses du xviie siècle, et mettre mieux en saillie des documents historiques qu’une position presque officielle lui a rendus faciles à trouver. […] Sous le règne de ce jeune Mélancolique, aussi farouche que le faon malade dans les bois, les femmes, longtemps blessées du sans-gêne qu’après les guerres civiles on s’était permis avec elles, se mirent à réagir contre les mœurs de mousquetaire, autorisées, par l’exemple du grand Henri, cette espèce de Louis XV-Rabelais, et pour cela elles se firent précieuses et dévotes. […] Espèce de Voiture en prose, goutteux et alourdi, M.
Sans doute, par cela même qu’il était aussi un protestantisme, un détachement violent de Home, une révolte contre l’autorité souveraine et infaillible, il avait à produire les maux que doivent produire toutes les espèces de protestantisme. […] Ces travaux curieux, ces espèces de statistiques, fort importantes, selon nous, en matière de prosélytisme, car on ne sait pas assez quelle influence la personnalité humaine exerce sur la personnalité humaine, et quelle puissante fascination c’est que l’exemple, nous n’avons point à les exposer. […] « Depuis cinq à six ans, — dit Peter Maurice avec une espèce de frisson13, — je suis informé par un de mes amis, dont les lumières me sont connues, que beaucoup d’hommes religieux et instruits du continent entretiennent l’opinion que le PAPISME — (toujours le mot de la haine !)
D’ailleurs la Féerie a pu nous être transmise par une espece de tradition. […] Un tel caractere est d’une espece rare. […] Peu importe, vu le mérite intrinseque de l’ouvrage ; mais quelques nouvelles productions de la Germanie, dans différents genres, peuvent servir à prouver que le génie est de tous les climats, & qu’il ressemble à ces plantes heureuses, pour qui toute espece de sol devient fertile, si la culture ne lui est pas refusée.
J’ai remarqué l’espèce de gourmandise avec laquelle, au Parlement, le Centre s’abstient. […] Nul ne conteste l’importance considérable des phénomènes sexuels dans l’espèce humaine et dans l’individu. […] La barrière, qui séparait les espèces avant Darwin, semble s’être consolidée et renforcée. […] Le monde lui apparaissait sous les espèces du conflit et de la concurrence. […] Il n’y a aucune espèce de raison pour que le cerveau soit (comme on le répète) le siège exclusif de la pensée.
Le duc de Newcastle, « dont le nom était perfidie », espèce de caricature vivante, le plus maladroit, le plus ignorant, le plus moqué, le plus méprisé des nobles, reste ministre trente ans et dix ans premier ministre à cause de sa parenté, de sa fortune, des élections dont il dispose et des places qu’il peut donner. […] Son fils aîné803 triche aux cartes, et un jour, à Kensington, ayant emprunté 5000 livres sterling à Dodington, dit en le voyant sous la fenêtre : « Cet homme passe pour une des meilleures têtes de l’Angleterre, et pourtant, avec tout son esprit, je viens de l’alléger de 5000 livres. » George IV est une espèce de cocher, joueur, viveur scandaleux, par leur sans probité, et que ses manœuvres manquèrent de faire exclure du Jockey-Club. […] Pour eux, ils sont « les princes de l’espèce humaine. » « Je les vois passer, l’orgueil dans le maintien, le défi dans les yeux, tendus vers de hauts desseins, troupe sérieuse et pensive. […] C’est un aveu effronté d’immoralité politique, comme si cette espèce de trahison était moindre qu’aucune autre. […] Dans ce tonnerre du choc, parmi ces bouillonnements de la vapeur ruisselante et brûlante, dans ces flammes rouges qui grincent autour des cuivres et tourbillonnent en grondant jusqu’au ciel, un spectateur attentif découvre encore l’espèce et l’accumulation de la force qui à fourni à un tel élan, disloqué de telles cuirasses et jonché le sol de pareils débris.