Presque à toute époque, dans cette espèce de domaine indivis, la science et la littérature se livrent un combat acharné. […] Chacun sait comment Cuvier, au moyen de quelques ossements fossiles, a pu reconstruire le corps entier d’un animal dont l’espèce a disparu.
Les juges professionnels se subdivisent en deux espèces : les professeurs et les gendres. […] Ce sera le monument non d’un homme, mais d’une espèce : aussi éloquemment qu’une aimable statue de caniche, il dira la platitude et le sourire servile du fonctionnaire.
La maladie, avant de tuer quelqu’un, apporte à son corps de l’inconnu, de l’étranger, du non-lui, en fait une espèce de nouvel être, dans lequel il faut chercher l’ancien… celui dont la silhouette animée et affectueuse n’est déjà plus. […] Et peut-être l’espèce d’hésitation du monde lettré à accorder à Balzac la place due à l’immense grand homme, vient-elle de ce qu’il n’est point un écrivain qui ait un style personnel ?
On cause de la malle des papiers du prince Napoléon, qui a été saisie… * * * — C’est peut-être dommage, que nous n’ayons pas pu finir notre œuvre historique, comme nous pensions le faire, par une histoire psychologique de Napoléon, par une espèce de monographie de son cerveau. […] Et aujourd’hui encore, dans le parc Monceaux, il me faisait remarquer, dans une espèce d’ivresse d’admiration, le ton cendré du ciel, ce ton unique et distingué entre tous, et que l’on ne rencontre pas en Italie.
Dans ce cas, la censure n’était donc qu’une mesure dérisoire, puisqu’elle n’a jamais pu empêcher un livre de paraître, ni un auteur d’écrire librement sa pensée sur toute espèce de sujets : après tout, le plus grand mal qui pouvait arriver à un écrivain, était d’aller passer quelques mois à la Bastille, d’où il sortait bientôt avec les honneurs d’une persécution, qui quelquefois était son seul titre à célébrité. […] Partout ailleurs, c’est un homme qui parle à des hommes : ici, c’est un être d’une autre espèce : élevé entre le ciel et la terre, c’est un médiateur que Dieu place entre la créature et lui.
Repris, remmené et surmené par l’amour de ce qu’il n’a pas, par l’admiration de ce qui lui est impossible, Victor Hugo, ce gigantesque Trompette-major fait pour sonner toutes les espèces de charges, a voulu être un Tircis littéraire et souffloter, et trembloter, et chevroter dans la flûte en sureau de l’Idylle, avec ces lèvres et cette poitrine qui sont de force, vous le savez ! […] Il le fait s’escamoter lui-même dans une espèce de charité dévergondée et impossible.
Littérairement, dans les lectures d’une ou deux heures qu’elle fait ou se fait faire chaque matin, il y a bien de la variété et il se mêle de toute espèce de choses, mais sa prédilection marquée est pour l’histoire.
Toute cette troisième lettre ne serait guère qu’un résumé sérieux et lumineux des objections de Montaigne, si de doute en doute, de conjecture en conjecture, elle ne se terminait tout d’un coup par la supposition toute spiritualiste d’une infinité d’intelligences de mille ordres différents, répandues à tous les étages de l’univers, espèces d’anges que Cicéron et le plus sage des Scipions ne désavoueraient pas, « éternels admirateurs du jeu de la nature et spectateurs invisibles des actions des hommes. » Non, Rousseau a beau user de la méthode des sceptiques, il n’est pas sceptique lui-même, et la méthode se rompt brusquement entre ses mains, au moment où il la poussait à bout : il en jaillit au contraire l’illumination la plus imprévue, et faite à souhait pour ravir un idéaliste.
Il s’agit de d’Erlon et de son corps d’armée qui flotta, durant toute faction, des Quatre-Bras à Fleurus et de Fleuras aux Quatre-Bras, d’une bataille à l’autre, espèce de Juif errant qui marcha toujours sans arriver jamais.
Béranger, dans ce dernier volume, en donnant le rôle principal aux chansons et ballades de cette espèce, a su triompher de toutes les difficultés nouvelles qu’il se créait.
La critique, en effet, cette espèce de critique surtout, ne crée rien, ne produit rien qui lui soit propre ; elle convie au festin, elle force d’entrer.
En avançant dans la lecture de ces poëmes élégiaques qui composent une espèce de roman à l’intention de Maria, on s’aperçoit de plus en plus que M.
C’est sans doute pour complaire à ce patron spirituel, ainsi qu’à ces dames Caumartin et à leur société particulière, que Fléchier écrivit l’espèce de journal et de chronique détaillée de ce voyage.
On voit dans le Ménagiana que Ménage (ou peut-être La Monnoye ; je ne sais trop si l’endroit ne se rapporte pas à l’éditeur) eut communication, pendant deux jours, d’un vieux roman-manuscrit in-folio, intitulé le Renart contrefait, espèce de parodie du Roman de Renart.