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26. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « M. MIGNET. » pp. 225-256

Pendant que M hiers entrait au Constitutionnel par M tienne, M ignet arrivait par Châtelain au Courrier, et y prenait rang d’abord dans des articles sur la politique extérieure qui eurent l’honneur d’être remarqués de M e Talleyrand. […] Je ne la discuterai pas ici, je l’ai fait ailleurs77 ; et puis l’on a bien assez de ces débats où il est entré depuis lors tant de déclamations et de lieux-communs. […] c’est ainsi qu’il convient plus ou moins que l’histoire s’arrange pour être portative et pouvoir entrer commodément dans le sac de voyage de l’humanité. […] Le lendemain du triomphe, au lieu d’entrer, par un mouvement qui eût semblé naturel, dans la pratique et le maniement politique, il distingua sa propre originalité et se maintint dans une ligne plus d’accord avec ses goûts véritables. […] Elle fit comme Mme de Lavalette ; elle entra dans sa prison, et il en sortit déguisé sous les vêtements de sa femme.

27. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Fustel de Coulanges » pp. 15-32

Il n’entra pas d’une volée, comme il aurait dû y entrer, dans l’opinion littéraire de ce temps. […] Entrés Barbares au cœur de l’Empire, ils y restaient ou ils en ressortaient Romains. […] Il les incorpora dans son armée, mais, d’eux-mêmes, ils y seraient entrés. […] Si les Germains, en se culbutant les uns sur les autres, entrèrent dans l’Empire, ils n’y restèrent point par leur propre force, ce qui est le fait et le caractère de toute conquête.

28. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIe entretien. Molière et Shakespeare »

Le morisque, épiant si le moment d’entrer en scène était venu, ou le menton glabre d’un comédien jouant les rôles de femme. […] Ce fut par ce théâtre-là que Shakespeare entra dans le drame. […] Entrent LADY MACBETH et UN DOMESTIQUE. […] Entrent trois ASSASSINS. […] Les assassins entrent et tuent son fils sous ses yeux.

29. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Broglie. » pp. 376-398

Son père, le prince de Broglie, fils aîné du maréchal, était entré jeune au service ; il avait fait la guerre d’Amérique avec zèle et gaieté, comme toute cette jeune noblesse du temps, les Lameth, les Ségur, les Lauzun ; comme eux aussi, il était en plein dans les idées du xviiie  siècle. […] Il entra vers 1809 comme auditeur au Conseil d’État, et bientôt, comme la plupart des jeunes auditeurs, il devint intendant et administrateur en pays conquis, en Hongrie, en Croatie, dans les Provinces illyriennes. […] Le monde nouveau, la famille dans laquelle il entrait, le trouva singulièrement disposé à élever son libéralisme d’un cran si je puis dire, à lui trouver des raisons plus fines, plus neuves, plus distinguées, plus d’accord avec l’idée morale qu’on s’y faisait de la nature humaine. […] Qui est-ce qui ose entrer dans une salle de spectacle, quand il ne connaît la pièce que de nom ? […] Miot à la tribune, et où il s’était dit bien des injures, je voyais entrer M. le duc de Broglie paisible, serein et souriant ; et cela m’a consolé.

30. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (2e partie) » pp. 161-239

Quand j’entrai, un bruit sourd au-dessus de ma tête me fit me retourner, et je vis s’envoler deux oiseaux qui furent se reposer tout près de là. — Les pewees étaient arrivés ! […] Je donnai des ordres formels pour que personne n’entrât dans la caverne, ni même n’en approchât, et pour qu’on ne détruisît aucun nid d’oiseau sur la plantation. […] Un observateur pourra reconnaître ce moment, en voyant les parents passer et repasser au-dessus de l’extrémité du tuyau sans y entrer. […] Je me rappelle qu’à Francisville, je voulus compter combien il en entrerait dans une cheminée avant la nuit. […] C’était par là qu’entraient les hirondelles.

31. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — II. (Fin.) » pp. 198-216

Allons ensemble, mes frères ; entrons en cet abîme de gloire et de majesté. […] Pour donner une forte idée des plaisirs véritables dont jouissent les bienheureux, l’orateur se dit ainsi qu’à ses auditeurs : « Philosophons un peu avant toutes choses sur la nature des joies du monde. » Et il va tâcher de faire sentir par ce qui manque à nos joies ce qui doit entrer dans celles d’une condition meilleure : « Car c’est une erreur de croire qu’il faille indifféremment recevoir la joie de quelque côté qu’elle naisse, quelque main qui nous la présente. […] » Car il y avait en Louis XIV et dans l’air qui l’environnait je ne sais quoi qui obligeait à ces qualités et à ces mérites tous ceux qui entraient dans la sphère du grand règne, et c’est en ce sens qu’on peut dire qu’il les leur conférait. […] Nous qui ne sommes pas de la maison de Navarre, nous ne pouvons entrer ainsi à toutes voiles dans cette gloire de Nicolas Cornet et dans cette apostrophe à ses grandes Mânes. […] Mais il me pardonnera de ne pas entrer avec lui dans des discussions qui ne seraient que secondaires : je loue trop l’esprit général de son livre et aussi j’approuve trop l’ensemble de l’exécution, pour vouloir instituer une critique en forme sur quelques parties.

32. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre IX »

Ce lirlie peut servir de type des mots étrangers qui entrent dans une langue à la fois par la parole et par l’écriture. […] Quand le mot est entré par la parole seule (ce qui est rare maintenant), on transcrira le son tel qu’il est perçu. […] Ces deux mots sont à demi francisés ; les dictionnaires donnent : bifteck et romsteck, formes qui ne sont d’aucune langue. — Romestèque est entré pour la première fois en français au xviie  siècle.

33. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Troisième faculté d’une Université. Faculté de droit. » pp. 506-510

Ces deux professeurs auront l’attention que toutes les matières qui entrent dans leur enseignement forment un cours de deux années, en sorte que l’un commençant la première année de son cours, l’autre fasse la seconde année du sien. […] Je crois avoir dit dans [quelques-uns de ces papiers que Sa Majesté Impériale n’a pas dédaigné de renfermer dans un de ses tiroirs lorsque j’avais l’honneur d’entrer dans son cabinet, que les places de notre faculté de droit, abandonnées au concours, étaient le plus clignement occupées. […] Un des privilèges honorifiques de l’émérité en droit, ce serait, par exemple, d’entrer et de siéger dans les différents tribunaux de la magistrature, distinction flatteuse pour le professeur, avantageuse pour le tribunal, qui, par cette police, continuerait de se recruter sans cesse d’hommes qui auraient fait leurs preuves de probité et de lumières dans la science des lois.

34. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « X. Doudan »

Et on en est d’autant plus surpris que les noms qui pavoisent la porte de ce livre d’un mort inconnu ne sont pas faits pour donner l’envie d’y entrer. […] Il est vrai que c’était pour entrer à l’Académie ! […] il l’aurait bien été… Et je ne parle que des jugements et des préférences de l’homme littéraire, mais si j’entrais dans l’examen des préférences et des jugements de l’homme politique, qui sont aussi là, dans ces lettres, je ne trouverais que ceci : il était de chez les de Broglie. […] Ce Fantasio, ce gracioso, ce rêveur qui a des vivacités, ce misanthrope riant, ce Chamfort qui sourit, ce désabusé qui plaisante, n’était pas fait pour les coteries doctrinaires, la morale protestante et les cultes académiques d’un salon où plane beaucoup plus l’ombre épaisse et gourmée de l’aïeul Necker que l’ombre lumineuse de la grand-mère Madame de Staël… Pour ce salon, des Rémusat et des Villemain sont de bien plus grands hommes que de Maistre et de Bonald… L’Académie y est regardée comme le but suprême où doit, en France, viser le grand esprit humain ; et on s’y étonnait que Doudan, aimé de ces doctrinaires encravatés et pédants, mais qui l’aimaient pour ce qui se fait aimer même des ennemis, — la grâce, — ne voulût pas faire quelque petite chose pour y entrer.

35. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. de Falloux » pp. 311-316

Molé demanda un répit et s’imposa un retard : il avait besoin de deux années encore, de deux ou trois années de voyage et d’études, pour n’entrer dans la lice que tout armé et tout à fait digne de la grande carrière. […] Sans entrer dans cette déploration tardive et sur laquelle il est permis à un membre de l’Académie française en 1857 de n’avoir point d’avis formel, on ne peut s’empêcher de remarquer que la personne qui eût été le plus à même de répondre aux regrets exprimés par M. de Falloux, et peut-être de les réfuter en les respectant, eût été M. le comte Molé, qui fut des premiers à accepter le régime issu des barricades de juillet, à le servir et à travailler à le constituer et à l’autoriser devant l’Europe, en qualité de ministre. […] Molé entra alors, avec tant de bons citoyens, dans cette politique que je ne croirai pas diminuer en l’appelant une politique de sauvetage ; il rendit des services, donna de bons conseils au jour le jour, et couronna dignement sa carrière publique.

36. (1875) Premiers lundis. Tome III « Le roi Jérôme »

Le prince Jérôme, plus jeune, devait y entrer plus aisément. […] Un matelot qui sait les parages s’offre pour essayer d’entrer le Vétéran dans le petit port de Concarneau. […] Il était à Trieste lorsqu’il apprit le retour de l’Ile d’Elbe : il se déroba aussitôt à la surveillance dont il était l’objet, s’échappa sur une frégate napolitaine et arriva à Paris à temps pour entrer en campagne.

37. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Les Chants modernes, par M. Maxime du Camp. Paris, Michel Lévy, in-8°, avec cette épigraphe. « Ni regret du passé, ni peur de l’avenir. » » pp. 3-19

Essayons une fois, et par un exemple, de revenir à la vraie critique des poètes, à la critique qui tient compte de l’ensemble, mais qui ne craint pas d’entrer dans le détail. […] » s’écrie-t-il ; mais il le considère comme perdu dès le jour où il est entré à l’Académie. Entrer à l’Académie, c’est apostasier, selon M. du Camp, c’est renier tout son passé et ce qu’on a adoré. […] Il ne voit pas que si les poètes qui entrent à l’Académie font un pas vers elle, elle en fait un aussi vers eux en les accueillant, et que, s’il y a une demi-conversion, elle a lieu également des deux côtés. […] En proposant tout net « la dissolution de cette fade compagnie de bavards » (car c’est ainsi qu’il parle), il a son projet d’une Académie nouvelle : il y veut faire entrer « des lexicographes, des poètes, des étymologistes, des romanciers, des historiens, des philosophes et des savants, qui recevraient la mission de faire un vrai dictionnaire, d’écrire les origines de la langue française (mais c’est ce qu’on fait aujourd’hui à l’Académie !)

38. (1875) Premiers lundis. Tome III «  À propos, des. Bibliothèques populaires  »

Mais le Rapport frappe de haut : il n’a pas daigné entrer dans ces nuances. […] Encore un coup, messieurs, n’entrez point dans cette voie : ne sonnez point le tocsin pour si peu. […] Ce n’est pas moi qui suis entré dans la voie des personnalités, je les relève. […] Sainte-Beuve lui aurait désigné les deux amis avec lesquels M. de Reinach et lui seraient entrés en rapport, ce qui l’aurait dispensé d’avoir à lui adresser en communication une lettre nouvelle de M.  […] Il se crée lentement une morale et une justice à base nouvelle, non moins solide que par le passé, plus solide même, parce qu’il n’y entrera rien des craintes puériles de l’enfance.

39. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

Un jour qu’il prêchait devant l’Université, l’évêque d’Ely entra curieux de l’entendre. […] Dès lors la rigidité et le rigorisme entrent dans les mœurs. […] On dit que nous entrons dans une route jusqu’ici sans exemple ; que pensez-vous de la vierge Marie ? […] Et voici, comme ils entraient, ils furent transfigurés ; et on leur mit un vêtement qui brillait comme l’or. […] Et j’entendis dans mon rêve qu’il leur fut dit : Entrez dans la joie de votre Seigneur. —  À ce moment, comme les portes s’ouvraient pour laisser entrer ces hommes, je regardai après eux et je vis la cité briller comme le soleil.

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