Il a commencé par aller visiter, à la file, ses cousins les empereurs et les rois (jusqu’au Grand Turc, qui n’y a rien compris), comme s’il sentait qu’au temps où nous sommes, les souverains que la démocratie n’a pas encore emportés ont des choses graves à se dire, des questions solennelles à débattre, une sorte d’examen de conscience royal à faire ensemble. […] Je sais bien que la Conférence de Berlin n’aura été qu’une cérémonie ; qu’elle aura peu de résultats, ou que, si elle en doit avoir, ils seront indirects et inattendus ; je sais bien que les membres de la Conférence, surpris et gênés de se trouver ensemble, se borneront à constater que le sort des ouvriers est digne d’intérêt, qu’il ne faut pas faire travailler les enfants de cinq ans, qu’il est excellent de se reposer le dimanche, et autres vérités de cette force.
J’étais obligé, toutefois, de m’en tenir à ce qui touchait immédiatement mon sujet, à ce qui en était, du moins, très rapproché, sans m’étendre à l’ensemble de la tradition comique de l’Italie. […] On ne s’étonnera donc pas de ce que le tableau pourrait offrir d’incomplet, si on le considérait comme ayant pour objet direct le théâtre italien dans son ensemble ou dans tel développement qui lui est propre.
Et puis, pourquoi n’en serait-il pas d’une littérature dans son ensemble, et en particulier de l’œuvre d’un poëte, comme de ces belles vieilles villes d’Espagne, par exemple, où vous trouvez tout : fraîches promenades d’orangers le long d’une rivière ; larges places ouvertes au grand soleil pour les fêtes ; rues étroites, tortueuses, quelquefois obscures, où se lient les unes aux autres mille maisons de toute forme, de tout âge, hautes, basses, noires, blanches, peintes, sculptées ; labyrinthes d’édifices dressés côte à côte, pêle-mêle, palais, hospices, couvents, casernes, tous divers, tous portant leur destination écrite dans leur architecture ; marchés pleins de peuple et de bruit ; cimetières où les vivants se taisent comme les morts ; ici, le théâtre avec ses clinquants, sa fanfare et ses oripeaux ; là-bas, le vieux gibet permanent, dont la pierre est vermoulue, dont le fer est rouillé, avec quelque squelette qui craque au vent ; au centre, la grande cathédrale gothique avec ses hautes flèches tailladées en scies, sa large tour du bourdon, ses cinq portails brodés de bas-reliefs, sa frise à jour comme une collerette, ses solides arcs-boutants si frêles à l’œil ; et puis, ses cavités profondes, sa forêt de piliers a chapiteaux bizarres, ses chapelles ardentes, ses myriades de saints et de châsses, ses colonnettes en gerbes, ses rosaces, ses ogives, ses lancettes qui se touchent à l’abside et en font comme une cage de vitraux, son maître-autel aux mille cierges ; merveilleux édifice, imposant par sa masse, curieux par ses détails, beau à deux lieues et beau à deux pas ; — et enfin, à l’autre bout de la ville, cachée dans les sycomores et les palmiers, la mosquée orientale, aux dômes de cuivre et d’étain, aux portes peintes, aux parois vernissées, avec son jour d’en haut, ses grêles arcades, ses cassolettes qui fument jour et nuit, ses versets du Koran sur chaque porte, ses sanctuaires éblouissants, et la mosaïque de son pavé et la mosaïque de ses murailles ; épanouie au soleil comme une large fleur pleine de parfums ? Certes, ce n’est pas l’auteur de ce livre qui réalisera jamais un ensemble d’œuvres auquel puisse s’appliquer la comparaison qu’il a cru pouvoir hasarder.
Ces deux illustres écrivains firent connoissance ensemble l’an 1710, dans une distribution des prix du collège de Louis le grand. […] Les deux poëtes se virent, se parlèrent, mangèrent plusieurs fois ensemble chez des amis communs.
J’ai donc laissé subsister les pages 127 et 128, si mal consonantes avec l’ensemble même du livre. […] Douze années de l’observation des choses ne me portent qu’à affirmer, je ne dis pas tous les détails, mais l’ensemble même de mes idées à cet égard.
pourquoi des gens de talent et d’esprit, fatigués d’écrire, appesantis, ne dîneraient-ils pas ensemble, pour se donner le ton qu’ils n’ont plus ? […] Avant cette époque de jouissances physiques, de facilité à vivre tous ensemble, coude à coude, dans la communauté de la monarchie, et à faire un tas de toutes les individualités, rien de pareil ne s’était vu.
Le moule, — aussi large que la vérité, aux yeux du moyen âge, indiscutablement étroit à nos yeux — dans lequel l’Europe médiévale avait enfermé le monde et l’homme, toute la vie, se trouva, au bout de huit siècles, insuffisant pour contenir l’ensemble des êtres et des choses. […] La conception nouvelle est en voie de transformer la vie toute entière de l’homme, dont la situation dans l’ensemble du monde doit changer radicalement.
En se composant ensemble, ils donnent à cette philosophie sa physionomie propre. […] En attendant, le rôle de chaque philosophe est de prendre, sur l’ensemble des choses, une vue qui pourra être définitive sur certains points, mais qui sera nécessairement provisoire sur d’autres.
Cette affirmation est impossible, c’est-à-dire que A et non-A ne peuvent pas être posés ensemble. […] De même que le second principe empêche que deux contradictoires soient posées ensemble, ainsi le troisième empêche qu’elles soient abolies ensemble. […] A côté de l’intelligence, nous possédons un ensemble de facultés que l’on groupe sous le nom d’activité. […] En effet, soit un ensemble de forces. […] Avec Descartes, la science, dans sein ensemble, prend un tout autre caractère.
Philosopher, c’est réfléchir sur un ensemble de faits pour en tirer des généralités. […] Le sens commun est inconscient : le sens commun n’est donc qu’un ensemble de préjugés. […] Elle est l’ensemble des connaissances humaines intérieures et extérieures. […] C’est l’ensemble des moyens destinés à appliquer les vérités établies par la spéculation. […] Définissons l’humanité par exemple l’ensemble des êtres intelligents et libres.
Ce sont les étrangers qui ne connaissent de nous que les caractères généraux et l’ensemble indistinct. […] Tout récit, tout discours, toute description, tout ensemble de récits, de descriptions et de discours, concourt à un effet, et n’a son prix et son entrée dans la fable que parce qu’il concourt à cet effet. […] Vous allez trouver cette vertu moyenne tour à tour dans le récit, dans la description, dans le discours et dans l’ensemble. […] Un faiseur de descriptions eût montré la physionomie de l’éléphant, la tranquillité de ses yeux intelligents, la couleur de sa peau, et le reste ; un vrai poëte songe à l’ensemble et ne décrit que pour prouver. […] Il nous y fait voir comment il rapporte tout à l’ensemble, et pourquoi il rejette certains traits de son original.
Dans la fameuse entrevue qu’ils eurent ensemble, Napoléon lui parla uniquement de Werther, qu’il avait, dit-il, emporté en Égypte. […] Bernays, qui jettent sur l’ensemble des faits un manteau bleu, couleur de leur rêve innocent. […] Il est encore des âmes sympathiques, qui se rencontrent et jouissent ensemble de ce bel univers. […] Nous nous retrouvâmes ; nous avions de doux souvenirs : il nous fut agréable de les cultiver, et nous pouvions vivre ensemble sans obstacles. […] Je me suis chargée de l’intérieur, toi des affaires du dehors et de l’ensemble.
Nous n’avons jamais eu ensemble que des rapports pleins de loyauté et de délicatesse. […] S’il vous semble utile, nous le corrigerons ensemble. […] Ledru-Rollin avait, de son côté, chez lui un conciliabule de républicains extrêmes qui tâchaient de l’engager dans un parti opposé au mien, je sentis l’inconvenance de faire partie d’un cénacle confidentiel dans lequel le feu et l’eau délibéreraient ensemble l’un contre l’autre. […] Le silence et l’abstention m’étaient d’autant plus commandés, que je passais alors (ce qui était faux) pour avoir conclu avec Ledru-Rollin un traité secret d’action commune pour nous partager le gouvernement de la république sous le titre de deux consuls, l’un de l’extérieur, l’autre de l’intérieur, s’entendant ensemble pour administrer les ressorts de l’État. […] Nous n’eûmes plus un seul rapport ensemble, soit en Angleterre, soit en France.
Descartes admire dans les lettres de Balzac précisément ce qui en faisait la nouveauté : l’accord et le tempérament de toutes les parties, la composition, la proportion, et cette harmonie de l’ensemble, qu’il compare à la beauté dans une femme parfaitement belle. […] Quatre circonstances y sont particulièrement notées, que l’on doit regarder comme les plus belles parties de l’écrivain : Le choix, la composition, le mérite d’ensemble ; L’art de persuader aux autres ce qu’on s’est d’abord persuadé à soi-même ; La pureté de l’élocution ; Les qualités du caractère, non moins nécessaires que les qualités de l’esprit pour former les écrivains excellents. […] Ce mérite de composition, après tant d’ouvrages sans méthode et sans plan ; cet art de persuader ce dont on est convaincu, après ce doute et cette peur de s’engager dans quelque vérité à laquelle il eût fallu faire des sacrifices ; cette harmonie, cette pureté de l’élocution, après ce mélange de toutes les langues et de tous les tons dans un discours dont les parties ne tiraient pas leur valeur de l’ensemble ; le caractère de l’homme, pour accréditer les principes de l’écrivain, et pour montrer que le plus homme de bien est l’écrivain le plus habile : tout cela était si nouveau que Balzac put faire impression même sur un homme de génie ; avec combien plus de raison sur tous les esprits cultivés de l’époque ! […] A qui croit-on, par exemple, qu’il fasse allusion dans les lignes qui suivent : « Et ici, Ménandre, avant que de passer outre, admirons ensemble les moyens dont Dieu se sert pour procurer le repos du monde, et le soin qu’il a de trouver quelquefois le bien public dans le malheur des particuliers. […] Quand cela serait, Mademoiselle, je serais en vérité excusable ; car, pour vous parler franchement, on est souvent bien empêché à trouver que dire, et je ne puis pas comprendre que, sans quelques inventions comme cela, des personnes qui n’ont ni amour ni affaires ensemble se puissent écrire souvent. » Les fastueuses épîtres à Ménandre et les billets galants de Voiture faisaient désirer des lettres qui fussent simplement des lettres.