Là une mère presse son enfant contre son sein ; d’autres s’exposent à périr pour sauver leurs amis ou leurs proches ; un mari tient entre ses bras sa femme à demi pâmée. Une mère pleure sur son enfant noyé ; cependant le vent applique ses vêtements contre son corps, et vous en fait discerner les formes ; des marchandises se balancent sur les eaux, et des passagers sont entraînés au fond des gouffres.
Je n’ai pas besoin de dire qu’on ne peut guère comprendre comment un esprit grave, un philosophe habitué à combiner ses idées d’une manière raisonnable, se serait occupé à imaginer ces contes de vieilles, bons pour amuser les enfants, et dont Homère a rempli l’Odyssée. Ces mœurs sauvages et grossières, fières et farouches, ces caractères déraisonnables et déraisonnablement obstinés, quoique souvent d’une mobilité et d’une légèreté puériles, ne pouvaient appartenir, comme nous l’avons démontré (livre II, Corollaires de la nature héroïque), qu’à des hommes faibles d’esprit comme des enfants, doués d’une imagination vive comme celle des femmes, emportés dans leurs passions comme les jeunes gens les plus violents.
Voyez ce lionceau et voyez cet enfant. […] Ensuite, la Mère et l’Enfant. […] Ils revenaient, l’enfant, la mère et le panier. […] Quand son père était enfant, on envoya cet enfant chercher une bouteille de vin. […] Du reste, il ne désignait pas avec clarté cet enfant merveilleux.
« A la bonne heure, me disais-je, voilà un enfant qui sera peut-être original ! […] » des parents jouant avec les enfants, fait rire les enfants. […] Le rire des enfants, des jeunes filles a bien quelque chose de cela. […] Voilà bien le rire de l’enfant devant un mot inconnu, cas signalé par M. […] Si cela vous est possible, mon enfant, restez maçon sans rien négliger pour être grand poète.
Nous allons vous en traduire quelques stances ; elles sont du nombre de celles que Thérésina elle-même pouvait entendre sans que la délicate pudeur de sa mère s’en alarmât pour son enfant. […] « Cloridan reste confondu que tant de courage, tant d’amour, tant de fidélité, se révèlent dans un enfant. […] En parlant ainsi, Cloridan jette son fardeau à terre, pensant que Médor va en faire autant ; mais cet enfant, qui aimait son maître mort plus que sa vie, le recharge seul sur ses épaules. […] Zerbin le couche sur l’herbe, en attendant qu’il revienne étancher généreusement le sang de sa blessure ; il s’éloigne un moment pour punir le féroce soldat qui a frappé cet enfant. […] — C’est de l’égoïsme aussi, maman, dit avec une précoce justesse de sens la petite Thérésina. — Oui, mon enfant, dit la mère ; c’est de l’égoïsme d’esprit.
De là, par la porte ouverte, j’entends les glouglous de toutes sortes de boissons, qu’avale, coup sur coup, dans sa soif inextinguible, le blessé ; j’entends la toux incessante de la femme phtisique ; j’entends la gronderie de la bonne, qui dit à un enfant : « Vous profitez de ce que votre père est malade pour ne pas travailler. » On attend le chirurgien qui ne vient pas. […] Elle le repêcha pendant quelques années, se faisant près de lui une bonne sévère, et l’empêchant de boire, comme on empêche un petit enfant de se donner une indigestion. […] Il est amusant, spirituel, bon enfant, ce Porel ! […] Et elle marchant en tête, le volume des Mémoires d’outre-tombe entrouvert, et Daudet et les enfants et moi, suivant à la queu-leu-leu, le landau vide derrière nous, nous allons par les rues, comme une troupe d’Anglais, demandant aux gens sur leurs portes, le fameux « chemin de Henri IV » qui était tout proche de l’habitation, et qui doit nous la faire reconnaître. […] Les Enfants d’Édouard, quelle peinture de paravent !
Ses vagues, quand elles lèchent sans bruit la grève de sable humide, rappellent la respiration douce du sommeil d’un enfant sur le sein de sa mère. — Émotion ! […] N’est-il pas puéril en effet, n’est-ce pas un peu jeu d’enfant, que cette condition arbitraire et humiliante de la prosodie des peuples consiste à faire marcher l’expression de sa pensée sur des syllabes tour à tour brèves et longues, comme une danseuse de ballets qui fait deux petits pas, puis un grand, sur ses planches ? […] Si tu devenais l’épouse de ce héros, ô charmante fille de roi, l’enfant qui naîtrait de cette union éclaterait de perfections surhumaines. […] La plus touchante de ces épreuves est celle de ses deux petits enfants qu’elle lui envoie en apparence, sans intention, par l’esclave confidente. […] « Ô esclave », dit-il à la nourrice, « ne t’étonne pas de ces larmes qui montent à mes yeux : ces enfants ressemblent à mes deux petits enfants !
Tu crois peut-être, chère enfant, que je prends mon parti sur cette abominable séparation. […] La sombre maison d’arrêt où on le menait, tout petit enfant, visiter son père prisonnier, se dresse au fond de ses plus lointains souvenirs. […] L’enfant perfectionnait, d’après le système de Rousseau, son éducation commencée à la Voltaire. […] Quoiqu’il ait déjà entendu la voix de la fée68, il n’est encore en 1815 qu’un enfant de treize ans. […] Victor Hugo, n’était qu’un enfant.
Mais sauf quelques rares exceptions qu’offrirait ce talent fertile, l’amour, qui est le caractère dominant dans le théâtre de Marivaux, est bien tel chez lui qu’il s’est plu à le représenter dans une de ses plus agréables feuilles ; il ne le veut point constant, même lorsqu’il finira par être fidèle et par revenir là d’où il est parti : En fait d’amour, dit-il, ce sont des âmes d’enfants que les aima inconstantes. […] À le peindre suivant l’idée qu’en donnent les cœurs volages, on en ferait un enfant ; et voilà justement comme on l’a compris de tout temps. Et il faut convenir qu’il est mieux rendu et plus joli en enfant qu’il ne serait en homme. […] Il a dédié une de ses jolies pièces, La Seconde Surprise de l’amour (1728), à la duchesse du Maine, cette princesse spirituelle et capricieuse qui avait gardé de l’enfant ; elle serait bien en effet la reine, telle qu’on pourrait l’imaginer, de ce monde en miniature.
Je crains pour vous une dévotion lumineuse, haute, qui, sous prétexte d’aller au solide en lecture et en pratique, nourrisse en secret je ne sais quoi de grand et de contraire à Jésus-Christ enfant, simple et méprisé des sages du siècle. Il faut être enfant avec lui. […] Dans l’expression pourtant il se glisse quelques termes trop enfantins comme on en passe à saint François de Sales, mais qui sont déplaisants ici sous une plume châtiée et dans le sérieux du Grand Siècle : « Il faut vous apetisser, vous faire enfant, vous emmaillotter et vous donner de la bouillie ; vous serez encore une méchante enfant. » Ce sont là les mièvreries du genre, et le mauvais goût de Fénelon.
Tantôt et souvent il avait ce que Buffon, parlant des animaux de proie, a appelé une âme de colère ; tantôt et non moins souvent il avait une douceur, une tendresse à ravir les petits enfants, une âme tout à fait charmante ; et il passait de l’une à l’autre en un instant. […] Tout cela est noté, et peint, et surtout senti : ce jeune enfant du Midi puise dans je ne sais quelle tristesse originelle un instinct particulier pour comprendre et aimer du premier jour cette nature du Nord, voisine des tempêtes : Le 8 (mars). — Jour de neige. […] Une génération innombrable est actuellement suspendue aux branches de tous les arbres, aux fibres des plus humbles graminées, comme des enfants au sein maternel. […] Quoique voué de cœur à la Bretagne qu’il appelle la bonne contrée, l’enfant du Midi se réveille parfois en Guérin ; Mignon se ressouvient du ciel bleu et du pays où les oliviers fleurissent.
Il y a tel passage du songe, celui-ci, par exemple : « L’autel qui s’élevait au milieu du temple se distinguait à peine au travers des vapeurs d’un encens épais qui portait à la tête et troublait la raison… L’appareil d’un continuel carnage environnait cet autel terrible… Tantôt on précipitait de tendres enfants dans des flammes de bois de cèdre, tantôt, etc., etc. », il y a, dis-je, tel de ces passages qui me fait m’écrier : Ô Rousseau, ô Lamennais, lequel des deux a imité l’autre ? […] Il apparaît, il est sur l’autel sans qu’on l’y ait vu monter : Alors levant les yeux, il (le songeur) aperçut sur l’autel un personnage dont l’aspect imposant et doux le frappa d’étonnement et de respect : son vêtement était populaire et semblable à celui d’un artisan, mais son regard était céleste ; son maintien modeste, grave et moins apprêté que celui même de son prédécesseur (Socrate), avait je ne sais quoi de sublime, où la simplicité s’alliait à la grandeur, et l’on ne pouvait l’envisager sans se sentir pénétré d’une émotion vive et délicieuse qui n’avait sa source dans aucun sentiment connu des hommes, « Ô mes enfants, dit-il d’un ton de tendresse qui pénétrait l’âme, je viens expier et guérir vos erreurs ; aimez celui qui vous aime et connaissez celui qui est ! […] Son parler était simple et doux, et pourtant profond et sublime ; sans étonner l’oreille, il nourrissait l’âme : c’était du lait pour les enfants et du pain pour les hommes. […] Si vous-même vous êtes né pauvre et assujetti, si, aux prises avec la vie commune, vous ne rougissez pas d’en nommer les moindres détails, et si vous ne vous rebutez pas aux misères mêmes de la réalité ; si, en revanche, vous ne faites pas fi des joies bourgeoises ou populaires, si les souvenirs de l’enfance n’ont pas cessé de vous émouvoir, si l’aspect de la vallée ou de la montagne natale, le seuil de la ferme où vous alliez, enfant, vous régaler de laitage et de fruits les jours de promenade, rit en songe à votre cœur, alors vous trouverez votre compte avec Rousseau, même dans ces quelques lettres qu’on nous donne ici ; vous lui passerez bien des préoccupations vulgaires en faveur des élans de sensibilité et d’âme par lesquels il les rachète ; vous l’aimerez pour ces accents de cordialité sincère que toute son humeur ne parvient pas à étouffer.
Ils se serrent la main froidement ; l’enfant part de son côté, le père remonte chez lui ; ils ne se sont plus jamais revus. […] La bonne-maman d’Athis et le grand-papa Sallé se rencontraient tous les soirs au coucher de leur petit-fils ; le vieux braconnier, son bout de pipe noire rivé au coin de la bouche, l’ancienne lectrice au château, avec ses cheveux poudrés, son grand air, regardaient ensemble le bel enfant qui se roulait devant eux sur le tapis et l’admiraient autant tous deux89. […] Alphonse Daudet a dû la surprendre, celle-là ou une autre, sur des lèvres d’enfant apprenant à lire. […] c’est un si brave enfant !
Marie-Thérèse-Charlotte de France, née le 19 décembre 1778, était le premier enfant de Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette. […] Si jusque-là la timidité de Louis XVI auprès de sa jeune épouse avait été extrême, sa passion à ce moment ne l’était pas moins, et cette enfant, qui en était le premier fruit, devait être en grande partie son image. […] Elle était élevée au-dedans comme l’enfant de la plus chaste et de la plus unie des nobles familles, avec les transes mortelles de plus et les angoisses jour et nuit. […] À cinq heures de l’après-midi, la reine alla se promener avec ses enfants à Tivoli.