Pour quelques penseurs en Europe, qui l’affirment, mais sans le prouver, toute la force de l’empire russe est soupçonnée de n’être, comme beaucoup de choses, qu’une simple question de clair-obscur. […] L’Empire russe depuis le Congrès de Vienne 6 de Beaumont-Vassy aura-t-il cet honneur ? […] Otez l’opinion politique qu’on pourrait nommer, et dont il n’est pas nécessaire de démontrer ici le plus ou moins de justesse, ôtez cette opinion politique sous la tyrannie de laquelle il écrit, et vous n’avez plus rien dans ce livre sur l’empire russe. […] … Qui sait si ce mot trop antidaté ne lui paraîtrait pas une ironie, et si le désappointement pour son pays n’enverrait pas un noble nuage de tristesse sur ce petit front carré dont le prince de Ligne disait avec raison : « D’une tempe à l’autre, voilà l’empire ! […] L’Empire russe depuis le Congrès de Vienne.
Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. […] Car le nouvel Empire, en renouant la chaîne, avait à se rattacher à 1815 comme à un dernier anneau. […] Les adversaires du nouvel Empire ne s’y trompèrent pas : ils allèrent tout d’abord s’attaquer à cette tentative grandiose, et avortée en 1815, d’un empire pacifique et libéral. […] On lui a détruit son grand empire, elle va en recommencer un tout petit avec les moyens dont elle dispose, mais de la même manière et dans le même ordre. […] L’histoire de l’Empire, telle que M.
Né à Paris en 1785, arrivant à l’adolescence avec le Consulat, il mûrit sa jeunesse sous l’Empire. […] Tous ceux qui ont vu l’Empire en ont été fortement marqués dans leur imagination ; et j’appelle avoir vu l’Empire, non pas être né à telle date qui permît de le voir, mais, même très-jeune, avoir été placé dans une position et comme à une fenêtre d’où on le vît réellement se déployer. […] Le style en général était assez pauvre sous l’Empire et servait mal l’aspiration de la pensée. […] La chute de l’Empire remplit l’âme de M. […] Si l’Empire avait subsisté, cette innovation se serait-elle produite dans son sein ; en serait-elle graduellement sortie ?
Ils dégenererent durant les plus belles années de l’empire romain. […] Toute cette sculpture qu’on distingue d’avec l’autre en approchant de l’arc, est fort au-dessous du bon gotique, quoique suivant les apparences, le sculpteur le plus habile de la capitale de l’empire y ait mis la main. […] Il est vrai que plusieurs empereurs furent des tyrans, et que les guerres civiles, par le moïen desquelles un grand nombre de ces princes parvint à l’empire ou le perdit, furent très-fréquentes. […] Telles étoient les guerres des perses contre les grecs, et celles des barbares du nord contre l’empire romain. […] Ainsi tous les bons ouvriers de l’empire romain devoient se rassembler à Rome.
L’Empire romain seul s’étendait sur tous. » Et l’évêque de Césarée fait remarquer que par là l’Empire romain préparait le monde à l’idée de l’unité de Dieu ; — il le préparait du même coup, ajouterons-nous, à l’idée de l’égalité des hommes. […] Si l’on veut, l’Empire romain est un État ; il n’est à aucun degré une nation. […] Dans un Empire comme l’Empire allemand, mosaïque de royaumes et de principautés, les anciens pouvoirs locaux opposent au nouveau pouvoir central une certaine force de résistance ; les pays conservent un souvenir assez vivace de leurs coutumes, les villes de leurs franchises, les universités de leurs privilèges. […] En fait, dans le nouvel Empire allemand, les anciens pouvoirs locaux ne sont plus que des ombres ; en Angleterre aussi les groupements traditionnels se dissipent et s’effacent. […] D’ailleurs, il est contestable que l’unification soit réellement au maximum dans l’Empire russe, au minimum dans la République américaine.
Les Lombards et les Grecs en Italie, les Francs dans les Gaules, les Vandales en Espagne, les Saxons en Angleterre, chacun démolit l’empire, et tous s’égorgent pour s’en arracher les débris. […] L’univers connu était alors partagé en trois grandes masses ; l’empire des Califes ou des Arabes, l’empire Grec et l’Europe occidentale échappée aux fers des Romains. […] L’Europe chrétienne fut occupée et divisée tour à tour par les établissements des Barbares, par les incursions des Normands, par l’anarchie des fiefs, par les guerres sacrées des croisades, et par les combats éternels du sacerdoce et de l’empire. […] En Italie, la renaissance des arts fut précédée par les factions des Guelfes et des Gibelins, et par tous les orages qu’excita dans la plupart des villes le choc du sacerdoce et de l’empire, de la tyrannie et de la liberté. […] Christine fut louée en Suède comme la législatrice de l’empire : on lui adressa plusieurs panégyriques sur cet objet.
Monsieur Étienne, ou une émeute littéraire sous l’Empire. […] Quand l’Empire fut établi au complet et que l’organisation administrative s’étendit à tout, même à l’esprit public, M. […] Le moment était des plus favorables ; à cette fin de 1811, la paix de l’Empire était ou semblait profonde ; les esprits, reposés depuis des années, n’attendaient qu’une occasion pour dépenser leur trop-plein de santé et de force. […] Mais son style, à lui, appartient à ce genre épuré et clarifié de l’Empire qui, à part quelques bons vers qui se détachent, n’a rien de coloré ni de saillant. […] Étienne, né aux lettres avec le Consulat, éclos à la faveur au temps du camp de Boulogne, arrivant à son plein triomphe, tout jeune encore, à l’heure de l’apogée extrême de l’Empire.
La langue d’Homère et de Platon commençait à devenir la langue dominante de l’empire. […] Dans un empire tout militaire, et où le soldat féroce et avare vendait son obéissance à prix d’or, il sut résister à l’avidité des troupes. […] On sait que dans l’Europe et l’Asie ensemble, jamais il n’y eut autant de mouvement dans les esprits qu’il y en avait alors ; les progrès du christianisme, et le choc de ceux qui combattaient pour la religion de l’empire, avaient donné cette secousse. […] Deux fois il crut voir celui de l’empire : l’une en songe et dans les Gaules, lorsqu’il délibérait s’il accepterait le trône ; l’autre dans la Perse, et peu de temps avant sa mort, lorsque, pendant la nuit, il méditait sous sa tente. Alors le génie de l’empire lui parut triste et désolé, et la tête couverte d’un voile.
Les lettres et les lois sont une seule et même chose dans ce vaste empire. […] Ces disciples volontaires et dévoués furent tout l’empire de Confucius. […] Et cela simplement parce qu’il était l’homme de plus de bon sens qu’il y eût dans l’empire et dans le siècle, la raison vivante et enseignante. […] Le souverain est le père et la mère de l’empire. […] La saine doctrine avait disparu, elle était entièrement oubliée ; j’ai tâché de la restaurer et de rétablir l’empire du vrai et du bien ; je n’ai pu y réussir !
Les opinions, les sentiments de Courier à cette fin de la République et sous l’Empire, nous les savons maintenant, il vient de nous les dire, et il n’aura plus qu’à les varier et à les développer devant nous. Placé entre la République et le Consulat, ou entre le Consulat et l’Empire, il est pour Praxitèle. […] Lisant en 1812, à Frascati, les articles du docte et fin Boissonade dans le Journal de l’Empire, il lui écrivait : Courage, monsieur ! […] Est-il besoin de dire qu’il ne faisait aucun cas de la littérature de son temps, ni de celle de l’Empire, ni, je le crains bien, de celle qui vint depuis ? […] Mais l’Empire, en tombant, allait ouvrir à Courier de nouveaux points de vue et une carrière.
Ainsi, on y voit parmi les anciens, Alexandre, Pyrrhus, Annibal et Scipion ; parmi les destructeurs de l’empire, Attila et Totila ; parmi ses vengeurs, Narsès qui, né esclave, devint général, et qui eunuque, fut un grand homme. Dans le nouvel empire d’Occident, Charlemagne, le plus grand homme de la France, et peut-être de l’Europe moderne ; et ce Frédéric Barberousse, sous qui commença la lutte sanglante du sacerdoce contre l’empire, qui fit la guerre aux papes et aux Sarrazins, et mourut dans son pèlerinage guerrier. […] En Espagne, vous trouverez Ferdinand-le-Catholique, qui chassa et vainquit les rois Maures, et trompa tous les rois chrétiens ; Charles-Quint, heureux et tout-puissant, politique par lui-même, grand par ses généraux, et cette foule de héros dans tous les genres qui servaient alors l’Espagne ; Christophe Colomb, qui lui créa un nouveau monde ; Fernand Cortez qui, avec cinq cents hommes, lui soumit un empire de six cents lieues ; Antoine de Lève qui, de simple soldat, parvint à être duc et prince, et plus que cela grand homme de guerre ; Pierre de Navarre, autre soldat de fortune, célèbre par ses talents, et parce que le premier il inventa les mines ; Gonzalve de Cordoue, surnommé le grand Capitaine, mais qui put compter plus de victoires que de vertus ; le fameux duc d’Albe, qui servit Charles-Quint à Pavie, à Tunis, en Allemagne, gagna contre les protestants la bataille de Mulberg, conquit le Portugal sous Philippe II, mais qui se déshonora dans les Pays-Bas, par les dix-huit mille hommes qu’il se vantait d’avoir fait passer par la main du bourreau ; enfin, le jeune marquis Pescaire, aimable et brillant, qui contribua au gain de plusieurs batailles, fut à la fois capitaine et homme de lettres, épousa une femme célèbre par son esprit comme par sa beauté, et mourut à trente-deux ans d’une maladie très courte, peu de temps après que Charles-Quint eut été instruit que le pape lui avait proposé de se faire roi de Naples. […] Les empereurs n’avaient point perdu de vue ce fantôme d’empire romain, que de temps en temps ils voulaient faire revivre. […] À la suite de tous ces noms de guerriers ou de princes rassemblés des trois parties du monde, c’est un spectacle curieux de retrouver les noms du Dante, de Pétrarque, de Boccace, de l’Arioste, du cardinal Bibiéna, auteur de la comédie de la Calandre, jouée au Vatican sous Léon X, et du célèbre Machiavel ; sans compter cette foule innombrable de savants, presque tous Grecs ou Italiens, qui dénués, il est vrai, de ce mérite rare du génie, contribuèrent, cependant, par leurs travaux, au rétablissement des lettres, en faisant revivre les langues qui ne s’étaient conservées que chez les chrétiens de Constantinople, et la philosophie ancienne qui, depuis la chute de l’empire, n’avait été cultivée que par les musulmans arabes.
Ainsi, tout d’abord et sans conteste, telle est la grande place que prend et gardera le livre de l’Empire Chinois dans la littérature historique de l’Europe. […] n’est pas, à proprement parler, missionnaire dans son livre sur l’empire chinois. […] Huc avait obtenu d’un des principaux mandarins de l’empire, Kichan, ambassadeur chinois à Lha-ssa, d’être traité dans chaque ville avec bienveillance pendant tout le temps que durerait sa longue odyssée depuis Ta-tsien-Lou jusqu’à Canton. […] L’abbé Galiani disait, nous l’avons cité déjà : « Il est des empires qui ne sont jolis que dans leur décadence. » Certes ! […] L’Empire Chinois (Pays, 28 février 1853) 17.
Le mépris des anciennes mœurs dans ce qu’elles avaient eu de simple et d’austère, la dérision de toute croyance à la loi morale, le recours suprême à la force, l’ambition impitoyable dans les chefs, toutes les convoitises serviles, le parjure, la perfidie, la bassesse dans les instruments, c’était le spectacle qu’avait eu devant les yeux le jeune Octave ; c’était l’école où il se forma pour l’empire. […] Des actes odieux d’Octave, des actes de tyran ou plutôt de bourreau, en souillant ses mains, ne flétrirent pas son nom, et n’empêchèrent pas que, lorsque son ambition assouvie se contenta de l’obéissance, sans prendre les biens et la vie, une acclamation de reconnaissance s’éleva presque dans tout l’empire. […] Ce progrès en mal d’une génération sur l’autre, cette enchère de perversité dans les âges qui devaient suivre, de César à Auguste et d’Auguste au dernier des Césars, n’était-ce pas l’horoscope de l’empire et la fatalité de cette puissance sans droit et sans barrière ? […] On lui demande, pour un des héritiers de l’empire, pour un des fils de Livie, cette gloire des armes qui avait fait la grandeur de Rome. […] Le polythéisme a péri comme l’empire.
— Mon père, soldat de la République et de l’Empire, bivouaquait en Europe ; je vécus auprès de ma mère et subis ses opinions ; pour elle « la Révolution c’était la guillotine, Bonaparte l’homme qui prenait les fils, l’empire du sabre2 ». […] « Les sujets habituels de ces pièces étaient les guerres de l’empire… c’était Victor qui jouait Napoléon. […] Les chenapans qui, à l’improviste, s’étaient emparés du gouvernement, étaient si tarés, leur pouvoir semblait si précaire, que les bourgeois républicains balayés de France, ne crurent pas à la durée de l’Empire. […] Les Châtiments, l’ouvrage le plus populaire de Victor Hugo, apprit à la jeunesse de l’Empire la haine et le mépris des hommes de l’Empire. […] Il trouva que l’Empire avait du bon : « Napoléon a fait ma fortune », avouait-il dans un de ces rares moments, où il déposait sa couronne d’épines.