L’univers est baigné dans une eau merveilleuse ; Les buissons du chemin sont des buissons ardents. […] C’est un des plus beaux triomphes de l’homme sur la nature que la création de ces terrasses, de ces bosquets, de ces allées, de ces nappes liquides, là où l’on ne trouvait qu’un désert sans eau. […] Il ne manque pas, d’ailleurs, à la cité des eaux. […] Qu’arriverait-il, si l’on voyait clair dans ses idées, si l’on apercevait, à travers l’eau transparente, au lieu du sable aurifère, quelques cailloux ? […] Le jour où il verra que la barque fait eau, l’orgueilleuse notion de son isolement et le souci, qui ne quitte guère un jeune intellectuel, de traduire par des mots ses émotions, aviveront son angoisse.
Une source d’eau pure devait filtrer en cet endroit sous mes pieds. […] Dans la Cité des Eaux la méthode est flagrante. […] Elles apportent de l’eau claire et froide en leurs paumes ! […] Cette eau grise est celle du baptême ; le péché l’a colorée de cendre. […] Il a suffi que l’eau fût boueuse pour que ces gens se crussent pourvus d’un pays assez solide.
Et Bûchette et Jeanie, qui regarde en dedans, et Ilsée, Ilsée qui est l’apparition la plus essentielle que je sache ; et Marjolaine qui, la nuit, jette des grains de sable contre les sept cruches multicolores et pleines de rêves, et Cice, la petite sœur de Cendrillon, Cice et son chat qui attendent le prince ; et Lily, puis Monelle qui revient… Je ne puis tout citer de ces pages, les plus parfaites qui soient dans nos littératures, les plus simples et les plus religieusement profondes qu’il m’ait été donné de lire, et qui, par je ne sais quel sortilège admirable, semblent flotter sans cesse entre, deux éternités indécises… Je ne puis tout citer ; mais, cependant, la Fuite de Monelle, cette Fuite de Monelle qui est un chef-d’œuvre d’une incomparable douceur, et sa patience et son royaume et sa résurrection, lorsque ce livre se renferme sur d’autres paroles de l’enfant, qui entourent d’âme toute l’œuvre, comme les vieilles villes étaient entourées d’eau… [Mercure de France (août 1894).]
Alors les eaux ont été dévoilées dans leurs sources ; les fondements de la terre ont paru à découvert, parce que vous les avez menacés, Seigneur, et qu’ils ont senti le souffle de votre colère. » « Avouons-le, dit La Harpe, dont nous empruntons la traduction, il y a aussi loin de ce sublime à tout autre sublime, que de l’esprit de Dieu à l’esprit de l’homme.
On sçait le bon mot de Monsieur Bourbon : qu’il croioit boire de l’eau quand il lisoit des vers françois.
Depuis un temps les eaux de vie simples et composées, le tabac, le caffé, le chocolat et d’autres denrées qui ne croissent que sous le soleil le plus ardent, sont en usage, même parmi le bas peuple, en Hollande, en Angleterre, en Pologne, en Allemagne et dans le nord.
Il cherche à sortir de l’eau ; il se débat encore. […] « Leur image penchée sur l’eau limpide se réfléchit sur le ciel bleu peint dans le bassin ; ils s’y voient en puisant l’eau, ils s’y sourient, et s’y inclinent amicalement l’un devant l’autre. — “Laisse-moi boire”, lui dit Herman en badinant. […] À son retour elle soigne la pauvre femme accouchée et distribue l’eau et le pain entre tous les autres petits enfants de la pauvre femme. » Greuze n’a pas de plus touchant tableau de famille sous son pinceau.
s’écrie son poëte et son adorateur, le grand Ronsard, en apprenant ce prochain retour de la jeune reine en Écosse : Comme le ciel s’il perdoit ses étoiles, La mer ses eaux, le navire ses voiles, .......... […] Le même poëte, la contemplant quelques jours avant son départ en habits de deuil dans le parc de Fontainebleau, retrace ainsi amoureusement son image et la confond pour jamais avec les belles ombres des Diane de Poitiers, des la Vallière et des Montespan qui peuplent, pour l’imagination, les eaux et les arbres de ce beau lieu : .......... […] de la belle contrée Dont aviez eu le sceptre en la main, Lorsque pensive, et baignant vostre sein Du beau crystal de vos larmes roulées, Triste, marchiez par les longues allées Du grand jardin de ce royal chasteau Qui prend son nom de la beauté d’une eau. […] Quand il était fatigué de lire et de penser, il se rapprochait de plus en plus de l’étang, s’asseyait au bord, et il émiettait du pain de son hôte aux poules d’eau et aux sarcelles sauvages qu’il avait fini par apprivoiser.
Après cela, j’ai examiné quels étaient les premiers et les plus ordinaires effets qu’on pouvait déduire de ces causes ; et il me semble que par là j’ai trouvé des deux, des astres, une terre, et même sur la terre de l’eau, de l’air, du feu, des minéraux, et quelques autres telles choses, qui sont les plus communes de toutes et les plus simples, et par conséquent les plus aisées à connaître. […] Il croit qu’il a déduit de l’eau, de l’air, du feu, des minéraux et quelques autres telles choses. […] Nous qui avons vu tout le progrès et les développements de la physique depuis Descartes et qui les voyons tous les jours, que pouvons-nous penser d’une telle qualification et, par suite, d’une telle affirmation que les cieux, les astres, une terre, et même sur la terre de l’eau, de l’air, du feu, des minéraux et quelques autres telles choses seraient les plus communes de toutes et les plus simples, et par conséquent les plus aisées à connaître. […] Cette proposition de Descartes que les cieux, les astres, une terre, de l’eau, de l’air, du feu, des minéraux et quelques autres telles choses seraient les plus communes de toutes et les plus simples, et par conséquent les plus aisées à connaître nous paraît aussitôt saugrenue.
Pendant cinquante ans, il a rêvé la pairie, du fond de son magasin ténébreux, comme un épicier, assis entre une tonne de harengs et une barrique de fromages, rêve, pour ses vieux jours, quelque maison de campagne fabuleuse, avec un kiosque chinois, un cygne mécanique en bois peint nageant dans un bassin, et des jets d’eau, alimentés par une carafe, retombant sur des Amours coloriés de plâtre ou de faïence. […] Roussel passe pour avoir péché en eau trouble son premier million. […] Mais, avant de risquer cette entrée scabreuse, Olympe veut recevoir tous les sacrements de la famille ; elle sait que le marquis et la marquise de Puygeron sont aux eaux de Pilnitz, et elle y a entraîné son mari, qui ne se doute pas de ce guet-apens. […] Les courtisanes de naissance ou de vocation sont comme les animaux marins que l’eau douce empoisonne ; il leur faut, pour vivre et respirer à l’aise, l’écume et la salure de leur mer Morte natale.
à quoi sert donc ton eau bénite ? » car il l’avait vue jeter, suivant la coutume, force eau bénite au commencement de l’orage. […] Un peu d’eau pure au pauvre voyageur, il ne fait que rendre témoignage sincère d’une impression éprouvée par lui à cet âge de rêves épiques, lorsque, attendant l’heure d’aborder son Clovis, l’auteur futur des Clefs du Paradis et du Concordat de 1817 traitait en dithyrambe le Déluge, le Jugement dernier, le Rétablissement du Culte.
Et maintenant, Comme l’eau qu’il secoue aveuglé un chien mouillé, ou, si vous voulez, pareil au barbet du vieux conte, qui « secouait des pierreries », je me débats sur la rive, tout ruisselant et aveuglé de métaphores, le bruit des rythmes bourdonnant dans mes oreilles comme celui des grandes eaux ; et, dompté par un dieu, je reconnais et j’adore la toute-puissance de son verbe. […] Voici la fin d’une de ces joyeuses énumérations : Zeb plante une forêt de gibets à Nicée ; Christiern fait tous les jours arroser d’eau glacée Des captifs enchaînés nus dans les souterrains ; Galéas Visconti, les bras liés aux reins, Râle, étreint par les nœuds de la corde que Sforce Passe dans les œillets de sa veste de force ; Cosme, à l’heure où midi change en brasier le ciel, Fait lécher par un bouc son père enduit de miel ; Soliman met Tauris en feu pour se distraire ; Alonze, furieux qu’on allaite son frère, Coupe le bout des seins d’Urraque avec ses dents ; Vlad regarde mourir ses neveux prétendants, Et rit de voir le pal leur sortir par la bouche ; Borgia communie ; Abbas, maçon farouche, Fait, avec de la brique et des hommes vivants, D’épouvantables tours qui hurlent dans les vents… etc… car ça continue.
Essayons de surprendre d’abord à leur source, dans les livres saints, ces courants divers de l’antique poésie, comme l’historien sacré nous montre jaillissant de l’Éden ces grands fleuves qui traversent l’Orient et l’embellissent de leurs eaux. […] C’est dans les herbages abondants qu’il me fera reposer et près des eaux doucement ruisselantes qu’il me conduira. » Et ailleurs, avec plus d’étendue, dans un de ces cantiques nommés cantiques d’ascension que le peuple chantait en montant les degrés du temple : « Oh ! […] lorsque tu sortais de Séir et que tu t’avançais des campagnes d’Idumée, la terre a tressailli, les cieux ont pleuré, les nuages se sont fondus en eaux, les montagnes ont disparu devant la face de Jéhovah, et le Sinaï lui-même, devant la face de Jéhovah, Dieu d’Israël. » « Jéhovah, j’ai entendu ton message, et j’ai tremblé.
Sully toujours, qui juge sévèrement et en serviteur de la veille les hommes ralliés du lendemain, affecte de présenter Villeroi comme le type de ceux qui, en des temps de révolution et de discorde civile, s’efforcent de nager tant qu’ils peuvent entre deux eaux (ce que les Anglais appellent un trimmer), qui se ménagent comme neutres entre les deux partis, temporisent, négocient, se rendent utiles des deux côtés, le tout afin de se faire, en fin de compte, acheter plus chèrement. […] Je reprends le président par ce qui le distingue : ce n’est pas lui qu’on pourrait accuser de louvoyer et de nager entre deux eaux.