La Fontaine, avec Molière, représente dans la littérature classique une tradition libertine, qui subsiste entre la tradition chrétienne et la doctrine cartésienne.
Je ne connais pas de plus belle définition de cet esprit que celle qu’il en donne dans une leçon sur la Chanson de Roland, faite au Collège de France le 8 décembre 1870 : «… Je professe absolument et sans réserve cette doctrine, que la science n’a d’autre objet que la vérité, et la vérité pour elle-même, sans aucun souci des conséquences bonnes ou mauvaises, regrettables ou heureuses, que cette vérité pourrait avoir dans la pratique.
Les deux modes d’Espace et de Temps se pénètrent réciproquement il est vrai, puisque chacun d’eux est la mesure naturelle de l’autre, et les lignes précédentes ne peuvent être interprétées absolument ; car, à moins d’en revenir aux doctrines d’Élée, l’harmonie en soi et, pratiquement, l’harmonie d’une attitude même, ne sont concevables que comme un équilibre de mouvements, comme un accord unanime de directions compensées.
La doctrine que nous avons appelée ailleurs Éducationnisme 58 et qui consiste à proclamer à la fois l’omnipotence et la légitimité des influences éducatrices s’est exprimée dogmatiquement dans une abondante littérature pédagogico-sociologique.
Il en conclut que le ministère était encore moins à son goût qu’à sa portée : « Je ne sais si je fais mon apologie en vous parlant ainsi, écrivait-il en s’adressant à Mme de Caumartin ; je ne crois pas au moins vous faire mon éloge. » Cette gloire, ce point d’honneur dont Retz nous parle toujours, et qu’il ressentait à sa manière, c’était une certaine réputation populaire, la faveur et l’amour du public, c’était d’être fidèle aux engagements envers ses amis, de ne point paraître céder à un intérêt purement direct ; vers la fin, toute sa doctrine de résistance semble n’avoir plus guère été qu’une gageure d’honneur contre le Mazarin.
Gratiolet se servait de cet argument contre la doctrine de M.
Ainsi, par curiosité, voici ce que portait la première page d’un poème d’un humaniste au xvie siècle : L’éperon de discipline, pour inciter les humains aux bonnes lettres, stimuler à doctrine, animer à science, inviter à toutes bonnes œuvres vertueuses et moralles, par conséquent pour les faire cohéritiers de Jésus-Christ, expressément les nobles et généreux.
Non seulement cette pompe et cette bouffissure ont quelque chose de risible, mais les pensées que le littérateur habille avec cette friperie magnifique sont fausses, erronées, et d’une pernicieuse doctrine. […] Cette doctrine de Racine, sur ce qui constitue le vrai tragique, est diamétralement opposée à celle de Voltaire ; c’est là le point essentiel qui divise leurs écoles. […] Telle est la doctrine d’Aristote, si bien expliquée par Corneille, et que la critique ne doit pas ignorer. […] Voltaire nous crie sans cesse qu’il faut sur la scène des passions violentes, des fureurs, des folies, des rages pour attacher les spectateurs : c’est la doctrine qu’il a le mieux pratiquée ; ses tragédies sont fatigantes pour les acteurs et pour le public, par la dose extraordinaire de pathétique qu’il s’efforce d’y mettre il s’imagine ne pouvoir jamais trop secouer la multitude engourdie et blasée : Voltaire est le poète du peuple ; Racine est celui des âmes sensibles, des esprits délicats ; lui seul connaît l’art des passions douces, des sentiments aimables ; lui seul sait donner à ses caractères un charme particulier, qui se compose du naturel, de la vérité et de la bienséance. […] Racine observe que le grand-prêtre n’est que le ministre passif du dieu qui l’inspire et le fait agir : c’est la doctrine constante de la Bible, que Dieu lui-même conduit ses serviteurs.
Nous pouvons, certes, les soupçonner d’hérésie sur quelques points de détail, et je ne m’en prive pas ; mais pour le fond de la doctrine, ils continuent une tradition assez vénérable. […] Telle est du moins notre doctrine, à Thibaudet et à moi, ou plutôt la doctrine d’Edgar Poe, de Coventry Patmore, et de tout le monde aujourd’hui, à l’exception de M. […] (cité par Delbos, " figures et doctrines des philosophes, p. 285.)
Pour bien entendre la doctrine des formations, il faut remarquer que les mots sont essentiellement les signes des idées, & qu’ils prennent différentes dénominations, selon la différence des points de vûe sous lesquels on envisage leur génération & les idées qu’ils expriment. […] Fromant, que M. du Marsais lui-même, dont il paroît admettre la doctrine sur les genres, a été contraint, comme nous, de distinguer entre substantif & adjectif, pour poser de vrais principes, au-moins à cet égard. […] Ne doit-il pas résulter de tout ceci un corps de doctrine indépendant des décisions arbitraires de tous les usages, & dont les principes sont des lois également universelles & immuables ?
Puis, la doctrine du Lehrbuch est raisonnable, mais elle manque de vigueur et d’originalité. […] Ce corps de doctrines, d’observations et de résultats, propre à faciliter la critique des diplômes et des chartes, existe : c’est la Diplomatique. […] On atteint ainsi des opinions, des doctrines, des connaissances. […] D’un même document on tire des faits d’écriture, de langue, de style, de doctrines, d’usages, d’événements. […] On cherchera les cas extrêmes, quand apparaît pour la première fois et pour la dernière la forme, la doctrine, l’usage, l’institution, le groupe.
Certes celui-là ne fait pas de théories comme les poètes de l’école des lacs, et ce n’est pas à grand renfort de doctrines qu’il renoue les traditions du génie saxon. Bien mieux, s’il a des préférences littéraires, philosophiques ou politiques, ces préférences sont pour les doctrines les plus ennemies de la race et du génie purement saxons. […] Et puis qu’avaient donc de si extraordinaire ces doctrines pour lesquelles on le condamne ? N’étaient-elles pas les doctrines politiques même de l’Église anglicane ? […] Les doctrines de Jacques Ier ont duré, à tout prendre, autant que sa race, et ne se sont éteintes qu’avec la dernière conspiration jacobite.
Mais la forme manifestement paradoxale de cette doctrine, d’où vient-elle ? De ce que cette doctrine est une réplique, ce qui fait qu’elle prend naturellement un air de défi. De ce que cette doctrine est opposée à celle de l’abbé d’Aubignac sur la vraisemblance, sur cette nécessité de se conformer au goût et à l’opinion moyenne de son public. […] Le fond de toute la doctrine est de penser que la vertu n’est pas si difficile qu’on l’a cru, comme le fond de la doctrine précédente était de penser que la vertu est toujours plus difficile qu’on ne croit. […] C’est que le drame bourgeois, d’après l’esprit nouveau et les nouvelles doctrines, a découvert que l’amour filial, l’amour paternel et toutes les affections de famille sont des vertus.
Les doctrines de madame Sand, nous dit-il, sont antédiluviennes, sa philosophie est tout-à-fait morte, et ses idées de régénération sociale sont des utopies incohérentes et absurdes. […] Mais on lit avec intérêt n’importe quelle traduction de ces admirables poètes orientaux qui mêlent si étrangement la philosophie et la sensation, la simple parabole ou fable et les doctrines obscures et mystiques. […] cette doctrine mystique pareille à un cauchemar, conçue dans une crise de fièvre, n’est plus étudiée. […] « Ne fais rien, et tout se fera » telle était la doctrine que lui légua son grand maître Lao-Tzù. […] Les œuvres rempliraient cinq chariots, mais ses doctrines étaient paradoxales ».