Qu’est-ce qui forme en Démosthène, et chez les autres fameux orateurs, le corps même de leurs discours ? […] Quel discours eussent entendu ses oreilles, qui ne l’eût rempli de zèle pour ses concitoyens ? […] Telles sont les deux espèces du nécessaire dans le discours. […] Les discours d’Œdipe ne répondent qu’à des clameurs et à des gémissements. […] Jugez avec quelle force doit s’épancher le pathétique des discours en une telle situation.
La mélodie du discours a beaucoup de rapport avec la mélodie musicale. […] De même une langue qui permet l’inversion, et par conséquent où l’arrangement des mots est libre jusqu’à un certain point, donne certainement plus de facilité pour l’harmonie du discours, qu’une langue où l’inversion n’est pas permise, et par conséquent où l’arrangement des mots est forcé. […] Nous savons de plus que les Latins, et surtout les Grecs, élevaient ou abaissaient la voix sur un grand nombre de syllabes ; ce qui devait nécessairement contribuer chez eux à la mélodie du discours, surtout quand ces élévements ou abaissements étaient distribués d’une manière agréable à l’oreille. […] Ce discours m’en rappelle un autre à peu près semblable, que j’ai souvent entendu tenir à un étranger, homme d’esprit, établi en France depuis assez longtemps ; il m’a plusieurs fois avoué qu’il ne sentait pas le mérite de La Fontaine. […] On peut s’assurer que tout le reste du discours, et même les autres harangues prononcées par ce professeur, sont dans ce goût de latinité.
Ses Discours Latins, couronnés par l’Université de Paris, prouvent qu’il est très-versé dans la Langue que son état l’oblige d’enseigner ; deux autres Discours François prouvent encore qu’il sait écrire dans la sienne.
Ses Discours satiriques sur toutes sortes de sujets, ne sont effectivement qu’un Recueil de platitudes rimées, dont la pensée & l’expression offrent un objet de dégoût continuel au Lecteur. […] Discours sur l’Envie, par M. de Voltaire.
Ses efforts pour prouver l’incompréhensible sentent l’école plutôt que l’angoisse du génie, et tout son discours reste au-dessous du sujet. […] C’est que Bossuet ne raisonne pas comme l’école ; il explique, à l’aide de tous les moyens du discours. […] Il tient les mystères pour établis, les difficultés de la religion pour résolues ; il craint de hérisser son discours de textes sacrés ; s’il cite les Pères, c’est pour ôter au discours l’air mondain plutôt que pour y mettre le nerf de la tradition. […] Tantôt le discours, après avoir fait un pas en avant, recule ; tantôt il tourne sur lui-même. […] Ajoutez-y les qualités personnelles de Massillon, surtout la facilité qui répand tant de grâce sur les parties solides de ses discours.
Gavarret parle d’un discours sur Voltaire, que devait prononcer Royer-Collard à l’Académie, et que lui seul et M. de Barante ont entendu : Royer-Collard étant souffrant et ne pouvant se rendre à l’Académie. On saura que ses discours à la Chambre, Royer-Collard les lisait tout écrits d’avance, mais pour ses discours à l’Académie, il jetait sur une feuille de papier quelques notes, et improvisait dessus une causerie plutôt qu’un discours. […] » et pour ses deux auditeurs il parla son discours à l’Académie, finissant par dire qu’il comprenait qu’on commandât une étude sur Voltaire, mais qu’un éloge dudit, dans un pays, où la majorité est si immensément catholique, ça lui paraissait manquer un peu de tact. […] Diable, moi qui ne peux lire, chez moi, une page de ma prose à deux ou trois amis, sans un tremblement dans la voix, je l’avoue, je suis plein d’émotion, et crains que mon discours ne s’étrangle dans mon larynx, à la dixième phrase. […] Puis après moi, un discours plein de tact du maire, et après le maire, un discours d’un académicien de l’Académie de Rouen, à peu près vingt-cinq fois plus long que le mien, et contenant tous les clichés, tous les lieux communs, toutes les expressions démodées, toutes les homaiseries imaginables : un discours qui le fera battre par Flaubert, le jour de la résurrection.
Voilà tout l’ordre que je me suis proposé dans ce discours. […] Elle n’étoit d’abord différente du discours libre et ordinaire, que par un arrangement mesuré des paroles, qui flata l’oreille à mesure qu’il se perfectionna. […] Ceux qui se servent de ces avantages pour enseigner la vertu, lui gagnent plus sûrement les coeurs, à la faveur du plaisir ; comme ceux qui s’en servent pour le vice, en augmentent encore la contagion par l’agrément du discours. […] Mais comme leur mérite trop borné et trop uniforme, ne fournissoit pas de lui-même assez d’étenduë au discours, il se jetta souvent à l’écart sur la loüange des héros, dont prétendoient descendre les siens, et sur celle des dieux qui protégeoient, ou qui avoient fondé la ville d’où ils étoient. […] J’ai avancé au commencement de ce discours que le poëme n’avoit essentiellement d’autre fin que de plaire ; au lieu que dans l’ode je lui suppose le dessein d’instruire.
Extrait du discours de saint Chrysostome, sur la disgrâce d’Eutrope. […] Quelle leçon pour tous que le spectacle qui vous occupe maintenant, et combien le silence même de cet homme réduit en l’état où vous le voyez, est-il plus éloquent que tous nos discours ! […] Il n’y a point de discours qui puisse représenter le trouble et l’orage où se voit une jeune femme qui ne vient que de sortir de la maison de son père, qui ne sait point les affaires, et qui, étant plongée dans l’affliction, doit prendre de nouveaux soins, dont la faiblesse de son âge, et celle de son sexe, sont peu capables. […] Y a-t-il dans tout ce discours aucune pensée recherchée, aucun tour extraordinaire ou affecté ? […] À l’effronterie des cyniques, ils joignent la noble impudence de débiter tous les paradoxes qui leur tombent dans l’esprit ; ils se targuent de géométrie, et soutiennent que ceux qui n’ont pas étudié cette science ont l’esprit faux ; que par conséquent ils ont seuls le don de bien raisonner : leurs discours les plus communs sont farcis de termes scientifiques.
Les mêmes sentimens l'ont porté à s'élever contre les Philosophes modernes dans des Epîtres moins mauvaises que ses Odes, mais toujours foibles, & dans les Discours préliminaires placés à la tête de ses divers Ouvrages de Poésie. […] Ce petit Ouvrage est précédé d'un Discours préliminaire qui renferme d'excellens principes de morale & de goût, qui prouvent que l'esprit de l'Auteur est plus propre à donner des leçons que des exemples.
Dès l’année 1783, à l’âge de vingt-deux ans, il prononça, à la clôture des audiences du Parlement, un Discours sur la nécessité de la division des pouvoirs dans le corps politique. […] Le premier grand discours de Barnave à l’Assemblée, sur la question même qu’avait soulevée cette fuite, sur l’inviolabilité royale remise en question, peut compter pour son plus beau triomphe, bien qu’un triomphe éphémère. […] Dans la dernière partie de ce discours, sortant du détail des récriminations, coupant court aux partis mitoyens et prenant les faits en masse, il envisageait l’avenir dans toute son étendue, il disait : « Tout changement est aujourd’hui fatal ; tout prolongement de la Révolution est aujourd’hui désastreux. […] » Ce discours, lu aujourd’hui, a quelque chose de prophétique ; la sensation du moment fut profonde ; Barnave eut cause gagnée dans l’Assemblée, mais la cause était déjà perdue au-dehors. […] Il aurait vu arriver ce moment qu’il prévoyait, où la nation, rassasiée de discours, se jeta tout entière du côté de la victoire.
Dans son discours de réception à l’Académie française (24 novembre 1807), on le voit essayer sa théorie. […] » Ce discours de Raynouard se fait remarquer d’ailleurs par le style court, saccadé, tout le contraire du périodique. […] On sent trop dans ce premier discours académique, comme plus tard dans les rapports que fera Raynouard en qualité de secrétaire perpétuel, les anciennes habitudes d’avocat consultant et de palais. […] Ce discours de réception à l’Académie présente un éloge de Napoléon, qui n’est à relever que parce que, plus tard, Raynouard se trouva un jour en opposition et en conflit direct avec lui. […] Le Moniteur du 29 novembre 1807, en insérant en entier le discours de Raynouard, semble indiquer que le pouvoir d’alors ne prit pour lui que la louange, et il eut raison.
Il est toujours piquant de revenir après des années sur des œuvres d’esprit, sur des écrits ou des discours qui ont eu un grand éclat et ont exercé une influence décisive. […] Cousin de cette philosophie première, mais on sent qu’elle a des ailes. » Elle en eut en effet dès sa naissance ; dans ce premier Discours d’ouverture du 7 décembre 1815, où Reid très-amplifié apparaît comme un grand régénérateur et comme celui qui est venu mettre fin au règne de Descartes, dans ce Discours où éclatent à tout instant une parole et un souffle plus larges que la méthode même qui y est proclamée, on croit entendre encore les applaudissements qui durent saluer cette péroraison pathétique par laquelle, au lendemain des Cent-Jours et avant l’expiration de cette brûlante année, le métaphysicien ému se laissait aller à adjurer la jeunesse d’alors : « C’est à ceux de vous dont l’âge se rapproche du mien que j’ose m’adresser en ce moment ; à vous qui formerez la génération qui s’avance ; à vous l’unique soutien, la dernière espérance de notre cher et malheureux pays. […] Le mot et la chose se trouvent dans un Discours d’ouverture de 1816, et M.
Arrive ensuite Flavio, que la comédienne arrête avec des discours engageants. […] Mais, outre qu’elle s’attire Toute âme par son bien dire, Combien d’attraits et d’amours Et d’autres grâces célestes, Soit au visage ou aux gestes, Accompagnent ses discours ! […] Ce recueil fut traduit en français : « Les Bravacheries du capitaine Spavente, divisées en plusieurs discours en forme de dialogue, de François Andreini de Pistoie, comédien de la compagnie des Jaloux, traduites par J. […] Voici les arguments des six discours contenus en ce livre : Au 1er, le capitaine Spavente raconte son origine à son serviteur (Trappola) et lui discourt de la montre générale de la cavalerie.
C’est l’art de rendre le discours en chaire, au barreau, au théâtre, & toutes les fois qu’on fait une lecture à voix haute. […] Il ne veut, sur le théâtre, ni un ton plus haut, ni un discours plus soutenu, ni une prononciation plus marquée que dans la conservation. […] Nous n’avons plus, il est vrai, Bourdaloue, La Rue, Massillon ; mais l’idée qui nous reste de leur débit peut tenir lieu de leçons : chacun avoit le sien propre, toujours assorti aux lieux, aux temps, aux circonstances, aux auditeurs, au stile, & au sujet du discours. […] Ils conviennent qu’on débite au barreau d’une manière propre au genre d’affaires qu’on y traite ; mais ils remarquent en même temps que les avocats, à force de vouloir être simples & modérés, deviennent souvent froids, pesans & monotones, & qu’ils prononcent un discours comme s’ils le lisoient.