J’aime moins Vernouilhet rapportant à la marquise cent mille francs qu’elle a perdus dans sa débâcle et l’amenant, grâce à ce beau trait, à demander pour lui la main de Clémence, qui est sa filleule. […] Augier n’a fait qu’effleurer ce qui demandait à être creusé. […] Agnès peut demander : Avec une innocence à nulle autre pareille, Si les enfants qu’on fait se faisaient par l’oreille… Fernando, en restant d’une pureté parfaite, doit avoir des notions moins vagues d’histoire naturelle. […] Giboyer qui survient, avait quitté Maxime libéral, il le retrouve clérical : des ailes de pigeon lui ont poussé pendant son absence ; le lis planté sur un fumier a pris les opinions de son espèce héraldique ; il demande à s’épanouir sur le drapeau blanc. […] On se demande quel aveu pourrait calmer cette soif d’éloquence, et quels sauts périlleux ne lui ferait pas faire l’appât d’un discours.
Elle ne demande au ciel et à la terre qu’une grande cause à servir par un grand dévouement ; l’amour y surabonde avec la force. » Il était alors voltairien comme sa génération, déiste, non pas sceptique et indifférent, remarquons-le bien : même quand il ne croyait pas, la forme de sa pensée était toujours nette et tranchée. […] Mais, assurément, si un tel sentiment avait quelque part sa place légitime, et si l’orateur a eu droit d’en user, ce dut être dans l’éloge du général Drouot, ce lieutenant fidèle, homme rare et simple, tout patriotique, qui représentait la probité dans les camps, que Napoléon appelait le sage de la Grande Armée, et qui, au sortir des grandes batailles dont il avait dirigé les formidables batteries, ne demandait au ciel d’autre faveur que de venir mourir sur la paroisse où il avait été baptisé. […] Drouot était fils d’un boulanger de Nancy, le troisième de douze enfants : Issu du peuple par des parents chrétiens, il vit de bonne heure, dans la maison paternelle, un spectacle qui ne lui permit de connaître ni l’envie d’un autre sort, ni le regret d’une plus haute naissance ; il y vit l’ordre, la paix, le contentement, une bonté qui savait partager avec de plus pauvres, une foi qui, en rapportant tout à Dieu, élevait tout jusqu’à lui, la simplicité, la générosité, la noblesse de l’âme, et il apprit, de la joie qu’il goûta lui-même au sein d’une position estimée si vulgaire, que tout devient bon pour l’homme quand il demande sa vie au travail et sa grandeur à la religion. […] Vous vous en étonnerez peut-être ; vous vous demanderez quel charme il y avait à cela. […] Vous en faites un Balzac ridicule ; Érasme n’était qu’un Voltaire modéré, un Fontenelle au goût littéraire plus sain, le précurseur de Rabelais sans ivresse, un sage qui, venu trop tôt et placé entre des partis extrêmes dont il ne pouvait épouser aucun, demandait la permission de rester neutre.
Mais ceci demande explication et développement. […] Du bord de mon navire, les regards attachés sur l’étoile du soir, je lui demandais des vents pour cingler plus vite, de la gloire pour me faire aimer. […] On se demande quelle idée traverse l’esprit du narrateur, en ce moment où il devrait être tout entier à la chaste douleur du souvenir. […] Il se demande ce qu’il serait devenu s’il avait épousé la jeune Anglaise, s’il était devenu un gentleman chasseur : « Mon pays aurait-il beaucoup perdu à ma disparition ? […] Il se fait dire par lady Sutton : « Je ne vous trouve point changé, pas même vieilli… » Il est vrai qu’il lui avait demandé lui-même, comme ferait un parvenu : « Mais dites-moi, madame, que vous fait ma fortune nouvelle ?
Une mère demandait un jour à Fontenelle de lui indiquer un précepteur pour son fils, mais elle exigeait que ce précepteur fût savant, érudit en toute matière, antiquaire, physicien, métaphysicien, enfin qu’il sut tout, et quelque chose encore au-delà. […] Après ces premiers éloges, Saint-Simon se demande comment un magistrat orné de tant de vertus et de talents, qui avait été un si admirable avocat général, un si accompli procureur général, et qui aurait fait sans doute un premier président sublime, s’est trouvé un chancelier et un ministre faible et insuffisant. […] D’Aguesseau était encore de cette race d’hommes qui ne pouvaient avoir une pensée sans en demander la permission et l’expression à quelque ancien. […] Son père avait débuté par la magistrature, par une charge de conseiller au parlement de Metz ; mais la mort d’un frère aîné ayant laissé vacante une charge de maître des requêtes, M. d’Aguesseau en demanda l’agrément, et l’obtint à l’âge de vingt-trois ou vingt-quatre ans. […] Au chirurgien La Peyronie, qui voulait qu’on élevât un mur infranchissable de séparation entre la chirurgie et la médecine, il demandait : « Mais de quel côté du mur mettra-t-on le malade ?
Plein de facilité, faisant des vers plus volontiers que de la prose, il aimait de plus à discuter, à demander la raison des choses, à trouver des arguments neufs pour soutenir son opinion. […] Huit jours après, Vitart leur apporta la première des Lettres provinciales de Pascal, en leur disant : « Voilà ce que vous m’avez demandé. » Notre Charles Perrault se fait recevoir avocat ; il plaide, mais sa vue sensée et naturelle va bien au-delà des dossiers. […] Colbert demanda un jour des nouvelles de l’Académie française à Perrault, croyant qu’il en était. […] Demandez la première place qui vaquera. […] Je suis persuadé, continuai-je, que les jardins des rois ne sont si grands et si spacieux, qu’afin que tous leurs enfants puissent s’y promener. » Il sourit à ce discours, et dans ce même temps la plupart des jardiniers des Tuileries s’étant présentés devant lui, il leur demanda si le peuple ne faisait pas bien du dégât dans leur jardin : « Point du tout, monseigneur, répondirent-ils presque tous en même temps, ils se contentent de s’y promener et de regarder. » — « Ces messieurs, repris-je, y trouvent même leur compte, car l’herbe ne croît pas si aisément dans les allées. » M.
Ce premier commis impérial, laborieux, infatigable, donnait chaque nuit, après les représentations du jour, un certain nombre d’heures au travail, mais il trouvait là des veilleurs encore plus infatigables et plus intrépides que lui : Lorsque vers deux heures du matin, dit Mme Gay, après en avoir donné trois ou quatre au travail, il entendait parler encore dans mon salon, nous voyions s’entrouvrir la porte de son cabinet, et il nous demandait s’il n’était pas trop tard pour qu’il vînt causer avec nous. […] … Demandez à quelqu’une de vos tantes ou de vos mères de vous chanter cela. […] Alfred, auprès d’une si jolie cousine, ne demande pas mieux que de réparer ; une fois qu’il a le secret de ce dépit, il reprend aisément ses avantages. […] Vers la fin, elle promettait quelquefois à ses amis qu’elle irait mourir chez eux : « Je ne veux pas que cette demoiselle (disait-elle de la mort) me trouve seule. » Ne lui demandez pas dans ses jugements cet esprit de justesse et d’impartialité qui prend sa mesure dans les choses mêmes et qui rend à chacun ce qui lui est dû. […] Un jour, ou plutôt une nuit, comme les bougies s’étaient plusieurs fois renouvelées et qu’elle sonnait pour en demander d’autres, le valet de chambre qui était à son service, familier comme les anciens domestiques, alla à la fenêtre, ouvrit brusquement les volets, et le soleil du matin entrant : « Vous voulez des lumières, dit-il, en voilà !
On a pu se demander déjà, et j’ai entendu faire l’objection : « Comment Richelieu trouva-t-il le temps d’écrire ses mémoires, et sont-ils bien, en effet, tout entiers de lui ? […] Il demande lui-même au roi de se retirer en son diocèse : on le prend au mot, et, pendant quelque temps, on le voit, dans son prieuré de Coussay près de Mirebeau, faisant l’évêque ou même le solitaire, « réduit en un petit ermitage », et résolu en apparence « à couler doucement le temps parmi ses livres et ses voisins ». […] On ne laisse pas longtemps Richelieu tranquille dans sa retraite ; il est encore trop voisin de la reine ; il sent que la calomnie le travaille en cour, et lui-même il est le premier à provoquer une espèce d’exil : il demande qu’on lui prescrive pour demeure tel autre lieu où il pourra vivre sans calomnie de même qu’il est sans faute et sans reproche. […] Richelieu pourtant est parvenu à ses fins, il a rempli sa mission, et, à partir de ce jour-là, le roi, pour le payer de ses bons services, demande pour lui à Rome le chapeau de cardinal, qui ne viendra que trois ans plus tard. […] En lisant avec soin ces maximes d’État de Richelieu, un doute m’a pris quelquefois : je me suis demandé si, dans le jugement historique qui s’est formé sur lui, il n’entrait pas un peu trop de l’impopularité qui s’attache aisément aux pouvoirs forts considérés aux époques de relâchement, et si, de loin, nous ne le jugeons pas trop, jusque dans sa gloire, à travers les imputations des ennemis qui lui survécurent.
L’homme habile à qui l’homme riche demande un morceau qu’il puisse laisser à son enfant, à son héritier, comme un effet prétieux, ne sera plus arrêté par mon jugement, par le vôtre, par le respect qu’il se portera à lui-même, par la crainte de perdre sa réputation : ce n’est plus pour la nation, c’est pour un particulier qu’il travaillera, et vous n’en obtiendrez qu’un ouvrage médiocre, et de nulle valeur. […] Le baron va trouver l’artiste, et lui demande la permission de céder sa chienne à son profit. […] L’art demande une certaine éducation ; et il n’y a que les citoyens qui sont pauvres, qui n’ont presque aucune ressource, qui manquent de toute perspective, qui permettent à leurs enfants de prendre le crayon. […] Demandez à un père, dont le fils donne dans l’un ou l’autre de ces travers : que fait votre fils ? […] Je demanderai donc à cet artiste, si vous aviez choisi pour modèle la plus belle femme que vous connussiez, et que vous eussiez rendu avec le plus grand scrupule tous les charmes de son visage, croiriez-vous avoir représenté la beauté.
Il m’a demandé des tuyaux sur les hommes que j’avais amenés et qu’il ne connaissait pas encore. […] », et parfois il arrive qu’un grand chef demande aux aumôniers de parler aux hommes à la veille d’une action. […] L’abbé Batard (Jean-Marie), sergent au 65e d’infanterie : « A été maintenu sur sa demande, alors qu’il devait être brancardier. A demandé son inscription au groupe d’éclaireurs et a toujours recherché les missions dangereuses. […] Je me dirigeai vers lui, à travers des rangées de tombes d’officiers du 20e corps, une centaine environ, aux croix de bois toutes neuves, et comme je partais à l’attaque, je lui demandai de me confesser, Alors il se leva et me dit : « Cela, c’est la tombe de mon commandant.
Pour cela, je limite mon sujet comme les présents éditeurs eux-mêmes ont limité le choix des œuvres, comme Fontanes demandait qu’on le fît dès 1800 ; je laisse de côté le Parny du Directoire et de l’an VII, le chantre de La Guerre des dieux : non que ce dernier poème soit indigne de l’auteur par le talent et par la grâce de certains tableaux ; mais Parny se trompa quand il se dit, en traitant un sujet de cette nature : La grâce est tout ; avec elle tout passe. […] La seconde de ces élégies est de toute beauté, dans la première moitié surtout, où s’exhale une si poignante douleur, où le poète va demander au grand spectacle d’une nature bouleversée, à ce qu’on appelle le pays brûlé de l’île, l’impression muette et morne à laquelle il aspire et qu’il s’indigne de ne point éprouver : Tout se tait, tout est mort. […] Je demandai alors à relire à haute voix ces quatre vers, en indiquant ce qui les précède dans l’ordre des sentiments et ce qui les amène ; j’en appelai de l’Académie distraite à l’Académie attentive ; j’insistai précisément, je pesai sur l’effet heureux de ce mot tranquillisé, si bien jeté à la fin du vers. […] On se le demande en les lisant.
Ce fut, dit-on, le moment que Salomé choisit pour demander en faveur de ses fils les deux sièges à droite et à gauche du Fils de l’homme 1038. […] Les Hiérosolymites, qui le connaissaient à peine, demandaient qui il était : « C’est Jésus, le prophète de Nazareth en Galilée », leur répondait-on. […] Mais le disciple infidèle ne perdit pas contenance ; il osa même, dit-on, demander comme les autres : « Serait-ce moi, rabbi ? […] Jean, qui pouvait converser avec Jésus sans être entendu, lui demanda le mot de cette énigme.
Un acte aussi simple en apparence que celui de cracher, demande tant d’efforts que l’enfant ne peut le faire qu’à la fin de sa deuxième année. […] De même, demander si nos volitions sont libres ou non, c’est tout confondre, c’est ajouter des difficultés factices à un problème qui de sa nature n’est pas insoluble ; c’est ressembler au personnage à qui Carlyle fait demander : « si la vertu est un gaz. » Un motif me pousse, la faim ; je prends la nourriture qui est devant moi, je vais au restaurant, où j’accomplis quelque autre condition préliminaire : voilà une séquence simple et claire ; faites-y entrer l’idée de liberté, et la question devient un chaos. […] Une métaphore relative à la vertu ayant produit cette question, on aurait pu tout aussi bien se demander si la volonté est riche ou pauvre, noble ou ignoble, souveraine ou sujette, vu que tout cela s’est dit de la vertu !
Demander grâce au pouvoir, c’est le reconnaître. […] Il n’est que trop vrai qu’il y a au troisième acte de cette pièce un vers ou la sagacité maladroite de quelques familiers du palais a découvert une allusion (je vous demande un peu, moi, une allusion !) […] Maintenant beaucoup sont essoufflés, beaucoup demandent à faire halte. […] Il lui sera demandé sévèrement compte un jour de tous les actes illégaux que nous voyons s’accumuler depuis quelque temps.
Ne demandez donc qu’une liberté modérée, et attachez-vous-y de toutes les puissances de votre âme. […] Il se demande : Qu’est-ce que le beau en soi ? […] On demande si les élèves doivent commencer par l’étude de l’idéal ou du réel. […] Il ne faut pas surtout la détourner de son objet et lui demander ce qu’elle ne saurait donner. […] Ne lui demandez ni Émilie, ni Cornélie, ni Pauline ; mais écoutez Andromaque, Monime, Bérénice, Phèdre !