C’est prodigieux au deuxième degré. […] Il nous faudrait notamment un degré plus fort pour le dernier vers. […] Et ensemble au deuxième plan, au deuxième degré c’est dedans, c’est déjà une prière de l’intercession proprement dite. […] Mais plus au fond, au deuxième degré, de profondeur, courent déjà, sous ces mots de différentes, d’autres, cette inquiétude, ce souci, cette préoccupation de différenciation. […] Voici le perfectionnement, le deuxième degré, le deuxième jeu.
La nature, aux approches du soleil, entrouvre par degrés son voile de neige. […] Il n’y a donc que cinq ou six degrés de longitude entre la mer vue par Hearne et la mer du fond de la baie d’Hudson. À une latitude si élevée, les degrés de longitude sont fort petits. […] À cinq degrés de longitude, à l’ouest de l’embouchure de la rivière des Mines de Cuivre, M. […] Soixante-douze lieues, ou tout au plus six degrés de longitude, séparent l’Océan boréal de Cook de l’Océan boréal de M.
C’est dans ce siecle que la Poésie Latine est portée à son plus haut degré de perfection. […] Elle parut, grace à tant d’efforts, parvenue à un degré de perfection que ses inventeurs n’auraient pu prévoir a-25. […] Ce n’est que par degrés que le goût perd insensiblement ses droits. […] C’est à peu près la même pureté de style, la même élégance d’expression, le même degré de sentiment & de chaleur. […] La nature n’arrive à ses fins que par degrés, & l’art est lui-même assujetti à cette marche.
Notre âge, qui n’a vu que les succès progressifs de Victor Hugo, ce nouveau degré dans le génie et dans la gloire gravi à chaque volume, ne se fait pas idée de cette brusque explosion. […] Il est d’une grandeur triste qui est artistique au plus haut degré. […] Je parlais de progrès continu et de degré. Imaginez qu’au contraire il supprime une partie au moins de la progression et du degré, et brusquement, tout en restant clair, passe à l’agrandissement final. […] Tout mot est une métaphore, et d’une métaphore à un mythe, il n’y a qu’une différence de degré.
Ainsi, en France, avons-nous vu, à des degrés différents, Nicole pour Arnauld, l’abbé de Langeron ou le chevalier de Ramsay pour Fénelon ; ainsi eût été Deleyre pour Rousseau, si celui-ci avait permis qu’on l’approchât. […] En recevant le volume de poésies, Goethe reconnut vite un de ses disciples et de ses amis comme le génie en a à tous les degrés ; non content de faire à l’auteur une réponse de sa main, il exprima tout haut la bonne opinion qu’il avait conçue de lui. […] Il est sans doute à quelque degré de la famille des Brossette et des Boswell, de ceux qui se font volontiers les greffiers et les rapporteurs des hommes célèbres ; mais il choisit bien son objet, il l’a adopté par choix et par goût, non par banalité ni par badauderie aucune ; il n’a rien du gobe-mouche, et ses procès-verbaux portent en général sur les matières les plus élevées et les plus intéressantes dont il se pénètre tout le premier et qu’il nous transmet en auditeur intelligent. […] Je suis lié avec des hommes très distingués ; vous ferez peu à peu connaissance avec eux, et leur commerce sera pour vous à un haut degré instructif et utile. » Il me nomma plusieurs personnes, me dit en peu de mots leurs mérites distinctifs, et continua : « Où pourriez-vous trouver, sur un petit espace, tant d’avantages ?
On peut étendre à l’infini le degré, la forme des sensations qu’il est possible d’éprouver à l’audition de Tristan. […] Si donc les tristes nécessités de mon intelligence me forcent à examiner dialectiquement, un à un, les éléments que ma raison perçoit comme divers, quoique mon sentiment me les indique comme sûrement un et indivisible : toujours est-il que je ne pourrai prendre comme mesure de la perfection de chaque élément, que le degré dans lequel il est adapté à concourir au but total de l’œuvre. […] Il semble, en effet, que cette existence des deux unités opposées, l’unité dans la convergence et l’unité dans la divergence, n’ait pu être obtenue à un semblable degré que pour l’union de la parole et de la musique, sur la scène. […] Il y a ainsi deux degrés de compréhension : la compréhension provenant de la perception, et la compréhension qui s’opère quand l’esprit n’est plus sous l’impression de l’atmosphère acoustique et optique.
Tous les adjectifs que nous venons d’écrire, ont un caractère commun d’excès, de violence ; les passions chagrines dont use de préférence le romantisme sont plus intenses à degré égal que les passions joyeuses, par le simple fait physiologique qu’une douleur est toujours plus forte qu’un plaisir. […] Dostoïewski présente au plus haut degré les altérations morales que l’on a constaté chez les épileptiques ; la défiance, la peur irraisonnée, les colères subites ; il était avec cela extrêmement tendre, bon et affectueux. […] Il dépasse de loin la sensibilité physiologique, représentée par les incomplètes perceptions des autres hommes ; à la suite d’un exercice constant et volontaire, les nerfs de ses sens, l’appareil cérébral correspondant sont devenus excitables à un degré pathologique. […] Assurément le public était romantique comme ses écrivains favoris en 1830, et il est aujourd’hui, à un plus faible degré, naturaliste.
Elles demeurent gisantes sur la plage pour y être désagrégées atome par atome, jusqu’à ce que, par degrés diminuées ou brisées en plus petits fragments, elles puissent être roulées à l’aventure par les vagues, et ensuite plus rapidement broyées en cailloux, en sable ou en bouc. […] De sorte que, si de telles espèces subissaient une certaine somme de modifications pendant une période géologique quelconque, une coupe de chacun des étages successifs qui la composent ne montrerait pas tous les degrés intermédiaires d’organisation que, selon ma théorie, elles devraient avoir revêtus, mais des changements de forme quelquefois soudains, bien que peut-être peu considérables. […] Ce que les recherches géologiques n’ont pu nous révéler encore, c’est l’existence de nombreux degrés de transition, aussi serrés que nos variétés actuelles, et reliant entre elles toutes les espèces connues : telle est la plus importante des objections qu’on puisse élever contre ma théorie135. […] Je ne suppose pourtant pas que nous voyions ici les véritables degrés transitoires par lesquels l’aile de l’oiseau a dû passer pour se former137 ; mais je ne trouve aucune difficulté à admettre qu’il pourrait devenir avantageux aux descendants d’un Manchot quelconque, d’abord d’acquérir la faculté de battre l’eau, comme l’Anas brachyptera, et ensuite de s’élever à sa surface en se soutenant sur l’air seul138.
La première fois que Ramond tenta d’aborder ce mont renfermé et véritablement perdu derrière tant d’autres montagnes, en l’attaquant par une pente de neiges et déglacés dont l’inclinaison avait fini par être de 60 degrés, et dans laquelle on taillait en zigzag la place de chaque pas, cette première fois lorsqu’on déboucha au haut de la brèche, et qu’après un dernier effort d’une angoisse inexprimable, le mont tout d’un coup se révéla (Deus ! […] En comparant l’imposante symétrie du cirque au désordre hideux qu’il offrait lorsqu’une brume épaisse se traînait autour de ses degrés, nous reconnaissions à peine les lieux que nous avions parcourus.
S’il ne les avait pas lus lui-même, il s’était fait lire quelque chose de Tite-Live, de Langey, de Guichardin (dont il a oublié le nom, mais qu’il appelle un bon auteur) : « Il me semblait, dit-il quelque part, lorsque je me faisais lire Tite-Live, que je voyais en vie ces braves Scipions, Catons et Césars ; et quand j’étais à Rome, voyant le Capitole, me ressouvenant de ce que j’avais ouï dire (car de moi j’étais un mauvais lecteur), il me semblait que je devais trouver là ces anciens Romains. » Voilà le degré de culture de Montluc ; c’était assez, avec son esprit naturel et son amour de la gloire, pour le mener, sans imitation directe, à être l’émule de ces anciens qu’il connaît peu. […] On était environ à la mi-octobre, et le siège dura jusqu’au 22 avril suivant, six grands mois, pendant lesquels on passa par tous les degrés de privation, de souffrance, d’exténuation, entremêlés de dangers perpétuels, vaillamment et, on peut le dire, ingénieusement combattus.
Il a adressé une épître en vers à Dangeau, toute pleine de louanges ; il était lui-même, à son degré, de cette race des Dangeau, et bon nombre de ses pièces (ce ne sont pas les meilleures) annoncent simplement en lui un poète suivant la Cour. […] Travail, art, nature, foyer intérieur, sentiment, éclat et flamme, c’est de tous ces éléments combinés et pressés, que se compose à des degrés différents et variés à l’infini ce charme que la muse seule possède, dont elle seule livre le secret au petit nombre, et qui fait que l’agrément du premier jour est aussi l’agrément qui ne périt pas.
La guerre voyage en grande dame : elle a commencé en Amérique, à présent elle est arrivée dans l’océan et dans la Manche ; elle n’a pas débarqué encore, et si elle prend terre le printemps qui vient, elle pourrait peut-être, pour plus grande commodité, cheminer en litière, de sorte qu’on la verra venir de loin ; et, après tout, on est exposé à tant de hasards dans le cours commun de la vie, que la guerre n’y ajoute qu’un petit degré de plus. […] Contentons-nous de reconnaître et de saluer dans la margrave une des femmes originales du xviiie siècle, un esprit piquant, une rare fierté d’âme, un caractère et un profil qui a sa place, marquée non seulement dans l’anecdote, mais dans l’histoire de son temps, et qui, à meilleur droit encore que le prince Henri et à un degré plus rapproché, se distinguera toujours au fond du tableau à côté du roi son frère.
La seule nature distinguée et rêveuse qui s’y trouvera jetée, et qui aspire à un monde d’au-delà, y sera comme dépaysée, étouffée ; à force d’y souffrir, de ne pas trouver qui lui réponde, elle s’altérera, elle se dépravera, et, poursuivant le faux rêve et le charme absent, elle arrivera de degré en degré à la perdition et à la ruine.
L’origine était peu de chose : un grand-père, né de quelque honnête marchand, de quelque commis au greffe, avait commencé la fortune, humblement, laborieusement ; il s’était élevé degrés par degrés, en passant par tous les bas et moyens emplois, en se faisant estimer partout, en se rendant utile, nécessaire, en sachant mettre à profit les occasions ; il avait à la fin percé, il était arrivé, déjà mûr, à quelque charge honorable et y avait assez vieilli pour confirmer son bon renom : il avait eu un fils, pareil à lui, mais qui, né tout porté, avait pu appliquer dès la jeunesse les mêmes qualités à des objets en vue et en estime, à des affaires publiques et d’État.