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1916. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Benjamin Constant et madame de Charrière »

Dans l’article que cette Revue a publié, si l’on s’en souvient, sur Mme de Charrière99, sur cette Hollandaise si originale et si libre de pensée, qui a passé sa vie en Suisse et a écrit une foule d’ouvrages d’un français excellent, il a été dit qu’elle connut Benjamin Constant sortant de l’enfance, qu’elle fut la première marraine de ce Chérubin déjà quelque peu émancipé, qu’elle contribua plus que personne à aiguiser ce jeune esprit naturellement si enhardi, que tous deux s’écrivaient beaucoup, même quand il habitait chez elle à Colombier, et que les messages ne cessaient pas d’une chambre à l’autre ; mais ce n’était là qu’un aperçu, et le degré d’influence de Mme de Charrière sur Benjamin Constant, la confiance que celui-ci mettait en elle durant ces années préparatoires, ne sauraient se soupçonner en vérité, si les preuves n’en étaient là devant nos yeux, amoncelées, authentiques, et toutes prêtes à convaincre les plus incrédules.

1917. (1881) Le naturalisme au théatre

Musset n’avait certainement pas le don au degré où le possède M.  […] Mais que de degrés dans cette vie factice, depuis la grossière imitation qui ne trompe personne, jusqu’à la reproduction presque parfaite qui fait crier au miracle ! […] Tout Paris voudrait voir ce décor, s’il était réalisé avec le degré d’exactitude et de largeur nécessaire.

1918. (1881) Le roman expérimental

Ce n’est là qu’une question de degrés dans la même voie, de la chimie à la physiologie, puis de la physiologie à l’anthropologie et à la sociologie. […] Il n’en a pas moins eu l’expression personnelle à un très haut degré. […] Ainsi donc, mes amis, il faut confesser notre impuissance : nous n’irons jamais à ce degré de vérité dans l’atroce.

1919. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

Cette haine se mesure au degré de républicanisme.

1920. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

Surtout dans la première partie du livre, celle qui est consacrée à l’enfance de son auteur, j’ai pu constater à quel degré d’intérêt on pouvait atteindre rien que par la sincérité ; ce sont de biens menus faits que ceux qui appellent l’attention des enfants, et pourtant chacun d’eux a son importance, renferme une leçon, enfonce dans leur mémoire un grain d’expérience qui germera plus tard ; les sens, la vue et l’ouïe, le tact, tout comme la raison, la logique, profitent d’un aspect, d’une parole, d’un accident ; machinalement, la mémoire enregistre des matériaux que l’intelligence emploiera en temps utile ; telle chose insignifiante retenue par l’enfant peut devenir plus tard d’un grand secours à l’homme.

1921. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Il poussait, à un degré incroyable, la fidélité historique, témoin son rôle de Frédéric II dans Les Deux Pages. […] À peine en son logis voilà notre homme, qui passe de l’inquiétude à un degré de jalousie mieux senti. — Il était jaloux tout bas, il est furieux, et aussitôt de déclamer une terrible scène de vengeance, de douleur, d’imprécation et de mort.

1922. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

tu t’es immortalisé par une multitude d’ouvrages sublimes dans tous les genres de littérature ; ton nom, prononcé avec admiration et respect dans toutes les contrées du globe policé, passera à la postérité la plus reculée et ne périra qu’au milieu des ruines du monde ; tu es le premier et seul poëte épique de la nation ; tu ne manques ni d’élévation ni d’harmonie ; et si tu ne possèdes pas l’une de ces qualités au degré de Racine, l’autre au degré de Corneille, on ne saurait te refuser une force tragique qu’ils n’ont pas ; tu as fait entendre la voix de la philosophie sur la scène, tu l’as rendue populaire.

1923. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

Par degrés le puritanisme allait se rapprocher du monde, et le monde se rapprocher du puritanisme.

1924. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

Barbara, où éclatait à un rare degré cette autorité de fascination, cette sorte d’ascendant magnétique, qui conquiert au romancier l’empire des imaginations, à défaut de celui des cœurs.

1925. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

Seconde question : Pourquoi, monsieur le chroniqueur de la Revue des Deux-Mondes, après avoir affirmé, presque sous forme d’axiome, que le défaut capital du compositeur lombard, c’est une absence complète d’imagination (ce qui signifie stérilité de motifs et d’idées), arrivez-vous à louer plus bas certaines qualités mélodiques et originales dont le compositeur vous paraît doué à un degré éminent ?

1926. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Léon Bérard, lui aussi, a l’épigramme facile, mais dans l’intimité ; et s’il a le don des imitations à un degré si surprenant, s’il perce à jour, après le dîner, tant de ministres et de personnages, pour la joie de ses amis, pourquoi n’aurait-il pas imité M. de Fontanes, aussi bien ?

1927. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Ton intelligence avait besoin de briser le mur opaque des apparences pour monter d’un degré au-dessus du commun des hommes.

1928. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome I pp. 1-402

Cette vie commencée dans la condition la plus infime, qui franchit un à un tous les degrés de l’échelle sociale, qui, après avoir connu le pouvoir souverain, l’ivresse du combat, l’orgueil de la victoire, va s’éteindre dans une forteresse sur une terre étrangère, n’offre-t-elle pas au poète tous les éléments d’intérêt, toutes les ressources qu’il peut souhaiter ? […] Les Chants du Crépuscule, avec moins d’éclat, et surtout moins d’unité que les Orientales, expriment cependant, au même degré que les Orientales, l’amour de la couleur et de l’étendue, et négligent presque toujours de montrer l’homme sous le velours, la femme sous le satin.

1929. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

Il faut que, de nos jours, un écrivain sache où en est la littérature de son pays, sache comment elle y parvint, par quels degrés et par quels moyens. […] Et seul échappe à la destruction promise l’artificiel, qui est, pour ainsi dire, de l’art au second degré : l’art de l’art, en quelque sorte, l’artificiel étant à l’art ce que l’art est à la réalité.

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