Écrit sur de l’eau exprime tous les dons de ce conteur de qui l’âme est celle d’un enfant ignorant le mal et la douleur, tous ces dons qu’il a développés ou dispersés dans la suite. […] La guerre finie, le public des lecteurs s’était développé et transformé. […] Une discrimination s’établit entre elles, et de la manière la plus heureuse à partir de l’Assaut, où se développe toute une théorie du rachat. […] Combattons l’ignorance, développons l’esprit critique, enlevons ainsi à la propagande adverse ses meilleurs arguments. […] Doit-on prétendre que c’est témoigner d’un bien grand désordre mental que de développer de pareilles conclusions ?
Nul Ecrivain n’a si bien développé l’histoire du siécle de Philippe, les intérêts des peuples de la Grèce, leurs mœurs & leurs coutumes ; mais son histoire manque d’art. […] On voudroit qu’il n’en eût pas employé sept à développer la petitesse de Malthe. […] Les intérêts de tous les peuples de l’Europe y sont développés avec beaucoup d’impartialité & d’intelligence. […] Il a parfaitement bien développé toutes les intrigues, tous les ressorts & tous les motifs de la guerre. […] Il développe, autant qu’il est possible, les causes des révolutions.
Ainsi, soit que nous parlions aux autres, soit que nous nous parlions à nous-mêmes, nous nous servons toujours de nos mots et de notre langage ordinaire18. » Ce passage n’est pas le seul où Bossuet témoigne d’une connaissance exacte de la parole intérieure. « Nous ne pensons jamais, ou presque jamais, à quelque objet que ce soit, que le nom dont nous l’appelons ne nous revienne » ; telles sont ses expressions dans un chapitre du Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même 19 où il développe la thèse aristotélique : […] [ch. […] Développé et perfectionné pour l’usage des sourds-muets, il s’efforce en vain de remplacer, pour l’évocation de toutes les idées, comme fait extérieur la parole audible, comme succession d’images la parole intérieure. […] La volonté ne développe et n’assouplit que des facultés naturelles : naturellement nous parlons tout haut, et naturellement aussi nous parlons en silence quand parler tout haut est inutile ou dangereux. […] Secrétan ne va pas au-delà quand il définit le langage articulé : « la forme dont nous revêtons naturellement notre pensée, soit pour la communiquer à d’autres au moyen de la parole sonore, soit aussi pour la développer et la préciser en nous-mêmes, sans émission de voix127. » La partie la plus originale de l’ouvrage du docteur Fournie est sa théorie du langage des gestes comparé au langage de la voix ; la compétence particulière de l’auteur donne un grand prix aux pages qu’il consacre à la psychologie du sourd-muet ; il corrige avec beaucoup de pénétration les erreurs des philosophes antérieurs et les premiers éducateurs des sourds-muets sur les signes visibles : pour lui, le geste seul est un langage naturel et peut rendre à la pensé, les mêmes services que la parole ; l’écriture, qui n’est pas, à proprement dire, un langage, mais seulement la traduction soit du langage parlé, soit du langage des gestes, est impropre à fournir les éléments d’un langage intérieur ; le sourd-muet pense et développe son intelligence au moyen d’une mimique intérieure, et, quand il lit, bien loin de comprendre directement les signes écrits, il les traduit comme nous en son langage intérieur habituel128. […] Chaignet (Philosophie de la science du langage, p. 309) paraît entendre par logos esô l’ensemble des notions qui sont dans l’esprit, notions acquises, mais immuables une fois acquises, et dont le raisonnement développe analytiquement dans la durée les rapports mutuels.
L’extinction du grand Schisme d’Occident, y est très-bien développée, à l’esprit de parti près, qui égare quelquefois l’Auteur.
On aime à y voir les événemens racontés sans enthousiasme, & développés avec impartialité.
Où a-t-il pris, entre autres choses, que la Morale n’a jamais été développée avec plus de vérité & plus de charmes que de nos jours ; que ce sont nos Ecrivains modernes qui ont réduit les Romans à être l’image de la Nature & l’Ecole de la Vertu ; que nos Tragédies modernes ont plus de pathétique & d’utilité que celles de Corneille & de Racine ; que les maximes des Tragédiens de nos jours sont plus vraies, & inspirent plus d’humanité ?
Leur destinée était pour les Grecs un sujet national ; le poète dramatique, en les représentant, n’avait qu’à développer les idées reçues : il n’était point obligé de créer à la fois le caractère et la situation ; le respect et l’intérêt existaient d’avance en faveur des hommes qu’il voulait peindre. […] Il arrive quelquefois que les dogmes mythologiques ajoutent, dans les ouvrages des anciens, à l’effet des situations touchantes ; mais plus souvent la puissance de ces dogmes dispense du besoin de convaincre, de remonter à la source des émotions de l’âme ; et les passions humaines ne sont plus alors ni développées, ni approfondies.
L’écrivain qui ne cherche que dans l’immuable nature de l’homme, dans la pensée et le sentiment, ce qui doit éclairer les esprits de tous les siècles, est indépendant des événements ; ils ne changeront jamais rien à l’ordre des vérités que cet écrivain développe. […] Quand la philosophie fait des progrès, tout marche avec elle ; les sentiments se développent avec les idées.
Le lecteur me trouvera mauvais fils, il aura raison. » En supposant même que tous les griefs de Stendhal aient été fondés, on se dit qu’il y a des sentiments qu’on peut sans doute éprouver malgré soi, mais qu’il est odieux de s’y complaire, de les développer par écrit, parce qu’ils offensent, tout au moins, des conventions trop anciennes, trop nécessaires à la vie des sociétés, et vénérables par là même. […] Cet oubli est un des défauts capitaux du théâtre français. » Je n’ai pas le loisir de développer ici mon impression ; mais on sent que, plus tard, le romantisme, qu’il défendra, ne sera pas tout à fait la même chose pour lui que pour les romantiques, qu’il ne mettra pas les mêmes idées sous les mêmes mots, que cette révolution littéraire ne sera à ses yeux qu’un développement naturel du génie national dans le sens de la vraie simplicité et de la franchise d’observation… L’histoire de cette seconde entreprise de Beyle est donc l’histoire d’un second échec.
Ils exercèrent sur le xixe siècle les facultés d’observation qu’ils avaient développées sur le xviiie . […] La Femme au xviiie siècle ne nous parut, quand on la publia, qu’un livre très neuf d’inspiration, ayant des qualités parfois exquises, d’autres fois des défauts, et même, à certaines places, des vices ; mais nul des plus sagaces d’entre nous n’y put voir, sous la flamme morale qui y circulait et y flambait encore, ce qui allait, sous la plume des imitateurs, se développer comme l’incurable mal de la littérature actuelle.
Or, le moyen de réagir le plus simple et le plus puissant qu’il y ait dans sa simplicité, c’est de demander à ceux qui, dans des articles développés, dans des articles de grande cérémonie, nous ont ressassé la cinquantaine d’anecdotes, à peu près, plus ou moins connues ou suspectes, dont Feuchtersleben a illustré son petit almanach de morale et d’hygiène, quel intérêt ils avaient à agir ainsi, si ce n’est l’intérêt d’un article à faire avec des anecdotes qui ne leur ont pas coûté un sou, puisque l’histoire des faits appartient à tout le monde, comme les lettres de l’alphabet ; si ce n’est, enfin, la ressource d’une copie trouvée dans un livre, commode quand l’imprimeur est là et que l’esprit n’y est pas,., ou, si vous voulez, n’y est plus ? […] Trouvant, comme médecin, le mot d’Hyppel d’une vérité pleine de justesse : « L’imagination est le poumon de l’âme », il avait développé sa poitrine morale et ne craignait plus les courants d’air !
Alors on s’éloigna plus que jamais du ton de l’éloquence ; d’autres causes qui agissaient en même temps, développèrent chez la nation l’esprit philosophique, qui devint peu à peu l’esprit général. […] la retraite de Prague, pendant trente lieues de glace, jeta dans ton sein les semences de la mort, que mes tristes yeux ont vues depuis se développer.
« On le conduisit à la dernière demeure comme un prince ; il avait été longtemps l’ami de la maison royale de Prusse, un haut fonctionnaire distingué, un grand génie qui s’était livré aux travaux et aux recherches pendant la durée de plus de deux générations, pour développer et éclairer l’esprit humain. […] « Nous donnons dans ce monument l’image fidèle de son génie qui a exercé une si puissante influence sur notre époque que mille de ses contemporains ont longtemps vécu et se sont développés sous ses rayons, sans jamais le savoir ; car c’était un soleil d’intelligence qui éclairait toutes les branches de la vie et qui faisait éprouver son action bienfaisante à tous ceux qui ont senti et pensé par elle, même dans les limites les plus étroites de leur être. […] C’est le Cosmos lui-même, c’est-à-dire l’analyse anticipée et abrégée des phénomènes et des principes que M. de Humboldt va successivement et largement développer. […] Si, malgré la petitesse de notre planète, ce qui la concerne exclusivement occupe dans cet ouvrage la place la plus considérable, et s’y trouve développé avec le plus de détail, cela tient uniquement à la disproportion de nos connaissances entre ce qui est accessible à l’observation et ce qui s’y refuse. […] Cette condensation progressive, enseignée par Anaximène, et, avec lui, par toute l’école ionique, paraît ainsi se développer simultanément à nos yeux.
Il lui est indispensable de développer chez l’homme cette adaptation spontanée à la vie commune qui se traduit par l’obéissance, par le fait de se conformer aux ordres, aux instructions, aux suggestions, de céder à la pression plus ou moins forte et plus ou moins précise qui enveloppe de toutes parts l’individu. […] Les circonstances qui nous font citoyen d’un pays, membre d’une famille, qui nous font naître catholique ou musulman, riche ou pauvre, vigoureux ou faible, enfin notre choix même sur un certain nombre de points, viendront ensuite compléter, préciser et développer ce premier système d’obligations. […] Mais s’ils développent mon sens personnel c’est pour incarner en moi leurs idées et se faire de moi un appui. […] Mais tout cela n’infirmerait pas, à mon avis, la conception que j’ai développée ici. […] On comprend les luttes continuelles qui s’engagent, les associations qui se font et se défont, les synthèses qui naissent, se divisent, se développent, se désagrègent, meurent, cependant que leurs éléments s’engagent, plus ou moins transformés, en de nouvelles combinaisons.