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306. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 1, du génie en general » pp. 1-13

Aussi découvre-t-il d’un coup-d’oeil le mauvais mouvement que fait son ennemi, et que des officiers plus vieux que lui regarderont long-temps, avant que d’en appercevoir le motif ou le défaut. […] Le caractere que les hommes apportent en naissant, fait que les uns plaisent par leurs défauts mêmes, quand les autres déplaisent par leurs bonnes qualitez.

307. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre IV. Personnages des fables. »

Maître lièvre dupe toujours en spéculant sur les défauts de ceux à qui il a affaire : gourmandise ou vanité. […] En un mot l’hyène a tous les défauts et pas une qualité.

308. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

C’est là le défaut. […] Elle a d’autres défauts, mais non ceux-là. […] C’est sa qualité et son défaut. […] Ce défaut ordinaire des artistes était en lui à ! […] C’est un défaut commun à notre siècle.

309. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LONGUEVILLE » pp. 322-357

Elle eût eu peu de défauts, si la galanterie ne lui en eût donné beaucoup. […] A défaut de cette grandeur de peinture qui nous supprimerait, la chronique des Mémoires est là qui nous soutient. […] Singlin, du premier coup d’œil, lui découvrit son défaut capital, cet orgueil qu’elle-même avait quasi ignoré, dit-elle, depuis tant d’années. […] Voilà sa gloire chrétienne, que les inévitables défauts ne doivent pas obscurcir. […] « On y pouvoit remarquer ces qualités également estimables selon Dieu et selon le monde : elle ne médisoit jamais de personne, et elle témoignoit toujours quelque peine quand on parloit librement des défauts des autres, quoique avec vérité ; « Elle ne disoit jamais rien à son avantage, cela étoit sans exception ; « Elle prenoit autant qu’elle pouvoit sans affectation toutes les occasions qu’elle trouvoit de s’humilier.

310. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor Hugo. Les Contemplations. — La Légende des siècles. »

Nous citerons tout à l’heure des exemples de ce développement, effrayant dans le faux, qui fait de l’auteur des Contemplations, non plus un poète, comme celui des Orientales et des Feuilles d’automne, ayant ses défauts très-grands et très-nombreux, mais un phénomène à embarrasser tout le monde, le critique, le physiologiste, le moraliste et le médecin. […] Le volume d’Autrefois, presque tout entier composé de pièces qui demanderaient impérieusement la sincérité du sentiment, les troubles vrais, la cordialité dans les larmes, puisque le fond en est l’amour, a suprêmement les défauts habituels de M. Hugo dans le simple, comme le volume suivant a tous ses défauts dans le solennel : seulement ces défauts y apparaissent dans des proportions qu’on ne leur avait encore vues nulle part. […] Ainsi, dans les poésies d’un autre sentiment, lorsque l’expression se fausse tout à coup ou grimace, c’est que le poète transporte les qualités et les défauts du Moyen Age dans une inspiration étrangère qui les met en évidence. […] Hugo d’être tout ensemble gigantesque et petit, colossal et enfantin, disons-le, même quelquefois puéril, qui est l’abus de l’enfantin, mais ces défauts, très-saillants dans un poème moderne et dans une époque réfléchie, ne saillent plus au Moyen Age, en ces temps légendaires auxquels on peut appliquer ce vers de M. 

311. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

C’est diablement fort d’éviter ces deux défauts-là. […] Le défaut qui n’est qu’une défaillance peut, en effet, être passé sous silence et épargné ; le défaut qui est une tare secrète, ou le défaut qui est une brillante apparence, doit être signalé et poursuivi. […] N’a pas, au fond, de mauvaises qualités ; je lui crois seulement le défaut de vouloir imiter M.  […] Caractère généreux ; mais porté à l’ironie. — Sarcey n’a ni les qualités, ni les défauts d’About. […] Je ne lui ai connu qu’un défaut, vraiment qu’un.

312. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Variétés littéraires, morales et historiques, par M. S. de Sacy, de l’Académie française. » pp. 179-194

Elles sont, si la comparaison est permise, comme les œuvres mêmes de la nature et de Dieu : c’est une matière infinie d’étude et de contemplation. » M. de Sacy, certes, a ses défauts, et je puis dire qu’ayant habituellement suivi une tout autre voie, une tout autre méthode que la sienne en critique littéraire, j’y suis sensible, à ces défauts, comme il doit l’être aux miens : il a ses redites, il a ses longueurs ; il a des excès de louange sans nuances à l’égard de certaines personnes ; il a des humilités soudaines par lesquelles il se dérobe et s’interdit presque le droit de juger en des cas où il serait sans doute très compétent : voilà les inconvénients de sa manière et qui sont presque des conséquences de ses vertus. […] La lecture très bien faite, — trop bien faite — par un académicien poète41 qui sait le prix du moindre vers et qui caresse tout ce qu’il touche, ajoutait à la souffrance en étalant complaisamment les défauts comme on eût fait des qualités et en les mettant dans leur plus beau jour.

313. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Le Brun »

Après cet hommage rendu au talent de Le Brun, il nous sera permis d’insister sur ses défauts. Le principal, le plus grave selon nous, celui qui gâte jusqu’à ses plus belles pages, est un défaut tout systématique et calculé. […] A part ce défaut, qui chez Le Brun avait dégénéré en une espèce de tic, son style, son procédé et sa manière le rapprochent beaucoup d’Alfieri et du peintre David, auxquels il ne nous paraît nullement inférieur.

314. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre II. De l’ambition. »

Ce qu’ils attendent de vous, ce qu’ils en espèrent, efface leurs défauts, et fait ressortir toutes leurs qualités. […] Dioclétien peut quitter le trône, Charles II peut le conserver en paix ; l’un est un philosophe, l’autre est un Épicurien ; ils possèdent tous deux cette couronne, objet des vœux des ambitieux ; mais ils font du trône une condition privée, et leurs qualités, comme leurs défauts, les rendent absolument étrangers à l’ambition dont leur existence serait le but. […] L’égoïsme, dans le cours naturel de l’histoire de l’âme, est le défaut de la vieillesse, parce que c’est celui dont on ne peut jamais se corriger.

315. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Joséphin Soulary »

Outre qu’on a le plaisir, çà et là, de faire d’agréables découvertes et qui reposent, on voit se dégager peu à peu la physionomie d’un poète intéressant qui n’est pas du tout de Paris et qui n’est presque pas d’aujourd’hui, mais qui semble être venu d’Italie et dater de la Renaissance ; qui n’a subi que très peu l’influence des poètes contemporains et qui, par bien des points et par ses qualités aussi bien que par ses défauts, est comme en dehors et à part du mouvement poétique de notre temps. […] L’essentiel est que ces mots cherchés, et qui ne s’imposaient pas plutôt que d’autres, paraissent venus spontanément, ou que, s’ils semblent tirés d’un peu loin, ce défaut de naturel soit compensé par le plaisir que donne le sentiment de la difficulté vaincue, ou par quelque effet de rythme, d’harmonie, de sonorité. […] C’est que la province garde mieux que Paris les vertus, les défauts, les travers, les modes d’autrefois.

316. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre II. Des livres de géographie. » pp. 5-31

Au reste ce défaut peut facilement se corriger, & il ne nuit point à la bonté de l’ouvrage de M. […] Le défaut de la diction n’est pas toujours un inconvénient dans les livres de voyages qui, ainsi que ceux d’histoire, se font lire de quelque façon qu’ils soient écrits. […] Nous ne sommes pas aussi riches sur l’Espagne que sur l’Italie ; mais au défaut d’un bon ouvrage particulier sur ce pays, on peut lire le Voyage de France, d’Espagne, de Portugal & d’Italie, par Mr.

317. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XV. M. Dargaud » pp. 323-339

mais nous dîmes que le livre vivait avec tous ses défauts, ses erreurs, ses troubles, ses défaillances, et que Marie Stuart était là, — et pour la première fois — ressuscitée ! […] Nous sommes encombrés de livres qui ont toutes les qualités de la jument de Roland, laquelle les avait toutes, mais qui était morte ; nous préférons tous les défauts, s’il les a tous, d’un livre qui vit. […] Qu’il ne se corrige jamais du défaut, comme ils disent, de l’imagination dans l’histoire !

318. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « De Stendhal »

Tout en aimant d’un goût involontaire le plaisir intellectuel qu’il nous donne, nous n’en avons pas été abruti au point de ne pas voir tous les défauts et toutes les misères d’un écrivain qui en eut, pour sa part, autant que personne, si ce n’est peut-être davantage. […] On le voit, nous ne transigeons pas sur les nombreux défauts de fond et de forme qu’une étude sévère nous a fait apercevoir dans les œuvres d’un homme qui, littérairement, pour se faire remarquer, aurait mangé des araignées comme l’athée Lalande et, religieusement, qui niait Dieu comme lui. Mais nous disons que ces défauts, qui gênent et qui dégoûtent, ne détruisent pas l’empire exercé par Stendhal sur les esprits un peu fortement organisés, signe certain qu’il y a ici une puissance — une réalité de puissance — dont la Critique est tenue de trouver le secret.

319. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Stendhal » pp. 43-59

Tout en aimant d’un goût involontaire le plaisir intellectuel qu’il nous donne, nous n’en avons pas été abruti au point de ne pas voir tous les défauts et toutes les misères d’un écrivain qui en eut, pour sa part, autant que personne, si ce n’est peut-être davantage. […] On le voit, nous ne transigeons pas sur les nombreux défauts de fond et de forme qu’une étude sévère nous a fait apercevoir dans les œuvres d’un homme qui, littérairement, pour se faire remarquer, aurait mangé des araignées, comme l’athée Lalande, et religieusement, qui niait Dieu comme lui. Mais nous disons que ces défauts, qui choquent et qui dégoûtent, ne détruisent point l’empire exercé par Stendhal sur les esprits un peu fortement organisés, signe certain qu’il y a ici une puissance, une réalité de puissance, — dont la Critique est tenue de trouver le secret.

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