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954. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IV. M. Henri Martin. Histoire de France » pp. 97-110

Martin, de vouloir bien lui faire la preuve de cette incroyable théorie qui fait la Gaule plus belle et meilleure que la France d’après César, Clovis, et nos saints et glorieux évêques !

955. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Lamennais »

Cette légèreté, qui est la plus meurtrière des forces, lui manquait ; cette goutte d’éther qui tue, il ne l’avait point, ou du moins on pouvait croire, d’après ses livres, qu’il ne l’avait pas.

956. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIX. M. Eugène Pelletan »

La Chute admise, le Progrès ne serait plus ï Les enfants verraient cela… Seulement, pour rendre son soufflet à l’histoire, il fallait rester dans la philosophie, nous donner, d’après la nature de l’homme et l’étude de ses instincts et de Ses facultés, la preuve philosophique de l’impossibilité radicale, humaine, de la chuté.

957. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXI. Sainte Térèse »

Ce n’est ni la brûlante Visionnaire de la Vie, la pluie de larmes qui coula toujours, ni l’Extatique torturée, l’ardente poëtesse d’après la Communion qui nous a laissé ce livre des Exclamations où les phrases ne sont plus que des cris, et ce n’est pas non plus la Sainte Térèse du livre des Fondations.

958. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Le Sage » pp. 305-321

Assurément, France est trop un homme d’après Balzac pour ne pas savoir ce que la plume de Le Sage vaut, pour ne pas trouver absolument dénuées de passion, de couleur et d’observation profonde, les aventures de Gil Blas ou du Diable boiteux, ces lanternes magiques sans magie !

959. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Francis Wey »

S’il n’était pas chrétien, s’il ne s’était pas trempé dans cette source de courage et de mépris miséricordieux qu’on appelle le Christianisme, il serait peut-être misanthrope, de cette noble misanthropie d’après trente ans qu’eurent de Latouche et Chamfort, et qui ne donna pas au premier beaucoup de dignité dans la vie, et n’arracha pas le second à la plus abominable mort.

960. (1907) Le romantisme français. Essai sur la révolution dans les sentiments et dans les idées au XIXe siècle

Notre but n’était pas de peindre un individu, mais de caractériser, d’après l’individu qui en a été le prophète et qui en a tiré sa gloire, cette corruption intégrale des hautes parties de la nature humaine, qu’on appelle Romantisme. […] Je me propose d’étudier dans cette seconde partie la désorganisation des mœurs par le Romantisme, d’après les poètes et les livres romantiques qui nous offrent les plus magnifiques modèles de l’anarchie sentimentale et qui en épuisent le spectacle. […] Mais légèreté de l’esprit et frivolité du cœur sont, d’après les moralistes comme d’après la commune observation, tout ce qu’elle cache. […] La splendeur du faux La littérature est conventionnelle quand elle peint les hommes non d’après la réalité, mais selon un idéal ou une théorie. […] Prétention mensongère d’après Hugo, et qui ne sert de masque qu’à l’impuissance et à l’envie.

961. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Charles Villers, Benjamin Constant, et d’après eux Mme de Staël, donnèrent les premiers l’exemple de cette noble curiosité intelligente. […] C’est vers ce temps, ou peu après, qu’il méditait un poème d’Attila, et qu’il composait, d’après Manzoni sans doute, une tragédie d’Adelghis sous le titre de Rosemonde. […] Goethe se l’était figuré, d’après ce qu’il avait lu, un homme jeune encore, mais inclinant vers l’âge moyen : quelle ne fut pas sa surprise en voyant entrer un tout jeune homme dans la vivacité et la fleur du premier épanouissement ! […] Celui-ci devait ramener la pauvre Mme de Tocqueville, un des frères retournant à Nice où il avait laissé sa famille, l’autre reconduisant la dépouille de son frère, qui, d’après sa volonté, reposera dans le cimetière de Tocqueville.

962. (1927) André Gide pp. 8-126

Ce texte de saint Paul qui d’après lui inquiéterait inutilement sa Gertrude : « Le péché a pris de nouvelles forces par le commandement » (Rom. […] Ainsi, d’après M.  […] Avec ses antécédents, Bernard ne pouvait que bien tourner, d’après l’éthique de M.  […] Souvent je me suis persuadé que j’avais été contraint à l’œuvre d’art, parce que je ne pouvais réaliser que par elle l’accord de ces éléments trop divers… » Les hommes d’action sont, d’après lui, ceux que « pousse en un seul sens l’élan de leur hérédité », autrement dit ceux dont tous les ascendants appartiennent à la même province.

963. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

Qu’on lise par exemple, la Relation véritable de l’apparition d’une mistress Veal, le jour d’après sa mort, à une mistress Bargrave, à Cantorbery, le 8 septembre 1705, apparition qui recommande la lecture du Livre des Consolations contre la crainte de la mort, par Drelincourt 1025. […] Sera-ce demain ou le jour d’après ? Ce ne sera pas une minute plus tard que le jour d’après, j’y suis décidé. […] C’est une dissertation à l’anglaise, toute composée de raisonnements exacts, ayant pour but d’établir que, d’après la nature du plaisir et de la peine, les malheureux souffrent moins que les heureux de quitter la vie, et jouissent plus que les heureux d’obtenir le ciel.

964. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

Il n’est pas théologien (ce qu’il y a de théologie dans le Génie est plaqué, et d’après autrui). […] Pour retrouver des pages d’une vibration, d’une divination par l’intérieur, d’une sympathie recréatrice analogues à celles qu’il consacre à Homère, à Virgile, à Racine, il faut dans le passé remonter à Montaigne, dans le futur descendre, au Sainte-Beuve d’après 1830. […] Pour la première fois elle fut l’objet d’un récit suivi et vivant, où les œuvres viennent s’encadrer, où elles sont analysées, jugées, moins d’après un code de règles préexistantes que d’après l’expérience littéraire des honnêtes gens. […] Mais la chanson du xviiie  siècle est à celle de Béranger ce que les gazettes à la main des nouvellistes sont à la presse d’après 1815. […] On remarquera que dans l’article qu’elle consacre à Faust dans l’Allemagne, Mme de Staël juge le poème d’après les règles et le goût du xviiie  siècle, et ne paraît rien entendre à son caractère de mythe.

965. (1882) Essais de critique et d’histoire (4e éd.)

Il ne remarque pas que les aptitudes et les penchants fondamentaux d’une âme lui appartiennent, que ceux qu’elle prend dans la situation générale ou dans le caractère national lui sont ou lui deviennent personnels au premier chef, que lorsqu’elle agit par eux, c’est d’après elle-même, par sa force propre, spontanément, avec une initiative complète, avec une responsabilité entière, et que l’artifice d’analyse par lequel on distingue ses principaux moteurs, ses engrenages successifs et les distributions de son mouvement primitif n’empêche pas le tout, qui est elle-même, de tirer de soi son élan et sa direction, c’est-à-dire son énergie et son effort. […] Dans l’une et dans l’autre, on opère sur des groupes naturels, c’est-à-dire sur des individus construits d’après un type commun, divisibles en familles, en genres et en espèces. […] Xénophon parle à chaque page du fourrage, des vivres, de la pluie, de la poussière ; il raconte comment, la nuit d’après la bataille, « ils tuèrent les bœufs et les ânes qui étaient çà et là, et les firent cuire, en brûlant des boucliers, des chariots et les flèches qu’ils ramassaient dans la plaine. » Un peu plus loin il décrit la beauté et la grandeur des palmiers près desquels on campa, comment les soldats en coupaient la cime et en faisaient un manger délicieux, mais qui faisait mal à la tête ; comment ces palmiers fournissaient en outre des dattes, du vin et du vinaigre. […] Au lieu de constater les faits un à un, avec circonspection, de raisonner pas à pas, de prouver chaque proposition, d’établir des classifications régulières, de dégager lentement des lois générales, de les noter par des formules sèches, et les vérifier vingt fois avec les doutes d’un sceptique, de corriger minutieusement chaque expression pour atteindre à l’exactitude parfaite, il entre violemment dans l’histoire avec des cris de colère ou d’enthousiasme, devinant un caractère d’après un mot, jugeant un homme sur un portrait, ami ardent ou ennemi acharné de ses personnages, prenant pour guides ses sympathies et ses colères, ayant pour critique le délire de l’ode, et courant, à travers l’émotion à la vérité. […] Ce caractère n’est pas propre à l’invention solitaire des opinions personnelles et des actions indépendantes ; il est trop bien fourni des facultés qu’emploie la société, trop bien approprié à la camaraderie et à la compagnie, trop sociable pour ne pas agir et penser d’après autrui.

966. (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449

L’âme se juge dans ses œuvres ; les œuvres doivent être jugées et classées d’après la grandeur de l’âme qu’elles manifestent. […] D’après Ballanche, la parole dans l’origine n’était pas seulement le signe de l’idée, mais était en quelque sorte l’idée elle-même. […] Les saints et les poètes ont pratiqué la règle sans la connaître, et c’est d’après eux que la règle est écrite. […] Or à qui l’imagination des Grecs, d’après les traditions orientales, attribue-t-elle l’invention de l’apologue ? […] Et que fut Ésope d’après tous les récits de l’Orient et de la Grèce ?

967. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre I. Succès de cette philosophie en France. — Insuccès de la même philosophie en Angleterre. »

Condillac écrit le Traité des sensations d’après les idées de Mlle Ferrand, et donne aux jeunes filles des conseils sur la manière de lire sa Logique. […] Dans une société tout artificielle, où les gens sont des pantins de salon et où la vie consiste à parader avec grâce d’après un modèle convenu, il prêche le retour à la nature, l’indépendance, le sérieux, la passion, les effusions, la vie mâle, active, ardente, heureuse et libre en plein soleil et au grand air.

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