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575. (1890) La bataille littéraire. Troisième série (1883-1886) pp. 1-343

Le cœur me battait si fort que je crus que j’allais défaillir. […] Ce désespoir est-il aussi sincère qu’elle le croit elle-même ? […] je le crois ! […] Je ne crois pas être désagréable à M.  […] Non, je ne peux croire que mes labeurs aient été vains, ni qu’en théologie on puisse avoir raison à aussi bon marché que le croient les rieurs.

576. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. » pp. 124-157

Je voudrais dire, mais je ne me crois pas le droit d’en indiquer davantage. […] Tu le crois, n’est-ce pas ? […] Il nous rend tout ce que nous avons cru volé ou perdu. […] — Attendons et croyons !  […] Qu’en crois-tu, mon ami ?

577. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Appendice. »

Cousin était bibliophile ; c’est M. de Sacy, je le crois bien, qui lui avait inoculé ce goût. […] De tout temps il avait eu une bibliothèque philosophique des plus complètes, — la plus complète, je crois bien, qui existe. […] Il est resté pour moi, et je crois bien pour nombre de ceux qui l’ont le plus connu, un problème et une énigme. — Mais, me direz-vous, quel homme n’est pas une énigme ? […] Naville), qui crut que ce serait de sa part un mauvais procédé de les publier. […] « Croyez-moi tout à vous, mon cher confrère.

578. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « II  L’esprit scientifique et la méthode de l’histoire littéraire »

Bien des généralisations y ont été reconnues fausses ou hasardées, ou prématurées, renvoyées à un avenir lointain ou même incertain… Il y a cependant une attitude de l’esprit à l’égard de la nature qui est commune à tous les savants… » Une attitude d’esprit à l’égard de la réalité, voilà bien ce que nous pouvons prendre aux savants ; transportons chez nous la curiosité désintéressée, la probité sévère, la patience laborieuse, la soumission au fait, la difficulté à croire, à nous croire aussi bien qu’à croire les autres, l’incessant besoin de critique, de contrôle et de vérification. […] Distinguer « savoir » de « sentir », ce qu’on peut savoir de ce qu’on doit sentir, ne pas sentir où l’on peut savoir, et ne pas croire qu’on sait quand on sent : je crois bien qu’à cela se réduit la méthode scientifique de l’histoire littéraire. […] Nous avons trop cru qu’il suffisait d’avoir des idées, et pas assez que la littérature, comme le reste, avait besoin d’idées vérifiées, d’idées vraies. Nous nous sommes trop crus en droit de faire la vérité littéraire avec nos sympathies et nos antipathies, avec nos préférences et nos dogmes, avec nos désirs et nos rêves. […] Mais de cela, je crois, on disputera toujours.

579. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces diverses — Préface du « Rhin » (1842) »

Maintenir le droit de la France sans blesser la nationalité de l’Allemagne, c’était là le beau problème dont celui qui écrit ces lignes avait, dans sa course sur le Rhin, cru entrevoir la solution. […] Diminuer la confiance à l’heure même où on la réclame plus que jamais ; faire douter de soi, surtout quand il faudrait y faire croire ; ne pas rallier toute la foi de son auditoire quand on prend la parole pour ce qu’on s’imagine être un devoir, c’était manquer le but. […] On le sait, la prodigieuse sonorité de la presse française, si puissante, si féconde et si utile d’ailleurs, donne aux moindres noms littéraires de Paris un retentissement qui ne permet pas à l’écrivain, même le plus humble et le plus insignifiant, de croire hors de France à sa complète obscurité. […] Quant à l’Allemagne, qui est à ses jeux la collaboratrice naturelle de la France, il croit, dans les considérations qui terminent le second de ces deux volumes, l’avoir appréciée justement et l’avoir vue telle qu’elle est. […] L’auteur ne croit pas devoir achever cette note préliminaire sans entretenir les lecteurs d’un dernier scrupule qui lui est survenu.

580. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 12, des masques des comédiens de l’antiquité » pp. 185-210

Section 12, des masques des comédiens de l’antiquité Je crois devoir faire ici une espece de digression sur les masques dont les comédiens grecs et les comédiens romains se couvroient la tête en joüant. […] La véneration que je conserve pour sa mémoire, me fait même croire qu’il auroit corrigé sa faute si l’on l’en avoit averti. […] Ce fut en l’endroit de la piece où il falloit qu’Electre parut tenant dans ses mains l’urne où elle croit que sont les cendres de son frere Oreste. […] Je crois donc que les anciens qui avoient tant de goût pour la représentation des pieces de théatre, auroient fait quitter le masque à tous les comediens sans une raison. […] Mais ils ont cru que la posterité seroit toujours au fait des choses dont ils parloient, ainsi ils n’en ont dit le plus souvent que ce qu’il convenoit d’en dire pour appuïer un raisonnement, pour fonder une comparaison, pour expliquer une circonstance, ou pour rendre raison d’une étimologie.

581. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VIII. Du mysticisme et de Saint-Martin »

Nous n’avons pas hésité à croire que ce grand égaré de Saint-Martin, qui a fait un livre intitulé Ecce homo, ne fût pris à son tour pour l’Ecce homo du mysticisme et outrageusement traité comme tel. […] Toutes les fois qu’il y parle du catholicisme, ce n’est pas seulement avec un respect qui est plus que de la convenance, mais c’est avec une telle intelligence qu’on croirait presque à la sagesse de la Foi. […] Le temps a marché sur les hommes qui croyaient au grand mystique des voies intérieures et qui sympathisaient à ses idées. […] Gasner, Cagliostro, Mesmer, ces puissants jongleurs, se jouaient de l’imagination et des passions de l’Europe incrédule… folle d’un besoin de croire qu’elle avait voulu supprimer. […] Caro, qu’il faut lire, si l’on veut connaître cet hérésiarque au petit pied, qui se croyait et se disait « né avec dispense », et qui peut-être, hélas !

582. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Le Comte de Gobineau »

Le diplomate, l’homme politique dominant l’artiste a-t-il cru faire une application heureuse du vieil axiome, qui n’en peut mais, de diviser pour régner ? […] J’ai rêvé aussi comme Fontenelle, mais autrement ; j’ai cru longtemps qu’il y en avait un. […] Ils mènent tout, portent les clés, ouvrent les portes, inventent les phrases, pleurent de s’être trompés, assurent qu’ils n’auraient jamais cru… Voici maintenant les drôles ! […] Les diplomates, ces hommes de l’action, n’ont guères le temps, je crois, de s’asseoir dans leur rêve et de le réaliser comme les artistes qui ne bougent pas du fond du leur. […] Je crois que là est la vraie pente, la vraie vocation de cet esprit qui s’est plus cherché que trouvé en ces tâtonnements de talent qui, pour les autres, auraient été des réussites.

583. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre II. De la métaphysique poétique » pp. 108-124

Comme ils parlaient par signes, ils crurent d’après leur propre nature que le tonnerre et la foudre étaient les signes de Jupiter. […] Toutes les nations païennes crurent posséder cette langue dans la divination, laquelle fut appelée par les Grecs théologie, c’est-à-dire, science du langage des dieux. […] Il est impossible que la matière soit esprit, et pourtant l’on a cru que le ciel, d’où semblait partir la foudre, était Jupiter. […] Cette critique cherche ce que l’on doit croire sur les fondateurs, ou auteurs des nations, lesquels doivent précéder de plus de mille ans les auteurs de livres, qui est l’objet de la critique philologique. […] Puis, si l’on en croit Platon dans son Cratyle, on substitua par euphonie Δίχαιον.

584. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

Exiger un miracle pour croire, c’est, comme j’ai dit, ne plus croire ; et, d’autre part, un miracle, même dûment constaté, ne déterminera à croire que ceux qui croyaient déjà. […] Il croit à Dieu, à l’Evangile, à la justice future ; il croit, il espère, et ne sort pas de là. […] Caligula lui dit : « Séjan conspire », Tibère ne le croit pas. […] Puis, le jeune peintre a filé, en Amérique, je crois. […] Entre nous, je crois que oui.

585. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre deuxième »

Il se crut tout à fait libre, à l’état de table rase, ne conservant que le désir ardent de découvrir la vérité en toutes choses par les seules forces de son esprit. […] Cette solitude et cette contention opiniâtre le fatiguèrent tellement, que, s’il faut en croire son biographe Baillet, le feu lui prit au cerveau et qu’il fut troublé par des songes et des visions. […] Ce que Descartes veut croire avec certitude, c’est ce qu’aurait cru un païen, c’est ce que croirait en tous pays et en tout temps un homme doué de raison, capable de concevoir un premier principe et d’en tirer des conséquences. […] « Croyez ce qu’il vous plaira » est le corollaire du « Que sçais-je. […] Quelques-uns même crurent qu’il n’avait cessé de vivre que pour n’avoir pas voulu résister à la mort.

586. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

trois pages grotesques ne peuvent pas faire oublier quatre magnifiques partitions, voilà je crois la justice. […] Prenons le bon et le beau partout où il est, même et surtout en Allemagne ; je ne crois pas présentement à d’autre revanche. […] Je ne le pense pas, pour ma part, et j’ai lieu de croire que c’est l’opinion qui prévaudra. […] Et que ceux qui m’obligent à prendre la plume ne croient pas que je suis isolée. […] Saint-Saëns a cru devoir se prononcer contre le Lohengrin.

587. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIV : Récapitulation et conclusion »

Je ne puis croire qu’une fausse théorie puisse expliquer, comme le fait la loi de sélection naturelle, les diverses grandes séries de faits dont j’ai parlé. […] Mais la croyance que les espèces sont d’immuables productions était presque inévitable, aussi longtemps que l’on a cru à la courte durée de l’histoire du monde. […] Croient-ils que chacun de ces actes de création supposés ait produit un seul individu ou plusieurs ? […] Ou faut-il croire qu’ils se soient élancés de son sein ? […] J’ai déjà cru pouvoir faire remarquer autre part que cette assertion peut donner lieu à quelques objections.

588. (1865) La crise philosophique. MM. Taine, Renan, Littré, Vacherot

Or c’est là la négation même de toute métaphysique, et je crois pouvoir ajouter de toute morale. […] Ils croient introduire une plus grande précision en philosophie en appliquant à des choses d’ordre si différent les formules qui leur sont familières : une étude peu attentive leur fait croire à d’apparentes analogies. […] Après un tel exemple, qui pourrait croire en avoir fini avec la métaphysique ? […] Non sans doute ; vous voulez, vous croyez avoir une philosophie. […] On peut le croire ; il y a cependant quelque chose de plus.

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