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623. (1902) Le chemin de velours. Nouvelles dissociations d’idées

Mais la conscience d’un éducateur ne peut imposer à des enfants la connaissance d’écrivains dont la moralité n’est pas universellement admise. […] Finalement l’instruction est devenue un catalogue méthodique de mots, et la classification remplace la connaissance. […] L’enseignement ne donne que l’instruction ; la vie donne la connaissance. […] A l’instinct vital il oppose l’instinct de connaissance ; mais l’un n’est pas le bon principe plutôt que l’autre, le mauvais principe. […] L’art, quelle que soit sa forme, implique une connaissance approfondie des signes, et la volonté de les transposer, sans tenir compte de leurs concordances usuelles.

624. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Ainsi tu acquerrais une connaissance parfaite du bien et du mal, — tu deviendrais semblable à Dieu ! […] L’auteur du Manuel des Connaissances utiles. […] Pour te tirer de ces… divagations, je m’en vais te faire faire connaissance avec la réalité. […] Huysmans ; très heureux de renouer connaissance avec vous, car nous nous sommes vus — autrefois. […] Vous êtes sans doute M. de Gloussat, et Monsieur est le grand poète dont je désirais si fort faire la connaissance ?

625. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

C’est une vieille connaissance que nous n’avons pas le courage de critiquer. […] Or, quelles que fussent les connaissances de M.  […] Il ne dit rien qui révèle la connaissance des galeries et des procédés de l’art. […] Toutes ses paroles révèlent la connaissance profonde du sujet qu’il traite. […] Certes, ce n’est pas la connaissance des sources originales qui a fait défaut à M. 

626. (1855) Louis David, son école et son temps. Souvenirs pp. -447

Un échange de sourires entre elle et lui acheva la connaissance, et quand le feu fut bien allumé, ils se mirent au travail. […] Or, il n’est pas un homme instruit qui ne sache aujourd’hui le pas immense que Heyne et Winckelmann firent faire à la philologie et l’archéologie appliquées à la connaissance générale de l’antiquité. […] Il faut donc que l’artiste ait étudié tous les ressorts du cœur humain, il faut qu’il ait une grande connaissance de la nature, il faut, en un mot, qu’il soit philosophe. […] « Peut-être, disait-il, ai-je trop laissé voir dans cet ouvrage mes connaissances en anatomie. […] La gravité extrême de cet artiste était rachetée par les qualités solides de son esprit, par les connaissances qu’il avait acquises.

627. (1888) Études sur le XIXe siècle

On dit qu’il a changé de genre de vie, qu’il mange comme mange tout le monde, qu’il a fait connaissance de la veuve Bonaparte (il s’agit de la princesse Charlotte) et la trouve très aimable… » Mais le mal reprenait bientôt le dessus. […] Le comte Monaldo ne fut point un méchant homme, tant s’en faut : Paolina loue sa grande conscience, son bon sens, sa connaissance du monde ; elle raconte sa mort en termes qui révèlent une pieuse admiration filiale et même un sincère attachement : « … Il a fait une mort de saint, Dieu a couronné par une fin très tranquille sa vie très vertueuse, et nous a donné, dans notre désespoir, la consolation de croire que notre cher mort était déjà arrivé au ciel. […] En 1850, Rossetti fit la connaissance de trois étudiants d’Oxford : deux d’entre eux devaient devenir les poètes William Morris et Swinburne, le troisième était M.  […] Verga, Histoire d’une fauvette, Eva, ceux même de sa seconde manière, Tigre royal et Eros, semblaient promettre un peintre distingué de la vie mondaine : l’auteur y révélait une connaissance approfondie d’un monde que les romanciers, en général, ignorent qu’ils abordent rarement et ne décrivent presque jamais que sous un jour faux et conventionnel. […] J’ai vieilli tellement en peu d’années, sans acquérir un seul talent ou une seule connaissance de plus, qu’il serait ridicule que je conservasse encore les illusions de grandeur et de gloire qui ont bercé mes jeunes années.

628. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. THIERS. » pp. 62-124

En étudiant les cartes stratégiques, sa passion favorite, et à force de considérer la surface de l’Europe et la configuration du sol, il s’était fait un ensemble d’idées, tout un système qui, selon lui, expliquait l’histoire, et il déduisait de la connaissance précise des divers bassins, non-seulement les migrations et le cours, mais aussi les caractères et les mœurs des peuples. […] Il étudie Laplace, Lagrange, il les étudie plume en main, en s’éprenant des hauts calculs et en les effectuant ; il trace des méridiens à sa fenêtre ; il arrive, le soir, chez ses amis, en récitant d’un accent pénétré cette noble et simple parole finale du Système du Monde : « Conservons, augmentons avec soin le dépôt de ces hautes connaissances, les délices des êtres pensants ; » et il l’admire comme il fera tout à l’heure pour telle parole de Napoléon. […] Guizot), que ce qu’il avait appris de ce matin, il avait l’air de le savoir de toute éternité, tant sa haute réflexion donnait vite à chaque connaissance une teinte profonde et comme reculée. […] 35 Au moment où nous terminons ces pages qui, dans l’attente actuelle du public, ne peuvent guère avoir qu’un mérite d’avant-propos, la bienveillance de l’auteur nous permet de prendre connaissance du commencement de l’Histoire du Consulat.

629. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

. —  Mais par-dessus les habitudes d’ordonnance latine, il possède la grande faculté de son siècle et de sa race, le sentiment du naturel et de la vie, la connaissance exacte du détail précis, la force de manier franchement, audacieusement, les passions franches. […] Ce qu’on découvre au bout de toutes les expériences pratiquées et de toutes les observations accumulées sur l’âme, c’est que la sagesse et la connaissance ne sont en l’homme que des effets et des rencontres. […] Quand nous pensons une chose, nous autres hommes ordinaires, nous n’en pensons qu’une portion ; nous en voyons un aspect, quelque caractère isolé, parfois deux ou trois caractères ensemble ; pour ce qui est au-delà, la vue nous manque ; le réseau infini de ses propriétés infiniment entre-croisées et multipliées nous échappe ; nous sentons vaguement qu’il y a quelque chose au-delà de notre connaissance si courte, et ce vague soupçon est la seule partie de notre idée qui nous représente quelque peu le grand au-delà. Nous sommes comme des apprentis naturalistes, gens paisibles et bornés qui, voulant se représenter un animal, voient le nom et l’étiquette de son casier apparaître devant leur mémoire avec quelque indistincte image de son poil et de sa physionomie, mais dont l’esprit s’arrête là ; si par hasard ils veulent compléter leur connaissance, ils conduisent leur souvenir, au moyen de classifications régulières, à travers les principaux caractères de la bête, et lentement, discursivement, pièce à pièce, ils finissent par s’en remettre la froide anatomie devant les yeux.

630. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Sauf ces quelques nuances, le fond est resté ce qu’il était ; les péripéties, les combinaisons, les types d’un usage éprouvé s’y retrouvent pour nous à l’état de vieilles connaissances ; et le but unique, le but suprême ; battre monnaie avec l’encrier, n’a fait que se préciser davantage. […] On en eut prompte connaissance dans le clan médisant des lettres. […] Car je ne l’ai pas écrit et je n’ai pas le temps de le lire. » Il avait fallu cette plaisante aventure pour qu’il en prît connaissance, en effet, et songeât, un peu tard, à solder les honoraires de son « anonyme ». […] On lit beaucoup à la campagne ; malheureusement, faute de connaissances suffisantes, faute surtout de direction, on lit, on dévore tout ce qui tombe sous la main.

631. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — I. » pp. 325-345

La ville de Metz, en se réunissant à la France sous Henri II, avait réservé ses privilèges ; le droit, en ce pays des Trois-Évêchés, se compliquait de mille questions particulières ; il y avait des exceptions à l’infini, dont la connaissance faisait le principal mérite d’un avocat : Voyez, s’écriait le jeune homme ambitieux d’une plus noble gloire, voyez ce qui reste de ces fameux MM.  […] Nommé de ce comité avec le duc de La Rochefoucauld, Dupont de Nemours, Adrien Duport, Talleyrand, Defermon, il se distingua entre tous par ses connaissances positives, l’étendue de ses vues, la fertilité ingénieuse de ses moyens et procédés.

632. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Nouvelles lettres de Madame, mère du Régent, traduites par M. G. Brunet. — I. » pp. 41-61

Brunet, sont d’un grand secours, et font faire un pas de plus dans la connaissance de ce singulier et original personnage : ce n’est pas trop, pour le bien entendre, de l’Allemagne et de la France réunies. […] [NdA] Elles sont à la bibliothèque du Louvre, et j’en dois connaissance et communication à l’obligeance de M. 

633. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — I. » pp. 413-433

Daru aussi fit nommer dans les derniers temps professeur d’histoire à Saint-Cyr, et dont il combla de soins la vieillesse, est une de ces physionomies graves et douces des vénérables maîtres d’autrefois, qui unissaient la piété, la connaissance du monde, la modestie pour eux, l’orgueil seulement pour leurs élèves, une affection éclairée et une finesse souriante. […] Il lui parle d’un poète ou versificateur de sa connaissance, d’un M. 

634. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — I » pp. 139-158

Une vie si solitaire n’aurait sans doute pas tardé à produire une récidive de mélancolie, s’il n’avait eu l’idée, qu’il jugea une inspiration d’en haut, de se rapprocher d’une famille avec laquelle il avait fait connaissance quelques mois auparavant. […] Il n’est pas étonnant, remarque-t-il encore, que mon intime connaissance avec ces échantillons de l’espèce m’ait appris à avoir en horreur l’amusement du chasseur ; celui-ci sait bien peu quelles aimables créatures il persécute, de quelle gratitude ils sont capables, combien ils sont folâtres et gais d’humeur, avec quel bonheur ils jouissent de la vie, et que s’ils sont pénétrés, comme on les voit, d’une crainte si particulière de l’homme, c’est uniquement parce que l’homme leur a donné trop de motifs pour cela.

635. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Une petite guerre sur la tombe de Voitture, (pour faire suite à l’article précédent) » pp. 210-230

C’était, pour lui Costar, un heureux prétexte de s’étendre, de déployer toutes ses connaissances et d’étaler avec lenteur ses épices les plus raffinées. […] Dans une seconde partie, s’attaquant aux entretiens ou lettres de Costar, il s’attachait à montrer que celui-ci, bien qu’ayant plus de connaissance des belles lettres et plus d’étude que son ami, avait commis lui-même bien des erreurs et des bévues.

636. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — II » pp. 375-394

Un jour que Frédéric lui avait envoyé un écrit de sa façon, un Essai sur les formes de gouvernement et sur les devoirs des rois (1777), le prince Henri, en remerciant son frère, lui disait : Vous avez fait le plus beau portrait des devoirs d’un souverain ; ce tableau cependant ne peut guère être imité : il faudrait toujours des princes doués de votre génie, et qui eussent vos connaissances ; la nature n’en produit pas de cette espèce : je désirerais donc encore un chapitre utile pour un homme que la naissance place sur le trône, mais auquel la nature a refusé les dons que vous possédez. […] Il se peut que je me trompe, mais je le crois rempli du désir et du zèle à faire le bien ; mais n’ayant pas de génie et de connaissances, il ne sait comment s’y prendre.

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