et au contraire, ceux qui sont une fois connus, adoptés par l’opinion et par la renommée, nous les avons sans cesse à la bouche et nous les accablons de couronnes. […] Ramond, connu dans sa jeunesse sous le nom de Ramond de Carbonnières, naquit à Strasbourg le 4 janvier 1755. […] Lenz, qui avait vécu à Strasbourg et qui retourna mourir dans le Nord, avait été fort connu de Ramond, qui lui destinait une plus longue dédicace. […] Si je ne les ai pas connues, il y a apparence qu’elles ne sont pas dans la nature ; et, si je les ai connues, cela ne démontre pas qu’elles y sont : mais on en doit conclure que j’ai travaillé pour exciter de l’intérêt, et non pour observer des unités. […] Il voulut aussi connaître les hommes distingués ou illustres que possédait la Suisse à ce moment.
L’écueil de l’expérimentateur consistera donc à croire connaître ce qu’il ne connaît pas, et à prendre pour des vérités absolues des vérités qui ne sont que relatives. […] Toute la philosophie naturelle se résume en cela : Connaître la loi des phénomènes. […] C’est ce qu’on appelle l’influence des saisons, que tout le monde connaît. […] Comment la forme d’un élément musculaire nous ferait-elle connaître la contraction musculaire ? […] On ne connaissait alors rien sur le mode d’action physiologique de cette substance.
Je n’ai pas assez comparé les deux pays pour être juge ; mais ici le monde catholico-légitimiste qui avait pourtant connu Chateaubriand aussi bien que moi, et qui, dans le particulier, ne s’exprimait pas autrement sur son compte, parut se scandaliser et s’insurgea sur toute la ligne. […] Il y a en effet, dans le fond de ce cœur, une sorte de bonté et de pureté qui ne permettra jamais à ce pauvre garçon, j’en ai bien peur, de connaître et de condamner les sottises qu’il aura faites, parce qu’à la conscience de sa conduite, qui exigerait des réflexions, il opposera toujours machinalement le sentiment de son essence ; qui est fort bonne. […] Tous les autres, et ceux qui sont nés et venus trop tard pour connaître M. de Chateaubriand, et ceux qui, ne l’ayant connu que tard, ne l’ont vu que sous sa dernière enveloppe moins transparente qu’autrefois, ne sauraient demander mieux ni davantage, ce me semble : le Chateaubriand primitif, et aussi le Chateaubriand social est expliqué, après qu’on a lu cette lettre ; et d’après ce qu’on y lit même, on voit qu’il gardait jusque dans son égoïsme naïf bien du bon encore, surtout de l’aimable, du séduisant ; je ne l’ai jamais nié. […] Je sais que nul n’a droit de dire : « Je connais les hommes », ni même : « Je connais un homme » ; aussi, tant que cet homme est là vivant, on ne saurait trop multiplier et renouveler les occasions de l’observer, car on est seulement en voie de le connaître. […] P. de Raynal, bien connu des hommes de sa génération pour la distinction de ses goûts littéraires, et aujourd’hui avocat général près de la Cour de cassation. — La lettre que j’indique et qui paraît pour la première fois se trouve au tome Ier, page 106.
À côté d’eux, il y a ceux qui sont seulement curieux de la nature et qui nous demandent si nous sommes en état de la leur mieux faire connaître. […] L’homme primitif ne connaît que les analogies grossières, celles qui frappent les sens, celles des couleurs ou des sons. […] Qui nous a appris à connaître les analogies véritables, profondes, celles que les yeux ne voient pas et que la raison devine ? […] Quand la loi de Newton s’est substituée à celle de Kepler, on ne connaissait encore que le mouvement elliptique. […] On peut donc dire que sans elles, nous ne connaîtrions pas les équations aux dérivées partielles.
Je m’arrête peu sur tous ces éloges, pour venir à ceux de Fontenelle ; sa grande célébrité, dans ce genre, est aussi méritée que connue. […] Maintenant, si vous considérez ces éloges du côté du mérite de l’écrivain, ce mérite est connu. […] Si le public les connaît, c’est à lui à les apprécier ; s’il ne les connaît point, ils le sont déjà. […] Les plus estimés et les plus connus de ces éloges sont ceux de M. d’Argenson, du czar Pierre, du maréchal de Vauban, de Newton et de Leibnitz. […] Nous n’en parlerons pas ici, parce qu’ils sont trop près de nous ; les indiquer, c’est les faire connaître.
Jules Barbey d’Aurevilly Je connaissais le Monselet de tout le monde, le Monselet du journal, du théâtre, du café, du restaurant, le Monselet du boulevard et de Paris, le Monselet légendaire, celui qu’on a représenté les ailes au dos, comme Cupidon, parce qu’il a écrit Monsieur de Cupidon… Je connaissais le Monselet de la gaîté, de la bonne humeur, de la grâce nonchalante, la pierre à feu qu’on peut battre éternellement du briquet pour en tirer d’infatigables étincelles…, mais je ne connaissais pas le Monselet intime, — le Monselet du Monselet, — la quintessence de l’essence, et c’est ce livre, intitulé tout uniment et tout simplement : Poésies complètes de Charles Monselet, qui me l’a fait connaître, qui m’a appris l’autre Monselet dont je ne connaissais que la moitié… Un poète, un poète de plus parmi les vrais poètes, voilà ce qu’apprend ce recueil des Poésies complètes de Monselet, réunissant tous les rayons éparpillés de son talent et nous faisant choisir entre tous celui qui plaît davantage, le plus pénétrant et le plus pur… Certes, on savait bien, bien longtemps avant ce recueil, que Monselet était un chanteur plein de verve et de fantaisie… Il était plus que cela, et ce dernier recueil le met à sa place, parmi les touchants.
L’abbé de Saint-Pierre, en négligeant de plaire aux lecteurs, allait donc contre ses principes… Son défaut était moins de nous regarder comme des enfants que de nous parler comme à des hommes. » Que ne connaissait-il mieux les poètes ! […] C’est au chapite « Du mérite personnel » ; le malin portrait se glissa dans la cinquième édition des Caractères, qui fut donnée en 1690 : Je connais Mopse d’une visite qu’il m’a rendue sans me connaître. Il prie des gens, qu’il ne connaît point, de le mener chez d’autres dont il n’est pas connu : il écrit à des femmes qu’il connaît de vue : il s’insinue dans un cercle de personnes respectables, et qui ne savent quel il est ; et là, sans attendre qu’on l’interroge, ni sans sentir qu’il interrompt, il parle, et souvent, et ridiculement. […] Oui, pour qui ne le connaissait que sur une première vue, l’abbé de Saint-Pierre était bien celui qui, se souciant le plus du bonheur des hommes en général (ce qu’on n’était pas obligé de savoir), s’inquiétait le moins de la commodité de son interlocuteur et de son plaisir. […] La Bruyère, qui jugeait ainsi l’abbé de Saint-Pierre sur l’écorce et d’après une première visite, l’eût-il jugé bien différemment s’il l’avait mieux connu ?
Elle est à présent en 10. de l’édition de 1767., revue par un savant connu. […] L’Egypte est une des parties de l’Afrique qui mérite le plus d’être connue. […] Mais il y a quelques ouvrages sur différentes contrées européennes, qui méritent d’être connus. […] Il est bon d’ajouter que quiconque veut connoître un pays, doit y voyager lui-même. […] Il faut donc, quand on le peut, parcourir les pays qu’on veut connoître.
En Espagne, on connaît le genre des oraisons funèbres, mais nous ne connaissons point d’orateurs qui s’y soient distingués. […] Nous en connaissons plusieurs de Maupertuis. […] On connaît le panégyrique de Cromwell par Waller. […] Comme cet ouvrage est peu connu parmi nous, qu’il me soit permis d’en citer la fin. […] Nous avons un panégyrique de ce grand homme, en langue russe, qui mérite d’être connu ; il est de M.
Il ne connaît arguments plus puissants. […] A-t-il connu à Paris Cyrano de Bergerac ? […] Molière et La Fontaine se connaissaient depuis 1660. […] Vous connaissez déjà, car ils sont bien connus, les mots échangés en ces circonstances. […] J’en connais !
Tourguénef est parmi les très rares et éminents artistes qui aient su connaître « un homme en particulier et non pas l’homme en général ». […] Tourguénef a entrepris d’exposer dans ses livres l’intime d’un groupe d’âmes le plus finement nuancées que l’on puisse connaître. […] Et cet homme connaît son mal. ! […] Mais Tourguénef était empêché par toute son organisation mentale de connaître ces consolations intellectuelles. […] Il connut du monde tout ce que peuvent y voir des yeux très myopes et très doux, il en ignora ce qu’en déduisent les esprits purs, froids, lointains et volontaires.
Et alors, avertis par cet exemple, nous avons mieux regardé notre petit monde terrestre et, sous le désordre apparent, là aussi nous avons retrouvé l’harmonie que l’étude du Ciel nous avait fait connaître. […] Elle nous a appris que les lois sont infiniment précises, et que si celles que nous énonçons sont approximatives, c’est parce que nous les connaissons mal. […] Pour comprendre la Nature, il faut pouvoir sortir de soi-même, pour ainsi dire, et la contempler de plusieurs points de vue différents ; sans cela, on n’en connaîtra jamais qu’un côté. […] En même temps, l’Astronomie nous apprenait à ne pas nous effrayer des grands nombres, et cela était nécessaire, non seulement pour connaître le Ciel, mais pour connaître la Terre elle-même ; et cela n’était pas aussi facile qu’il nous le semble aujourd’hui. […] Auguste Comte a dit, je ne sais où, qu’il serait vain de chercher à connaître la composition du Soleil, parce que cette connaissance ne pourrait être d’aucune utilité pour la Sociologie.
» Il se fait dire encore par elle : « Quand je vous ai connu, personne ne prononçait votre nom : maintenant, qui l’ignore ? […] René, pour paraître plus grand, aime mieux frapper l’imagination que le cœur ; il aime mieux (même dans ce cas où il se suppose père) être rêvé de sa fille que d’en être connu, regretté et aimé. […] Tout cela est bon pour les lecteurs qui ne l’ont pas connu, ou pour ceux qui ne voient jamais de la scène que le devant. […] Il a (comme le René des Natchez encore) la prétention de n’être pas connu, de n’être pas compris : « Vous prenez mon sourire pour de la gaieté, vous vous y connaissez mal. […] Il se révolte contre cette idée d’une bienveillance dont il serait l’objet : Je ne sais qui vous voyez et qui peut vous parler de moi : quelque bienveillant qu’on puisse être, on ne me connaît pas, car je ne connais personne.
En remontant à la source de la révolution littéraire, je n’ai voulu que faire connaître ses premiers auteurs. […] Déjà connu par des poésies pleines d’énergie, vous avez prêché avec tout l’avantage du talent la nouvelle doctrine. […] Nous ne connaissions point alors ce charlatanisme des journaux et des billets donnés. […] Sous un gouvernement comme le nôtre, chacun est bien libre d’avoir une opinion et de pouvoir la faire connaître tout entière. […] Victor Hugo ne peut pas nier qu’il en ait eu le projet, car, après les premières représentations d’Hernani, il s’écria dans un salon à moi bien connu : « Enfin, j’ai porté le dernier coup à la baraque classique. » Mot énergique qui fait bien connaître la mission du prophète.