/ 3655
1064. (1855) Préface des Chants modernes pp. 1-39

Nous les connaissons depuis longtemps, nous les avons vus à l’œuvre, nous savons leurs pasquinades et leurs insuffisances. […] L’ex-ministre est oublié ; nul ne sait un mot des discours qu’il prononça jadis ; nul ne connaît plus un seul acte de sa vie parlementaire. […] Pour arriver jusqu’à elle il fallait avoir le mot de passe qui faisait baisser la herse, il fallait connaître le : Sezame, ouvre-toi ! […] Enfin, il expliquera et commentera les richesses, les étrangetés, les mystères de cette planète que nous habitons et que nous connaissons si peu. […] Je connais des poëtes, de fort grands poëtes, qui sont réduits à rendre compte des vaudevilles imbéciles et des sottes pantalonnades qui se jouent sur tous les tréteaux de Paris.

1065. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre III. Le comique de caractère »

Nous pouvons avoir fréquenté longtemps une personne sans rien découvrir en elle de risible : si l’on profite d’un rapprochement accidentel pour lui appliquer le nom connu d’un héros de drame et de roman, pour un instant au moins elle côtoiera à nos yeux le ridicule. […] Mais ce que je vois et ce que j’entends du monde extérieur, c’est simplement ce que mes sens en extraient pour éclairer ma conduite ; ce que je connais de moi-même, c’est ce qui affleure à la surface, ce qui prend part à l’action. […] Ce que nous éprouvons est donc l’essentiel, et nous ne pouvons connaître à fond que notre propre cœur — quand nous arrivons à le connaître. […] Nous connaissons cette cause. […] Ici encore va se vérifier la loi que nous connaissons bien : une forme du risible étant donnée, d’autres formes, qui ne contiennent pas le même fond comique, deviennent risibles par leur ressemblance extérieure avec la première.

1066. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

Il connut, suivant la forte parole de M.  […] Telle que nous la connaissons, cela ne nous étonne pas. […] On connaît son culte pour Mallarmé. […] Tout homme connu est un caméléon. […] On ne l’avait peut-être jamais connue comme dans la France du dix-huitième siècle.

1067. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

Cet Espagnol m’apparaît, dans le peu que je connais de lui, comme un orthodoxe imperturbable. […] » (Décidément ce Vivès connaissait peu les hommes). […] Seront-ils aultres que ceux que tu connois ? […] Et je ne vous parle que de ce que je connais ! […] Je ne connais rien de plus largement éployé ni de plus fleuri que les vers de M. 

1068. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fontainas, André (1865-1948) »

Nourri d’Henri de Régnier, s’il n’en connaît pas tous les détours, toutes les séductions, il vaut encore par une spontanéité d’images élégantes, pures et bien ajustées. […] Lisez dans Crépuscules le long poème intitulé : L’Eau du fleuve, arrêtez-vous plus particulièrement à la pièce qui commence ainsi : La lune illumine la nuit du fleuve et vous connaîtrez l’ampleur de vision de M. 

1069. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Payen, Louis (1875-1927) »

Je ne serais pas étonné qu’il allât très loin dans une voie qui malheureusement est trop connue et qui n’est vraiment glorieuse que pour ceux qui 1 ont ouverte ou qui l’ont retrouvée après un long oubli. […] Payen, car, à défaut d’autre mérite, il aurait celui de connaître à fond son métier de poète.

1070. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Villeroy, Auguste »

Villeroy connaît la tragédie antique, et, bien qu’il n’emploie pas le chœur, sa pièce est construite un peu comme celles que la Grèce nous a léguées ; et même, à en juger par certaine indication qui suit, dans la pièce imprimée, la liste des personnages, il semble que M.  […] Villeroy connaît encore les classiques français, et nous serions étonné si, parmi eux, Corneille n’avait pas sa prédilection.

1071. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 7-11

Quoique connu dans les meilleures Sociétés, par des Chansons, des Vaudevilles, des Parodies, des Amphigouris, & d’autres Productions marquées au coin de l’agrément & de la gaieté ; néanmoins une grande modestie, beaucoup de défiance de lui-même, une juste idée des difficultés de l’Art, l’empêchoient de se produire sur le Théatre de la Nation. […] Quoique ces deux Pieces soient bien éloignées de ressembler à nos Drames langoureux & romanesques, les sentimens particuliers que ce Poëte a fait connoître en plusieurs occasions, doivent le rendre sensible au reproche d’avoir contribué, par ses talens, à accréditer un genre que ses lumieres réprouvent.

1072. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 540-543

Il est connu dans la République des Lettres par un Ouvrage qui a excité de justes murmures : cet Ouvrage a pour titre : Querelles littéraires, & pour épigraphe, le Tantæ ne animis cœlestibus ira ! […] Bossuet, qu’ils avoient une façon de penser toute philosophique, & que s’ils étoient nés à Londres, ils auroient donné l’essor à leur génie, & déployé leurs principes, que personne n’a bien connus, s’il n’avoit voulu grossir la Liste philosophique de deux noms, qui en seront toujours le fléau ?

1073. (1858) Cours familier de littérature. V « XXXe entretien. La musique de Mozart (2e partie) » pp. 361-440

Son cœur venait d’être déçu par l’objet de son premier amour. « Mademoiselle Aloïse Weber, dit Scudo, était une jeune et jolie cantatrice de grand talent que Wolfgang Mozart avait entendue et connue à Munich avant son départ pour Paris. […] Donn’Anna, donn’Elvira et don Ottavio se découvrent et apostrophent don Juan d’une voix terrible en lui disant : Tutto gia si sà , on sait tout et vous êtes connu. […] Nous ne connaissons dans aucune langue des scènes domestiques qui remuent plus doucement et plus profondément les fibres de famille. […] Nous regretterions de n’avoir pas connu ces Mémoires restés obscurs de d’Aponte ; c’est un trésor de littérature vénitienne qui vaut un regard de ce siècle et la traduction d’une main légère. […] … tu… vous connaissez ?

1074. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Troisième partie de Goethe. — Schiller » pp. 313-392

Ses vertus le firent distinguer par le duc de Wurtemberg, un de ces petits princes qui connaissaient tous leurs sujets par leurs noms. […] Ma seule excuse, c’est que j’ai voulu peindre les hommes deux ans avant de les connaître !  […] Ils la façonnaient dans leur imagination avant d’en connaître les éléments. […] Il connut Goethe chez sa belle-mère. […] Nous n’avons pas connu nous-mêmes Bettina d’Arnim, mais nous avons connu sa fille, et, si l’on doit juger des charmes de physionomie, d’âme et d’esprit de la mère, par la figure de la fille, Bettina fut bien digne d’être l’Hébé de ce Jupiter mourant.

1075. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

Ainsi la vierge domine ses compagnes qui ne connaissent pas encore le mariage. […] Voulez-vous le connaître, si vous ne le connaissez pas ? […] On voyait, à l’empressement et à la complaisance de l’enfant, qu’elle était connue et aimée dans le voisinage ; des blanchisseuses occupaient le rez-de-chaussée. […] Vous l’avez connue, Lamartine, vous l’avez caressée sur ma fenêtre, sur le bout de mon lit, à mon chevet, sur le dossier de mon fauteuil, sur mon épaule, sur mes cheveux, sur ma main, quand j’écrivais. […] Relisons ici les derniers mots de Jules Janin, qui paraît l’avoir connu et aimé autant que nous.

1076. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (2e partie) » pp. 161-239

Je ne connais aucun oiseau de si petite taille, dont le chant ne le cède à celui du troglodyte d’hiver. […] On connaissait la valeur de ses nègres ; et, au jour dit, le crieur les avait exposés soit par petits lots, soit un à un, suivant qu’il le jugeait plus avantageux à leur propriétaire. […] Il connaissait parfaitement tous les marécages des environs, et se dirigea en droite ligne vers la cannaie au centre de laquelle j’avais trouvé son camp. […] Les serviteurs de la maison le connaissaient trop bien pour ne pas l’aider par tous les moyens en leur pouvoir, et chaque matin il s’en revenait à son camp avec d’amples provisions. […] Le propriétaire, que je connaissais très bien, me reçut avec cette généreuse bonté qui distingue les planteurs de la Louisiane.

1077. (1894) Textes critiques

De tapisserie aussi, un Iker. — Des Ranft ; d’Osbert la déjà connue Femme au Soleil et quatre panneaux derrière la vitre de la rosée. […] Et le si connu sommeil et mort sur l’orgue de Clotho des araignées vieillardes aux doigts filandiers. […] C’est parce que la foule est une masse inerte et incompréhensive et passive qu’il la faut frapper de temps en temps, pour qu’on connaisse à ses grognements d’ours où elle est — et où elle en est. […] Et si nous connaissons d’autre part le Don Juan aux mille et trois amours, il ne nous est guère autre chose qu’un chiffre, indéfini seulement et non infini, comme tous les nombres. […] Cher ami, connaissez-vous l’histoire suivante ?

/ 3655