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497. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

Mais on comptait sur l’avenir, et l’on voulait être complet. […] Son livre actuel est un des plus complets dans une œuvre où, sauf les livres de début, tout a chance de rester de par la conscience et la sincérité de l’écrivain et par la valeur des phénomènes étudiés. […] Ce ne serait de la critique que s’il était plus complet et démontrait chez ces écrivains des dérivations de pensée sous l’influence de l’alcool ; mais il ne l’a pas voulu, et peut-être ne le pourrait-il pas. […] Chez les gens de sa caste à qui il parle de cette misère, il rencontre de l’indifférence et presqu’une fierté que Moscou possède une aussi belle misère, aussi complète. […] La sélection était juste, significative ; elle eût été complète si Verlaine eût goûté à sa valeur la saveur des vers de Charles Cros et le particulier de sa vie.

498. (1888) Études sur le XIXe siècle

William-Michael Rossetti a écrite pour l’édition complète en 2 vol. des œuvres de son frère9, et surtout trois articles de M.  […] Holman Hunt paraît avoir poursuivi le même but, mais avec un bonheur moins complet. […] Burne Jones est certainement, comme peintre, le plus complet des trois : il est à la fois dessinateur et coloriste. […] Il est impossible, par une simple analyse, de donner une idée de ce roman, qui est l’œuvre la plus complète et la plus remarquable que la littérature italienne ait produite depuis bien longtemps. […] Le drame, par son fond comme par sa forme, offre la réunion la plus complète de toutes les parties de l’art.

499. (1809) Tableau de la littérature française au dix-huitième siècle

La carrière lyrique offrait même d’assez grandes difficultés pour qu’on n’espérât pas d’y obtenir un succès complet. […] Après Œdipe, où il avait été soutenu par Sophocle, Voltaire ne put obtenir de triomphe complet. […] C’était le doute complet, universel, la suppression de la vérité et de la certitude. […] Lorsqu’elles sont exactes et complètes, elles opèrent une persuasion intérieure, et non point une conviction extérieure. […] Communément ils flottent entre cette perfection et un désordre complet.

500. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « PENSÉES ET FRAGMENTS. » pp. 495-496

Ces volumes de Critiques et Portraits renferment du moins tout ce que j’ai fourni d’un peu complet dans ma collaboration à la Revue de Paris d’abord, et ensuite à la Revue des Deux Mondes, ma patrie depuis déjà longtemps.

501. (1874) Premiers lundis. Tome II « De l’expédition d’Afrique en 1830. Par M. E. d’Ault-Dumesnil, ex-officier d’ordonnance de M. de Bourmont. »

Il avait dès lors la pensée de mettre à profit cette observation de chaque jour et de chaque heure, pour écrire une histoire complète de cette grande entreprise, dont les résultats, tout négligés qu’ils sont, ne doivent pas périr.

502. (1824) Préface d’Adolphe

Mais quand on voit l’angoisse qui résulte de ces liens brisés, ce douloureux étonnement d’une âme trompée, cette défiance qui succède à une confiance si complète, et qui, forcée de se diriger contre l’être à part du reste du monde, s’étend à ce monde tout entier, cette estime refoulée sur elle-même et qui ne sait plus où se replacer ; on sent alors qu’il y a quelque chose de sacré dans le cœur qui souffre parce qu’il aime ; on découvre combien sont profondes les racines de l’affection qu’on croyait inspirer sans la partager ; et si l’on surmonte ce qu’on appelle faiblesse, c’est en détruisant en soi-même tout ce qu’on a de généreux, en déchirant tout ce qu’on a de fidèle, en sacrifiant tout ce qu’on a de noble et de bon.

503. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome II

NUCK indique déjà en 1682 les conduits de la glande qui porte son nom, mais il n’en annonce la découverte complète qu’en 1685. […] Quand ils boivent, l’écoulement de la salive parotidienne s’arrête d’une manière complète ; il en est de même chez le chien. […] Dans l’expérience que je viens de rapporter il y a eu une réussite immédiate complète. […] Les sels métalliques, l’esprit de bois et l’alcool précipitent encore d’une manière complète la matière organique du suc pancréatique. […] Mais la destruction du pancréas que j’avais espérée par la coagulation du sang dans les canaux ne fut pas complète.

504. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

On a de Fléchier d’autres vers français que ceux qui ont été recueillis dans ses œuvres complètes, et ils justifient encore mieux, s’il est possible, la filiation que j’établis. […] On lit, au tome ixe de ses Œuvres complètes, un écrit intitulé : Réflexions sur les différents caractères des hommes, et qui, bien qu’on s’explique peu le motif qui le lui aurait fait composer, se rapporte assez bien à l’ordre d’idées, d’habitudes sociales et d’inclinations littéraires, où l’on sait que Fléchier a vécu et auquel il resta fidèle jusqu’à la fin. […] L’abbé Ducreux, éditeur des Œuvres complètes de Fléchier (1682), l’a publié en entier pour la première fois : seulement il avoue qu’il a cru devoir en quelques endroits substituer quelques termes à ceux de l’original : « non qu’ils aient rien de messéant, dit-il, mais nous avons pensé que cette attention était due aux personnes d’une imagination qui se blesse aisément, et qui découvre, sous les expressions les plus innocentes, des sens détournés et peu modestes dont ne se doutaient pas ceux qui les ont employés ». […] Fléchier, dans l’aperçu qu’il donne des mêmes circonstances et des mêmes scènes, est plus véridique ou plus complet.

505. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Charles Labitte »

Il n’y aurait qu’à retrancher et à resserrer un peu pour que l’étude sur Marie-Joseph Chénier devînt un morceau de critique biographique achevé de forme autant qu’il est complet de fond. […] Ce genre, ainsi développé et déterminé, a parcouru en peu d’années ses divers degrés de croissance, et Charles Labitte, on peut le dire, l’a poussé au dernier terme du complet dans une ou deux de ses biographies, dans celle de Marie-Joseph Chénier particulièrement. […] On a dit de cette spirituelle dissertation, devenue l’une des préfaces naturelles du pèlerinage dantesque, que c’était une histoire complète de l’infini tel qu’on se le figurait en ces âges crépusculaires : « Hélas ! […] Des fonctions si nouvelles le rejetèrent à l’instant dans l’étude de l’antiquité ; et comme il ne faisait rien à demi, comme il portait en toute veine son insatiable besoin de recherches et de lectures complètes, il devint en très-peu de temps un érudit classique des plus distingués ; mais s’étonnera-t-on que la vie se consume à cette succession rapide de coups de collier imprévus, à ces entrées en campagne avant l’heure et à ces marches forcées de l’intelligence ?

506. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre I. Polémistes et orateurs, 1815-1851 »

Quand il s’aperçut que l’ultramontanisme aussi se mettait au service du pouvoir, que le pape agissait en souverain temporel et liait sa cause à celle des rois, quand il vit par toute l’Europe le clergé se faire le gardien des principes légitimistes plutôt que des principes évangéliques, Lamennais rompit d’abord avec la légitimité ; il devint libéral ; il lui sembla que le règne de Dieu par l’autorité était actuellement impossible ; il tâcha d’y revenir par la liberté680, il chercha dans le développement complet de la liberté des garanties contre le despotisme et l’anarchie, et les conditions de l’ordre et de la vie sociale. […] Œuvres complètes, Paris, 1836-1837. 12 vol. in-8 ; Correspondance, pub. par E. […] — Éditions : Œuvres complètes, Librairie Internationale, 33 vol. in-18. 1868-1876 ; Correspondance, 14 vol. in-18, 1875. […] Député en 1870 à l’Assemblée nationale.Éditions : Traduction des Idées sur la philosophie de l’histoire de Herder, 1827, 3 vol. in-8 ; Ahasvérus, 1833, in-8 ; Napoléon, poème, 1836, in-8 ; Prométhée, 1838, in-8 ; Allemagne et Italie, 1839, 2 vol. in-8 ; Des Jésuites, 1853, in-18 (avec Michelet) ; Révolutions d’Italie, 1848, in-8 ; Œuvres complètes, in-8, 1857-1858, t. 

507. (1894) Propos de littérature « Chapitre IV » pp. 69-110

Chaque groupe d’harmonies délimité par la tonalité forme, virtuellement au moins, dans notre système musical, un tout complet et stable, gouverné par des lois. […] Mais cet ensemble d’harmonies n’est au point de vue purement musical que la contraction des divers groupes transcrits ci-après sous leur plus simple expression : On le remarquera, chacun d’eux est ici complet avec sa conclusion logique. […] Les Parnassiens ont accusé ceux d’aujourd’hui (vraiment ce fut un réquisitoire complet) de souhaiter la mort du vieil alexandrin qui depuis Lambert le Tort s’obstinait à garder le pouvoir absolu. […] Mais il y a plus ; dans la musique proprement dite si l’on considère telle mélodie qu’on voudra, on aperçoit ceci : elle indique son ton et sa modalité, elle désigne en général son harmonie complémentaire naturelle qui peut être ensuite altérée et compliquée, mais subsiste toujours quant à sa racine ; enfin, en laissant de côté les notes de passage et appogiatures, indépendamment de tout accompagnement ou contrepoint, la mélodie forme elle-même, par ses intervalles, un accord ou une suite d’accords, complets ou incomplets, et indique la racine des autres.

508. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre V. Le Séminaire Saint-Sulpice (1882) »

Le résultat de ses études fut un immense ouvrage manuscrit, représentant un cours complet d’Écriture sainte, selon les idées relativement modérées qui dominaient chez les catholiques et les protestants à la fin du xviiie  siècle. […] La langue hébraïque était ici l’instrument capital, puisque, des deux Bibles chrétiennes, l’une est en hébreu et que, même pour le Nouveau Testament, il n’y a pas de complète exégèse sans la connaissance de l’hébreu. […] Ses livres étaient à ma disposition, et il avait une bibliothèque très complète. […] Je la quitte malgré moi ; j’ai horreur de ces attaques déloyales où on la calomnie ; j’avoue franchement que je n’ai rien de complet à mettre à la place de son enseignement ; mais je ne puis me dissimuler les points vulnérables que j’ai cru y trouver et sur lesquels on ne peut transiger, vu qu’il s’agit d’une doctrine où tout se tient et dont on ne peut détacher aucune partie.

509. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  premier article .  » pp. 326-341

Facile jusqu’à un certain point, plus facile assurément que presque tout ce qui est dans l’intervalle, complet en lui-même, ayant sa langue à lui, son vocabulaire et ses formes d’expression, comme il a son Olympe et son monde, il promet d’entières et sûres jouissances à quiconque aura la volonté de l’aborder et de le posséder. […] On trouve cet article comme introduction en tête du Dictionnaire complet d’Homère et des Homérides, par MM.

510. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mémoires de Casanova de Seingalt. Écrits par lui-même. »

Édition originale, la seule complète. […] Il ne faut pas avoir beaucoup vécu et observé pour savoir que, s’il est de nobles êtres en qui le sentiment moral domine aisément et règle la conduite, il y a une classe assez nombreuse d’individus qui en sont presque entièrement dénués, et chez qui cette absence à peu près complète permet à toutes les facultés brillantes, rapides, entreprenantes, de se développer sans mesure et sans scrupule.

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