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493. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 509

M. l’Abbé Clément a été moins heureux dans les Ouvrages de piété qu’il a composés ; le style en est froid & commun, quoiqu’on puisse y trouver égalemen de quoi s’instruire & s’édifier.

494. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre sixième »

Le soutenu comprenait les pièces de théâtre, les poèmes descriptifs, les épopées, fort communes alors. […] Ces vers, que chacun de nous sait par cœur, que l’usage a rendus communs sans les rendre vulgaires, paraissaient inouïs aux contemporains de Boileau, et aux poètes qui ne se sentaient pas en règle sur ce point. […] Non seulement l’application en est commune à la prose et aux vers, mais elles s’étendent à l’art de concevoir et d’exprimer toutes choses. […] Le vrai commun à tous les ouvrages de Boileau, c’est la perfection de l’art d’écrire en vers. […] Dans ce passage l’éloge est commun à Racine et à Boileau.

495. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

Ils ont des traits communs. […] Dès que vous n’êtes plus au-dessus de la commune mesure, vous êtes infiniment au-dessous. […] Ce sera même une tendance commune à tous les grands psychologues au théâtre de réduire l’intrigue à rien. […] Le plus souvent il est en dehors de la croyance commune parce qu’il la dépasse. […] Pour un homme ordinaire cela se réduit à ne pas vouloir qu’il y ait des pauvres dans sa commune.

496. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 291-292

La Continuation de l’Histoire de l’Eglise Gallicane est un Ouvrage d’une sagacité, d’une critique, d’une modération, d’une netteté de style & d’une élégance peu commune.

497. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 306-307

Si les Muses plaintives ont été d’abord les objets de son culte ; s’il a débuté dans la carriere poétique par des Héroïdes peu propres à l’élever au dessus du commun des Poëtes de nos jours, il s’est livré dans la suite à des sujets plus agréables, qu’il a traités de maniere à dédommager ses Lecteurs de la foiblesse de ses premiers essais.

498. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Avant-propos »

Nous avons choisi, parmi les problèmes, celui qui est commun à la métaphysique et à la psychologie, le problème de la liberté.

499. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — I. » pp. 204-223

Voilà l’image de la saillie et du trait chez Duclos : un mot familier, commun s’il se peut, appliqué avec nerf et imprévu, un ressort brusque qui vous part au visage. […] Cet homme vif et décidé, qui se retient si peu dans un salon et qui a l’air de vouloir tout abattre en dînant, se replie plutôt du côté de Fontenelle quand il s’agit d’attaquer de front un préjugé : On déclame beaucoup depuis un temps contre les préjugés, dit-il ; peut-être en a-t-on trop détruit : le préjugé est la loi du commun des hommes. […] Il y a, à côté du neuf, des remarques communes, et le tout est trop entassé : aucune invention n’y jette la variété comme cela s’était vu dans les Lettres persanes.

500. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — II. (Fin.) » pp. 281-300

La Bruyère a très finement touché ce coin singulier, et ce travers d’être en tout l’opposé du commun des mortels, dans le portrait qu’il a donné de Tréville sous le nom d’Arsène (chapitre « Des ouvrages de l’esprit ») : Arsène, du plus haut de son esprit, contemple les hommes, et, dans l’éloignement d’où il les voit, il est comme effrayé de leur petitesse : loué, exalté et porté jusqu’aux cieux par de certaines gens qui se sont promis de s’admirer réciproquement, il croit, avec quelque mérite qu’il a, posséder tout celui qu’on peut avoir, et qu’il n’aura jamais : occupé et rempli de ses sublimes idées, il se donne à peine le loisir de prononcer quelques oracles : élevé par son caractère au-dessus des jugements humains, il abandonne aux âmes communes le mérite d’une vie suivie et uniforme, et il n’est responsable de ses inconstances qu’à ce cercle d’amis qui les idolâtrent ; eux seuls savent juger, savent penser, savent écrire, doivent écrire… À l’heure dont nous parlons, Tréville n’avait point encore eu d’inconstance proprement dite, mais une simple conversion ; seulement il l’avait faite avec plus d’éclat et de singularité peut-être qu’il n’eût fallu et qu’il ne put le soutenir : il avait couru se loger avec ses amis du faubourg Saint-Jacques, il avait rompu avec tous ses autres amis ; il allait refuser de faire la campagne suivante sous les ordres de Louis XIV : « Je trouve que Tréville a eu raison de ne pas faire la campagne, écrivait un peu ironiquement Bussy : après le pas qu’il a fait du côté de la dévotion, il ne faut plus s’armer que pour les croisades. » Et il ajoutait malignement : « Je l’attends à la persévérance. » Tel était l’homme dont la retraite occupait fort alors le beau monde, lorsque Bourdaloue monta en chaire un dimanche de décembre 1671 et se mit à prêcher Sur la sévérité évangélique : il posait en principe qu’il faut être sévère, mais que la sévérité véritablement chrétienne doit consister, 1º dans un plein désintéressement, un désintéressement même spirituel et pur de toute ambition, de toute affectation même désintéressée ; — 2º qu’elle doit consister dans une sincère humilité, et 3º dans une charité patiente et compatissante. […] Et parce que l’humilité même se trouve exposée en certains genres de vie dont toute la perfection, quoique sainte d’ailleurs, a un air de distinction et de singularité, la vraie austérité du christianisme, surtout pour les âmes vaines, est souvent de se tenir dans la voie commune, et d’y faire, sans être remarqué, tout le bien qu’on ferait dans une autre route avec plus d’éclat.

501. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) «  Œuvres de Chapelle et de Bachaumont  » pp. 36-55

La phrase y peut paraître longue, traînante, et c’est là une lettre persane qui ne ressemble en rien assurément pour la forme à celles de Montesquieu ; mais le fond est d’un grand sens, et consulté par Chapelle, il lui répond en le mettant de son mieux en garde contre les principaux défauts auxquels il le sait bien sujet, et aussi contre les conclusions où va trop volontiers la philosophie de Gassendi, leur maître commun. […] Ils ont tous cela de commun, de ne pas prendre la nature au sérieux, et de ne la regarder en sortant du cabaret ou du salon que pour y mettre une grimace et de l’enluminure. […] Parny enfin a écrit un peu sur le même ton une suite de lettres adressées tant à son frère qu’à Bertin même, durant une traversée à l’île Bourbon, leur patrie commune : mais, dans ces lettres, il est devenu plus sérieux par la nature même des spectacles et par la force des choses.

502. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Instruction générale sur l’exécution du plan d’études des lycées, adressée à MM. les recteurs, par M. Fortoul, ministre de l’Instruction publique » pp. 271-288

… Si, en sortant du lycée, les jeunes gens ont conservé une notion précise et durable de la nature et des propriétés de quelques corps d’un intérêt universel, comme l’air, l’eau, les métaux usuels, les acides, les alcalis et les sels les plus communs ; si les phénomènes de la combustion, ceux de la respiration et de la nutrition des plantes, ceux de la respiration et de la nutrition des animaux, ont été soigneusement étudiés devant eux, l’enseignement de la chimie aura atteint son but. […] Sa logique est là, non pas ailleurs… Tout ce qui tend à confondre l’étude des sciences physiques avec les observations et les notions de la vie commune, doit être saisi avec empressement. […] Le professeur ne négligera pas de résoudre devant eux les petits problèmes d’analyse que la leçon comporte, surtout lorsqu’il s’agit de substances d’un emploi commun.

503. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — I » pp. 249-267

Ce qu’il faut lui répondre quand il s’exprime avec une affirmation si absolue, c’est que, entre un fait si général et aussi commun à tous que le sol et le climatu, et un résultat aussi compliqué et aussi divers que la variété des espèces et des individus qui y vivent, il y a place pour quantité de causes et de forces plus particulières, plus immédiates, et tant qu’on ne les a pas saisies, on n’a rien expliqué. […] Le raisonneur prétend assigner des règles à la beauté du paysage : « pour qu’un paysage soit beau, il faut que toutes ses parties impriment une idée commune et concourent à produire une même sensation. » Il y a des paysages où, avec de grandes parties, l’impression totale est manquée ; il y en a où, avec les circonstances les plus vulgaires, les plus triviales, l’effet est produit. […] [1re éd.] entre un fait aussi général et aussi commun à tous que le sol et le climat

504. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Œuvres complètes de Molière »

On a les noms de tous ces fils de famille que l’amour du plaisir et la passion de l’art associent dans une entreprise commune, assez brillante au début, mais tournant vite à la ruine. […] Son nom, dans tous les actes, précède toujours celui de ses associés ; en même temps qu’il est le plus brave au jeu, à ce que nous appellerions le feu de la rampe et devant le public, il prend vis-à-vis des siens, dans l’affaire commune, la grosse part de la responsabilité ; il souscrit pour tous des obligations, il s’engage, et finalement, les recettes étant insuffisantes, les fournisseurs n’étant pas payés, les obligations n’étant pas remboursées au terme préfix, Molière se voit un jour appréhendé au corps et mis en prison au Grand-Châtelet. […] C’est ne pas la mépriser trop pourtant, cette commune humanité dont on rit, dont on est, et dans laquelle on se replonge chaque fois avec lui par une hilarité bienfaisante.

505. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les fondateurs de l’astronomie moderne, par M. Joseph Bertrand de l’académie des sciences. »

Les horloges les plus communes et les plus grossières marquent les heures ; il n’y a que celles qui sont travaillées avec plus d’art qui marquent les minutes. […] La terre n’étant point une exception dans notre système planétaire, rien ne peut forcer à croire qu’elle possède seule ce privilège d’être habitée et que ce ne soit pas une condition commune qu’elle partage, sauf variété, avec les autres planètes, ses compagnes et ses sœurs. […] Il consent à reconnaître que « les hommes des autres mondes diffèrent de nous tant dans leur organisation intime que dans leur type physique extérieur » ; mais ce n’est là qu’une manière de concession : il croit pouvoir, d’ailleurs, assigner à ces types humains, certaines règles, certaines lois intellectuelles et morales qui leur sont communes avec nous.

506. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « JASMIN. » pp. 64-86

Mais l’inspiration de Reboul n’a rien de commun avec celle de Jasmin. […] Mais il n’y a rien de commun entre Jasmin et lui, que d’être du peuple et d’avoir du talent ; du reste, nul rapprochement à établir. […] Jasmin a adressé, en 1832, une pièce de vers français à Béranger, son patron naturel en notre littérature ; ces vers faciles et corrects, mais communs, prouveraient, s’il en était besoin, que le français est pour Jasmin une langue acquise, et que la couleur, l’image, la pensée, lui viennent en patois.

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