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486. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

commence la calomnie ? […] Le petit livre commence par la dédicace à une toute jeune fille de bonne extraction lyonnaise, dont nous aurons à parler. […] Desportes commença par être clerc chez un procureur de Paris. […] Hardi, aventureux, le jeune Agrippa commence ses prouesses dès l’âge de onze ans. […] Il commença alors à célébrer les merveilles de Vaux, fabuleux domaine, création inouïe de la magnificence du surintendant.

487. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (2e partie) » pp. 177-248

Thiers commence son douzième livre par une exposition raisonnée, très bien raisonnée dans quelques pages, très mal raisonnée dans quelques autres pages, de la situation de la religion en France en 1801. […] L’opposition militaire, qui commence aussi à poindre, se groupe et se personnifie autour de Moreau, le seul rival de gloire qu’on puisse élever en face du premier Consul. […] La paix d’Amiens est rompue, la guerre commence. […] C’est par le monde maritime que ces préparatifs commencent. […] Le jour commençait à luire.

488. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VIII. La littérature et la vie politique » pp. 191-229

Et cependant Jean de Meung, qui l’a continué, a fidèlement conservé l’allégorie et les personnages imaginés, par Guillaume de Lorris, qui l’a commencé ; seulement il les a animés d’un esprit différent. […] Ce sera après le temps de désastres et de grands malheurs, lorsque les peuples harassés commenceront à respirer. […] Car le duc de Guise était un des plus grands personnages de son temps, avec des talents supérieurs auxquels il ne manqua que d’oser pour commencer dès lors la quatrième dynastie. […] Chateaubriand avait commencé par être assez bien accueilli du terrible maître que la France s’était donné. […] Bref la transformation commencée n’est pas achevée.

489. (1908) Promenades philosophiques. Deuxième série

Boucher de Perthes avait commencé par la littérature. […] On commençait, quelque part, à travailler le cuivre. […] Ici commence le ruisseau qui sera les Amazones ; ici commence la barre de fer qui sera le « Dreadnought ». […] Où cela commence-t-il ? […] Ses abords commençaient cependant d’être fréquentés.

490. (1898) Introduction aux études historiques pp. 17-281

Ainsi l’analyse est nécessaire à la critique ; toute critique commence par une analyse. […] Ainsi toute construction historique doit commencer par trouver un principe pour trier, encadrer et ranger les faits. […] Dans la pratique on commence par la proposition particulière, le fait historique : Salamine porte un nom phénicien. […] La formule d’ensemble indiquera où et quand l’évolution a commencé et fini et dans quel sens elle s’est produite. […] — Doit-on commencer par décrire des états de choses ou par raconter des événements ?

491. (1846) Études de littérature ancienne et étrangère

Le consul déroule la lettre de l’empereur, et en commence la lecture. […] Le romancier n’a pas craint de commencer par un début qui ressemble à un dénouement. […] La représentation avait lieu le jour, et commençait à une heure après-midi. […] Shakspeare est l’Homère des Anglais ; il a tout commencé chez eux. […] Pope disait lui-même qu’il ne pouvait se souvenir du temps où il avait commencé à faire des vers.

492. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

Donc, encore une fois, et bien sincèrement, je vous remercie des marques d’affection que vous me donnez, et, passant par-dessus les politesses, je commence mon Apologie. […] Vous commencez par douter de la réalité de ma reproduction, puis vous me dites « Après tout, elle peut être vraie » ; et comme conclusion : « Tant pis si elle est vraie !  […] Je n’eus donc, pour ce chapitre de Volupté qui commence par ces mots : « Quand on entre au séminaire, etc. », qu’à reprendre les paroles mêmes de l’abbé Lacordaire et à les faire entrer dans le tissu de mon récit, on y changeant ou en y adaptant çà et là quelques particularités et en opérant les soudures. […] Lorsqu’à mon retour de Liège je commençai ma campagne littéraire des Lundis eh octobre 1849, ce fut M.  […] Plein de feu, d’ardeur, d’une âme affectueuse et amicale, unissant à un fonds d’instruction solide les goûts les plus divers, ceux de l’art, de la curiosité et de la réalité, il semble ne vouloir faire usage de toutes ces facultés que pour en mieux servir ses amis ; il se transforme et se confond, pour ainsi dire, en eux ; et ce sont eux les premiers qui, de leur côté, sont obligés de lui rappeler qu’il y a aussi une propriété intellectuelle qu’il faut savoir s’assurer à temps par quelque travail personnel : il est naturellement si libéral et prodigue de lui-même envers les autres qu’on peut sans inconvénient lui conseiller de commencer un peu à songer à lui, de penser à se réserver une part qui lui soit propre, et, en concentrant ses études sur un point, de se faire la place qu’il mérite d’obtenir un jour.

493. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Une fois en ma vie, mais pas longtemps, un homme d’un talent immense m’a un peu aimée, jusque-là de me signaler, dans les vers que je commençais à rassembler, des incorrections et des hardiesses dont je ne me doutais pas. […] C’était pour elle un culte et qui avait commencé dès l’enfance. […] Après la bénédiction des arbres de la liberté et la lune de miel de la République, le quart d’heure de Rabelais commence : toute révolution amène avec elle son chômage à tous les degrés, depuis le bas jusqu’au faîte, et tout chômage entraîne après soi son déficit et sa pénurie : « (À Mme Derains, 1848)… La triste réalité est que je suis sans aucun argent ; que l’on m’envoie à l’heure même une contrainte pour mes impositions, et que je n’ai reçu ni mon mandat, ni avis sur mon trimestre échu depuis cinq jours.. […] Alors commence le tourment : « Ah ! […] Il lui restait encore à publier (et il n’en avait pas le premier mot écrit à l’avance) cette grande et dernière série d’articles qui suivit, et qui commencera le tome XIII, sur le général Jomini.

494. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Mémoires »

Cet incomparable succès, au début, conféra à M. de Chateaubriand un caractère public, comme écrivain ; sa triple influence, religieuse, poétique et monarchique, commença dès lors. […] En 1811, à Aulnay, dans cette Vallée-aux-Loups où il a écrit l’Itinéraire, Moïse, les Martyrs, près de ces arbres de tous les climats, qui lui rappellent les Florides ou la Syrie, et si petits encore qu’il leur donne de l’ombre quand il se place entre eux et le soleil, M. de Chateaubriand, au comble de sa gloire, au plus haut de la montagne de la vie, profitant des derniers jours de calme avant les orages politiques qu’il pressent, se retourne un matin vers le passé et commence la première page de ses Mémoires. […] Les oiseaux, les fleurs, une belle soirée de la fin d’avril, une belle nuit lunaire commencée le soir avec le premier rossignol, achevée le matin avec la première hirondelle, ces choses qui donnent le besoin et le désir du bonheur, vous tuent !  […] Ici commence toute une vie de René autre que celle que nous connaissons, avec le même fonds pourtant d’inquiétude et de rêve ; un René plus réel et non moins idéal, aussi romanesque, aussi attachant sans catastrophe et sans le malheur d’Amélie. […] Retiré le soir dans son donjon à part, le jeune homme, plein des légendes et du Génie du lieu, commençait à son tour une poétique incantation ; il évoquait sa Sylphide.

495. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la loi sur la presse »

La délibération sur la loi de la presse au Sénat, commencée le lundi 4 mai 1868, dura quatre jours, et se termina le jeudi 7. […] Car que d’atermoiements, si l’on s’en souvient ; et, une fois la discussion commencée, que d’amendements, que de correctifs, que de repentirs, comme disent les peintres ! […] Quant à moi, si j’avais un article à écrire à propos d’une séance pareille, il me semble que les lois les plus simples et les plus naturelles de la rhétorique me diraient de commencer par mettre le lecteur au fait, de lui expliquer brièvement l’état de la question et le rôle des orateurs, de le faire par ordre et avec suite pour en venir après à discuter à fond l’objet du débat et à apprécier, à juger les différentes opinions en présence. […] On avait commencé par ouvrir la fenêtre, par l’ouvrir toute grande ; mais, aussitôt après, on s’est mis à y poser des barreaux et des grilles, et si serrées, si étroites, qu’à peine si on peut respirer l’air à travers. […] Sous la Restauration, le 7 août 1827, sous une juridiction pareille à celle qu’on maintient aujourd’hui, on a vu comparaître devant le tribunal de police correctionnelle un homme vénérable, un homme de bien, un philosophe éminent, M. de Sénancour, auteur d’un Résumé de l’histoire des traditions morales et religieuses ; on l’a vu, pour quelques phrases qui ne semblaient pas assez respectueuses envers les religions positives, accusé avec véhémence par un avocat du roi qui ne croyait que remplir son devoir ; on l’a vu, comme de juste, condamné par le tribunal : car, d’ordinaire et provisoirement, en pareil cas, la police correctionnelle commence par condamner.

496. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIIIe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

Des revers et des succès signalèrent cette guerre inique, mais les Florentins commençaient à murmurer, quand un acte héroïque de Laurent émut tous les cœurs et changea les esprits. […] Je suis parti dans cette intention ; et peut-être est-ce la volonté de Dieu, que, comme cette guerre a commencé par le sang de mon frère et par le mien, elle se termine aujourd’hui par mon intervention. […] Semblable à ces moments de calme qui précèdent les ravages de la tempête, à peine on avait commencé à en goûter les douceurs, qu’elles s’évanouirent sans retour, l’édifice de la félicité publique, élevé par les travaux de Laurent et conservé par ses soins assidus, ne demeura ferme et entier que pendant le peu de temps qu’il vécut encore ; mais, à sa mort, on le vit s’abîmer comme ces palais enchantés que créa l’art de la magie, et il entraîna pour un temps dans sa ruine les descendants mêmes de son fondateur. […] Son début était frappant et son regard plein d’expression ; je commençai à m’intéresser sérieusement à ce qu’il allait dire. — Il commence ; je suis attentif : une voix sonore, des expressions choisies, des sentiments élevés. — Il établit les divisions de son sujet : je les saisis sans peine ; rien d’obscur, rien d’inutile, rien de fade et de languissant. — Il développe ses arguments ; je me sens embarrassé. — Il réfute le sophisme, et mon embarras se dissipe. — Il amène un récit analogue au sujet ; je me sens intéressé. — Il module sa voix en accents variés qui me charment. — Il se livre à une sorte de gaieté ; je souris involontairement. — Il entame une argumentation sérieuse ; je cède à la force des vérités qu’il me présente. — Il s’adresse aux passions ; les larmes inondent mon visage. — Il tonne avec l’accent de la colère ; je frémis, je tremble ; je voudrais être loin de ce lieu terrible. » « Valori nous a laissé, sur les sujets particuliers qui occupaient l’attention de Laurent et de ses amis dans leurs entrevues au couvent de San-Gallo, des détails qu’il tenait de la bouche de Mariano lui-même.

497. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

On commença par toute la France, dit un des biographes de Rabelais47, à chercher le sens caché de ces livres de « haute graisse, légers au pourchas et hardis à la rencontre », que Rabelais compare à de petites boîtes « peintes au-dessus de figures joyeuses et frivoles, et renfermant les fines drogues, pierreries et autres choses précieuses. » Ce fut à qui romprait « l’os rnedullaire », pour y trouver « doctrine absconse, laquelle », disait Rabelais, « vous revelera de très-hauts sacrements et mystères horrifiques, tant en ce qui concerne nostre religion qu’aussi l’estat politique et vie oeconomique48. » Cette recherche mécontenta les catholiques ; Rabelais ne leur avait rien épargné de ce qui pouvait se dire, jusques au feu exclusivement ; elle désappointa les partisans des idées nouvelles, que Rabelais n’attaquait pas, mais qu’il défendait encore moins. […] Dans le plan d’études que Gargantua propose à son fils Pantagruel, il lui recommande « la langue hébraïque, pour les sainctes lettres. » Plus loin, il lui conseille de commencer les heures du jour « parvisiterlessainctes lettres premièrement, le Nouveau Testament en grec ; puis, en hébreu, le Vieux Testament. » A Thélème, il y a une bibliothèque hébraïque ; il est vrai que Rabelais la met, ainsi que la grecque, au rez-de-chaussée pour qu’on n’ait pas à chercher très-haut les livres sérieux. […] Mais ni l’impiété de Lucien, ni le spiritualisme de Platon, dont la science commence où finit celle d’Hippocrate et de Galien, ni le matérialisme de ce dernier, ne le rendaient indifférent aux systèmes opposés, et à mille autres connaissances de tout ordre qui prenaient place dans cette vaste mémoire pour en sortir quelque jour pêle-mêle, ou en leur lieu, sous les formes les plus capricieuses. […] Il n’est guère de sujet dans lequel il n’ait vu ou indiqué la vérité qui était à dire ; mais comme si ce peu de sagesse le fatiguait, à peine sa raison commence-t-elle à s’intéresser à son objet, qu’il l’en détourne brusquement et, soit par une malice délibérée, soit par cet emportement qui lui est propre, il étouffe cette lueur sous un amas de folles imaginations. […] Les partisans de son mépris des choses fortuites, c’est-à-dire de ce qui lui est commun avec le vieil esprit français, forment une suite de libres penseurs qui commence à Montaigne, et qu’a continuée de notre temps Paul-Louis Courier.

498. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 janvier 1886. »

Si Wagner avait achevé son drame de négation, — négation absolue, mais mâle et affirmative, — Jésus de Nazareth (IV, 404), qu’il avait commencé immédiatement après Lohengrin, cette œuvre, certes, n’aurait pas été populaire ! […] Or, la phrase de Wagner commence avec l’acte et ne finit qu’avec lui, à bien peu d’exceptions près. […] DRESDE. — À l’époque des Fêtes de Bayreuth, le 4 août prochain, commencera au théâtre de Dresde une représentation intégrale de l’Anneau du nibelung, sous la direction du capellmeister Schuch. […] NEW-YORK. — Les représentations Wagnériennes ont commencé le 23 au Métropolitain par Lohengrin, sous la direction du capellmeister Anton Seidl, avec Mesdames Seidl et Brandt et M.  […] Lorsque nous avons commencé la Revue Wagnérienne en février nous avons voulu réaliser une double tâche : expliquer au public l’œuvre lyrique de Richard Wagner, et à ceux qui déjà connaissaient et aimaient cette œuvre expliquer le génie entier du Maître.

499. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « II »

Ernst reproche d’aller chercher à Bayreuth « quelle dose de demi-vérité et d’émotion moyenne, un compositeur pourrait offrir sans trop de risques au public parisien » a, dans Manon, appliqué avec bonheur le procédé wagnérien de l’union intime de la musique et de la parole, et même tenté une expérience assez délicate pour déterminer les limites où l’une finit et où l’autre commence. […] Servières, « au moment où commençait dans les concerts la vogue de Richard Wagner auprès du grand public, c’est-à-dire au moment où le triomphe des œuvres du maître aurait dû suffire à sa gloire, et où semblait se clore l’ère des vaines polémiques quelques partisans de Wagner se sont dits : « Maintenant que l’œuvre de Wagner a triomphé, il serait peut-être temps d’essayer de la comprendre. […] Toujours, lorsque le chevalier au cygne, l’œil empli des clartés surnaturelles, commence d’évoquer devant nous la vision de Montsalvat, nous ressentons le frisson sacré que donnent seules les œuvres supérieures. […] C’est une évolution qui commence, une période nouvelle qui s’ouvre : elle sera grande et féconde pour l’art français. […] Correspondances LONDRES. — La Société Wagnérienne de Londres a commencé le nouvel an avec courage et bon espoir.

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