On connaît cette image de François de Sales, charmante, tout embaumée de senteurs empruntées à la nature, par laquelle le gracieux saint conseille à ses ouailles de « faire comme les petits enfants qui, de l’une des mains se tiennent à leur père, et de l’autre cueillent des fraises ou des mûres le long des haies ». — Excellente méthode de discipline chrétienne, qui donc y contredirait ?
Ne nous paraît-il pas presque naturel que les Grecs aient été comme des adolescents spirituels, brillants, beaux parleurs, artistes passionnés, très légers du reste, d’un sens moral faible, et à qui on pardonne tout parce qu’ils sont charmants ? […] Il convenait au modeste et charmant Ballanche d’aller plus loin qu’à seulement s’en apercevoir. […] Tout cela est douteux, et tout cela est charmant.
Penser qu’on ne puisse rien faire de mieux que ce qui a été fait, s’entraver dans une imitation servile & perpétuelle, enchaîner quelquefois son propre sentiment devant des règles arbitraires, c’est avilir un Art utile & charmant, qui ne demande qu’à parler à tous les cœurs sensibles, peu curieux de la fidélité qu’on gardera à Aristote, & aux polémiques rêveries de l’Abbé d’Aubignac.
Il trouvera moyen de concilier la prévoyance et la naïveté, de contenter les esprits sévères en charmant la foule : avec les facultés qu’il possède, vouloir c’est pouvoir.
Il lut Montaigne dont il loue la « loquacité » charmante : « Une loquacité qui vient de la joie de tourner d’une façon toujours nouvelle la même chose : on la trouve chez Montaigne. » — Il lut Pascal, qu’il cite cent fois ; il lut La Rochefoucauld, dont il est, du reste, le dernier éditeur, avec commentaires surabondants ; il lut Corneille, qu’il a compris jusqu’au fond et que nous retrouverons souvent en sa compagnie dans le cours de ce volume ; il lut La Bruyère ; il lut Voltaire, Vauvenargues ; il lut Chamfort, où il retrouve Schopenhauer, Chamfort qu’il déteste et qu’il excuse à la fois d’avoir été du parti de la Révolution et dans lequel il trouve a un homme riche en profondeurs et en tréfonds de l’âme, sombre, souffrant, ardent et le plus spirituel des moralistes » et qu’il représente comme « étant resté étranger aux Français » (où a-t-il vu cela ?) […] Eckermann ne le comprenait pas du tout. « Mais, mon ami, dit Goethe, il y a aussi de la productivité en actes. » Goethe rappelait ainsi, « d’une manière charmante et naïve », que l’homme non théorique est pour les hommes modernes, pour les Eckermann, quelque chose « d’invraisemblable et de déconcertant », de telle sorte « qu’il faut la sagesse d’un Goethe pour concevoir, oui, pour excuser un mode d’existence si insolite. » Comme le voyait très bien Goethe, la science n’est pas le seul moyen de productivité ; elle en est même un moyen inférieur et elle empêche les moyens supérieurs et éclatants de productivité de se déployer.
Aucun style, en effet, n’a été, comme le sien, droit, facile, fluide et charmant. […] Sa fermeté pendant la Terreur prêtait une magie romanesque à cette charmante femme qui a inspiré tant de dévouements passionnés.
Zola touche l’esprit en faisant preuve d’une puissante intelligence, d’un regard pénétrant, ferme, scrutateur, par l’abondance des arabesques et des filigranes charmants.
Il n’ignore pas que les Athéniens ont souvent un caractère charmant et qu’il fait souvent bon de vivre avec eux. […] Il est à peine besoin d’ajouter qu’elle est funeste en ses derniers effets comme en elle-même, puisque, comme elle a pour principe, si l’on peut ainsi parler, « le mépris des lois écrites et non écrites, c’est de cette forme de gouvernement si belle et si charmante que naît infailliblement le gouvernement sans lois, c’est-à-dire le despotisme ».
La famille Marceau, établie dans la même maison, au même étage, compose un tableau charmant.
— Vous êtes charmant, me dit-elle en me sautant au cou.
Aussi résume-t-il ses idées en des nouvelles ou autres fictions fort agréables, dont l’esprit avisé et charmant, la forme joliment fringante, s’ils évoquent très peu la sécheresse des articles du Code, développent vite chez les lecteurs le sens du Droit.
» J’en ai assez dit pour montrer l’intérêt de ce livre posthume et silhouetter le profil moral de la charmante disparue qui ne l’a même pas composé, car la seule unité de ces pages est celle de la noble et délicate nature qu’elles manifestent.
Enfin, si cela vous va mieux, vous pourrez dire qu’il n’y avait rien à expliquer4. » On ne saurait se moquer du monde avec une plus charmante désinvolture.
Dans les plis sinueux des vieilles capitales, Où tout, même l’horreur, tourne aux enchantements, Je guette, obéissant à mes humeurs fatales, Des êtres singuliers, décrépits et charmants.