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589. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVI » pp. 256-263

. — Nous ne nous chargeons que de noter en courant : les Aristarques de l’avenir décideront.

590. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVII » pp. 306-312

Il a donc lutté, il est mort à la peine, mais l’avenir lui a donné raison, et sa politique a triomphé en définitive à Waterloo.

591. (1875) Premiers lundis. Tome III «  Chateaubriand »

La religion de René, qui n’est que dans l’imagination et qui ne régénère pas le cœur, ressemble fort aussi à celle qui a régné dans le premier tiers de ce siècle ; on en était aux regrets du passé et à ne plus le maudire ; on n’avait plus pourtant la force ou la faiblesse de croire, on aspirait à un avenir incertain dont on ne se formait pas l’idée, et l’on se berçait ainsi, avec soupirs et gémissements, sur un nuage de sentiments contradictoires qui ne donnaient aucun fonds à la vie, aucun point d’appui à l’action.

592. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre II. De la sensibilité considérée comme source du développement littéraire »

Si une passion est contrariée, mille idées, regrets du passé, espérances et craintes de l’avenir, délibérations et projets, viennent le soutenir et comme donner un corps au sentiment vague et flottant de sa nature.

593. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Delavigne, Casimir (1793-1843) »

Delavigne… Dans le monde des arts, il y a toujours au-dessous de chaque génie un homme de talent qu’on lui préfère ; le génie est inculte, violent, orageux ; il ne cherche qu’à se contenter lui-même et se soucie plus de l’avenir que du présent.

594. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VII. Le théâtre français contemporain des Gelosi » pp. 119-127

L’un trahissait pourtant de naïves vigueurs et laissait deviner un vaste avenir.

595. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre VI. Harmonies morales. — Dévotions populaires. »

Il faut du merveilleux, un avenir, des espérances à l’homme, parce qu’il se sent fait pour l’immortalité.

596. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

L’Avenir de la science, véritable confession intellectuelle d’un enfant du siècle, qu’il dédia à l’illustre orientaliste Eugène Burnouf, est un acte de foi ardente dans la bonté et (disons le mot) dans la sainteté de la recherche désintéressée, pure de toute vue temporelle. […] Mais il y a une vérité qui sera éternelle, c’est que des relations des deux sexes résultent des obligations sacrées, et que le premier des devoirs humains est de s’interdire, dans l’acte le plus gros de conséquences pour l’avenir du monde, une coupable étourderie. […] C’est dans la direction de ce but inaccessible, que se feront les grandes choses de l’avenir. […] L’avenir dira si les prévisions de Renan étaient justes. […] Au temps où l’avenir semblait lui promettre le repos après la moisson, il avait projeté de résumer en quelques pages un manuel de morale pratique qui eût été l’achèvement de sa doctrine et sa réponse à quelques critiques dont il avait la bonté de s’affliger.

597. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre I. De la sélection des images, pour la représentation. Le rôle du corps »

Toutes ces images agissent et réagissent les unes sur les autres dans toutes leurs parties élémentaires selon des lois constantes, que j’appelle les lois de la nature, et comme la science parfaite de ces lois permettrait sans doute de calculer et de prévoir ce qui se passera dans chacune de ces images, l’avenir des images doit être contenu dans leur présent et n’y rien ajouter de nouveau. […] Mais dès qu’il veut rattacher le présent au passé et prévoir l’avenir, il est bien obligé d’abandonner cette position centrale, de replacer toutes les images sur le même plan, de supposer qu’elles ne varient plus pour lui mais pour elles, et de les traiter comme si elles faisaient partie d’un système où chaque changement donne la mesure exacte de sa cause. À cette condition seulement la science de l’univers devient possible ; et puisque cette science existe, puisqu’elle réussit à prévoir l’avenir, l’hypothèse qui la fonde n’est pas une hypothèse arbitraire. Le premier système est seul donné à l’expérience présente ; mais nous croyons au second par cela seul que nous affirmons la continuité du passé, du présent et de l’avenir. […] On pourrait dire que nous n’avons pas de prise sur l’avenir sans une perspective égale et correspondante sur le passé, que la poussée de notre activité en avant fait derrière elle un vide où les souvenirs se précipitent, et que la mémoire est ainsi la répercussion, dans la sphère de la connaissance, de l’indétermination de notre volonté. — Mais l’action de la mémoire s’étend beaucoup plus loin et plus profondément encore que ne le laisserait deviner cet examen superficiel.

598. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIe entretien. Madame de Staël »

Necker les condensait tous ; mais, par une politique personnelle qui s’appliquait à recruter des partisans dans tous les partis de la pensée, monsieur et madame Necker gardaient une certaine neutralité caressante entre tous ces philosophes et tous ces écrivains, promulguant les principes, ajournant les applications, ménageant les rivalités, vénérant le passé, saluant l’avenir, se réfugiant dans la tolérance pour n’avoir pas à se prononcer entre la philosophie et le christianisme, entre l’aristocratie et le peuple, entre la monarchie et la république. […] L’espérance des nations, si longtemps attachée au destin de la France, ne pourrait plus entrevoir dans l’avenir aucun événement réparateur de cette génération désolée. » XXIV 1 Le neuf thermidor et la chute de Robespierre permirent à madame de Staël d’élever la voix. […] « Peu de temps après le 18 brumaire, il fut rapporté à Bonaparte que j’avais parlé dans ma société contre cette oppression naissante dont je pressentais les progrès aussi clairement que si l’avenir m’eût été révélé.

599. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre V. Le Séminaire Saint-Sulpice (1882) »

Durant deux mois à peu près, je fus protestant ; je ne pouvais me résoudre à quitter tout à fait la grande tradition religieuse dont j’avais vécu jusque-là ; je rêvais des réformes futures, où la philosophie du christianisme, dégagée de toute scorie superstitieuse, et conservant néanmoins son efficacité morale (là était mon rêve), resterait la grande école de l’humanité et son guide vers l’avenir. […] On me propose toujours une année d’études libres dans Paris, durant laquelle je pourrais réfléchir sur l’avenir que je devrais embrasser, et aussi prendre mes grades universitaires. […] Encore si j’étais sûr de l’avenir, si j’étais sûr que je pourrai un jour faire à mes idées la place qu’elles réclament, et poursuivre à mon aise et sans préoccupations extérieures l’œuvre de mon perfectionnement intellectuel et moral !

600. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VIII, les Perses d’Eschyle. »

Tout à l’heure, Darius ignorait le présent, maintenant il prédit hautement l’avenir ; il n’avait pas vu Salamine et il voit Platée. […] Vénérable comme un patriarche, sévère comme un juge, tutélaire comme un Génie, il prend la hauteur pontificale d’un prophète, pour révéler l’avenir et ramener les hommes à la mesure réglée par les dieux. […] Si l’éclair prophétique qui découvre l’avenir humain, illumine son sépulcre ouvert, il n’en rapporte aucune lueur sur la vie future.

601. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE IX »

Si tu ne peux, sans froide horreur, t’élancer dans l’avenir, à travers les flammes de ce bûcher ! […] Marguerite défend vaillamment son amour ; mais, après avoir menacé, le vieillard implore ; il la supplie, les mains jointes, de sauver l’avenir de son fils, compromis par une passion sans lendemain et sans asile. […] Elle se vend pour acheter trois mois de villégiature avec lui ; elle se revend pour tuer son amour par le mépris, lorsqu’elle le croit funeste à son avenir.

602. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) «  Œuvres de Chapelle et de Bachaumont  » pp. 36-55

Chapelle avait quelquefois des remords ; il faisait, le matin, de beaux projets, de grands serments ; il se proposait de revenir à l’étude, aux leçons savantes de son maître Gassendi, de s’appliquer à quelque ouvrage sérieux et qui lui fît honneur, qui lui donnât rang dans l’avenir. […] Ces trois ou quatre points, sur lesquels il veut attirer son attention d’homme à jeun, sont précisément les divers degrés d’impression et de sensation, puis de jugement et de raisonnement, de réflexions générales ; la conception que nous avons du passé, du présent et de l’avenir ; la faculté de retour et de considération interne sur nous-mêmes ; l’invention et la découverte des hautes vérités ; tant de sublimes imaginations des beaux génies, « une infinité de pensées enfin, si grandes et si vastes, et si éloignées de la matière qu’on ne sait presque par quelle porte elles sont entrées dans notre esprit », toutes choses qui restent à jamais inexplicables pour une philosophie atomistique et tout épicurienne.

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