Nous sommes troublés ou égayés ; nous allons nous lever de notre fauteuil ; puis, tout à coup, la vue de la rampe, les personnages des avant-scènes, tout autre incident, souvenir, sensation, nous arrête et nous maintient en place. […] En cet état intermédiaire, partiellement avortée et partiellement achevée, demi-rectifiée et demi-hallucinatoire, l’image est comme tel organe19 arrêté au milieu de son développement, un produit spécial, utilisé pour des fonctions spéciales, pour des fonctions de premier ordre.
L’énumération de tous ces devoirs sociaux dont le Contrat social selon l’esprit a fait des devoirs ne finirait pas ; je m’arrête. […] La trop grande étendue que j’ai été obligé de donner à l’Entretien précédent me force à restreindre celui-ci et à m’arrêter là de peur de fatiguer le lecteur de métaphysique sociale.
Quant à lui, une fois lancé, il ne s’arrêta plus. […] Il avait fait le tour des idées sans s’arrêter jamais dans la modération.
Arrivés là, quelques lecteurs inquiets s’arrêteront pour se demander si nous ne sommes pas en train de les mystifier. […] On peut penser tout ce qu’on voudra de cette violence, en rire ou s’en alarmer, mais il nous semble qu’il ne s’en est point vu d’aussi curieuse depuis que Ronsard essaya de parler grec et latin en français, et qu’elle vaut la peine qu’on s’y arrête une fois.
— Mais d’autre part, si l’on admet l’amour en dehors de la génération, où pourra-t-on s’arrêter ? […] De plus notre vie, nos actes, notre imagination même sont enfermés dans un cercle si étroit, il y a autour de ce cercle tant de possibilités ou de réalités inconnues que les jugements portés par nous restent toujours incertains et petits ; s’ils sont trop arrêtés ou trop âpres, ils se teintent de ridicule.
C’est ici le lieu d’expliquer par quelles raisons nous prenons la liberté de nous avancer ici sur un terrain sacré, au bord duquel la philosophie spiritualiste s’est généralement arrêtée jusqu’à présent. […] C’est ici qu’on ne peut s’empêcher d’arrêter l’illustre penseur.
Une fois cette intervention acceptée, on ne sait plus où s’arrête cette contagion de l’esprit, de l’amour et du hasard… « Enervis histrio, dum amorem fingit infligit ! […] Ainsi parlait Henri ; ceux qui le connaissent comme je le connais, savent très bien qu’une fois lancé, il est impossible de l’arrêter.
L’âme a, pour ainsi dire, surveillé l’écho dans son évolution décroissante, et, à un certain degré d’affaiblissement, le trouvant approprié à ses besoins, elle l’a arrêté, cultivé, choyé, exercé, entretenu, fixé ; elle s’en est emparé, elle se l’est approprié, et ce qui était quelque chose de la parole est devenu quelque chose de la pensée. […] Quand il remonte la pente sous l’influence d’une excitation intérieure ou quand il la descend, c’est la parole imaginaire ; quand il s’arrête à sa limite et s’y maintient sans oscillation appréciable, c’est la véritable parole intérieure ; celle-ci seule, à vrai dire, est un état ; la parole imaginaire n’est qu’une transition.
Et justement pour cette raison et parce qu’ils s’arrêtent à temps pour rester littéraires, c’est par eux, tout naturellement, que nous ouvrirons cette Revue des diverses écoles historiques du xixe siècle, ce grand corrupteur par l’Histoire. […] Elle n’en voile pas plus la perversion qu’elle n’en arrête les effets terribles.
Traduit dans le langage de la critique, ce sage précepte peut s’énoncer ainsi : « C’est aux œuvres des disciples que se voit la valeur des théories littéraires. » Quel que soit en effet le système auquel s’arrête et que recommande un artiste supérieur, on peut dire que lui-même n’en est jamais complètement l’esclave : ses doctrines ne représentent qu’une partie de lui-même et pas toujours la plus originale. […] Le cercle d’observation naturaliste s’arrête volontiers à l’enceinte des fortifications ; ses romanciers n’ont guère regardé, et le plus souvent ne paraissent même pas soupçonner, les millions d’êtres qui au-delà labourent, sèment et récoltent, et qui sont en réalité le vrai peuple français, le fond solide où sans cesse la race se renouvelle.
“Les possesseurs des châteaux qu’on avoit bâtis de tous côtés pour arrêter les courses des Normands, devinrent dans la suite un fléau presque aussi funeste que l’avoient été ces Pirates. […] Le premier s’avance & s’arrête où il veut : il est le maître des caracteres & des événements.
Ce Code de lois, tant célébré par les philosophes du XVIIIe siècle, est en grande partie resté sur le papier : elle embrassa plus de réformes en idée qu’elle n’en exécuta réellement ; et ce ne fut pas seulement son sens pratique qui l’arrêtait parfois : elle eut ses mobilités et ses illusions aussi.
Le plus souvent, par malheur, ce passage de la pensée à l’expression n’est rien moins qu’un épanchement abondant et facile : mille obstacles l’arrêtent.
Mais Louis XIV absorbe et arrête trop en lui-même ces sentiments, tandis qu’un plus pur patriotisme se faisait sentir chez les écrivains antérieurs à 1660.