Mais combien au-dessus de Platon et d’Homère m’apparaissait cette pensée, dans l’enthousiasme original du Psalmiste ! […] Alors, ce semble, apparut l’enthousiasme lyrique dans sa plus haute expression : élévation du sujet, immensité du chœur, sublimité du langage. […] Jamais le sublime de la confiance en Dieu n’aura mieux apparu dans un hymne de reconnaissance et dans un chant de victoire : « Ô Jéhovah ! […] Prêtres égyptiens, Mages de la Perse, Hiérophantes des mystères helléniques, Patriciat pontifical de Rome, Collège des Druides de la Gaule, nulle part il n’apparaîtra moins de superstition et plus de grandeur, un dégagement aussi complet de toute fraude, de tout intérêt, de toute faiblesse, que chez les prophètes hébreux, saintes victimes de la patrie judaïque, consacrés au Dieu de vérité, nourris dans l’étude de sa loi, venant, en son nom, avertir les rois coupables, instruire le peuple égaré, se jeter entre lui et ses oppresseurs, et mourir sous les instruments de torture de ses ennemis.
En général, ce sont les dieux des campagnes, les Nymphes et Pan, qui font tout dans ce gracieux roman-poème ; mais, pour rendre leur intervention moins invraisemblable, c’est d’ordinaire en songe qu’ils se contentent d’apparaître et de se manifester personnellement ; le merveilleux n’est pas direct, il est réfléchi : précaution légère et pourtant assez marquée, qui semble demander grâce pour la fiction elle-même, et qui est de nature à concilier ceux qui ne sont incrédules qu’à demi. […] Le vice apparaît comme un accompagnement des citadins et à leur suite, et encore n’apparaît-il pas dans un personnage principal, mais bien dans une figure accessoire.
Du reste, aucun souci n’apparaissait en lui de se faire des idées générales ou de se munir d’observations. […] L’horreur de la vérité apparaît à ceci qu’avec une documentation assez consciencieuse et sérieuse, jamais, non jamais, ni un homme ni une femme ne nous apparaît dans un roman de Zola tel qu’il nous fasse dire : « C’est cela, je le connais. » Jamais d’aucun de ces personnages on ne s’avisera de dire : « Il semble qu’on l’a vu et que c’est un portrait. » Mauvais critérium ?
Chacun des types humains envisagés au cours du chapitre consacré au Bovarysme individuel apparaissait bien halluciné par le pouvoir de l’exemple et de la notion. […] Le Bovarysme apparaît donc en son essence ainsi qu’un appareil de mouvement. […] La proportion apparaîtra, en effet, bien faible, de ses conséquences funestes, des cas où il est accompagné d’une impuissance, de ceux où il détourne une activité de ses buts véritables, à la somme des avantages qu’il procure.
Quelques types secondaires, le prince Alexis et les Ikhménief dans Humiliés, le médecin Zosimoff et Razoumikhine dans Crime et châtiment sont peints en pleine vérité et apparaissent comme d’irrécusables individus. […] Des colères vésaniques le saisissent, dans lesquelles il crie, insulte, serre les poings et grince des dents avec des grondements de dogue ; puis il s’affaisse et se considère ; la misère de tout son pauvre être lui apparaît et il geint encore comme une bête domestique, et cherche avec des yeux lourds une main qui le flatte. […] Il apparaîtra par ce résumé, que l’originalité finale de Dostoïewski, le point par lequel il se distingue et se caractérise, est le manque de proportion, chez lui presque énorme, entre la sensibilité et le raisonnement.
J’ai vu représenter le commencement d’Athalie de la façon suivante : Abner apparaît à gauche, Joad apparaît à droite, reconnaît de loin Abner, lui fait un geste qui veut dire : « Ah ! […] Abner lui répond : « Oui, je viens dans son temple adorer l’Eternel. » C’est assez théâtral ; sans doute ; car, à montrer les deux personnages comme continuant une conversation commencée, on est forcé de les faire apparaître sortant de la coulisse ensemble, côte à côte, pour ainsi dire presque bras dessus bras dessous et cela est un peu bourgeois.
La première partie de l’ouvrage nouveau contient quatre grands portraits, ou plutôt quatre statues, Montesquieu, Voltaire, Diderot, Rousseau, qui n’ont jamais apparu avec plus de jeunesse divine et de majesté. […] Mably a été immolé sans pitié aux pieds de Rousseau ; l’auteur l’a chargé, comme un bouc émissaire, de tout ce qu’il y avait eu de mauvaises idées spartiates et crétoises à la Convention, en réservant à Jean-Jacques toute l’influence salutaire et rien que la salutaire : « Mably a été plus qu’inutile ; il a été dangereux. » D’Holbach surtout se trouve outrageusement anéanti, pour que Diderot apparaisse plus pur, plus serein et plus dominant.
D’une part, les faits idéologiques ou moraux lui apparaissent comme à un artiste d’instinct, doué seulement des sens extérieurs, et traduisant les impressions, pour autrui idéologiques et rien de plus, en sensations de couleur, saveur, résistance, etc. […] Rosny la visée apparaît clairement ; c’est un romancier social.
Il faut recourir aux procédés des classifications naturelles : rapprocher, comparer les œuvres littéraires nées à différents moments ; constater les caractères principaux qu’elles présentent ; noter à quelle date apparaissent ceux-ci et disparaissent ceux-là. […] Autant d’indices révélateurs qui confirment le droit que nous avons de dire : Vers ce temps-là, quelque chose de nouveau apparut.
Ainsi, il est évident que quand une philosophie aussi savante et aussi éloquente que celle de Job nous apparaît tout à coup avec le livre qui porte ce nom dans la Bible, cette sagesse, cette expérience, cette éloquence, ne sont pas nées sans ancêtres du sable du désert, sous la tente d’un Arabe nomade et illettré ; il est également évident que quand un poète comme Homère apparaît tout à coup avec une perfection divine de langue, de rythme, de goût, de sagesse, aux confins d’une prétendue barbarie, il est évident, disons-nous, qu’Homère n’est pas sorti de rien, qu’il n’a pas inventé à lui seul tout un ciel et toute une terre, qu’il n’a pas créé à lui seul sa langue poétique et le chant merveilleusement cadencé de ses vers, mais que derrière Job et derrière Homère il y avait des sagesses et des poésies dont ces grands poètes sont les bords ; littératures hors de vue, dont la distance nous empêche d’apprécier l’étendue et la profondeur.
Son mérite apparut à tous les esprits tellement incontestable que, de peur d’avoir l’air de le contester, on ne le juge même pas. […] Excepté son livre, rien ne reste de cet homme, qui eut un cœur pourtant, une humeur, un tempérament, une existence à la façon des autres hommes, et qui n’apparaît dans l’histoire que comme un grand esprit impersonnel, un observateur qui s’efface dans l’intérêt de son observation, et qui provoque d’autant plus la curiosité qu’il la désespère.
Le blond Phoibos apparut enfin, dans toute sa gloire, sur les sommets de Delphes. […] Mais l’insincérité de leur enthousiasme, l’artifice de leurs pâmoisons apparaissent à tous les yeux. […] Une jeune fille apparaît bientôt sous le réverbère du coin, venant d’une marche vive et franche. […] Les traits essentiels de notre caractère ethnique nous apparaissent avec un relief qui s’impose désormais à notre mémoire. […] Autour d’eux ont apparu quelques talents, rien d’assez fort ou définitif pour prendre place ici.
tel qu’il nous apparaît à travers même d’excessives admirations, il n’est qu’une plus exquise adaptation de l’esprit grec à notre race ! […] Ainsi donc nous apparaît-il comme un prodigieux poète lyrique. […] Toute son œuvre m’apparaît comme un nirvana furibond. […] Car s’ils n’étaient que ce qu’ils m’apparaissent, qu’ils seraient peu de chose ! […] Et celle-ci lui apparut resplendissante de pierreries et d’or.
Les caractères distinctifs de l’image-signe et de l’image-idée apparaissent clairement si l’on compare les diverses sortes de sons qui figurent dans la précédente analyse. […] La chose apparaîtra en toute évidence si nous prenons pour exemple les images visuelles de l’homme et de la rose ; ces images, quelque pâles, vagues, effacées qu’elles soient, sont des images particulières. […] Dans ce dernier cas, qui est, on le voit, le plus fréquent, la divergence entre l’image-signe et les images-idées est réduite au minimum, et le défaut du signe analogique apparaît peu. […] Si de la vie sociale nous passons à la vie individuelle, que suppose la vie sociale, le signe nous apparaît sous un aspect un peu différent. […] On a longtemps interprété ce nom comme un développement de l’anglais « to whim », c’est-à-dire hennir, avec l’équivalence u=w qui est attestée ailleurs (avant des analyses plus récentes faisant apparaître la racine franco-latine homo/ homme (voir « Pléiade », Glossaire, p. 18).