Il ne s’agit pas pour lui de se faire camper des douches de nature pour se faire du plaisir et du soulagement, mais de tripler sa force, de faire de soi un petit Hercule pour les luttes futures de la Liberté. […] Mais le Dieu des déistes et le Sans-Dieu des athées font équation, quand il s’agit d’éducation et de morale, puisque ce Dieu ou ce Sans-Dieu n’ont, ni l’un ni l’autre, d’éducateur vivant et visible parlant à l’homme avec la voix pour lui apprendre le devoir, cette chose très métaphysique et très difficile à comprendre, et que les arbres n’apprennent point, malgré leur éloquence, ni les brins d’herbe, ni les vermisseaux, ni les mouches, ni même les fourmis !!!
Mais cette imitation, qui est dans les usages de l’esprit humain, même quand on a du talent, est moins acceptable lorsqu’il s’agit de fantastique que quand il s’agit de toute autre espèce de littérature.
Mais ce public ce n’est pas sur les Vingt ans en 1789 qu’il a agi. […] Quand la génération sur laquelle avait agi René disparut, les Mémoires rendirent à la postérité un René nouveau, le vrai René. […] S’agirait-il du monologue par isolement, particularité extrême, nature de « pas comme les autres » à la manière de Gérard de Nerval ou de Baudelaire ? […] S’agirait-il du monologue par distraction, par oubli d’autrui, par égocentrisme monstrueux ? […] S’agirait-il, à la table de travail, du monologue par abandon à la phrase, à la pente de la parole intérieure et aux chevaux de la pensée ?
La statue devait agir et marcher ; elle devait se montrer entourée de tous les accessoires terribles de la puissance infernale. […] » Sganarelle, tu parles bien, tu agis mal. […] À propos de ces machines manquées, il ne s’agit pas de se couvrir de cendres et de crier : Ô Molière ! […] Il s’agit de bien inventer quand on invente, de bien arranger quand on arrange. […] Il s’agit de cette idylle en prose, que l’on prendrait pour du Théocrite brouillé avec du Fontenelle, tant cela est simple et spirituel à la fois.
Le gros de la génération dont il s’agit constituait, par un mélange d’idées voltairiennes, bonapartistes et semi-républicaines, ce qu’on appelait le libéralisme. […] Il faut avoir agi beaucoup par les idées et continuer d’agir et de pousser le glaive devant soi, pour sentir combien ce qui tient si peu de place à distance a pourtant de poids et d’effet dans la mêlée, Or, M. […] Après avoir reconnu et salué le toit patriarcal, le bois de sapins en face, à gauche, qui projette en montant ses funèbres ombres, avoir foulé la mousse épaisse, les humides lisières où sont les fraises, et s’être assis derrière le rucher d’abeilles, dont le miel avait enduit dès le berceau une lèvre éloquente, il s’agissait pour les deux amis de se donner le spectacle des Alpes ; pour M. […] Au contraire, il y marquait l’initiative à la civilisation chrétienne, et le devoir d’agir à chacun de ses membres ; il y disait avec plainte : « Comment aurions-nous des hommes politiques, des hommes d’État, quand les questions dont la solution réfléchie peut seule les former ne sont pas même poses, pas même soupçonnées de ceux qui sont assis au gouvernail ; quand, au lieu de regarder à l’horizon, ils regardent à leurs pieds ; quand, au lieu d’étudier l’avenir du monde, et dans cet avenir celui de l’Europe, et dans celui de l’Europe la mission de leur pays, ils ne s’inquiètent, ils ne s’occupent que des détails du ménage national ?
Le caractère de Montaigne, tel que nous le montrent les Essais, est celui d’un homme nonchalant par humeur, non moins que par la faveur d’une condition qui lui permettait le repos ; irrésolu, tantôt par l’effet des lumières, qui font voir autant de raisons pour s’abstenir que pour agir, tantôt par la fatigue de délibérer, détestant l’embarras des affaires domestiques, et préférant l’inconvénient d’être volé à l’ennui de veiller sur son bien ; ennemi de toute contrainte, jusqu’à regarder comme un gain d’être détaché de certaines personnes par leur ingratitude ; ne donnant prise sur lui à rien ni à personne, ne se mettant au travail qu’alléché par quelque plaisir simple, naïf, vrai avec lui-même et avec les autres ; ayant le droit de parler de sa facilité, de sa foi, de sa conscience, de sa haine pour la dissimulation, dans un temps où toutes ces qualités étaient autant de périls142 ; « ouvert, dit-il, jusqu’à décliner vers l’indiscrétion et l’incivilité » ; délicat à l’observation de ses promesses jusqu’à la superstition, et pour cela prenant soin de les faire en tous sujets incertaines et conditionnelles143 ; franc avec les grands, doux avec les petits ; le même homme que le besoin d’ouverture pouvait rendre incivil ; poussant la civilité jusqu’à être prodigue de bonnetades 144, notamment en été, dit-il, sans doute parce qu’on risque moins en cette saison de s’enrhumer en général, ayant les vertus de l’honnête homme, et sachant, en un cas pressant, en montrer ce qu’il en fallait, mais n’en cherchant pas l’occasion un mélange de naïveté et de finesse, d’ouverture et de prudence, de franchise et de souplesse ; modérant ses vertus comme d’autres modèrent leurs vices ; mettant pour frein à chacune ce grand amour de soi, dont il ne se cache pas et qui formait son état habituel ; enfin, s’il fut vain, ne l’étant guère moins de ses défauts que de ses qualités. […] Tout au plus s’agit-il de ce qui lui est le plus personnel. […] Cet examen qu’ils font d’eux-mêmes, sans règles, sans croyance, favorise la prépondérance de l’imagination, et la porte, tantôt par les raffinements du travail, tantôt par la négligence, vers ces choses indécises et spécieuses où la pensée est souvent déterminée par des consonnances de mots, et où l’esprit, cessant d’agir sur des objets réels, semble tourner sur lui-même. […] Les sujets de ses chapitres sont tantôt quelque axiome de morale, tantôt une vertu, une passion, une coutume, quelqu’un des mobiles qui font agir les hommes. […] S’il s’agit d’une vertu, d’une passion, il en examine les définitions et en rapporte les exemples tirés de l’histoire générale ou anecdotique ; si c’est une maxime générale, il réfute ou approuve, en les faisant valoir toujours, les contradicteurs qu’elle a rencontrés ; si c’est quelque doctrine rendue orgueilleuse et intolérante par ceux qui s’en autorisent ou qui en profitent, il s’amuse des échecs et des démentis qu’elle a reçus.
Il s’agit de s’essayer à voir les choses ou plutôt à les faire voir sous un aspect qui ne soit pas banal. […] Pour Flaubert, il ne s’agit point d’exprimer quelque chose, mais de réaliser un idéal absurde, dément. […] C’est par eux qu’il peut agir d’une façon efficace et noble. […] L’homme bas ne voit pas les liens qui l’unissent aux autres êtres, il agit pour lui-même ; seulement, autrefois, il y avait une vieille morale qui lui faisait honte de sa vilenie, et parfois l’orgueil le rendait humain. […] La question de la répartition du bonheur n’est donc pas capitale quand il s’agit de produire une culture supérieure.
Tout agit sur le spectateur ; c’est la passion qui parle toute pure, effervescente, sanglotante, inapaisable, s’éperonnant sans merci. […] L’œuvre de Bayreuthal (suite) Extraits de lettres anciennes à des amis 13 novembre 1871 : « Que l’affaire suive donc son cours, et que l’Allemand montre qu’il sait enfin donner l’attention nécessaire à une branche de l’art public si honteusement négligée, et même temps d’une influence illimitée, et à laquelle je voue ma vie. » 19 mai 1871 : « Avant tout je suis heureux d’obtenir ce que nous nous proposons par un accord vraiment amical, et je m’efforce pour cela d’exclure tout élément étranger, hostile ou nuisible, Personne ne sera attiré par nous qui ne conçoive pleinement ce dont il s’agit ; les faits mêmes parleront à ceux qui n’auront pas compris. […] Mais maintenant il s’agit de commencer les travaux : on est prêt à conclure des traités avec les entrepreneurs ; il faut les ratifier, et voici le temps de sortir de l’idéalité pour tomber dans la réalité. […] Vous avez donc de nouveau à agir contre ce scandale et vous vous y prenez très bien. […] Cependant, au mois de novembre 1874, il avait dans sa nouvelle maison de Bayreuth achevé l’instrumentation de Goetterdaemmerung, et achevé ainsi l’Anneau du Nibelung : il s’agissait d’appeler à la vie cette œuvre.
Lewes rappelle que, le premier, il a énoncé ce fait physiologique : Le système nerveux est identique partout en propriété et en structure ; fait qui a des conséquences très importantes239 car si la propriété est partout la même, les fonctions dans lesquelles entre cette propriété doivent avoir une identité commune : les différences ne pouvant venir que des divers éléments (muscles, glandes, etc.) sur lesquels agit la névrilité. […] Sans doute, le mécanisme animal, quand il est mis en jeu, agit comme le mécanisme d’une montre, mais pour le mettre enjeu et l’y maintenir, il faut la présence constante de la sensation. […] En somme, l’organisme est un mécanisme et il agit mécaniquement, en tant que ses actions sont nécessairement déterminées par rajustement de ses organes ; mais l’organisme diffère du mécanisme en ce qu’il a la sensibilité pour grand ressort et que ses actions dites automatiques sont toutes déterminées par l’impulsion des sensations directrices242. […] Il est dû à la subordination des organes ; toutes les parties ont des rapports ; toutes agissent ensemble par le moyen du système nerveux. […] Lewes, frit remarquer qu’il semble paradoxal de dire que la conscience sort d’une intégration d’états inconscients ; mais que ce qui embarrasse le métaphysicien est tout naturel pour un mathématicien Supposons que y soit une fonction de x ; (y représentant la sensation et x l’excitation) : la valeur de y diminuera comme celle de x ; à un certain moment on peut avoir y = o, ou même y peut devenir une quantité négative, x restant une quantité positive : c’est-à-dire que la sensation peut s’évanouir, l’excitation continuant encore à agir.
Mais comme la tragédie est une action, il faut que le poète se cache dès le commencement, de manière qu’on ne s’aperçoive pas qu’il prend ses avantages et que c’est lui qui s’arrange, plutôt que les acteurs n’agissent. […] Il s’agit de désigner un successeur à Galba. […] La douleur, le désir de faire passer cette douleur chez les autres, la juste indignation contre les auteurs du désastre dont ils viennent d’être témoins, l’envie d’exciter à les en punir, et les divers sentiments qui peuvent naître des différentes raisons de leur attachement à ceux dont ils déplorent la perte : toutes ces raisons agissent en eux, en même temps, indistinctement, sans qu’ils le sachent eux-mêmes, et les mettent dans une situation à peu près pareille à celle où Longin nous fait remarquer qu’est Sapho, qui, racontant ce qui se passe dans son âme à la vue de l’infidélité de celui qu’elle aime, présente en elle, non une passion unique, mais un concours de passions. […] Ces avertissements au parterre, où l’acteur annonce ce qu’il doit faire, ne sont plus permis ; on s’est aperçu qu’il y a très peu d’art à dire : je vais agir avec art. […] Mais on eût dû dire aux Menandre, aux Aristophane, aux Plaute : « Surmontez la difficulté, instruisez-nous du fait sans avoir l’air de nous instruire ; amenez sur le théâtre des personnages 96 nécessaires qui aient des raisons de se parler ; qu’ils m’expliquent tout, sans jamais s’adresser à moi ; que je les voie agir et dialoguer : sinon, vous êtes dans l’enfance de l’art. » À mesure que le public s’est plus éclairé, il s’est plus dégoûté des longs monologues.
Et en effet, il s’agit si bien d’une représentation toute subjective que, en fait, ce progrès de l’humanité n’existe pas. […] Aussi toutes les questions que se pose d’ordinaire l’éthique se rapportent-elles, non à des choses, mais à des idées ; ce qu’il s’agit de savoir, c’est en quoi consiste l’idée du droit, l’idée de la morale, non quelle est la nature de la morale et du droit pris en eux-mêmes. […] En définitive, la réforme qu’il s’agit d’introduire en sociologie est de tous points identique à celle qui a transformé la psychologie dans ces trente dernières années. […] Mais il n’importe ; car il ne s’agit pas simplement de découvrir un moyen qui nous permette de retrouver assez sûrement les faits auxquels s’appliquent les mots de la langue courante et les idées qu’ils traduisent. […] À moins d’admettre qu’un même phénomène puisse être dû tantôt à une cause et tantôt à une autre, c’est-à-dire à moins de nier le principe de causalité, les causes qui impriment à un acte, mais d’une manière anormale, le signe distinctif du crime, ne sauraient différer en espèce de celles qui produisent normalement le même effet ; elles s’en distinguent seulement en degré ou parce qu’elles n’agissent pas dans le même ensemble de circonstances.
Il ne s’agissait pas de caprices, là, fussent-ils énormes ; il ne s’agissait pas de bucoliques et de madrigaux à charger un mulet d’Espagne ; il ne s’agissait pas d’amourettes posthumes, de libertinage d’impuissant dans une langue qui détonne sur tout cela ; il ne s’agissait pas, à force d’antithèses, de devenir l’antithèse de soi-même, et d’épique qu’on est de nature, de soldat et de prêtre qu’on est par la tournure de son esprit, de se faire bucolique, un pleutre pleurard d’humanitaire ! […] Vous le voyez, Victor Hugo nous met fort à l’aise quand il s’agit de le juger !
Des qu’elle agissait à l’étranger, elle ne pouvait servir que son propre principe, le principe des nations libres, composées de provinces libres, maîtresses de leurs destinées. […] Quand il s’agit de la désignation du souverain et des chefs militaires, le criterium de la naissance s’impose presque nécessairement. […] Si le mal de la France venait d’un épuisement profond, il n’y aurait rien à faire ; mais tel n’est pas le cas ; les ressources sont immenses ; il s’agit de les organiser. […] Un cabbaliste du xvie siècle avait fait une statue si parfaitement conforme aux proportions de l’archétype divin, qu’elle vivait, agissait. […] Mais il ne s’agit plus de revenir sur ce fait.
Taine : « La littérature est une psychologie vivante. » Vivre est synonyme d’agir. […] Avant d’agir sur elle, il résulte d’elle. […] S’agit-il de mesurer la valeur d’un peuple ? […] C’est ainsi que Flaubert fut contraint d’agir, et d’agir beaucoup. […] Dans l’individu, il s’agit donc de déterminer la race.