Godeau, de l’Académie française, évêque de Vence, ayant adressé à Voiture un défi de vers galants en honneur de cette belle personne, Voiture lui adressa ce rondeau fanfaron : Comme un galant et brave chevalier, Vous m’appelez en combat singulier D’amour, de vers et de prose polie ; Mais à si peu mon cœur ne s’humilie, Je ne vous tiens que pour un écolier ; Et fussiez-vous brave et docte guerrier, En cas d’amour, n’aspirez au laurier.
Je conçois mille circonstances où la vie et la fortune ne me seraient pas d’un fétu, et j’ai assez vécu pour savoir que je ne m’en impose pas… » Tous les hommes et toutes les femmes vous en diront autant, et si vous y réfléchissez, vous trouverez qu’un sauvage, un paysan, un homme, une femme du peuple, une bête est plus voisine d’une action héroïque qu’un D’Alembert, un Buffon ou quelque autre membre illustre d’une académie.
. — Il lit son projet, le 22 août 1742, à l’Académie des sciences, sans succès. […] Un jour, nous promenant ensemble, il me dit que l’Académie de Dijon venait de proposer une question intéressante, et qu’il avait envie de la traiter. […] » Évidemment l’Académie de Dijon, fière de son lauréat et du bruit qu’il faisait, posait cette question pour Jean-Jacques. […] … A moins qu’il n’y ait eu, dans cette benoîte Académie de Dijon, quelque homme particulièrement pervers, et que nous ne connaîtrons jamais. […] Cette fois, l’Académie de Dijon ne couronna pas le discours de Rousseau.
Guizot fut chargé du rapport et recommanda chaleureusement son jeune ami aux suffrages de l’Académie. […] L’Académie, oublieuse de ses propres scrupules d’antan, trouvait piquant de protester discrètement contre les rigueurs de M. […] Taine présenta son ouvrage à l’Académie française pour le prix Bordin. […] Après trois séances de discussions passionnées, l’Académie décida que le prix ne pouvant être donné à M. […] Taine ne devait plus se soumettre aux suffrages de l’Académie que comme candidat, une première fois en 1874 où il échoua dans une triple élection contre MM.
L’Académie n’a pas eu l’initiative de l’entreprise ; ce serait trop beau. […] l’influence déprimante de l’Académie des sciences morales et politiques, on ne la maudira jamais assez ! […] Zola, retour de Lourdes et converti à la foi par un coup de bombe providentiel, entrera enfin à l’Académie française, après laquelle il languit depuis si longtemps. […] Différentes questions (sans compter la question sociale) préoccuperont les diverses Académies. […] — « La monarchie, l’oligarchie ou la démocratie, tout cela est kif-kif », comme on dit à l’Académie française.
Siméon Pécontal, lauréat de l’Académie française, bien méritant, quoi qu’en dise M. […] Il me prédit pour bientôt un garde-vue vert et, faisant une allusion impie à l’Académie, me présente à ses lecteurs comme désormais apte à figurer dans une assemblée de vieillards vilains. […] la question se posait, dès lors, sur l’initiative d’une faction encore puissante de par les académies et les préjugés, entre Racine et Shakespeare. […] Dernièrement encore, mon vieux camarade Lepelletier ne parlait-il pas d’immense mystification à froid à propos de la candidature du grand poète à l’Académie ? […] L’Académie lui a préféré qui donc ?
Sa taille était petite, fluette, comme pour se glisser entre les personnages, un peu courbée par l’habitude courtisanesque d’un homme accoutumé aux prosternations dans les cours et dans les académies ; quelque chose de subalterne et d’en dessous était le caractère de cette physionomie. […] XIV Quant à Alexandre de Humboldt, sa vie, dispersée comme sa pensée, continua à se répandre sur une multitude de sujets scientifiques adressés aux académies comme autant de notices destinées à être recueillies plus tard dans son œuvre capitale : pierres plus ou moins taillées pour élever son monument. […] « Nous avons parlé plus haut de sa promotion au conseil privé du roi, avec le titre d’excellence, et nous ajoutions que non-seulement en général toutes les Académies célèbres des sciences et des arts, ainsi que toutes les sociétés éminentes du monde, recherchaient comme un grand honneur de compter Humboldt parmi leurs membres, mais que les princes de tous les pays s’empressaient de lui payer le tribut de leur considération, ce qui était en même temps un hommage rendu à la science, en lui conférant leurs ordres les plus élevés.
Son Jack est un livre d’haleine, dans lequel celui que j’ai appelé un Meissonier littéraire a renoncé à ses délicieuses petites toiles pour nous prouver qu’il pouvait faire grand… Cette preuve, du reste, il l’avait donnée dans une œuvre précédente, couronnée, je crois, par l’Académie. Même l’Académie, — cette vieille dame (old lady), comme disent les Anglais en parlant de la Compagnie des Indes, à qui je trouve beaucoup plus d’attraits ; — même l’Académie, Daudet l’a enlevée à la pointe de sa plume.
Il faut voir avec quel plaisir, qui a fait époque pour lui, il a échangé à la première occasion son billet de banque de vingt livres contre un exemplaire de la collection des Mémoires de notre Académie des inscriptions. Cette Académie des inscriptions et belles-lettres est proprement la patrie intellectuelle de Gibbon ; il y habite en idée, il en étudie les travaux originaux ou solides rendus avec justesse et parfois avec agrément ; il en apprécie les découvertes, « et surtout ce qui ne cède qu’à peine aux découvertes, dit-il en véritable Attique, une ignorance modeste et savante ».
[NdA] C’est à propos de l’Académie de Philadelphie dont il était l’un des principaux fondateurs, et qui avait dévié de sa destination première en admettant dans une trop forte proportion l’enseignement du grec et du latin, que Franklin dans sa vieillesse exprimait de la sorte son opposition à l’envahissement prolongé des langues savantes et à la part disproportionnée qu’elles prenaient dans l’éducation de ceux qui devaient avoir, toute leur vie, autre chose à faire. […] [NdA] Je voulais parler de la chaire de Poésie latine au Collège de France à laquelle je venais d’être nommé, sur la présentation presque unanime du Collège même et de l’Académie des inscriptions.
Quelque jugement qu’on porte sur l’ensemble de ce travail, il le conçut à bonne fin et le commença avec un zèle extrême : L’entreprise est délicate, écrivait-il à un de ses amis de Paris, M. de Chénevières ; il s’agit d’avoir raison sur trente-deux pièces ; aussi je consulte l’Académie toutes les postes, et je soumets toujours mon opinion à la sienne. […] Ce que je dois à ma religion, à ma patrie, à l’Académie française, à l’honneur que j’ai d’être un ancien officier de la Maison du roi, et surtout à la vérité, me force de vous écrire ainsi… Voltaire, absent de Paris depuis des années, et qui depuis sa première jeunesse n’y avait jamais, à l’en croire, demeuré deux ans de suite, avait contre ce monde parisien dont il était l’idole une prévention invétérée : « L’Europe me suffit, disait-il un peu impertinemment ; je ne me soucie guère du tripot de Paris, attendu que ce tripot est souvent conduit par l’envie, par la cabale, par le mauvais goût et par mille petits intérêts qui s’opposent toujours à l’intérêt commun. » Il croyait sincèrement à la décadence des lettres, et il le dit en vingt endroits avec une amère énergie : « La littérature n’est à présent (mars 1760) qu’une espèce de brigandage.
Chassang, dans le Mémoire devenu tout un livre qu’il a composé à ce sujet et que l’Académie des inscriptions a couronné, s’attache, avec sa sûreté de critique, avec la science dont il use et dispose en maître, à suivre, à démêler et à démasquer le roman sous toutes les formes mythiques, historiques, allégoriques, morales, sous lesquelles il se glissait : la Cyropédie de Xénophon était déjà un roman qui tenait du Télémaque ; l’Atlantide de Platon n’était qu’une fiction de Salente, plus idéale et plus grandiose. […] Les Anciens n’avaient aucune méthode régulière scientifique, aucun procédé à la Descartes, à la Galilée, à la Bacon, institué et transmis par une élite éclairée, incorruptible : les Académies des sciences n’existaient pas.
Il ne se doutait pas du talent qu’il avait, ni qu’il remplacerait Voltaire à l’Académie. […] Dites-moi ce qu’il y a de vrai… » Mais voilà Ducis, cet homme bon, naïf, tout cœur et tout âme, talent chaud et simple, lui qui n’a jamais parlé de sa vie à M. de Voltaire, et qui n’a été ni loué ni connu personnellement de lui, le voilà qui est choisi, sans brigue, pour remplacer Voltaire à l’Académie.
Ce livre, il est bon de le rappeler, soumis à une Commission et lu par chacun des membres qui la composaient, avait paru d’abord, et à l’unanimité, digne d’un de ces prix que l’Académie française a pour charge spéciale de décerner. […] C’est cette proposition, votée à l’unanimité (je le répète) par sa Commission, que l’Académie, réunie en nombre, et après un long débat, a cru devoir repousser, en se fondant sur des principes d’orthodoxie philosophique qui lui semblaient enfreints et violés par le système de l’auteur.