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458. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 249-251

« Un Souverain, dit-il, n’est pas un homme ordinaire, ni le Trône où il est élevé, la seule distinction qui le sépare de ses Sujets.

459. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Machy » pp. 174-175

Des ruines en arcades, placées sur le devant et occupant tout l’espace de la gauche à droite, dérobent le massif lourd et sans goût sur lequel elle est élevée ; il y a de l’esprit à cela.

460. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CIXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (1re partie) » pp. 5-79

Ce cardinal, qui avait été élevé à Urbino par les frères des écoles pies, envoya ces enfants à Urbino pour y recevoir la même éducation que lui. […] Le pape, sans s’expliquer, le consola de cette disgrâce, en montrant à ses amis l’intention secrète de le réserver pour d’autres fonctions plus élevées et plus intimes. […] Le matin suivant, bien que ce fût le vendredi saint, bien que les augustes cérémonies de ce jour dussent avoir lieu, et que, selon l’usage, la secrétairerie d’État fût comme fermée, le pape envoya au secrétaire d’État l’ordre de m’expédier tout de suite votante di segnatura, charge de magistrature élevée. […] Tous les prélats les plus élevés en dignité, et alors à Venise, concoururent pour être nommés à ce poste envié. […] Après son oraison, il répondit brièvement qu’il se reconnaissait indigne d’une charge si sublime à laquelle auraient dû être élevés de si nombreux et de si méritants sujets qui étaient dans le Sacré-Collège.

461. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juillet 1885. »

Il nous initie au Saint-Graal ; il fait miroiter à nos yeux ce temple de bois incorruptible, aux murs odorants, aux portes d’or, aux solives d’asbeste, aux colonnes d’opale, aux ogives d’onyx, aux parvis de cymophane, dont les splendides portiques ne sont approchés que de ceux qui ont le cœur élevé et les mains pures. […] Et c’est pour cela, peut-être aussi, qu’il convient de replacer, au rang élevé qui lui appartient, un sublime chef-d’œuvre. […] On peut le comparer aux endroits élevés qui commandent une vaste contrée, où se déploient deux armées. […]   Beethoven a encore, délivré la musique en rendant aux compositions chorales religieuses leur caractère élevé, que Sébastien Bach avait apporté, et qui avait disparu, bientôt, sous l’universelle invasion, dans l’Art, de la mélodie italienne. […] Le Drame dépasse les limites de la Poésie, de la même façon dont la Musique dépasse celles de tous les autres arts, notamment des arts plastiques : tous deux ont leur action, seulement, dans les régions très élevées de l’âme.

462. (1856) Cours familier de littérature. I « IVe entretien. [Philosophie et littérature de l’Inde primitive (suite)]. I » pp. 241-320

En un mot, la prose a été le langage de la raison, la poésie a été le langage de l’enthousiasme ou de l’homme élevé par la sensation, la passion, la pensée, à sa plus haute puissance de sentir et d’exprimer. […] Il s’assoit sur le rivage élevé des mers, comme dit Homère, et il demeure seul, immobile et muet, à regarder et à écouter les flots ; et s’il essaye, en présence d’un tel spectacle, de se parler à lui-même, il cherche involontairement une langue qui lui rappelle la grandeur, la profondeur, la mobilité, le sommeil, le réveil, la colère, le mugissement, la cadence de l’élément dont son âme, à force d’émotions montées de l’abîme à ses sens, contracte un moment l’infini. […] C’est le peuple qui semble s’être élevé à lui-même, de siècle en siècle, ces prodigieux monuments, comme ces temples d’Athènes ou de Rome auxquels chaque génération ajoutait une assise de plus. […] Il est fils d’un roi d’une contrée des Indes, située au pied des monts Himalaya ; de jeunes guerriers, ses pages, élevés avec lui à la cour de son père, rivalisaient avec leur prince dans tous les exercices de la chasse et de la guerre et sur les champs de bataille. […] Leurs contours sont sévèrement dessinés ; ils ne paraissent pas respirer ; nulle chaleur, aucun souffle ne trahit chez eux l’existence vulgaire ; aucune sueur ne couvre leurs fronts majestueux, élevés au-dessus du sol, et à l’abri de la poussière terrestre.

463. (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159

Ma mère, qui est de Paris et qui a été élevée à la cour, nous a transmis les goûts et les sentiments délicats du monde où elle a vécu dans son premier âge. […] D’ailleurs », en me montrant du doigt, « sais-tu seulement devant qui tu parles, et si tu ne blesses pas les opinions et le cœur de ce jeune homme, qui a été élevé dans le culte des Bourbons par sa famille ?  […] Joas, élevé dans l’ombre du temple par Josabeth sous un autre nom, n’était connu que d’elle et du grand-prêtre Joad. […] Deux infidèles rois tour à tour l’ont bravé : Il faut que sur le trône un roi soit élevé Qui se souvienne un jour qu’au rang de ses ancêtres Dieu l’a fait remonter par la main de ses prêtres, L’a tiré par leur main de l’oubli du tombeau, Et de David éteint rallumé le flambeau… Grand Dieu ! […] À la première scène, des femmes et un enfant éperdus s’élancent des profondeurs du temple sur la scène : c’est Josabeth, la nourrice de Joas sauvé, les femmes et les filles des lévites, et Zacharie, fils de Josabeth, élevé avec Joas dans le temple, mais ne connaissant encore ni le vrai nom ni le rang de son frère de lait.

464. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIIe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset » pp. 409-488

Élevé dans les lettres pour le parlement, emporté par l’ardeur du sang et de la jeunesse vers la guerre, il entra dans les camps et dans les cours à une de ces époques toujours fertiles en talents neufs, où les esprits secoués par de longues guerres civiles se détendent et se reposent dans le loisir de la paix. […] Un front distrait plutôt que pensif, des yeux rêveurs plutôt qu’éclatants (deux étoiles plutôt que deux flammes), une bouche très fine, indécise entre le sourire et la tristesse, une taille élevée et souple, qui semblait porter, eu fléchissant déjà le poids encore si léger de sa jeunesse ; un silence modeste et habituel au milieu du tumulte confus d’une société jaseuse de femmes et de poètes complétaient sa figure. […] La respiration des âmes, suspendue par les proscriptions de 1793, par la guerre et par le gouvernement militaire, avait été rendue à la France, on peut même dire à l’Europe : une nouvelle génération d’esprits élevés dans le silence et dans l’ombre était apparue sur toutes les scènes littéraires, à la fois monarchique avec M. de Chateaubriand, libérale avec Mme de Staël, théocratique avec M. de Bonald, féodale avec M. de Montlosier, sacerdotale avec M. de Maistre, classique avec Casimir Delavigne et Soumet, historique avec M.  […] Tu as été élevée sous ce règne terre à terre où la France de 1830, antichevaleresque et antilibérale tout à la fois, s’était fondu un trône à son image avec des rognures d’écus entassées dans ses coffres-forts, et où le matérialisme de la jouissance ne prêchait pour toute morale aux enfants de tels pères que le mépris de toute noble intellectualité ! […] Mille tribunes se sont élevées, et tu n’es montée à aucune pour défendre ou réfuter des opinions.

465. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XVIII. »

toi qui du néant as élevé toute chose à la vie, ayant créé l’homme à ton image et à ta ressemblance ! […] À l’ancienne voie tu as joint une voie nouvelle, quand, Dieu et homme tout ensemble, venu sur la terre, tu t’es élevé de nouveau dans les cieux, pour en redescendre un jour plus visible à ceux qui t’appellent. […] Le mot d’orgie, ὄργια, qu’employait le prêtre idolâtre aux fêtes de Bacchus, est celui même que l’évêque poëte applique aux béatitudes où il espère être admis par le Christ ; enfin sa morale, sans être accusable, est toute séculière, toute profane, et moins élevée, sur un point, que le stoïcisme. […] Il aura rempli son saint ministère d’évêque, comme il le concevait, comme il l’exprimait dans un de ses discours, non moins poétique, non moins élevé que ses hymnes. […] L’auteur était un sage, avec une imagination élevée et gracieuse ; et il montra, dans les dernières épreuves, un dévouement héroïque à ses concitoyens.

466. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

Quelle muraille s’est élevée entre ma main et l’épi ? […] Jamais le talent de Pétrarque ne s’est élevé plus haut qu’en racontant la mort de Laure. […] Les gens bien élevés qui s’abordent chez nous ne disent pas : Comment ça va ? […] Bulwer a placé une scène qui n’a rien de neuf, ni d’élevé, mais qui doit émouvoir. […] Toutefois, malgré ces restrictions, que le bon sens prévoit, il comptera toujours parmi les esprits les plus élevés de la France.

467. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

Non que la France tout entière ait sacrifié à ces passions ; grâce à Dieu, elle n’a jamais perdu la tradition des grands dévouements et des œuvres élevées. […] On connaît Chênedollé par sa poésie élevée et noble. […] Élevée dans ce pays un peu sauvage, elle en avait beaucoup aimé la nature sévère et triste. […] Élevé d’abord par un père dont la froideur apparente comprimait la tendresse, il suit les universités d’Angleterre et d’Allemagne. […] Il a reçu une éducation élevée.

468. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Parce que Philaminte est férue de bel esprit tout va c’en dessus dessous dans la maison, et les jeunes filles, de différentes façons, ne sont bien élevées ni l’une ni l’autre. […] On se demande où et comment il a été élevé. […] Elise n’a pas été élevée du tout. Il semble que sa mère est morte jeune ; elle a été élevée par Harpagon qui ne peut songer qu’à son argent. […] À un degré plus élevé il y a les âmes un peu vastes qui sont susceptibles de plusieurs passio

469. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 76-79

Corneille avoit élevé le cœur de l’homme, Racine l’avoit attendri, Crébillon y a répandu cette terreur, un des plus grands & peut-être le premier ressort de l’art de Melpomene.

470. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 544-547

La Philosophie elle-même s’est élevée contre, mais à sa maniere.

471. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — II. (Fin.) » pp. 109-130

Lorsque le peuple, quinze ans après, s’empara de la Bastille, on n’y trouva que quatre ou cinq prisonniers : « L’un d’eux était fou, et les autres avaient commis des crimes avérés. » C’est cependant sous ce règne « à jamais remarquable par l’indulgence » qu’on s’est élevé contre l’autorité avec une violence sans bornes, qui a fini par tout niveler. […] En mettant votre esprit juste, élevé et profond sur une plus grande échelle, il n’y a pas de doute de l’effet de vos prodigieuses lumières et connaissances. […] » Pour nous, qui ne pouvons juger M. de Meilhan que par ses écrits, nous avons cru n’être que juste en lui accordant un souvenir, en lui assignant un rang élevé parmi les moralistes pour ses Considérations sur l’esprit et les mœurs (1787), et, parmi les politiques, pour son ouvrage Du gouvernement, des mœurs et des conditions en France avant la Révolution (1795).

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