Dans un temps où l’inétanchable besoin de merveilleux fait accepter à la pauvre imagination publique, qui semble tombée en enfance, les abjectes et les bêtes inventions des Esprits frappeurs et des tables tournantes, Swedenborg, l’illuminé Swedenborg est-il donc un sujet trop élevé pour elle ? […] Fils d’évêque, riche de son patrimoine, élevé à l’ordre équestre, assesseur au Collège des mines, comblé par le roi et les princes de Suède, il passait sa vie à écrire ses livres dans sa belle maison de Stockholm et à voyager incessamment dans les deux pays qu’il préférait, l’Angleterre et la Hollande, et, à y préparer de magnifiques éditions de ses ouvrages, colossaux de nombre et de poids.
Qu’avec la culture élevée des sciences et sous leurs auspices, les applications puissantes des arts, les vertus civiles et les notions généreuses qui en sont la source s’étendent à l’orient de l’Europe ; que le droit public chrétien y soit la règle de la force, que la servitude domestique, que la captivité et la vente de l’homme n’y soient plus souffertes sur aucun point du territoire ; que la civilisation européenne, portée si loin par nos vaisseaux, rayonne autour de son foyer et gagne les riches contrées qui l’entourent, à la distance d’un détroit de quelques lieues : et l’Europe n’aura rien à craindre de ces millions d’hommes multipliés si vite dans l’Amérique du Nord, et qui vont s’étendant de déserts en déserts sur celle du Midi. […] Que, dans un district de l’Union, dans un des plus opulents et des plus endurcis par l’orgueil du bien-être et de la domination, une humble et pieuse femme ait élevé la voix contre l’usage impie et tout-puissant de l’esclavage domestique ; qu’elle ait attaqué du même coup la loi, le préjugé, l’avarice, la volupté, toutes les passions humaines coalisées sous le sceau de la coutume, du bon sens et de la fierté même d’un peuple libre : eh bien, cette faible voix, qu’anime un saint enthousiasme, a partout retenti ; des millions d’échos la répètent dans le monde américain et la renvoient au-delà des mers ; une ardeur nouvelle d’humanité a enflammé les prêches des temples et les congrégations de fidèles.
Joinville, né vers 1223, et élevé à la cour de Provins et de Troyes, alors le séjour des maîtres de la gaie science, dut être touché de ces diverses influences. […] On a remarqué qu’en Italie, un contemporain de Froissart, l’historien Villani, s’était élevé en quelques endroits à la hauteur de cette tâche. […] Elle fut élevée à la cour, sous ce règne réparateur qui permit à la France de respirer entre les deux guerres d’extermination qu’elle eut à soutenir contre l’Angleterre. […] Mais tel est le besoin qu’ont les esprits élevés, même dans les temps les plus corrompus, d’une règle du bien et du mal, qu’à défaut de la morale générale qui eût fait voir à Comines le mal dans le succès, il le voit du moins dans les revers, qu’il attribue à l’ignorance des princes et à leur peu de foi. […] Je n’assiste plus, comme dans Froissart, à un vain spectacle, dont le sens et la moralité m’échappent mais je sens mon jugement se fortifier du jugement d’un homme supérieur, élevé, comme dit Montaigne, aux grandes affaires, et qui m’apprend à connaître mon temps par le sien.
Parsifal a été élevé par sa mère dans un pays perdu. […] C’est un nouveau genre qu’elle crée, le plus élevé selon elle. […] L’œuvre réalise ainsi cet aphorisme de l’esthétique spencérienne « que le plus élevé des sentiments esthétiques est celui qui répond à l’exercice complet mais non excessif de la faculté émotionnelle la plus complexe ». […] Ce ton, d’un pathétique élevé, sera toujours nécessaire dans les poèmes de notre époque classique. […] Nous marchons vers un concept plus sérieux et plus élevé de l’art, et nous l’affirmons avec d’autant plus d’énergie que ceux qui le combattent sont plus nombreux et plus puissants.
Le ciel de ce pays est moins élevé que le nôtre ; son azur est plus vif, mais moins transparent. […] Pour ton bonheur (s’il est quelque bonheur ici-bas), il était égal à ta bonté, car la fortune avait bâti ton nid sur des lieux élevés. […] À une latitude si élevée, les degrés de longitude sont fort petits. […] Si le poète le plus tendre fut élevé à l’école des Solitaires, le prédicateur le plus austère sortit du sein de la Société. […] Quand l’âme est élevée, les paroles tombent d’en haut, et l’expression noble suit toujours la noble pensée.
Fabre s’est, sous ce rapport, élevé à la perfection idéale obtenue par Mme Sand. […] L’écueil redoutable est de faire une amplification de rhétorique, une narration d’élevé en humanités. […] » C’est là une réflexion tout à fait invraisemblable venant d’un enfant honnêtement élevé et qui vient de commettre une étourderie. […] Le beau moral est dans leurs conceptions élevées. […] Nous savons que nous allons heurter bien des idées reçues en mettant Gaboriau à un rang plus élevé que celui qu’il occupe.
L’inspiration est surtout grave, élevée, altière, recueillie.
On y saisit sans effort, &, pour ainsi dire, d’un coup d’œil, les différens tableaux des révolutions qui ont élevé ou détruit les Empires.
« Né, dit-il, avec un esprit vif, élevé, entreprenant, une conception facile, une mémoire sûre, un génie subtil & délié, beaucoup de facilité à s’exprimer, un cœur faux & dissimulé, une ambition sans bornes, il se donna tout entier à l’étude, en sorte qu’il devint bon Grammairien, meilleur Rhétoricien, excellent Humaniste.
Quant à ses petites Poésies, elles annoncent, comme ses Comédies, l’Homme d’esprit, né sur les bords de la Garonne, mais jamais l’Homme de génie, élevé sur les bords de l’Hipocrene.
Cancalon Connaissez-vous un poète contemporain en possession, je ne dis pas d’une doctrine, mais simplement d’une pensée directrice qui donne à son œuvre, avec l’impulsion vers un but élevé, l’unité et la cohérence ?
Mais si Sapho, Anacréon, Catulle, Chapelle, Chaulieu, la Sabliere, se sont immortalisés par un petit nombre de Vers heureux, il seroit absurde de confondre leur gloire avec celle qui n'appartient qu'à ces Génies supérieurs qui ont excellé dans des genres plus élevés & plus difficiles.
Si le mauvais goût, qui va toujours en croissant, devient assez général pour ramener la barbarie parmi nous, ses Ouvrages subsisteront dans la Postérité, pour déposer contre son Siecle, & on le regardera comme ces monumens rares, élevés dans des temps de décadence, qui néanmoins sont les restes précieux & les images augustes des temps de perfection qui les avoient précédés.
Mlle Germaine Necker, élevée entre la sévérité un peu rigide de sa mère et les encouragements tantôt enjoués, tantôt éloquents, de son père, dut pencher naturellement de ce dernier côté, et devint de bonne heure un enfant prodigieux. […] Ses compagnons le ramenaient bientôt à plus de tolérance : l’amabilité élevée, le charme sérieux de Mme de Staël, maintenait tout. […] Et si elle laisse parler complétement son cœur, comme cela arrive si souvent, on voit comme ce cœur élevé déverse encore tout ce qu’il y a de vaste et de profond dans son esprit, et alors il faut l’adorer comme mes amis A. […] Cette fin de non-recevoir élevée contre les talents survenants remonte un peu haut, et jusqu’au sein du pur Louis XIV, comme le remarquait M. […] Son défaut, à côté de sa raillerie qui d’ordinaire touchait juste, était de ne point tenir compte des parties élevées et sérieuses, ce qui lui ôte de la portée.